Carrières du Nord des Ardennes françaises
CAPITAL 1,000,000 DE FRANCS
SOCIÉTÉ ANONYME DES
Siège social Montigny-s/Heese
EMISSION DE 750 ACTIONS PRIVILEGIEES DE 500 FRANCS
ET DE 500 ACTIONS ORDINAIRES DE 500 FRANCS.
Prix (fi'csiiissioii
La souscriplion sera ouverte les Mercredi 24, Jeudi 25 et Vendredi 26 Février,
MOTICE:
écrites en bon français, et vous y réussirez peut-
être comme tant d'autres mais, de grâce, ne me
gâtez pas Fortunatus, dont 1 Histoire doit réunir
i toutes les qualités littéraires. Je vous propose de
j nous mettre ensemble-à la recherche des principales
éditions de ce livre puis, nous essayerons d'en
écrire une qui ne soit pas indigne de l'auteur d'un si
beau poème.
Ainsi me parla Nodier, avec l'exquise bienveillan-
ce qu il témoignait tous les jeunes gens admis
ses soirées dominicales, je veux dire aux réunions
littéraires qu'il présidait le Dimanche dans ses
salons de l'Arsenal, vis-à-vis de l'île Louvier, au-
jourd'hui supprimée. Je m'empressai de jeter au feu
ma lourde prose, et je me suis mis en quête des
vieux Fortunatus éparpillés en Europe. J'eus le
plaisir d'en expédier quelques-uns Nodier peu de
temps avant sa mort, ce qui me valut un des der-
niers autographes de ce maître-écrivain, et l'autorH
sation qu'il me donna, enfin, d'exécuter mon ancien
projet de composer un Fortunatus complet avec les
n matériaux que j'avais soigneusement réunis.
A son retour de Paris, M. Coomans, qui avait déjà,
comme élève universitaire, collaboré au Journal des
Flandresde Gand, prit la direction de cette publica
tion avec MM de Decker, de Haerne, de Smet et A.
Dechamps. Il s'appliqua, dès ce moment, tout entier
au journalisme, et nous devons dire qu'il possédait
plusieurs des qualités indispensables ce métier, le
travail obstiné, la perpétuelle recherche de l'intéres
sant, de l'inédit, le sentiment de la communication in
tellectuelle constante dans laquelle l'écrivain quotidien
doit se trouver avec son public, et la pointe de fantai
sie sceptique qui forma toujours le fond de sa nature.
M. Coomans collabora au Journal des Flandres jus
qu'en 1840. A cette époque, le parti catholique tentait
de fonder un organe d'un conservatisme légèrement
libéral, traduisant, pour la Belgique, le mouvement
d'idées dont Montalembert, Dupanloup, de Falloux
s'étaient fait les protagonistes en France. On avait M.
Stas sous la main on lui adjoignit M. Coomans, et le
premier numéro du Journal de Bruxelles parut le
premier Janvier 1840. Cette active collaboration
n'épuisait point l'activité du jeune publiciste, qui fonda
vers 1845, le Courrier d'Anvers et le Handelsblad.
Dans ces journaux, M. Coomans cherchait sa voie
pour arrivera la vie politique, dont alors l'accès était
relativement aisé ceux qui savaient manier la parole
ou quelque peu parler en public. Il la trouva en rédi
geant en 1847 un travail très complet sur une question
alors l'ordre du jour et qui depuis n'a pas reçu une
solution entière le Défrichement des terres incultes
de la Campine.
A la Chambre., tout en prenant immédiatement la
position de Triboulet clérical qui avait créé sa noto
riété, M. Coomans déclara une guerre acharnée au
ministère libéral d'alors. Il établit aussi, en quelques
séances', la politique personnelle qui complète sa
physionomie guerre aux octrois,, guerre la peine
de mort, guerre surtout la loterie de la con
scription. Le mot loterie que M. Coomans n'a pas
encore abandonné aujourd'hui, prend dans sa bouche
des proportions épiques. Grâce son bégaiement in
termittent, la lôôôôêôterie fait toujours rire les
tribunes. En 1853, M. Cootnaus acquit l'Emancipation
et la Gazette de Bruxelles en 1857, il était rédac
teur en chef de l'Emancipation, quand on vint casser
tous les carreaux de son bureau de rédaction. Comme
M. Coomans n'a jamais brillé par un courage extra
ordinaire, il crut prudent d'aller se cacher dans un
colombier qui se trouvait dans l'immeuble où s'impri
mait le journal. On le retrouva là. au milieu d'une
vingtaine de pigeons voletant autour de lui, effarou
chés, et il emporta de ce séjour des traces de ces
volatiles assez peu discrets. L'aventure lui valut pen
dant quelques temps la Chambre le sobriquet de
colebeux courageux.
En 1858, M. Coomans déposa la Chambre ses
conclusions sur les pétitions demandant la suppression
du système de recrutement par la voie du sort et
portant soixante-dix mille signatures Son rapport
est peut-être la meilleure des oeuvres parlementaires
qu'il ait signées-. Partisan ranci du système du volon
tariat, M. Coomans combattait néanmoins la conscrip
tion par des arguments bien développés et une vivacité
de langage qui firent de ce document un véritable évé
nement politique. Nous ne pourrions qu'engager M.
Beernaei t relire cette page, et M. Coomans obtien
drait aujourd'hui un vrai succès en la réimprimant.
Mais, nous n'aurons pas ce plaisir
M. Coomans a, dans sa vie, un acte qui lui fait hon
neur. Lui, sceptique par excellence, qui éleva l'égoïs-
ine dans l'existence, le détachement de tous les inté
rêts d'autrui, une puissance de plusieurs centaines
d'atmosphères, qui toujours trouva bien gênant le
viscère cardiaque que la nature lui déposa dans la
poitrine, il a, dès le début, combattu avec la plus ex
trême énergie les tripatouillages Langrând-Dumonceau.
Ce malin, qui a si bien su céder les journaux dont il a
été successivement propriétaire, ce rusé matois avait
vu immédiatement clair dans cette usine d'escroque
ries, et, malgré bien des offres, il tint toujours les pin
cettes la main. Cet instinct de salubrité morale doit
être inscrit son actif. M. Coomans a des antipathies
innées bien curieuses. Ainsi, il s'est toujours placé
une distance respectueuse de M. Beernaert. Quant
M. Thonissen, il le détestait absolument, et l'ancien
député de Hasselt le lui rendait bien. C'est M. Coo
mans que M. Thonissen attribuait l'échec de la combi
naison ministérielle qu'il dut diriger en 1871. Après la
chute du cabinet d'Anethan-Jacobs, le Roi fit appeler
M. Thonissen. Celui-ci était tout prêt grimper au
perchoir quand, dans une réunion de la droite, il fut
décidé, sur la proposition de M. Coomans, que l'on
devait témoigner avant tout des sympathies pour le
ministère défunt, et refuser pour le moment de se
prêter une combinaison nouvelle. C'est aussi M.
Coomans qui a dit ce mot qui lui sera compté par sur
croit dans le royaume des cieux.
M. Beernaert tient les rênes de la politique par
les grands cordons.
Le député de Turnhout a toujours mené une vie
simple. Pas beaucoup de scrupules religieux ou autres.
Peu de relations. Il fit jadis partie du cercle éclectique
se tenant Bruxelles, rue Bodenbroeck, chez un dé
puté d'esprit qui possédait une femme charmante,
tout-à-fait digne de tenir un salon, M. Van Overloop,
représentant pour Saint-Nicolas. On l'y voyait avec
MM. de Decker, A. Dechamps, A. Nothomb, Pirmez,
Van der Wallen de Fernig, Bosch, aujourd'hui avocat-
général près la Cour de Cassation, de Kerchove, dé
puté de Malines, joyeux bonhomme qui fut ministre
turc et se promenait un fez sur la tête. M. Coomans
jouait dans ce milieu le rôle d'enfant terrible, de dan
seur de corde, chargé, eût-on dit, d'amuser et d'exé
cuter des cabrioles pour payer ses invitations. Chez
lui, rue des Plantes, il a pendant assez longtemps in
stitué un déjeuner hebdomadaire ou, le Vendredi, se
réunissaient d'assez gais compères qui le jeûne n'in
spirait qu'un respect modéré. Pour se consoler de ses
désillusions, et remettre de temps en temps un vieux
calembourg en circulation, M. Coomans achève la
Paix, un canard que la rédaction du Bien Public per
siste seule lire aujourd'hui.
Frère du peintre Joseph Coomans, l'auteur de la
Dernière charge d'Attila.
o
divisé en 1000 actions privilégiées et 1000 actions ordinaires de 500 fr. chacune
(Remboursables 600 fr. par voie de tirage au sortJ, donnant droit un premier dividende
de 6 p. c. et un second dividende au même titre que les actions ordinaires
Actions ordinaires au taux de 490 fr.
payables
En souscrivant Fr. 125
Le lr Avril 1892. 125
Le lr Juillet 1892 125
Le V Octobre 1892 115
Actions privilégiées au taux de 500 tr.
payables
En souscrivant Fr. 125
Le lr Avril 1892 125
Le l'Juillet 1892. 125
Le lr Octobre 1892' 125
Fr: 500 Fr. 490
de 9 3 heures,
A MONTIGNY-S/MEUSE Au siège de la Société
A BRUXELLES Aux guichets du Monde financier, 1, place du Congrès
Chez M. Vital Mahieu agent de change, 11, rue Treurenbeig
A RENAIX Chez MM. Magherman frères, banquiers.
Les souscripteurs étant servis au fur et mesure de leurs demandes il n'y aura pas lieu répartition.
L'affaire que nous présentons aujourd'hui au pnblic n'est pas une affaire nouvelle. En ef
fet, les carrières de Montigny étaient exploitées depuis cinq années par l'ancienne firme
A. Tack et C'% laquelle la Société anonyme des carrières du Nord des Ardennes françaises
a succédé.
Ces carrières, qui contiennent un grés de première qualité, produisent des pavés du plus
beau grain et ont déjà donné des résultats très satisfaisants, bien qu'exploitées par la firme
antérieure d'une façon tout fait primitive, c'est-à-dire sans l'outillage nécessaire toutd
exploitation sérieuse. Les livres de MM. Tack et C" accusent un bénéfice net de près de cin
quante mille francs pour une période de cinq annéesfin juillet 1891 date laquelle
les travaux d'installation de la nouvelle exploitation ont été. commencés.
L'émission qu'annonce cette société a pour but l'achèvement complet des constructions,
l'achat du matériel mécanique, des travaux d'art: chemins de fer aériens, concasseurs, ponts,
viaducs, raccordements au chemin de fef, la Meuse,.etc., etc
Grâce l'installation de deux concasseurs la carrière de Montigny, où se trouve actuelle-
ment l'exploitation principale, il sera permis de produire journellement 150 mètres de ma
cadam, soit une production annuelle, jours de chômage, déduits, de quarante mille mètres
cubes environ, pouvant donner un bénéfice de 80,000 francs, sans comp.er les bénéfices sur
la labrication des pavés.
Les bénéfices sur le macadam et la fabrication des pavés peuvent être évalués au minimum
a 100,000 francs par année. 1
Le carnet d'ordres en cours des Carrières du Nord des Ardennes françaises s elève actuelle
ment plus de 250,000 francs, sans compter d'importants marchés en transaction. Quant
la vente de la production, elle n'est pas douteuse il est connu par tout le monde s'occupant
de cette industrie que la demande est toujours supérieure la production et que les carrières
extrayant de la pierre de la qualité de celle des carrières de Montigny ne peuvent suffire aux
commandes qui leur sont adressées.
En outre des carrières de Montigny-sur-Meuse, qui sont la propriété de la Société, celle-ci
possède encore trois autres carrières long bail le Bois-Charde, sis Yireux-Molhain, La
Roche de l'L'f, sise Fumay et la carrière du Dromart, sise Auberives, carrières dont nous
ne parlerons que pour mémoire et dont la Société tire encore d'importants bénéfices.
La carrière de Montigny-sur-Meuse, dont les installations mécaniques seront terminées
vers le mois de mai, est admirablement située proximité de la ligne du chemin de fer de
Civet Paris et de la Meuse. Les ingénieurs chargés de faire rapport sur cette exploitation
sont unanimement d'accord pour classer le grès des carrières de Montigny en tête des grès
français et trouver la situation de ses chantiers pour ainsi dire unique.
Les installations des carrières de Montigny sont faites d'après les derniers perfectionnements.
Ce qui grève généralement le plus les exploitations industrielles, c'est la main d'œuvre
et les frais de transport. Dans n'importe quelle industrie tous les efforts tendent la suppres
sion ou la réduction de ces deux charges c'est le résultat de la concurrence. Or, ni dans
les Ardennes françaises ni dans les Vosges, aucune carrière n'a la facilité de moyens de trans
port que possède la carrière de Montigny. Au pied même de ses chantiers se trouve la route
nationale immédiatement côté, ainsi que nous le disons pins haut, la ligne du chemin de
fer d*e l'Es't, laquelle l'usine se trouve raccordée grande section les wagons viennent
directement l'usine prendre le macadam déversé par les concasseurs ainsi que les pavés,
donc suppression totale de la main d'œuvre Même facilité pour les chargements en bateaux
pour les transports par la Meuse l'usine concasser se trouve reliée la rive de la Meuse
par un pont et les chargements sont directement déversés en bateau au moyen de wagonnets.
Il serait superflu d'insister sur les avantages uniques que présente comme exploitation la
carrière de Montigny. Quant la qualité de la pierre, il suffira de dire qu'elle est admise et
même imposée par toutes les communes départementales, par les ponts et chaussées, le génie
militaire français et par la ville de Paris elle-même.
De plus, les nouveaux droits protecteurs français les mettent l'abri de toute concurrence
étrangère.
En ce qui concerne leur exploitation au point de vue technique, il suffira de citer le nom
des deux personnes qui ont assumé la responsabilité de la direction des travaux.
M. Constant Schietaert, ayant dirigé pendant plus de vingt années les importants travaux
des carrières Tacquenier de Lessines
M. René Magherman, maître de carrière Lessines, deux hommes dont la compétence en
matière d'exploitation.de carrières ne peut être mise en doute.
Dans de semblables condjjitfnsr lorsque de pareils éléments concordent pour la bonne
marche et la réussite d'une entreprise, la fortune des carrières du Nord des Ardennes fran
çaises peut être considérée comme certaine.
Nous avons prouvé plus haut que les différentes exploitations devaient donner un bénéfice
minimum de cent mille francs par an„hénéfiGe qui n'est certes pas exagéré quand on consi
dère les résultats obtenus par plusieurs carrières belges, les carrières de Quenast entre au
tres, dont on a vu monter les titres de 500 1,500 francs, et qui sont loin d'être dans des
conditions de situation aussi favorables que celles des carrières de Montigny.
En se basant donc sur un bénéfice de cent raille francs, les actions privilégiées toucheraient
un dividende de dix pour cent environ.
Il est de plus remarquer que le remboursement par voie de tirage au sort se fait 600
francs, soit une prime de cent francs sur la valeur nominale du litre.
Nous avons la ferme conviclioti que les capitalistes qui s'intéresseront dans la Société des
carrières du Nord des Ardennes françaises n'auront qu'à se féliciter d'être entrés dans cette
affaire dont l'avenir est des plus brillants. Leurs capitaux seront en sécurité complète et ils
seront assurés en même temps d'un dividende des plus rémunérateurs.