R Nouvelles diverses. d'exagération, dire que l'entrée, le séjcfnr et le départ du Gouverneur se résument par deux mots caractéristiques UN FORMIDABLE FIASCO A la descente du train et la sortie de la gare, les commissaires de la fête ont commence par crier tue-tête Vive le Gouverneur Et le cortège s'est mis en marche. Le public, sur tout le parcours, a été calme et froid quelques étrangers et beaucoup de curés ont lancé des coups de chapeau et des cris plus ou moins articulés. Devant chez M. Fraeys, que le Dieu des victoires fit naguère conseiller provincial, la voiture de M. le Gouverneur s'ar rêta pour permettre trois fillettes de lui offrir chacune un bouquet et un petit compliment. A ce moment, M. Mortier, un voisin, ne se sentant pas de joie, fit comme le corbeau de la fable et ouvrit une large bouche pour proférer un: «Vive le Gouverneur qui resta sans écho. M. le bourgmestre s'empressa de faire signe Mortier d'avoir se taire. Les plus zélés c'étaient les frères Baus, éche- vins-adjoints de la ville d'Ypres, qui nous ont paru pendant toute la journée jouer le rôle de la mouche du coche. Ils faisaient de tout, même et surtout de la Solice. Un gamin siffle. Crac Voilà un de ces lessieurs qui l'empoigne Allons, au poste Halte-là, dit un assistant, de quoi vous mêlez- vous Je suis commissaire. Vous êtes com missaire de la fête, oui, mais vous n'avez rien voir parmi le public. Déguerpissez, ou sinon Nous pourrions en citer plus d'une de ce genre. Parmi les autorités, le plus faraud, le plus avantageux, le plus souriant, le plus poli, le plus rayonnant, le plus joli, le plus étincelant, le lus charmant, le plus gracieux, c'était M. notre éputé Colaert, en voiture de gala. D'aucuns croyaient que c'était lui le Gouverneur, cause de la prodigalité de ses salutations et de ses courbettes. On voyait cette belle boule aller et venir que c'était un vrai plaisir. Il aurait fallu un clair de lune pouY compléter l'effet Au moment où M. le Gouverneur a passé la revue la Grand'Place, M. le Major Dusillion a fait présenter les armes par le bataillon de la garde civique. Ceci, par exemple,n'était pas trop du goût des gardes. Les Pompiers, eux, se sont mis au port d'armes, et ils ont bien fait. Comme écho du festival, il nous est revenu que la musique de Zonnebeke a dû cesser de iouer au beau milieu de son second morceau. Le ruit des instruments était couvert par le bruit des sifflets. Il est supposer que ces coups de sifflets étaient un peu, par réminiscence, l'a dresse des fameux Xavériens dont parlera l'his toire. Il y avait assez bien de monde, le soirj sur le parcours du cortège aux flambeaux. De toute la fête, c'est encore ceci qui a le mieux réussi, mais toujours sans la moindre trace d'ovation et sans le moindre enthousiasme. Quant au feu d'artifice, il a absolument râté. Les éclats de rire ironiques partaient comme des fusées, mais les fusées ne partaient pas du tout. Le départ de M. le Gouverneur a été pitoya ble. Il n'y avait personne la gare, sauf des gens qui étaient sur le point de rejoindre leur compartiment et quelques curieux narquois et silencieux. On se demandait mais où est le bourgmestre, où sont les échevins, où sont les conseillers Comment est-il possible de se mo quer ainsi d'un personnage officiel Monsieur le Gouverneur se promenait dans son comparti ment en compagnie de deux autres Messieurs {dus ou moins chamarrés, regardant du côté de a gare et attendant au moins quelques cris d'adieu mais rien, rien, rien Toute cette réception dont on avait ffiit d'a vance un si grand étalage, et qui a échoué*dt'une con si piteuse, ne démontre-t-elle pas à'-suffi- pomplète les sentiments qui animent nojre iidn Ne démontre-t-elle pas ■combien Jist conservée -parmi" nous Ja mémoire des i<» fraude grâce auxquelsnous subissonf pllement nos"nouveaux édiles Tout delà f0uve^.\' pas, enfin, que même en des oe- Tfr-Uejjilaisirs et d'amusement, les Yprois onjs de rancune dans le cœur et ar ment de prendre une éclatante rs insolents vainqueurs V Reproduisons, pour finir, un article fort sensé envoyé la Chronique, par son correspondant habituel A YPRES. 10 Août. gouverneur, annoncée par des iae La visite du campes, comme au village, a été froi einent accueillie, comme c'était prévu. En prévi sion de manifestations peu sympathiques, l'au torité avait requis toute la gendarmerie de l'arrondissement. Il n'y avait pas moins de quarante gendarmes chevalsans compter les gendarmes en bourgeois, qui sont maintenant de toutes les fêtes et de toutes les manifesta tions. Les cléricaux faisaient également la police et surveillaient étroitement les libéraux. Un enfant qui avait risqué un timide coup de sifflet a été appréhendé comme un dangereux coupable. On se serait cru sous le règne de la Terreur. La réception la gare et l'hôtel-de-ville a été glaciale. Au banquet, les convives apparte naient presque tous au monde officiel bourg mestres, échevins, secrétaires, receveurs et fonctionnaires des communes de l'arrondisse ment. Tout ce monde était là obligatoirement. Pour terminer la journée, il y a eu une pro menade aux lumières très maigre, et un feu d'artifice plus maigre encore. Mais ce qui a surtout fait défaut, c'est l'entrain, l'enthou siasme. On sentait trop le caractère officiel de la fête et l'abstention d'une notable partie de la population. Pour qu'une fête populaire garde sou carac tère, il faut que ceux qui l'organisent comme ceux qui elle s'adresse aient quelque popula rité. Or, ce n'était pas le cas. Les Yprois n'ont pas oublié que c'est par la fraude et la pression qu'on leur a imposé une administration qui n'est pas celle de leur choix. Comme on voit, le correspondant de la Chro nique a fait une allusion piquante un bruit qui circule en ville et qui est de la connaissance de tout le monde. Ces cléricaux faisaient également de la police et surveillaient étroitement les libéraux...-» Oui, très chers frères, dès la veille de la récep tion du gouverneur, il y a eu vingt-quatre indivi dus du Zaalhof, armés de gourdins, qui ont orga nisé la surveillance des kiosques et des arcs de triomphe, et qui ont circulé ostensiblement en ville comme agents du pouvoir et de la mou- charderie publique Le Zaalhof, complément de la maréchaussée Le Zaalhof, soutien du trône de M. le baron Surmont Mais, si les électeurs du Zaalhof, si chers au cœur du PÈRE DE LA CITÉ, peuvent remplir si bien ces fonctions pourbaisiennes, et connais sent dès ores le moyen de protéger les gens bien pensants contre les attentats des gueux, pour quoi changer le règlement des Pompiers, et pourquoi vouloir mêler ces braves gens tout ce tripotage Pour la réponse, nous laissons la parole Maître Colaert, rapporteur. Nous avons reçu, trop tard pour l'insérer, le compte-rendu de la magnifique Exposition d'horticulture. Ce sera pour un prochain numéro. Est agréée, titre provisoire, la nomination de M. Temmerman, professeur des cours d'archi tecture l'Académie des Bqaux-Arts et École industrielle d'Ypres. juge su canton schendaele Walckens, ouvrier cirier, et Werre- brouck, ouvrier gazier, Ypres. utrojaaaaaoaaaMi ^.vocat-avoirt? Ypres, est nommé stice de paix du second lasse a été ux travail- J$Hîi ârbrier, nelier, Rous- Lange- Pas- Par arrêté royal une somme de 300 francs est accordée la commune de Voormezeele pour Saiement des dépenses résultant e travaux d'hygiène publique. contribuer au de l'exécution A Boesinghe, on a repêché du canal le cadavre du nommé Brouw, âgé de 50 ans, ancien agent de police. L'homme devait comparaître le même iour devant le tribunal de simple police de toulers, pour avoir débité de la boisson dans une maison de débauche. La veille-un habitant d'Ypres a été repêché Roulers. Il s'appelle Antoine Duflou, de profes sion tailleur de pierres. A l'occasion de la fête de l'Assomption, le journal le Progrès ne paraîtra pas Dimanche prochain. Rue de l'Avocat, dans un cabaret louche, habitait une femme Marie Lasaffe,dite Ma Tante, âgée de 38 ans et veuve. Très connue du monde galant, elle prêtait sur gages, louait des filles de mœurs légères les chambres garnies de son logis et se livrait quantité de tripotages peu recommandables. Depuis quatre ans, elle avait comme amant un jeune homme actuellement âgé de 28 ans, Léon C..., appartenant une famille des plus honora bles. Elle avait su le prendre dan3 ses filets et voulait absolument en faire son époux. Lui, résistait, malgré les scènes, parfois terribles, qu'elle lui faisait. Samedi après-midi, Marie Ma Tante appelait Léon C... chez elle. Il arriva le soir et soupa avec sa maîtresse et une femme, Rosalie Degraeve. Après quoi, ils montèrent dans la chambre coucher. Rosalie était couchée, quand, vers dix heures et demie, elle entendit deux détonations succes sives, un cri et le fracas d'une porte qu'on refermait avec violence. C... venait de refermer la porte d'entrée et, tenant encore en main le revolver dont il venait de se servir, courait au poste de la rue Saint- Vincent-de-Paul, où il se constituait prisonnier. Il raconta que sa maîtresse, le torturant plaisir, lui avait fait une scène abominable, lui avait raconté qu'elle avait un nouvel amant qu'elle l'avait insulté dans ses sentiments inti mes, dans sa dignité d'homme, si bien qu'à la fin, ne se possédant plus, voyant rouge, il avait pris son revolver et avait tiré sur elle. Un agent fut aussitôt dépêché rue de l'Avocat et pénétra dans la maisôn, en fit la visite som maire et trouva, assise sur les marches de l'esca lier de la cave, Marie Lasaffe, dont le corps était déjà refroidi et tout autour de laquelle le sang formait une large mare. Elle avait la main gauche appuyée sur sa poi trine, qu'elle comprimait comme pour arrêter le flot de sang qui s'en échappait. Son porte- monnaie était côté d'elle. Il egfc probable qu.ar mier^boup de feu, eljle aura et g*e le iecond coupb'aura aSVaTm^mEi ou elle arrivait a l'escalier de la cave Ne Pouvant aller plus loin, elle s'est assise sur les marches et la mort est survenue La nouvelle s'était rapidement rinonj toute la ville, et Dynanchebiatin dès Fa, !?U6-ar heure une foule Smfme Sétiït SndfJT'T théâtre du crime. Toutes lesSympath^ pour le meurtrier, qui est trs estimé on n'a jamais eu un reproch adi la maison où il est employe?\)n, va éfire qu'il n'ava^t^u agir que soUlVi accès de folie. Les parents de C... fuî-ent les derl prendre leur malheur. >Le coupable a été conduij re confronté avec sa m h (Correspondance particulière de la Chronique). Académie des Beaux-Arts et École industrielle. Un drame Roubaix,

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 2