AVIS.
15. Dimanche,
52e ANNÉE.
21 Février 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Chronique locale.
Un virement.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays1-00.
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le ttstaat de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Heures de départ partir du l'Octobre
cî'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00
6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 8-20 - 9-58 11-16 2-46 - 5-20.
Comines-Armentières, 5-30 11-162-46—5-20—8-55
Roulers, 6-15 -7-45-10-40— 12-20 3-00 4-10
6-45.
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-46 5-20
(Dép. de Comines Courtrai 7-58.)
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5611-162-46 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-46 5-20.
YPRES-FURNES.
5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25.
FUKNES-YPRES.
5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30.
S
Monsieur P. DELIÈGE, professeur de musique,
directeur de la Grande Harmonie de Comines-
France, a l'honneur d informer les intéressés,
qu'à partir de ce jour, il donnera des leçons de
SOLFÈGE, de PIANO et de CHANT. S'adresser
pour renseignements l'HOTELDE LA TÊTE D'OR,
rue de Lille.
Monsieur le Barôon, en sa qualité de rappor
teur au Sénat du budget de l'intérieur et de l'in
struction publique, a, dans la séance du 5
Février 1892, un peu parlé de tout. Après avoir
cherché démolir le principe de l'enseignement
officiel et développé la thèse de l'Etat hors de
l'école, il a cru devoir entretenir l'assemblée de
la manière, dont l'avenir on devrait placer les
isoloirs électoraux. Le madré compère s'est dit
avec raison que c'est aux installations insolites
ordonnées par la cléricale Députation perma
nente de la Flandre occidentale et d'accord avec
elle, que les élus du lr Février 1891 devaient
leur mandat et lui son écharpe de Bourgmestre,
et que pour pouvoir la conserver usque ad mortem,
il fallait officiellement organiser le genre de frau
des électorales qui avait si bien réussiet donner
une consécration légale un mode d'installation
qui permît l'électeur de tripoter son aise
dans le couloir et que les faits scandaleux de
l'élection d'Ypres eussent dû tout jamais écar
ter.
Il est acquis l'histoire que plus de cent élec
teurs ont voté contre leur conscience et par in
térêt et ont reçu du parti clérical une somme
rondelette comfce récompense de leur félonie,
contre la remise du petit papier rose que l'on
sait.
On n'est pas plus cyniqueMonsieur le Mayeur;
nous savons que vous ne manquez pas de toupet,
mais nous pensions que vous eussiez évité de
faire vôtres de pareilles turpitudes, dont les
spectres doivent de temps en temps hanter votre
sommeil, si vous avez conservé dans votre for
inténeqr quelques notions de justice et d'équité.
Voici le petit morceau, anodin première vue,
(in cauda venenum) que nous recommandons aux
électeurs Yprois
M. le Baron Sur mont de' Volsberghe. rappor
teur.
J'ai parlé encore des isoloirs électoraux.
Je ne m'occupe de cet objet que pour faire
cette seule observation. Nous sommes parfaite
ment d'accord que l'électeur doit être isolé
dans le couloir, qu'il doit non seulement être
l'abri des regards indiscrets des membres du
bureau, mais encore des regards indiscrets des
autres électeurs qui se trouvent dans les autres
isoloirs.
Le contrôle peut se faire maintenant avec la
plus grande facilité. 11 y a un moyen bien sim
ple de donner au bureau la surveillance qu'il
peut exercer ce serait de ne pas se faire tou
cher les cloisons, de manière que le bureau
pui&se voir s'il y a un ou plusieurs électeurs
dans l'isoloir.
Pour le reste l'électeur doit être libre et non
seulement l'abri des indiscrétions possibles
du bureau et des témoins, mais aussi de tout
7t espèce de contrôle et de surveillance de la part
d'autres électeurs.
Comme vous le voyez, le seul souci de notre
Sénateur, c'est de mettre le gouvernement en
demeure de prescrire pour les élections futures
un genre d'installation électorale, qui permette
ses amis politiques, le retour des tripotages
politiques du lr Février 1891 et empêche le bu
reau d'exercer un contrôle et une surveillance
sur les tricheries que le parti clérical a érigées en
système.
Nous avons cru mettre en relief ces observa
tions de notre Premier, qui première vue, sem
blent dictées rien que par l'amour de la justice
et de la vérité, mais qui au fond cachent ce que
nous avons cru devoir mettre sous les yeux de
nos lecteurs.
Nous croyons, au contraire, qu'un gouverne
ment soucieux de la sincérité des élections devrait
--proscrire d'une manière formelle des installa
tions électorales telles que celles qui ont vicié
Vélection communale d'Ypres du lr Février 1891,
et qui ont conféré un mandat de conseiller com
munal huit personnes qui,ne peuvent pas se
considérer comme les élus du corps électoral.
De tous les virements dont il a été fait sotte
ment tant de bruit, en ces derniers temps, le
plus beau est le suivant. Nous le devons nos
maîtres.
Lundi 15, le3 enfants de l'école gardienne
communale ont quitté l'école Hynderick pour
faireplace aux nonnettes de lasuccursale Struye,
rue de Lille.
Nos maîtres avaient appelé les mères de ces
enfants pour leur faire part de la résolution
prise par l'édilité et leur laisser le choix entre
l'école Hynderick, confiée dorénavant aux chères
sœurs,et l'école D'Hazeleire. Malgré la promesse
d'une bonne soupe et du repas de midi pour cel
les qui auraient quitté l'école laïque pour les
petites sœurs, la plupart ont, sans hésiter,
préféré regagner leurs anciennes institutrices et
l'école Hynderick s'est ainsi transférée l'école
Lamotte, chez Mme D'Hazeleire.
A l'entrée de l'hôtel Hynderick, se trouvait M.
H. Iweins, ouvrant et fermant la porte, au fur et
mesure de l'exode d'un enfant. Fonction mo
deste que M. H. Iweins accomplissait avec toute
la résignation d'une âme prête tous les sacrifi
ces. C'est qu'il est dur de voir échapper du ber
cail ces jeunes brebis sur la laine desquelles on
avait compté avec tant de confiance. Mais, hélas!
l'homme propose et Dieu dispose, et la résigna
tion est la première vertu chrétienne, et cette
vertu M. Iweins la possède un degré dont il n'a
donné que trop de preuves. Dieu lui en tiendra
compte, si ce n'est dans ce monde, ce sera dans
l'autre. En attendant, des gamins, postés devant
la porte de l'école, prenant en pitié le rôle du
Conseiller communal, président de ci, président
de là, président de etc., toujours terribles, mê
me dans leur pitié, se présentèrent, avec force
lazzis, pour remplacer le portier mais le por
tier tint bon et jusqu'à ce que l'évacuation fut
complète, il ne broncha pas d'une semelle les
gamins non plus.
Pourvu qu'il ne se plaigne pas, une fois de
plus, du peu de respect dont on entoure sa res
pectable personne
Mais aussi quelle idée de se flanquer là dans
l'entrebâillement d'une porte
Il y a un an, peine, presque bourgmestre,
aujourd'hui portier, quelle dégoulinade
Voilà donc l'hôtel Hynderick livré aux non-
nettes. Où sont ces vanteries cléricales d'antan
Les cléricaux faisaient fi des subsides officiels
ils étaient assez forts pour entretenir leurs écoles
de leurs deniers. Les subventions officielles,
c'était bon pour ces ladres de libéraux. Et, d'un#
coup, les voilà qu'ils mettent le grappin sur les
subsides et sur les hôtels, n'est-ce pas renver
sant, et, n'est-ce pas que, quand ces gens parlent,
on ne risque guère de se tromper en prenant le
contre-pied de ce qu'ils disent
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIR1T ECNDO.