AVIS. 14 Février 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le pavé de.Y Ami de V Ordre. Humilité chrétienne. A la Chambre. l\° 15. Dimanche, 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ partir du 1' Octobre cê'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 FURNES-YPRES. Monsieur P. DELIÈGE, professeur de musique, directeur de la Grande Harmonie de Comines- France, a l'honneur d'informer les intéressés, qu'à partir de ce jour, il donnera des leçons de SOLFÈGE, de PIANO et de CHANT. S'adresser pour renseignements l'HOTEL DE LA TÊTE D'OR, rue de Lille. Ypres, le 13 Février 1892. Toute la presse continue s'occuper de la journée de Mercredi qui fera époque dans nos annales parlementaires. M. Beernaert l'a em porté et M. Woeste a été vaincu, ainsi que la droite, puisqu'elle a baissé pavillon sur la question du référendum royal. Il n'est pas hors de propos de rappeler encore ce sujet la scène qui s'est passée Dimanche la Concorde Bruges. Je vous en prie, Messieurs, ne vous ralliez pas au référendum. Et toute l'assemblee de s'écrier avec une touchante unanimité: Jamais a Le référendum royal, avait écrit encore M. Woeste au Journal de Bruxellesréduit les chambres législatives au rôle de Polichi- nelles et vingt-quatre heures après, tous ces fiers bras qui avaient crié, jamais cour baient la tête. Ils ont donc accepté le rôle de polichinelles I Tous les journaux cléricaux ne s'inclinent pas aussi docilement, car voici en quels termes amers le Courrier de Bruxelles accueille le résultat obtenu avant-hier, et le principe du référendum accepté par la droite et par les sec tions. Le langage du Courrier donne la mesure de l echec subi par M. Woeste La majorité n'a pas eu l'énergie de persévérer jusqu'au bout dans sa résistance, elle a cédé sur la question du référendum, comme elle a cédé sur la question même de la revision, comme elle cédera désormais sur toutes les propositions qu'il plaira au gouvernement de lui imposer. Cette date du 10 Février 1892 restera dans les annales de la Belgique, car elle marque l'avène ment du césarisme. A quoi bon parler encore de revision et de Constitution Il n'y aura plus désormais de Constitution. Le bon plaisir du Roi est substitué l'action régulière des pouvoirs constitutionnels. Exagération criera-t-on. La transaction, ac ceptée par la droite, ne nous conduira pas ces extrémités. L'exercice du référendum sera réglé par une loi laquelle collaboreront les deux Chambres législatives. Et qui sait si même ja mais cette loi sera votée La concession de la majorité est plus apparante que réelle. Illusions, répondrons-nous. La question était de principe. Il s'agissait de dire si, oui ou non, nous voulions laisser inscrire le principe du référendum royal dans la Constitution. Jusque hier la droite, en parfait accord avec l'immense majorité du pays, était unanime re- gousser ce nouveau privilège réclamé par la ouroune aujourd'hui elle cède, elle admet le principe dont elle ne voulait pas hier, elle con sent l'inscrire dans la Constitution nouvelle. C'est une impardonnable faiblesse. En vain on invoque les réserves dont le vote est entouré en vain on se réserve de reprendre son opposition au principe, lors de la discussion de la loi du référendum. Le principe, une fois admis, sortira toutes ses conséquences. C'est une loi laquelle on n'échappe pas. Un n'aura pas davantage, dans six mois, Je courage qu'on n'a pas trouvé aujourd'hui pour résister la pres sion du gouvernement. Si le Courrier est inconsolable, le Patriote se console et essaie môme de donner le change. L'Ami de l'Ordre qu'il sera bientôt urgent de conduire Saint-Hubert vient d'avoir un de ces accès qui marquent même dans l'exis tence d'un enragé de son espèce. Le référendum a causé cette explosion de fureur hirsute et l'œil en feu, le journal sacré lance au pauvre Onésiphore le mot fameux de M. Woeste Qu'il.s'en aillé I Oui, qu'il s'en aille, ce ministre de malheur Qu'il dispa raisse dans le cinquième dessous avec son réfé rendum maudit I Mieux vaut perdre un homme, dix hommes, vingt-cinq hommes comme lui, que de perdre le parti clérical. Et au milieu de ses rugissements, l'Ami de Wrdre laisse échapper cet aveu dépouillé d'ar tifice. Si le référendum existait, le ministère Beer naert n'aurait pas survécu l'affaire Pour- baix. Le mot est cinglant et sanglant. Et comme il est vrai Oui, certes, si le référendum avait pu fonc tionner au lendemain du scandale Pourbaix, si le pays avait eu se prononcer sur cette igno minie sans nom, comme les complices du trop célèbre mouchard eussent été chassés des hô tels ministériels, grands coups de pied dans le bas du dos Et dire que c'est une feuille cléricale qui re connaît la chose et la proclame cors et cris Quel pavé, juste ciel L'appendice nasal d'Onésiphore doit s'en trouver absolument aplati. Les feuilles cléricales nous apportent le compte-rendu des funérailles de M. Belin, évê- que de Namur. Il paraît que, dans le chœur, on avait élevé deux trônes l'un pour l'archevêque de Malines, l'autre pour l'officiant, M. l'évêque de Gand. 11 parait qu'il leur faut des trônes, ces suc cesseurs des apôtres, lesquels allaient nu-pieds. L'Ami de l'Ordre ajoute sa petite descrip tion des combinaisons hiérarchiques adoptées pour la circonstance Aux pieds de l'autel, en avant des chaises ré servées aux diverses autorités, des prie-Dieu en deuil pour Mgr Doutreloux, évêque de Liège Mgr Durousseaux, évêque de Tournai Mgr Hup pes, évêque de Luxembourg. De façon que le représentant du Roi, les gou verneurs, A es généraux étaient colloqués der rière messieurs les évêques, dont deux étaient perchés sur des trônes Tout l'état politique de la Belgique actuelle est dans cette disposition. Tel que je me connais, si j'avais eu l'honneur de repiésenter-le Roi cette cérémonie, j au rais planté là les postérieurs des evêques qu'on me donnait contempler, et je serais allé fu mer un cigare chez Aigret, en attendant le pre mier train pour Bruxelles. Une piquante observation de la Flandre libé rale La seule proposition de revision qui ait obte nu l'unanimité dans toutes les sections de la Chambre est celle qui est relative l'augmenta tion de l'indemnité parlementaire. La Chambre a continué la discussion du bud get de l'agriculture. Un discours kilométrique de M. Helleputte, le Pic de la Mirandole de Maeseyck, a occupé une bonne partie de la séance de Mardi. Plu sieurs autres orateurs ont également débité des choses quelconques au milieu de l'inattention générale, car la majorité noire n'est jamais plus inattentive que lorsqu'il est question de cette agriculture qu'elle avait, en 1884, si so lennellement juré de sauver. LE PROGRÈS TIRES ACQUIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays1-00. tout ce qni concerne le jfftinrjl doit être adressé l'éditeur, rue au BetirYe, 20. 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M. le Roi derrière, Bur une même rangée, les gouverneurs de Namur et de Luxembourg et les généraux de l'armée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1