Supplément au Progrès d'Ypres du 17
Janvier 1892.
CONCERT EXTRAORDINAIRE
Un pieux Scherreweg.
La paille et la poutre.
Un torchon qui brûle
dans le camp clérical.
Un krach de deux millions.
Ypres, le 16 Janvier 1892.
La disparition du magot connu sous le nom
de Denier de S'Pierre est un fait enfin
avéré. Nous n aurions osé l'affirmer, crainte de
passer pour un journal informations précipi
tées et théâtrales. Mais voici que des journaux
cléricaux bon teint l'annoncent sans grands
détours, ne nous laissant que la peine de les
copier.
Nous lisons en effet dans le Patriote, n" du
13c', sous la rubrique Saint-Siège
Rome, 11 Janvier.
Au Vatican, comme chez Mgr Folchi, on
dément l'existence d'un mémorandum sur le
Denier de Saint-Pierre, dont un journal de Paris
a publié une longue analyse. Mgr Folchi n'a
rédigé aucun mémorandum, pour cette raison
qu'il n'en a pas reçu l'autorisation mais au Va
tican, aussi bien que chez Mgr Folchi, on dément
les chiffres contenus dans ce prétendu document.
La vérité est que Mgr Folchi fut invité, au
mois de Décembre dernier, répondre un
questionnaire que lui soumit une commission de
cardinaux appartenant au Saint-Office, ce qui a
fait croire que c'était le Saint-Office qui jugeait
le vice-camerlingue. Mgr Folchi était tenu de
répondre aux demandes faites, mais avec défense
expresse d'ajouter toute note explicative. Cette
commission voulait comparer la réponse de
Mgr Folchi avec le rapport déjà présenté par la
commission cardinalice du Denier de Saint-
Pierre et composé de NN. SS. de Ruggero,
Aloisi, Masella, Bianchi, Apolloni et Théodoli.
Le résultat fut que Mgr Folchi fut destitué
<lo son poste de vice-camerlingue. On lui imposa
même le secret, sous peine de nouvelles censures
ecclésiastiques. Mgr Folchi obéit, ne reçut per
sonne et surtout aucun journaliste.
Ce Monsignore Folchi (nous allions écrire
Follichon) nous remet en mémoire un autre
Monsignore qui nettoya jadis la caisse de
l'évéché de Gaud.
Celui-là aussi fut mis pied avec défense de
rien dire.
Mais le public, né malin, n'en connut pas
moins toute l'histoire.
Après cela, il vaut encore mieux que les
oints se dépouillent entr'eux que de dépouiller
les autres.
Quelle bonne plaisanterie si, un jour, la
pourpre cardinalice pouvait revêtir les petites
épaules de ce personnage-là
C'est pour le coup que tout notre bas-clergé
serait édifié, en voyant de quel bois on fait
Rome des hauts dignitaires de l'Eglise
Cardinal, Prince là-bas, alors qu'il n'eut
jamais fait qu'un piètre curé ici I
El la chose se verra Déjà, deux ou trois
reprises, le Journal, dont un des rédacteurs est
bien place pour le savoir, l'a annoncée urbi et
orbi.
Après cela, il ne restera plus qu'à nommer
Henrietje professeur d'Université et ministre
d'Etat.
C'est étonnant comme-les comparaisons res
tent cl actualité, malgré les changements sur
venus dans les mœurs et dans l'esprit publics I
Ainsi, en son numéro de Mercredi, 13 cou
rant, le Journal d'Ypres publiait un article
intitulé Un Banquier Juif. Ce banquier est
le dernier des spéculateurs et agioteurs ber
linois qui viennent d'être mis sous les verrous
il se nomme Hugo Loewy.
Le Journal dYpres lui reproche, et avec
raison, d avoir ruine ses clients.
Est-ce que le nom de Langrand-Dumonceau
n'est pas venu au souvenir du journaliste Yprois
en faisant le portrait de ce banquier juif
Oui, bien certainement mais il n'est pas
descendu au bout de sa plume probable
ment parce que Langrand n'était pas un ban
quier juif.
Et le nommé Bonteron, de Paris, était-ce un
banquier juif
Réponse s. v. p.
- -
On lit dans le Patriote du 12 courant
(copie textuelle)
UNE MANIFESTATION PERSONNELLE.
Dans le discours que M. Tack, l'honorable
Eremier vice-président, a lu au nom de la Cham-
re devant le Roi, au Palais, le lr Janvier, il a
été question, en termes sybillins, de choses in
quiétantes
La revision de notre pacte fondamental fait
plus que de soulever une simple question d'ex
tension du droit de suffrage: il est évident que,
dans un système politique sagement conçu, une
juste pondération des divers organes du pouvoir
est indispensable. Une question en ouvre ainsi
vingt autres et toutes prennent une égale
importance... Il est essentiel que la revision
n'enlève pas l'ordre ce qu'il convient de donner
la liberté. Or, l'ordre, c'est la Royauté qui le
personnifie.
Si cela ne signifie pas qu'il faut augmenter les
pouvoirs du Roi et lui créer une sphère d'initia
tive individuelle, qu'esL-ce que cela signifie
Aussi importe-t-il de fixer dès présent l'im
portance de cette manifestation.
11 résulte de.nos renseignements que M. Tack
n'est pas l'auteur du discours qu'il a lu.L'auteur
est M. Delantsheere. M. Delantsheere en est l'uni
que auteur.
Il ne l'a pas soumis la commission.
Il a donc paru parler au nom de gens qu'il
n'avait pas consultés.
Ma foi quand on entre dans la voie de la
politique personnelle Aussi n'étonnerons-
nous personne en affirmant que beaucoup de
membres de la droite sont fort mécontents et se
proposent de profiter de la prochaine occasion
pour le dire haut et ferme.
M. Tack a lu le discours de M. le président,
celui-ci s'étant abstenu pour cauBe d indisposi
tion.
Les opinions de M. Delantsheere en matière
d'extension des pouvoirs royaux sont connues.
Elles sont consignées dans le rapport de M. de
Smet de Naever. A côté de la claire et fou
droyante démonstration de M. Frère-Orban,
M. Delantsheere a prononcé devant la section
centrale un petit plaidoyer cousu de gros fil,
un de ces blocs enfarinés qui, rien qu'à la vue,
ne disent rien qui vaillent.
C'est bien assez que le procédé du président
de la Chambre soit incorrect il ne faut pas qu'il
serve de trompe-l'œil. Le truc, si truc il y a, est
éventé.
Une correspondance adressée de Gand la
Gazette donne les détails que voici sur le
krach clérical de Bottelaere
C'est Lundi malin que les sept cents créan
ciers du sieur Henri Verstraeten, ancien
notaire, actuellement agent d'affaires Botte
laere, devaient se réunir au tribunal de com
merce, pour procéder au vote relatif un
concordat préventif la faillite.
L'auditoire était bondé de monde. Presque
tous les créanciers sont des paysans de Botte
laere, Gavere, Gentrode, Semmerzaeke, Muntc,
etc. Le passif, comme on sait, s'élèvera deux
millions de francs et l'actif est évalué cinq
cent mille francs.
Le clergé est intervenu de toutes parts
pour engager et obliger les créanciers voter
le concordat demandé par son protégé on cite
même des curés et des vicaires qui ont tenu
chez eux des réunions auxquelles ils avaient
convoqué leurs ouailles et où ils ont exposé et
discuté la situation en véritables hommes
d'affaires.
Le parquet s'est rendu Bottelaere pour
instruire du chef de détournements et d abus
de confiance. C'est M. le juge E. De Bast qui
est chargé de l'instruction. De nombreux té
moins sont cités et entendus, et Lundi, pen
dant que se tenait l'assemblée des créanciers
Gand, le procureur du roi, M. Wurth, était
Gavere pour les besoins de l'instruction.
Les papiers d'affaires ont été saisis chez
M. Henri Verstraeten, et le parquet a même
fait main basse sur les déclarations faites par
les créanciers au greffe du tribunal de com
merce.
Les détails de cette affaire occupent en ce
moment tout le monde judiciaire, ainsi que les
malheureux villageois du canton dOster-
zeele.
VILLE DE POPERINGHE.
SOCIÉTÉ PHILHARMONIQUE
M. A. Coryn, Baryton, Lauréat du Conservatoire
Royal de Bruxelles M. J. Lampens, Profes
seur de Violoncelle au Conservatoire Royal de
Gand et pour les adieux de M. X, Membre
d'honneur de la Société.
Pianiste-accompagnateur M. Oscar Roels.
Le Dimanche 17 Janvier 1892,
6 heures du soir,
en la Salle des Concerts de la Société.
pr violoncelle,
5.
2. Concertoexécuté par dix clari
nettes l'unisson,
3. Arioso du Roi de Lahore, chanté
par M. A. Coryn,
4. a) Andacht
b) Onomentanz
exécutés par M. J. Lampens.
Un dessert Musicalscène de
genre dite par M. X.
6. Delaware KlàngeValse.
1. Ouverture du Domino Noir
2. Fantaisie pour Bugleexécutée
Sar M. Blankaert, Arthur,
tembre de la Société,
3. Monologuedit par M. X.
5. Les Folies Amoureusesair chanté
par M. A. Coryn,
6. Le Rieur (redemandé), chanson
nette dite par M. X.
7. La Grande DuchesseMosaïque,
(Meyerbeer).
(G. Wettge).
(Massenet.)
(Popper).
(Popper).
(Lavrasse).
(Auber).
(Aerts).
(G. Bizet).
(Popper).
(Pessard).
(F. Chaudoir)
(Offenbach).
La révocation du vice-camerlingue. La presse
informations précipitées et théâtrales de Paris
fait beaucoup de bruit autour de la révocation
d'un prélat de l'entourage du Pape, Mgr Folchi,
qui, par une gestion tout au moins imprudente
et maladroite, a compromis ou perdu une grande
partie de la réserve du Denier de Saint-Pierre.
On avait même déjà donné cette nouvelle sen
sation que Mgr Folchi allait publier un mémo
randum où il ferait de piquantes révélations. On
ajoutait qu'il se proposait d'intenter un procès
ses calomniateurs en soutane rouge devant
les tribunaux civils. Nous avons tout lieu de
croire qu'aucun de ces scandales ne sera donné.
En attendant plus d'éclaircissements de bonne
source, voici une information du Temps qui nous
paraît résumer assez bien l'état actuel de la
question
N'est-ce pas celte place de vice-camerlingue,
dernière étape avant le cardinalat, qui, d'après
le Journal d'Ypres, doit être dévolue une
autre espèce de Monsignore, d'origine fla
mande
(Ancienne Musique des Sapeurs-Pompiers).
donné sous la direction de M. Eug. VAN ELSLANDE,
avec le concours de
PROGRAMME
première partie.
1. Schiller-Marche
deuxième partie.
4' b) rtïnteUe P°ur violoncelle
Extrait de l'art. 6 du règlement
Pourront seuls assister aux Fêtes données
par la Société, les Membres Honoraires, les
Dames de leur FAMILLE habitant leur MAI
SON, ainsi que les étrangers présentés par eux
et sous leur RESPONSABILITÉ. (Toutefois ces
derniers paieront un franc d'entrée par personne).