Jalousie de métier.
Les horreurs de la caserne
en Allemagne.
Mais de compliments et de fleurs, M. Iweins
en connaît la valeur. Ces compliments, ces fleurs
et tous les présents d'Artaxercès ne valent pas
le plus petit claque. Or le claque, un simple
petit claque de Mayeur ferait beaucoup mieux
eon affaire. Et après tout, serait-ce injuste 11
est possible que les autres no voient pas cela du
même œil que M. Iweins, mais M. Iweins voit
plus volontiers de son œil que de celui des au
tres. Saurait-on lui donner tort
Un journal flamand de cette ville, qui a la
f«rétention de se dire libéral, mais qui a en plus
a prétention de mener le parti la baguette,
vient de publier un article qui dépasse en extra
vagances toutes les sottises qu'on ait jamais dé
bitées dans les feuilles les moins libérales. On
n'attend pas de nous que nous perdions notre
temps discuter ce factum, l'accueil qu'il a reçu
en ville et notamment dans une réunion où il
espérait compter des amis, même des admira
teurs, en dit assez pour qu'il sache quoi s'en
tenir sur sa campagne de clampin en rupture
de lisières. C'est assez dire que nous protestons,
avec toute l'énergie dont est capable tout hom
me qui aime son parti, contre les insanités dont
s'agit et qui font la joie de nos adversaires et
sont la grande arme des fous et des traîtres.
Un professeur de musique se recommande au
public il choisit pour sa réclame la première
page d'un journal, affaire entre lui et l'éditeur
cela offusque le Journal d'Ypres.
Que dirait-il si la Vierge Noireles poêles tortue
ou une machine coudre quelconque occupait
toute une page
Il ne s'agit pas ici d'une simple annonce,
mais d'un avis émanant de la rédaction, d'une
réclame ouvertement patronnée par le journal.
C'est une injure faite aux nombreux profes
seurs de musique de notre ville. Nous leur signa
lons l'odieuse attitude du Progrès, Journal d'Ypres
du 6 Février 1892).
Demandez l'un de vos professeurs de musi
que, celui de votre cœur, celui que vous
chérissez le plus, au plus clérical des enfants
d'Apollon, si tant est que vous fassiez une dis
tinction, ce qui n'est pas certain, vos sympathies
et votre admiration étant acquises tous indis
tinctement demandez-lui donc, si vous en trou
vez un, qu'il traite avec l'éditeur du Progrèssur
le pied qu'il lui plaira, et vous nous en direz des
nouvelles.
Et nous n'y trouverons rien dire.
Ou bien préférez-vous que cette réclame du
Srofesseur en question vous soit confiée vous
[on Dieu, demandez-la lui. Le Progrès ouvre
boutique, mais pas si petit que ça il ne vous
en voudra pas.
Un arrêté royal accorde aux communes de
l'arrondissement d'Ypres dont les noms suivent
des subsides pour contribuer au payement des
dépenses résultant de l'exécution de travaux de
réfection leur voirie vicinale, savoir
Yoormezeele, 1,213-24. Messines, 679-87.
Zandvoorde, 207. Stavele, 353-99. Wer-
vicq, 1,298. Ypres, 836-33. Comines,
8,320-52. Ypres,346-20. Saint-Jean, 420-68.
Boesinghe, 1,955. Ypres, 621-33. Pope-
ringhe, 1,226-49. Watou, 1,546-91. Pope-
ringhe, 2,541-36. West-Vieteren, 423-55.
Crombeke, 847-12.
Par arrêté royal M. Voets, capitaine en second
de deuxième classe au 2e bataillon du 3e de ligne,
en garnison en cette ville, est nommé capitaine
en second de première classe.
La démission de M. Butaye de ses fonctions de
notaire la résidence d'Ypres est acceptée.
Société pour la propagation
de renseignement par l'aspect.
Jeudi, 11 cl, 8 heures précises du soir,
conférence avec projections photographiques-
lumineuses en la Salle de Spectacle (place Van-
denpeereboom).
Souvenirs d'un voyage dans les Alpes LES
GLACIERS ET LEURS DANGERS. Causerie
scientifique par M. V. De Deyne.
L'effet produit dans tout l'empire allemand
gar la publication dé la circulaire du prince
eorge, commandant en chef du corps d'armée
de Saxe, est indescriptible. Il n'y a pas un seul
journal qui ne reproduise en partie ou en entier
ce monument de honte, en y ajoutant l'expres
sion d'une indignation sans bornes. L'authenti
cité du document est avouée par les journaux
officieux. Les organès les plus militaristes de
Berlin et de province âont tous unanimes flétrir
les atrocités qui se cofnmettent derrière les murs
des casernes et réblâmer des mesures énergi
ques pour mettre fin une situation qui rappelle
les temps barbares et les mœurs des tribus sau
vages. Mais comment y remédier Voilà la ques
tion laquelle on essaie de répondre de toutes
parts, et les réponses varient suivant les sym
pathies ou antipathiesqu'on apour le militarisme.
Citons d'abord quelques appréciations de
journaux
La Gazelle de Francfort et la Kôlnische Volhszei-
tung sont d'accord pour déclarer que les préten
dues révélations du document en question ne
sont pas des révélations qu'elles confirment,
au contraire, mais avec une grande autorité, des
faits qui sont généralement connusqui se produisent
et se reproduisent journellement dans toutes les caser
nes de l armée allemande et dont tout soldat ou an
cien soldat a été victime ou témoin oculaire
d'innombrables reprises.
En cette appréciation les deux journaux se
rencontrent presque mot pour motavec lejournal
socialiste Vorroaerts. La Vossische Zeitung et la
Freisinnige Zeitung expriment le même avis. La
Berliner Zeitung s'exprime ainsi
Quoique le3 faits relatés dans le document
soient de nature tellement effrayante que nous
voudrions désirer que la circulaire fût l'œuvre
d'un faussaire désireux de mystifier le Vormaerts
nous devons croire L'authenticité du document.
Le tableau que fait le document des dangers
auxquels les fils de notre nation sont exposés
par suite de leur entrée dans l'armée, ce tableau
éveillera un cri unanime de révolte dans toutes
les contrées de l'Allemagne. Sous le jour de cet
te circulaire, la caserne nous apparait comme
une chambre de tortures.
Un autre journal déclare que la publication
du document a été pour l'armée allemande et
pour la nation une blessure dont elles se relève
ront difficilement. Ce journal est évidemment
d'avis que la plus grancle faute, en l'occurrence,
a été commise par le prince George, qui a avoué
les crimes de la caserne, alors que tous les minis
tres de la guerre, tous les généraux et tous les
colonels les nient avec acharnement, sûrs de ne
pas rencontrer un soldat assez audacieux pour
tirer au jour les mystères des tribunaux militai
res et des chambrées de la caserne. Heureusement
pour le princeil est assez haut placé et il a parlé
au nom du roi de Saxe sans cela, son imprudence
pourrait lui coûter cher.
La plus part des journaux rendent la juridic
tion militaire responsable des atrocités et de la
démoralisation dont la caserne est la source.
En Prusse, les tribunaux militaires siègent
l'ombre de la caserne ils se composent exclusi
vement de militaires l'auditeur est la fois mi
nistère public et avocat de l'accusé le secret
absolu est imposé tous ceux qui ont participé,
soit comme juges, soit comme témoins, l'au
dience le jugement n'est jamais publié, sauf en
ce qui concerne la peine infligée au soldat.
Lorsque le sous-officier dont les méfaits contre
ses subordonnés font par extraordinaire l'objet de
poursuites devant le tribunal militaire est con
vaincu des férocités les plus incroyables, person
ne, sauf les membres du tribunal, n'en aura
jamais connaissance un rapport détaillé est seu
lement adressé au général commandant le corps
d'armée.
Nous disons que c'est par extraordinaire que
des affaires de ce genre viennent devant le tribu
nal militaire. Les soldats ne se plaignent, en ef
fet, jamais lorsqu'ils ne peuvent plus tenir sous
les supplices qui leur sont infligés, ils se tirent
une balle dans la tête plutôt que d'aller porter
une plainte qu'ils devraient, par respect pour la
discipline, déposer entre les mains de leur bourreau
lui-même. On comprend ce qui résulterait pour
un soldat d'une dénonciation contre son sergent,
déposée officiellement par le plaignant entre les
mains de celui-ci même Si c'était la torture au
paravant, ce serait la mort après Aussi les faits
isolés qui sont déférés aux tribunaux ne le sont
que par suite de quelque fâcheux incident et par
suite d'une plainte provenant de tierces person
nes n'appartenant pas l'armée.
Ge que la plupart des journaux réclament,
c'est une réorganisation de la justice militaire
nomination de juges réguliers, publicité des pro
cès et des débats contradictoires.
Certes, il y aurait des progrès notables mais
l'organisation de tribunaux réguliers ne détrui
rait pas le mal.
Les mauvais traitements ont cours aussi dans
les armées qui possèdent une j uridiction milit aire
telle que les journaux allemands la réclament
l'armée bavaroise, par exemple, qui a gardé son
ancienne juridiction publique et contradictoire.
Ce n'est pas principalement dans les défauts
delà juridiction militaire que les sauvageries
dan3 l'armée allemande et les mauvais traite
ments dans toutes les armées ont leur source
celle-ci est dans la base même de la vie militai
re, c'est-à-dire dans l'exagération de la discipli
ne militaire.
Cette discipline exige ce que nulle part ailleurs
dans le monde n'est exigé de la part de l'homme
civilisé uneobéissance aveugle, sans restriction,
sans condition. Le supérieur ordonnerait son
inférieur de commettre un crime quelconque,
l'inférieur doit l'exécuter il a le droit et^nême
le devoir de dénoncer, mais seulement après
l'avoir exécuté, l'ordre qui lui a été donné. C'est
formellement dit dans l'instruction militaire. Le sol
dat n'a pas le droit d'examiner si l'ordre qui
lui est donné est contraire la morale, aux lois,
au bien public il doit l'exécuter, moins de
asser devant le conseil de guerre pour refus
'obéissance, crime puni des peines les plus sévè
res.
Et que d'abominations ont été ordonnées de
tout temps par les chefs militaires leurs infé
rieurs Nous ne citerons ce sujet qu'une anec
dote historique célèbre en Allemagne, ou plutôt
en Russie.
Le czar Nicolas avait reçu la visite de son
beau-frère le roi de Prusse. En promenant son
visiteur par la citadelle des SS.-Pierre et Paul
Saint-Pétersbourg, il lui parlait avec admiration
de la discipline qui régnait dans l'armée russe.
Le roi de Prusse se montrait étonné de certains
faits que lui racontait alors son beau-frère pour
lui démontrer l'obéissance absolue de ses soldats.
En voulez-vous une preuve fit tout coup le
czar.
Les deux souverains s'étaient approchés d'un
soldat qui faisait faction sur le bord d'un des
hauts remparts de la citadelle.
A quelles misères le Journal dYpres descendra-
t-il
Journal, mon ami, vous radotez. Vous ne le
savez peut-être pas, mais pour vous en convain
cre, tenez, un petit essai et laissons-là les gros
mots
La Société des Progressistes ainsi que la Société
des Capacitaires libéraux, réunies en leur local la
"Tête d'Argent protestent de toutes leurs forces
contre l'article publié par le Weekblad n, le 7 cou
rant, sous la rubrique VAN 1" FEBRUAR11891, TOT
1" FEBRUARI 1892et qui ne tend qu'à semer la
discorde dans le camp libéral.
Subsides.
Armée.
Notariat.
- sujet
Pour le Comité
Eue. VEULEMANS.
P. S. Toute personne étrangère la Société paie
un droit d'entrée de 70 centimes.
Le document du Prince George de Saxe devant
l'opinion publique.