51e ANNÉE. I1 Octobre 1891. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Une lettre pastorale. Nos. finances. 'Mn Les traitements d'attente. l\° 79. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQtJIRIT EUNDO. Y PRES-FURN ES FURNES-YPRES. 7-40 10-26 1-06 4-06 Ypres, le 30 Septembre 1891. 11 s'agit d'une lettre pastorale qui enjoint au clergé de ne se point occuper de politique c'est dire qu'elle n'émane pas d'un évôque belge. Elle nous arrive de France, en effet, et c'est l'évéque de Bayeux qui en est l'auteur. A coup sûr, cet honorable prélat n'a pas eu l'intention d'être desagréable ses collègues de Belgique. Mais il ne se fût certainement pas exprimé en d'autres termes si tel avait été son but. Quelques extraits vont en donner surabon damment la preuve. L'évêque de Bayeux expose d'abord sa doc trine de la façon la plus claire et la plus for melle. Il trace en ces termes, aux prêtres de son diocèse, la ligne de conduite suivre Vous avez pu le constater comme nous, messieurs, nos populations chrétiennes voient avec peine que le prêtre se mêle aux luttes politiques. Uq prêtre qui s'ingère dans fa poli-, tique !eui* Inspire je ne -sais.; quelle s.eprète "1 défiance. On le soupçonne d;jK^tordinairement4 par des motifs trop humains,,:' A ce premier sentiment s en j«ni Tfe "autre moins délicift^pfeais plus én^gique;\è.'est'.Ja, peur, nous dirions presguè. lhorreur de*là 'do mination du prêtre en dehors des fonctions dé ministère. Sans doute, c'est un préjiïgé mais le fait est incontestable, e diocèse de Bayeux. Tous efe alemerë» ingérence du clergé mais -ôus la repoussent. Ne econnaître dans cette son frossier, u m 3 indication de la Providen-»-^ chercher dissiper ce t imprudent de Yen pas nir cette thèse au Congrès tenu récemment ne s'en tient Malines. Mais l'honorable prélat pas là. Il s'attache en effet réfuter une formule qui est depuis longtemps la devise du parti clérical belge La réalisation du règne social de Jésus^Christ. 11 trouve cette formule nou velle, vague, obscure et déclamatoire. En France, cest possible mais en Belgique, nous savons quoi nous en tenir cette formule est devenue pour nous très nette et très claire elle signifie que la société civile doit devenir l'humble et obéissante esclave de la société religieuse que celle-ci doit dominer en tout, partout, et dans la politique avant toutes cho ses. A vrai dire, l'évêque de Bayeux s'en doute bien un peu mais, dit-il, si c'est là réellement le but que l'on poursuit, ce but est condamna ble il justifie toutes les attaques des adversai res de la religion il est contraire la doctrine catholique et aux enseignements de Léon XIII. De tout quoi il appert qu'en France, un prêtre qui s'occupe de politique, enfreint la pure doc trine et s'ecarte de la voie tracee par le pape. En Belgique, c'est tout le contraire, ce qu'il parait. Et de part et d autre, cependant, on se proclame les disciples respectueux et soumis du Saint-Père. Nous signalerons encore un passage assez curieux de la lettre pastorale qui nous occupe. En parlant de la façon dont les catholiques doivent revendiquer leurs droits et soutenir leur cause, l'évêque de Bayeux s'exprime comme suit A bon entendeur salut. Il nous est avis que ces lignes pourraient être méditées avec fruit par le parti clérical belge, lequel a mérité plus d'une fois d'être appelé, le parti des reprfa de justice. V ',Uné polémique s'est engagée entre le Bien, n jfdfylu: et 1 Ejoile au. .sujet des finances belges: - èt'de la façon dont" elles sont administrées par'.' M^eèrnT^jLAu Rien publie, qui exalte l^chaif J "r le fangagelfc»{ trè nous-mème dil, cm: danl crutj éception qui eût été s'il était ven^ soute- Bâfre, /s expiera' Ide M. Beernaert. trdjnaire^il y-a le I cesse de s'enfler. Beernaert a em- ?ant une Il n'est Nous avons prouvé maintes fois que les im pôts de 1883 subsistent jusqu'à concurrence des prévisions de M. Graux. M. Beernaert n'a re noncé quà des excédants. La presse conserva trice dit qu'il a supprimé l'impôt sur les tabacs, mais rien n'est moins véritable. 11 s'est borné a abandonner les 500,000 francs que cet impôt rapportait au-delà des prévisions de M. Graux. M. Beernaert a réalisé certains dégrèvements sur d'autres matières. En particulier, il a dimi nué les taxes qui frappaient la batellerie, mais lorsque la presse officieuse déduit ces dégrève ments des impôts de 1883, pour prouver que M. Beernaert ne perçoit plus rien de ces impôts que la droite avait déclarés inutiles, vexatoi- res et odieux, elle oublie qu'ils ne compen sent même pas les nouveaux impôts établis par le ministère actuel. A elle seule, la taxe sur la viande et le bétail rapporte plus de deux mil lions. M. Beernaert a eu toutes les chances. Après avoir bénéficié de la reprise des affaires en Europe, qui a relevé les recettes du chemin de fer, il a pu convertir la rente belge et les obli gations du Luxembourg, ce qui rapporte envi ron 10 millions par an au Trésor. Cependant il continue percevoir, du chef des impôts de 1883, une somme d'environ 13 millions, et il est certain que, sans ces 13 millions, il serait en déficit. Il n'y a pas là de quoi tant se vanter, alors surtout qu'on augmente la Dette publique dans des proportions qui menacent le crédit du pays. Précurseur Nous lisons dans la Révue pédagogique belge: Le nouveau ministre de l'instruction publi que, M. De Burlet, n'avait pas encore pu se signaler par des destructions d ecoles ou par des persécutions d instituteurs. Les occasions deviennent rares, les prédécesseurs de M. De Burlet n'ayant pas laissé grand'éhose détruire. M. De Burlet, cependant, vient de se signaler son tour. Il a supprimé ou considérablement •réduit un grand nombre de traitements d'at tente. Çes éléments nous manquent pour faire eonnalttfcà nos lecteurs la portée ôomplète de cette nouvelle mesure*de vengeance. Les cho- sest-4à .s'élaborent dansje» sacristies £t se déci dent dans les cabinets noirs des fblnjstères. 'Nous'prions les victimes "de nousrensei-^ grief cet égaçd. Et nous les engageons envoyer au Roi. faurs légitimes protestations. Lorsque, en t884V;./œ Bourgmestres des grandes villes vinrent au palets tenter une su prême démarchq pour obtenir que la mesure de haine et de barbarie votée par Içs Cham bres cléricales ne reçut pas l approbation royale, le bourgmestre de Liège plaida auprès du souvérain 1a cause de ces malheureux institu teurs qui allaient être privés de leurs emplois pour avoir, sous le régime précédent, servi le pays et le Roi, malgré la defense du clergé. Oh I répondit le Roi, ces messieurs au ront une pension... Nous engageons vivement ces messieurs privés aujourdriui de leur pension, LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et J? rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du 1 Juillet cJ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 9-05. Houthem, 5-3(f— 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 - 8-20 - 9-56 11-16 2-46 - 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 11-162-46—5-208-55 Roulers, 7-4Ç -10-40— 12-20 3-00 -4-10—6-45. Langemarck-Ostende, 4-30 (Corteraarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-56 11-16 2-46 5-20 7-50. (Dép. de Comines Courtrai 9-30.) Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-56 11-162-46 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-46 5-20. 8-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. 5-06 6-30. Nous ne chercherons pas îios alliés dans des hommes justement condamnés par la justice du pays de tels moyens, tolérés, encouragés même par des hommes politiques contempo rains, nous les repousserons énergiquement au nom même de la religion dont nous prenons la défense. r i r i rj aju

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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1