Chronique locale. La raclée. La boutique. Le congrès progressiste. L'examen électoral. Théâtre Royal de l'Alcazar. Variétés. Mossieu de Bruyn a répondu dans le chara bias dont il a le secret heureusement. Ce qu'il a dit de plus clair, c'est qu'il ne fallait pas compter sur lui pour augmenter, fût-ce même d un rouge liard, les dépenses relatives 1 agri culture.^ Voici un individu, le p.emier venu, le dernier venu, pour mieux dire, fourbe autant que hai neux, qui, ne pouvant triompher d'un rival qu'il redoute autant qu'il l'exècre, s'en va un soir, dans l'ombre et le mystère, trouver quel ques sacripants, gens tout faire pour qui les paie, et leur dit Vous connaissez un tel Oui Eh bien il va passer minuit par la rue de Menin, pour rentrer chez lui. Vous lui tomberez sus et lui administrerez une rude volée de coups de bâton. Voici pour chacun de vous une pièce d'or. Aprèsvous recevrez encore quelque chose. J'attends que la besogne soit bien faite Les soudoyés empochent la pièce et, minuit venu, ils s'en vont, dans les ténèbres, exécuter le honteux marché, accomplir la tâche infâme. L'ennemi du soudoyeur est rencontré, assailli, roulé et meurtri de coups. Puis, les bravi vont montrer leur maître, plus méprisable qu'eux- mêmes, leurs bâtons teints de sang, odieuse contre-marque. Et, dès le lendemain, se répand partout le bruit qu'un tel a reçu une fameuse raclée et le lâche instigateur de la nocture agression, de se réjouir et de triompher de l'aventure. Voilà l'image exacte de certain groupe de nos cléricaux militants. Après avoir fait annuler, on sait avec quelles complicités, les élections du 19 Octobre 1890, ils ont, en semant pleines mains l'or de la corruption, amené celles du lr Février 1891. Et comme le bravo en chambre de tantôt, ils jubi lent, exultent et crient tout propos Ah la bonne, la verte raclée que nous avons adminis trée aux libéraux En vérité, on n'est ni plus impudent, ni plus effronté, ni, lâchons le mot cru mais vrai, ni plus canaille Personne n'ignore de quelle boutique nous voulons parler c'est de celle où les clients abondent, où l'on ne peut entrer sans ouvrir son porte-monnaie, où l'argent s'engouffre toute heure du jour c'est de l'église, où les tonsurés romains, des paysans qui revêtent la soutane par ambition, par crainte du service militaire ou par dépit d'amour, trônent en maî tres, en dominateurs,en inquisiteurs. Ces prêtres qui veulent être les maîtres du monde, qui ont soif de trésors, qui sont les courtiers électoraux les plus malhonnêtes, qui, avec leurs fourberies, leurs tartuferies rendraient des points aux ache teurs de consciences les plus expérimentés, aux hommes de la nuit du lr Février 1891, ont fait de la religion une véritable boutique. La vraie religion du Christ n'existe plus, les prêtres la font détester davantage de jour en jour. Pour eux, leur seul objectif, c'est l'argent, toujours l'argent et rien que l'argent, la religion est tout- à-fait secondaire, elle ne rentre en ligne de compte que quand il y a de l'argent. Encore faut-il payer d'avance. Dans les petites boutiques on paye après avoir reçu sa marchandise, mais dans la grande boutique, l'église, on paye avant. D'abord les pièces de cent sous, puis les prières. Peut-on être chrétien sans payer Il y a quelques semaines mourrait Ypres, paroisse S1 Jacques, un brave et honnête père de famille, Amand Mesure. Les enfants désirant faire comme tout le monde demandaient un service 9 heures. On acquiesça volontiers ce désir, maisla messe devait être payée avant que le corps ne sortit de la maison mortuaire Un employé de la gare, écrasé par un train, est conduit l'hôpital. Le jour de l'enterrement, ses chefs et ses camarades se rendent 9 heures la chapelle de l'hôpital où était déposé le corps et où devait se faire le service funèbre. Après dix minutes d'attente, une religieuse avise un des chefs et lui demande qui payera la ser vice. L'administration des chemins de fer, fut la réponse. En êtes-vous bien certain J'en réponds. Alors, veuillez me signer ce billet. Et la religieuse fit signer par l'employé, un papier sur lequel était inscrit le coût du ser vice. Immédiatement après, le prêtre commença la messe. Ce matin la Société des Anciens Pompiers conduisait sa dernière demeure un camarade, Louis Déporté, décédé l'hôpital. La famille désirant faire dire une messe 8 heures, s'adres sa une des religieuses de l'établissement. Louis Déporté était mort Jeudi matin, et il a fallu payer le service, soit 16 fr. 80 cs, avant 5 heures du soirfaute de quoi il n'y aurait pas eu de ser vice, disait la religieuse. Est-ce croyable L'église n'est-elle pas une grande boutique? Pour moi, je serais prêtre si je n'étais honnête homme. Le 18 Mars prochain aura lieu, Bruxelles, le congrès des progressistes de Belgique. Les questions l'ordre du jour sont de la plus haute importance. Ce sont la revision, les élec tions de la constituante et les réformes intro duire. L'élection des délégués de ce congrès est fixée au 21 Février pour tout le pays. Pour Ypres,elle aura lieu la Tête d?Argent», rue de Lille, six heures du soir. Elle sera pré cédée de la discussion des propositions Janson et Beernaert. Ce sont 1° Art. 47. Extension du droit de suffrage. 2° Art. 53, 54, 56 et 58. Réorganisation du Sénat. 3° Art. 48. Introduction de la représentation proportionnelle. 4° Art. 52. Indemnité parlementaire. 5° Art. 60 et 61, concernant la succession au trône. 6° Art. 67. Référendum. 7° Art. 1, concernant l'acquisition de colonies et du Congo. Le poil sera ouvert huit heures et restera ouvert jusqu'à dix heures. Pour participer cette élection, il faut être belge, majeur, et ad hérer par écrit au programme de la fédération progressiste. Communiqué.) La prochaine session des examens de capacité électorale est fixée aux samedi 12, dimanche 13 et lundi 14 mars 1892, 9 heures du matin. Les candidats doivent faire parvenir leur de mande d'inscription, avec pièces l'appui, dix jours au moins avant l'examen, l'administra tion communale du lieu de leur domicile. Tentative d'assassinat. Dimanche soir, pendant une partie de jeu de boules, Ypres, hameau Potiseau cabaret de Prie Molensun jeune homme de Zillebeke, nommé Bartier, eut une dispute avec un ordon nance. Des gros mots on en vint aux coups, lors que Bartier tira tout coup un revolver de sa poche et fit feu trois fois sur son adversaire qui tomba en perdant beaucoup de sang. L'assassin prit aussitôt la fuite, mais il a été arrêté depuis lors, méditant maintenant en prison sur son em portement. A Elverdinghe,la nommée L. Lowagie, domes tique, chez M. Demander, dans un accès fié vreux s'est lancée dans le canal où elle a trouvé la mort. Samedi, Vlamertinghe, la maison occupée par Dejonghe a été réduite en cendres. Ce sinis tre est attribué au mauvais état de la cheminée. un tronc au moyen d'une fausse clef et en a enlevé tout l'argent, environ 75 francs. Le cou pable n'est pas connu. Décoration civique. La médaille de Ie classe est décernée M. Cal- meyn, garde-champêtre de la commune de Pas- schendaele. gooeceeceocce-i Le public est informé qu'à l'effet de permettre l'achèvement des travaux du canal de la Lys l'Yperlée, la circulation pour chevaux, bestiaux et voitures, sera interrompue depuis le 15 Fé vrier courant jusqu'à une date fixer ultérieu rement, sur le chemin communal dit Gravier de Sé Eloi au passage du canal sur le territoire de la commune de Yoormezeele. 20 .25 25 25 25 120 25 20 20 25 25 115 25 20 25 25 20 115 25 25 20 25 20 115 25 25 25 20 20 115 20 20 25 20 25 110 25 20 20 25 20 110 Société de Gardes Civiques d'Ypres. Tir du Jeudi 41 Février 4892. Gaimant Arth. Boedt Léon Froidure Robert Bogaert Vandevyver Deweerdt Ch. Legon Emile On a fait Dimanche dernier l'Alcazar de Bruxelles la plus forte recette que l'on ait réali sée en matinée depuis l'avènement au succès de BRUXELLES FIN-DE-SIÈCLE. C'est dire que les représentations du jour sont aussi courues que les soirées. La direction a décidé, en présence de cette vogue toujours grandissante, de donner encore deux matinées de la revue le Dimanche 14 et le Dimanche 21 Février. Vous verrez qu'on refusera <ln m^nrle Vol. Le 5 Février, vers 10 heures du matin, un in dividu est entré dans l'église de Brielen, a ouvert LA GRANDE GUERRE DE 1892. Fantaisie anglaise (suite et fin). L'état-rmjor général pousse vivement la mobilisa tion. Il est décidé que le 12e corps (saxon) ira renfor cer l'armée autrichienne, que le prince Georges de Saxe commandera l'armée de Silésie composéè des 5e et 6e corps, massés entre Breslau et Neisse que le roi de Saxe commandera l'armée de la Vistule, formée autour du Thorn des 3e et 4e corps, et qu'une troisième armée, comprenant les lr et 17ecurps, prendra position sous Waldersée entre Kœnigsberg et Lœtzen, évidemment en vue d'une diversion sur les provinces baltiques. Du côté des Russes, Gourko commande l'armée de Pologne et Dragomirof, établi Kief, commande l'ar mée dirigée sur la Galicie. L'empereur allemand, en personne, accompagne ses troupes à.Thorn et prononce avant son départ un dis cours caractéristique, où il annonce que l'Allemagne n'abandonnera pas sa fidèle alliée. Sur ces entrefaites, deux escadrons de hussards prussiens passent la frontière russe, rencontrent Alexandrovo une sotnia de cosaques et la guerre s'en gage par une escarmouche de cavalerie. A Paris, est-il besoin de le dire, toutes les classes de la population suivent avec un ardent intérêt le déve loppement du conflit germano-russe. A la nouvelle du combat d'Alexandrovo, l'effervescence générale arrive au paroxysme. On se rue sur les journaux des clubs en plein air se forment tous les coins de rue des manifestations tumultueuses se produisent sur lesboule- vards. Les Allemands établis en France sont pris de panique et partent par tous les trains. Une multitude innombrable s'assemble sur la place de la Concorde, déchire les voiles noirs de la statue de Strasbourg, ac- clara« la Marseillaise chantée sur le piédestal de la statue par un artiste de l'Opéra, puis roule tumultueu sement vers l'Elysée, où les ministres délibèrent sur les résolutions prendre. Finalement, M. Carnot pa raît une fenêtre du palais (l'auteur ne dit pas quelle fenêtre, c'est probablement celle du concierge) et parle au peuple.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2