N° 7. Dimanche, 52e ANNÉE. 24 Janvier 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. L'incendie se propage. A la Chambre. Silhouettes parlementaires. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit e0ndo. Heures de départ partir du \r Octobre (2'Ypres pour Popertnghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 23 Janvier 1892. Nous avons noté qu'un torchon brûlait dans le camp clérical. Yotci que le feu s'étend. Nous lisons dans le Courrier de Bruxelles au sujet de la discussion entre M. De Burlet et M. Woeste dans une des dernières séances par lementaires 1 Aucun argument de principe n'a été présenté par le ministre, que M. Woeste n'ait aisément démoli mais rien n'y fit. A court d'autres rai sons, M. le ministre de l'intérieur s'en tient pas sivement l'objection financière c'est-à-dire l'hostilité de M. Beernaert. Car, il faut bien que ce soit dit, nous nous heurtons en cette question, vitale cependant pour tant de nos écoles, au mauvais vouloir absolu de M. Beernaert. Nous sommes en plein régime personnel, et il est regrettable de voir j que la droite n'ait pas assez d'énergie pour im- poser sa volonté au chef du cabinet. Ii faudra bien cependant qu'on finisse par en- j tendre la voix des électeurs. En trop de questions, vraiment, la volonté de la majorité légale du pays est méconnue et le I régime du bon plaisir ministériel substitué l'esprit du parlementarisme. Le parti catholique était manifestement hos tile la revision M. Beernaert prétend nous l l'imposer. I Tous nous repoussons le service personnel M. Beernaert nous y pousse. Nous étions opposés aux nouvelles dépenses f militaires M. Beernaert a fait voter les fortifi- I cations de la Meuse. Nous étions, en général, peu sympathiques la reprise du Congo comme colonie M. Beer naert a engagé la question de façon nous for cer, après dix ans, subir cette reprise. Nous avons toujours, d'ans nos programmes, réclamé la décentralisation M. Beernaert veut armer plus que jamais le pouvoir central par le référendum royal et la nomination des sénateurs donnée au Roi. Dans son ensemble, le parti catholique a tou jours été protectionniste M. Beernaert est libre-échangiste et nous accule au traité alle mand. Eh bien nous disons que c'est là une situa tion anormale. Elle présente pour le parti ca tholique de graves dangers et nous voulons y attirer l'attention de nos amis. Tiens I Tiens 1 Voici que le pieux et ortho doxe Courrier en arrive être de notre avis N'avons-nous pas toujours dit, en effet, que ce ministère Beernaert et Cie constituait un danger pour le pays Les cléricaux purs, ul- tramontains, reconnaissent enfin que nous avions raison, et ce n'est pas un mince aveu que celui-là Hum flum A moins que les nouveaux pompiers de céans n'accourent pour éteindre le foyer, on verra bientôt tout le cléricalisme en feu, et le ministère Pourbaix-Crels crouler au milieu des flammes. s Séance du "22 Janvier Au moment de la reprise de la discussion du budget, M. Colaert prend la parole pour ap- puyer lamendement de M. Woeste sur les écoles adoplables. On ne voit pas bien ce qu'un M. Colaert vient faire dans le débat. A quoi bon répéter tant bien que mal ce que M. Woeste avait dit en excellents termes et avec sa clarté de parole habituelle? Mais il paraît que la Chambre a beaucoup de temps perdre, car elle accueille patiemment celte nouvelle édi- tion, pas corrigée du tout, du discours de M. Woeste. Mais voici tout coup le dénouement de la comedie M. Colaert conclut en engageant M. Woeste ajourner son amendement. Etoile Belge). Toujours la môme altitude A la Chambre comme au Conseil communal au Conseil com munal comme la Chambre Répéter ce qu'un autre avait déjà dit. faire des phrases, voilà le fort de M" Colaert. Pour rien au monde il ne voudrait passer inaperçu. Electeurs d'Ypres et de l'arrondissement, soyez bien convaincus que vous n'avez pas un représentant muet M. IIELLEPUTTE. C'était en 1885. Nous étions pour quelques heures Louvain. Comme nous parcourions avec des amis la rue de la Station, en manière d'apé ritif, un groupe d'étudiants se trouvait devant la Maison des Brasseursentourant un monsieur coiffé d'un chapeau de haute forme, et qui sem blait faire un discours en plein vent, religieuse ment écouté. - C'est Helleputte, dit un de nos camara- des en nous poussant du coude. Helleputte, un garçon très fort. Nous regardâmes le garçon très fort qui déjà menait du bruit de par le monde. Il nous parut petit, papelard, bedonnant déjà, les yeux rusés et faux. Depuis cette fugitive apparition, le prénom mé Helleputte s'est manifesté par des incidents divers. Il s'est marié, s'est constitué l'apôtre déterminé, sans crainte du ridicule, des écoles de S1 Luc, a été nommé membre de la commis sion royale des monuments et député. A tous ces égards, il méritait d'être examiné d'un peu plus près. M. Helleputte est une do ces grenouilles de race secondaire qui se gonflent dans les fossés de grande route, un de ces ambitieux se jetant dans la mêlée prêts toutes les besognes, disposés recueillir tous les désagréments, collectionner tous les ridicules les plus éclatants, aux fins d'a gripper la timbale qu'ils se sont proposée comme but final de leur politique tumultueuse, encom brante et sans vergogne. Dans les anciennes mo narchies théocratiques, où la naissance décidait des fonctions, l'éducation suppléait l'intelli gence, et un médiocre d'esprit aux affaires était un événement ordinaire, prévu, rationnel, et acceptable. Aujourd'hui, avec la constitution sociale moderne, les médiocres et les imbéciles au pouvoir sont des non-sens et des périls. Que voyons nous cependant dans les anciens partis qui n'ont pas encore accepté la seule supériorité de l'intelligence et du travail Quelques person nalités puissantes mènent le mouvement mais derrière elles, l'abominable queue, la formidable et innomable queue des ambitieux grossiers, des ratés de clubs cléricaux, qui se tassent, se pres sent et forment en somme les fortes bandes et les gros bataillons. M. Helleputte est un clérical absolument banal de goûts et de tendances, un des produits les plus parfaits de médiocrité intel lectuelle pourvu d'une seule qualité, la volonté décidée tout, l'ambition du cabaretier provin cial possédant un vogelpick dans son estaminet comme œuvre d'art, mais qui, pour devenir bourgmestre de son trou, se fera casser les deux bras dans les féroces batailles du village. Au jourd'hui, arrivé la Chambre, la force du poignet des petits vicaires inutiles, M. Helle- Eutte, architecte sans talent, politiquailleur sans istoire, professeur sans doctrine, borgne entre les aveugles Doucet le fol, Mélot le Hochepot, Eeman le clown, De Bruyn l'admirable, se trou va baptisé uu des espoirs d'un grand parti, et sa sottise bavarde, sa déliquescence baveuse finiront par passer pour du génie auprès des in- caricaturables mérites des quatre-vingts agoutis politiques qui l'entourent. M. Helleputte est né Gand, peu de distan ce de la maison qui vit s'écouler l'existence pré cieuse de M. Eeman Attirance nouvelle et pro- LE PROG ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem; Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. 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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1