JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Conseil communal d'Ypres. N° 3. Dimanche, 32e ANNÉE. 10 Janvier 1892. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Séance publique du 2 Janvier 1892. La séance est ouverte 5 heures 10. Sont présents MM. SurmontPrésident Colaert, Berghman.de Stuers, Brunfaut, Gravet, Vermeulen, Poupârt, Yan Eeckhout, Breyne, Struye, Iweins, Boone, Begerem, Biebuyck, Conseillers. M. Gorrissen, Secrétaire. Dès l'ouverture de la séance, M. Brunfaut, au nom de la minorité, lit une note, en réponse au Rapport présenté par M. Surmont, au nom du Collège échevinal, au Conseil communal, le 6 Juin 1891. Ces empiétements et ces virements, dit-il, sont la conséquence de l'insuffisance des cré- dits et du mode suivi dans l'exécution des tra- 7i vaux. En confiant ces travaux des ouvriers en 7i titre, on crée une place dont l'ouvrier se croit assuré. t 7t Le travail s'exécute avec lenteur, sans soin et un prix plus élevé qu'il ne devrait coû- ter. Je désire savoir si le Collège a eu recours pen dant le second semestre 1891 un autre mode d'exécution des travaux, si ce nouveau mode, au cas où il aurait été mis en vigueur, a donné de meilleurs résultats que l'ancien, s'il a fait réaliser la ville les économies que la nouvelle Administration s'en promettait travaille-t-on en régie comme par le passé ou par adjudica tion M. le Bourgmestre a dit ensuite Le Budget voté le 30 Décembre dernier clô- 7i turait par un excédant de fr. 13250-19, l'ordinaire, et de fr. -1290-92, l'extraor- t> dinaire total fr. 17541-11. Pour aboutir ce résultat, l'administration t> avait fait emploi de certains subsides qui ne sont pas acquis ou qui .sont moindres que ceux inscrits. Elle avait principalement compté sur 7) le capital de 50,000 fr. provenir de la vente du palais de Justice. En agissant ainsi, l'administration contre- venait la loi qui ne permet pas que les capi taux soient distraits de leur destination natu relle, moins que par une délibération formelle et expresse, le conseil n'ait demandé l'autorisation d'appliquer ce capital une autre destination, et ne l'ait obtenue. 77 Toute valeur-capital doit être employée comme telle ainsi le veut la loi, sinon les communes seraient absolument maîtresses de délapider leur avoir. 77 II semble que l'administration qui nous a précédé n'ait guère songé, sous ce rapport, se conformer la loi. Car le capital de 50,000 fr. dont je parle, n'est pas le seul qui ait été versé dans le fonds roulant de la ville. Il y en a d'autres. Je n'insisterai pas sur les capitaux provenant des ventes d'arbres. La question est très con troversée. Faut-il considérer ce produit com me capital ou faut-il n'y voir qu'une recette extraordinaire L'opinion est partagée. En tous cas, il me semble que la ville peut en faire bon usage en l'appliquant directement des dépenses extraordinaires. Je me borne con stater que la ville a vendu des arbres en 1886 pour 13,992-64 en 1887 pour 8,837-00 en 1888 pour 3,963-62 Soit. Total fr. 26,793-26 n En aliénation de bien fonds, outre quelques 77 parcelles vendues récemment pour 250-00 La ville a réalisé en 1889 une par- 77 celle fr. 3,238-00 Soit 3,488-00 n capital, dont l'emploi n'a pas été autorisé et qui aurait dû être replacé en titres de rentes. La nouvelle administration semble suivre exactement les mêmes errements que l'ancienne; elle inscrit au budget de 1892 comme vente de terrains tr. 30,000. Il n'y a pas de contrepartie au chapitre des dépenses. On ne propose pas le remploi, malgré que M. le Bourgmestre eût fait grand étalage dans son rapport, u de ce que la loi ne permet pas que les capitaux soient dis- traits de leur destination naturelle moins que 7> par une délibération formelle et expressele conseil 77 n'ait demandé l'autorisation d'appliquer le 77 capital une autre destination et ne 1 ait ob- tenue. Ainsi le veut la loi, etc. Pourquoi donc avoir reproché avec tant d'ani- mosité autrui, ce qu'on fait soi-même Cela ne prouve-t-il pas 1 évidence que les récrimina tions contenues dans le rapport, étaient unique ment inspirées par l'esprit de parti, disons mieux, par esprit de dénigrement systématique Peut-être va-t-on maintenant, après mes obser vations, proposer au Conseil de prendre une dé libération en ce sens, je l'espère, mais rien de semblable n'a été dit par le Collège en sections. Figurent encore au projet de budget de 1892, deux articles ventes de terrains, Casier et Veys. ensemble fr. 3,000 environ pas de remploi pro posé, de même pour les 7,000 francs prévus pour vente d'arbres, pourquoi Ce qui était vrai le 6 Juin 1891 ne l'est-il plus le 2 Janvier 1892 Reconnaissez donc avec nous que vos critiques d'alors n'étaient pas sérieuses avouez que l'an cienne administration, quand elle affectait des travaux d'utilité publique et productifs, le pro duit de la vente de certaines parcelles peu im portantes, ou de ventes d'arbres, au lieu de rembourser sa dette, a bien agi, a agi comme on le fait partout, comme vous eussiez agi vous- même Le fait qu'il n'y a pas eu de délibération spéciale est sans importance. Il n'y a pas là de quoi fouetter un chat. 77 Vous le verrez tantôt, je l'exposerai en dé- tail. 77 Je ferai d'abord cette observation de princi- 77 pe. La ville n'est pas en réalité propriétaire 77 du capital d'une fondation elle n'en est que la détentrice, la gérante responsable. Il n est 7t pas admissible que les capitaux de ces fondations 77 soient confondus avec le fonds roulant ces capitaux 77 doivent être conservés intacts. 77 On pourrait objecter que la ville satisfait ses devoirs en inscrivant, chaque année, son 77 budget, le montant des intérêts qui allèrent aux fondations. Mais on répondra justement que la fondation dépend ainsi du vote annuel du conseil, qu'elle devient complètement aléa- 77 toire. 77 Ces capitaux doivent être constitués. Fort bien Mais encore une fois, pourquoi ne pas mettre ces beaux principes en pratique Pourquoi ne pas reconstituer tous les capitaux et se borner cette année la fondation Pauwels, et la caisse des Pompiers Le budget se pré sente cependant on ne peut mieux. Yous me direz peut-être qu'il n'y a plus qu'une dizaine de mille francs d'excédent au profit du budget Eh bien, cela suffit, prenez ces 10,000 fr. et affectez-les la reconstitution du capital restant reconstituer, qui s'élève, d'après votre rap port fr. 9,824-45, Un livret de la fondation la Loye, 88-52 Un livret fondation Vandenpeereboom, 3,036-39 Un livret fondation id. 3,316-54 Un livret, solde de. la caisse de retraite dos anciens employés, 3,383-00 Total 9,824-45 ou bien, amortissez la dette des hospices, jus qu'à concurrence de cette somme. Mais vou3 n'en ferez rien vous estimerez et vous avez raison, cent fois raison, qu'il vaut mieux affec ter les 10,000 fr. d'excédents des travaux. La fondation Vandenpeereboom consiste 77 dans la donation d'un terrain (école Juncker) 77 condition que la ville donne annuellement 77 500 fr. pour encouragements aux élèves des 77 écoles communales. Les 180 fr. d'augmentation portés en 1886 7) correspondent 3 sur 6,000 fr, et le capital réalisé sur les 2 livrets est de 6352-93. Un vote du conseil a annulé ce qu'un vote 77 antérieur avait établi la fondation est donc 77 la merci d'un vote, Autre point Vous avez critiqué la réduction de 680 fr. 500 fr. du revenu de la fondation LE PROGRÈS vires acqcirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7 -00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Acence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Noub appelons l'attention du lecteur sur cette note qui est claire et concise et détruit, avec une logique irréfutable, les critiques gratuites et in téressées d'un rapport qui a pu faire certain bruit, chez les gens simples et peu au courant des affaires financières mais dont le succès ne pouvait être que temporaire. Ce rapport devait s'évanouir au premier heurt de la discussion. Ce qui est arrivé, comme on le verra par la simple lecture de cette note, que voici M. Brunfaut. Dans son rapport sur la situ ation financière de la ville, présenté la séance du 6 Juin dernier, M. le Bourgmestre parle des empiétements d'un exercice sur l'autre et des virements et des transferts d'un article l'autre. t» Nous sommes loin de compte, comme vous s le verrez tantôt. t, Cette somme était portée en recette, mais non en dépense. Elle tombait donc dans le 7> fonds roulant de la ville. 77 Je n'ai pas porté mes recherches pluB avant. Fondations. En fait de fondations, les agis- 7i sements de l'administration ancienne ne sont 77 pas l'abri de toute critique. 77 Cette somme a été, chaque année, depuis 77 1865 inscrite au budget. Mais en 1886, il est 77 porté 680 fr. probablement cause de l'ali- énation des livrets. 77 En 1890 on retombe 500 fr. Le procès- 77 verbal de la séance ne donne aucune explica- 77 tion.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1