AVIS.
i\° 14. Jeudi,
52e ANNÉE
18 Février 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
M. Surmont au Sénat.
La politique insensée.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquir1t eondo.
YPRES-FURNES.
5-00 7-34 10-20 1-00 4-00
FURNES-YPRES.
Monsieur P. DELIÈGE, professeur de musique,
directeur de la Grande Harmonie de Comines-
France, a l'honneur d informer les intéressés,
qu'à partir de ce jour, il donnera des leçons de
SOLFÈGE, de PIANO et de CHANT. S'adresser
pour renseignements l'HOTEL DE LA TÊTE D'OR,
rue de Lille.
Ypres, le 17 Février 1892.
M. Surmont, Bourgmestre de la ville d'Ypres
par la volonté de la Députation permanente, a
montré une fois de plus toute sa haine pour les
Ecoles officielles, pour toutes les Ecoles où la
vermine noire ne règne pas en maîtresse abso
lue. Nommé rapporteur pour le budget de l'In
struction publique, ce fielleux personnage a
dénigré, avec une rage sans pareille, l'enseigne
ment laïque. Dans la séance du Sénat du 4 Fé
vrier, M. Dupont, Sénateur pour Liège, a
demandé notre maïeur si celui-ci souscrivait
tout le mal qui a été dit des Ecoles communa
les. M. Surmont, dit M. Dupont, a sous sa direc
tion les Ecoles communales d'Ypres. Sont-elles
des écoles sans Dieu, où l'on forme des généra
tions anarchistes
M. Surmont devait donc avoir 24 heures pour
préparer sa réponse.
Ann. part. Sénat. Séance du 5 Février, p. 251.
En lisant les Annales parlementaires nous nous
doutions bien que ce n'était là que l'avis d'un
élu de la nuit du lr Février 1891. Les honnêtes
Yprois, eux, sont d'un avis tout opposé, ils sont
fiers de leurs écoles laïques et chaque concours
ils admirent la supériorité qu'elles ont sur les
écoles congrégauistes. Quoi qu'en disent M.
Surmont et ses copains, les écoles communales
d'Ypres peuvent servir d'exemples de science,
de bonne tenue et de moralité toutes les écoles
des petits-frères.
Pour nous,nous n'ajoutons pas foi au prétendu
discours libéral dont M. Surmont fait étalage.
Le parti clérical si puissant, numériquement
du moins, n'est plus aujourd'hui le grand parti
contre lequel luttaient les Lebeau, les Rogier,
les Verhaegen. Sans fierté, sans dignité, il a
désormais renoncé aux principes qui justi
fiaient son existence, il a cessé d'être national
pour se laisser inféoder d'abord et absorber
ensuite par le clergé qui est maintenant le vé
ritable despote du pays.
Ce n'est pas le parti catholique conservateur,
c'est le parti prêtre rêvant la destruction de
notre ordre politique en tout ce qui gène la
prédominance du clergé et entrave ses capta-
tions.
Il y a vingt ans, un membre de la droite
réclamait pour son parti l'honneur d'aimer les
principes de 1789 autant que les libéraux
Où sont-ils aujourd'hui ceux qui tenaient ce
langage
Parmi les serviteurs obéissants des évêques,
la tète des destructeurs de l'enseignement
public.
Je ne nie pas, moi, disait la séance du
4 Juin 1874, un des chefs du parti clérical,
les droits et la force de l'opinion libérale.
L'opinion libérale esf un grand et puissant parti
national. L'opinion libérale possède la majorité
dans nos villes les plus importantes; elle compte
des partisans nombreux et convaincus dans tous
les rangs du corps social, depuis les plus hum
bles jusqu'aux plus élevés. Elle se trouve lar
gement représentée dans l'industrie, dans le
commerce, dans la magistrature, dans l'armée,
dans la science, dans toutes les forces vives de
la nation.
Gouverner en Belgique, sans tenir compte
des droits, des forces et même, dans une cer
taine mesure, des préjugés de lopinion libé
rale, ce ne serait pas pratiquer une politique
raisonnable, ce serait faire une politique insen
sée et si jamais un ministère quelconque,
fut-il composé de mes amis intimes, pratiquait
cette politique-là, je me placerais immédiate
ment au nombre de ses adversaires. Je ne veux
pas de politique étroite, partiale, exclusive,
tracassière, ni pour vous, ni pour nous je n'en
veux pour personne.
C'était M. Thonissen, une des lumières du
parti clérical
Que les temps sont changés aujourd'hui le
ouvernement ne vise plus qu'à sauvegarder
es intérêts du clergé et de ses amis. Les places,
les distinctions, les faveurs du pouvoir sont
l'apanage des seuls cléricaux pour peu que
l'on soit suspect de libéralisme on est mis
l'index, au rancart Et dans les lois odieuses
que I on fabrique, comme par exemple dans la
loi sur les traitements d'attente, on méconnaît
les droits les plus sacrés, on sacrifie la haine
sectaire tout ce qui ne courbe pas le front
sous les exigences des chefs de parti qui a su,
par la corruption, imposer au pays une majo
rité factice I
Voilà où nous en sommes
Quel chemin nous avons fait dans la voie de
l'intolérance depuis les vaillantes paroles de
M. Thonissen
Nous en sommes arrivés actuellement, grâce
aux intransigeants de la droite, voir prati
quer, sans pudeur, cette politique mesquine et
rancunière que M. Thonissen avait qualifiée
avant même qu'il vit le jour «de politique
irraisonnable et insensée
basée sur les exa-
aux recrues pour
Un peu de statistique,
mens que l'on fait passer
établir leur degré d instruction.
Tandis que la Suisse est inférieure de cinq
fois l'Allemagne (0,80 2 1/2), la Suisse est
cinq fois supérieure la Belgique.
C'est bien flatteur pour nous.
Et ce n'est pas avec un Burlet ministre de
l'instruction publique que cela a chance de
changer.
le progr:
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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le^reAtant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Heures de départ partir du \T Octobre
cI'Ypres pour
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4_00 6-42 9-05 9-58.
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Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines,5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-46 - 5-20.
Comines-Armentières, 5-30 11-16—2-46—5-20—8-55
Roulers, 6-15 -7-45-10-40— 12-20 3-00 4-10
6-45.
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-46 5-20
(Dép. de Comines Courtrai 7-58.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5611-162-46 5-20.
Gourtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-46 5r20.
6-25.
5.06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30.
M. Surmontrapporteur. Je vous répondrai
demain.
M. Dupont. Vous reconnaissez donc qu'il y
partout dans le pays des écoles publiques natio
nales qui sont dignes de la confiance des famil
les, que les griefs articulés n'existent pas, et qu'il
n'est pas nécessaire d'avoir recours au moyen
indiqué dans le rapport pour les faire disparaî
tre.
M. Surmontrapporteur. Je ne reconnais
rien du tout, je vous répondrai demain
M. Surmontrapporteur. L'honorable membre (M.
Dupont) m'a rais personnellement en cause et il m'a de
mandé si j'aurais bien voulu reconnaître que tout le mal
débité des écoles officielles ne s'applique pas aux écoles
d'Ypres et que ces écoles sont dignes de la confiance des
pères de famille.
Messieurs, puisque vous tenez tant mon avis, je vous
le donnerai. Je ne dirai pas que les écoles d'Ypres sont
mauvaises mais je suis fort loin de dire qu'elles sont
bonnes.
Ce sont des écoles qui ont été organisées très habile
ment par le parti libéral et ces écoles présentent un corol
laire qui donne un peu une idée de leur valeur.
Ce corollaire, c'est une société de secours mutuels in
stituée pour les seuls anciens élèves des écoles commu
nales. Vous voyez d'ici ce qu'un corollaire pareil peut
indiquer.
Cette société de secours mutuels se trouve sous la di
rection de l'administration communale, et naturellement,
ne s'adressant qu'aux anciens élèves, on peut juger de ce
qu'elle espérait en faire.
Je vous dirai encore une chose. Je ne connaissais pas
individuellement les membres du personnel mais j'ai été
très frappé du discours que le chef de ce personnel ensei
gnant des écoles primaires m'a adressé le jour de mon
installation.
C'était un discours profondément libéral, où l'enseigne
ment libéral était clairement prôné.
Et j'ai été encore beaucoup plus frappé quand j'ai vu
l'étonnement de ces Messieurs lorsque je les ai rappelés un
peu au respect des lois et des principes.
Voilà mon avis sur les écoles d'Ypres