51e ANNÉE. 8 Octobre 1891. JOURNAL D'YPRES ET DE L'AR RONDISSEMENT. Chemin de fer. Une leçon d'histoire. La situation financière. On demande des griefs. i\°8l. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT ECNOO. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 7 Octobre 1891. Le 20 Septembre dernier, au sein de la capi tale de Iltalie, deux mille pelerinards venaient, publiquement et bruyamment, offrir au pape, représentant de la monarchie déchue, l'expres sion de leurs regrets et leurs protestations réi térées contre le renversement du trône ponti fical. L'Italie assistait, dédaigneuse et fière, cette manifestation impuissante et fêtait, de son côté, avec toute l'ivresse du patriotisme, le glorieux anniversaire de sa pleine émancipa tion. Quel grand et splendide enseignement Cette liberté pleine et entière laissée la royauté déchue de réunir autour d'elle, au cœur même du nouveau royaume et au jour anniversaire de sa fondation, ses partisans et ses adorateurs, d'échanger avec eux ses espé rances de restauration et d affirmer la face du monde ses revendications despotiques, n'est-ce pas la justification éloquente du libé ralisme Italien, et l'enterrement définitif de cette inepté Jégende du pape esclave et prison nier On disait la loi des garanties impuissante irotéger le pape contre les empiétements cTuii jouvoir hostile, contre les insultes d'une popu- ation aiùèutée, contre l'intolérance detli$résr" victorieuse 1 El voilà que, sans que l'ordre blic en ait reçu la moindre atteinte, sansfb' nul n'ait songé s'en émouvoir, Léoh Xlr31 )u librement et impunément manifester conil "es droits de la nation Italienne et contredire a plus légitime de ses Conquêtes Et d'autre part, cette hautaine de l'Italie l'endroit dès manifestî fines, cet-accueil pacifique rései/v naHs foblaAs la capitale au progrès moderne, ne disent-ils pas que le pouvoir temporel des papes est mort et bien mort, et que l'opinion publique en est arrivée, dans sa force indomptable, ne plus s'émou voir des contradictions, même les plus provo cantes du fanatisme Européen La chute de la monarchie pontificale est définitivement entrée dans le domaine des faits accomplis. Plus rien ne ressuscitera le trône vermoulu des ennemis de la civilisation. Maigre les brillants exposés financiers de M. Beernaerl et les bonis fantastiques qu'il fait périodiquement miroiter aux yeux de sa majo rité complaisante, ce n'est un mystère pour personne que le ministère soit exlraordinaire- ment i étroit. Ainsi se vérifie de nouveau une loi, jusqu'ici constante, de notre histoire parlementaire, qui veut que les ministères cléricaux ne laissent leurs successeurs que des dettes solder. Il y a longtemps que le baron Louis, minis tre de la Restauration, a prononcé son célèbre et toujours victorieux axiôme Faites-moi de bonne politique, et je vous ferai de bonnes finances. Mauvaise, fatale et anlipatriotique est la po litique de nos maîtres mauvaises et obérées sont leurs finances. La gêne éclate partout on réduit l'extrême les prévisions budgétaires partout on rogne, on taille sans merci. Un fait a prouvé quel point on est arrivé on a voulu retirer aux combattants de 1830 la moitié du subside supplémentaire que les Chambres leur avaient voté. M. Malou, aux beaux temps d'autrefois, dé pensait sans y regarder de trop près, escomp tant le retour des libéraux au pouvoir pour régler les comptes et boucher les trous. Avec la majorité écrasante dont dispose M. Beernaert, de pareils calculs sont difficiles, et l'heure est proche où il faudra avouer au pays les défectuosités de cette gestion financière dont on s'enorgueillissait naguère avec tant de fracas. - r On,a beaii-passêijl^&Lçaordinairé nombre de dépenses ordinaires par^fssence, comme l'a supérieurement démontré Monsieur Graux, cet extraordinaire n'en exige pal moins un service d'intérêts et un amortissement et le service de la dette publique gonfle, gonjHe toujours. Le budget deJa dette nnhtsque a crû de'dix norme, et les elfes seron' retnf? g g ,2 T g ~V 3 .2 -sa* qui devait étonner le monde par sa modéra tion et qui ne s'est signalé que par son odieuse partialité et son intransigeant exclusivisme. Le Journal de Bruxelles est très satisfait du ministère, et de sa politique, et de son admi nistration, et de tout. Il est dans son rôle d'officieux en imprimant ces lignes, dont l'a plomb n'a pas besoin d'être souligné En somme, les Belges sont gens avisés, qui n'aiment point les politiciens brouillons ni la politique agitée. Ils ont trouvé le calme en même temps que le progrès sage et pratique dans le gouvernement de M. Beernaert. Ses ad versaires ne trouvent aucun grief. Ils demandent des griefs tous les échos d'alentour, et les échos se taisent. En même temps que le Journal de Bruxelles publiait ces lignes débordantes de satisfaction, l'Economie, de Tournai, signalait en ces termes un des nombreux griefs que l'officieux demande en vain aux échos d'alentour. o La Flandre libérale nous cite quelques exemples de la révoltante cruauté avec laquelle nos adversaires continuent poursuivre les instituteurs. On a trouvé maintenant un nou veau moyen d'exciter les pleqrs et les grince ments des dents qui réjouissent si fort nos bons petits cœurs de cléricaux: c'est d'apporter une lenteur excessive dans lé règlement des fiensions. 11 y a des malheureux qui meurent ittéralement de faim, en attendant que les for malités administratives, prolongées plaisir par les administrations et les députations per manentes cléricales, leur permettent de tou cher ce qui leur est dû. Il y a plusieurs semaines, dit la Flandre la salle des anémiques, l'hôpital d Anvers, recevait un pensionnaire de plus. C'était un instituteur, admis la retraite depuis deux ans, et attendant toujours vainement que le Moniteur se prononçât sur la liquidation de sa pension. De là son état d'épuisement, qui l'avait obligé demander l'hospitalité et le couvert dans un établissement charitable. Or, le mal heureux vient de mourir, laissant une veuve qui ne tardera pas le suivre dans up.mond^ meilleur.. Voici un autre fait plus révoltant encore. Depuis deux ans, dans un pillage flamand ffî la liquidation d'une îs qu<* voués. Et cette liquidation ne s'opère pas, une chicane ayant été soulevée par un bureaucrate. Désespérée, la malheureuse femme de l'insti tuteur raconte ainsi, dans une lettre qui n'était pas destinée la publicité, la série dé ses in fortunes Il y a un mois que mon mari a envoyé une sup plique au ministre, où il a exposé sa situation notre loyer de 250 francs payer fin courant végète misérablement une famillle.dfnstiluteurs attendant Ja liquidation d'une pension due après quarante-deux années de services dé- LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00, Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès; Pour Je restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, *et rue de l'Enseignement, Bruxelles. 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Le Progrès (1841-1914) | 1891 | | pagina 1