10 Mars 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chronique locale.
Réponse au Journal d'Ypres.
52e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Nous avons eu le courage de lire le Journal
d'Ypres du 2 Mars. Comment peut-on mentir
avec tant d'audace Il faut réellement avoir
toute l'eflronterie et toute la méchanceté d'un
Tartufe pour oser ainsi soutenir le contraire de
la vérité.
Depuis longue date nous connaissons le pieux
Journalil n'écrit que pour ses quelques dévotes
qui, entre deuxpater et deux ave se plongent reli
gieusement dans la lecture de cette feuille de
vigne, la lecture des journaux sérieux leur étant
défendue. Une personne amie de la vérité doit
forcément hausser les épaules en lisant le Jour
nal dYpres on n'y trouve que mensonges et
calomnies. Quand un parti recueille dans son
sein et défend tort et travers ceux dont la
conduite et la moralité sont hautement repré-
hensibles, quand les chefs d'un parti tiennent
pas regarder un honnête homme en face, ce par
ti et ces chefs de parti sont jugés. Le cléricalisme
accepte tout soyez honnête ou malhonnête,
votez pour la liste cléricale et vous êtes les amis
des membres du cercle de la rue de Menin. Pares
curn paribus facillime congregantur
L'école de Madame D'Haeseleire gêne visible
ment nos matadors cléricaux la bonne tenue
des Ecoles Laïques porte ombrage aux T. C. pe
tites sœurs. Ne pouvant abattre l'arbre, on coupe
868 racines. Par un vote du Conseil communal,
un subside de 4000 francs est accordé aux écoles
gardiennes catholiques, et le 15 Février deux re
ligieuses, dont l'une était au bras de M. Surmont
et l'autre au bras du Mécène éclairé (Henrietje),
se sont installées rue des Chiens et ont poliment
prié les dignes institutrices laïques dedéguer
pir. Malgré les supplications et les promesses des
sœurs et de leurs cavaliers du moment, presque
tous les enfants sontrentrés l'école communale,
rue de Lille. On dit que le nez du Mécène s'est
allongé outre mesure en voyant que sa noble pe
tite personne était si peu respectée par ces braves
mèresde famille. Cela ne nous étonne pas com
me on connaît les saints, on les adore. Ce qui nous
étonne, au contraire, c'est de voir le bourgmestre
et un conseiller communal prêcher ouvertement
au profit des écoles du clergé, la désertion des
écoles laïques communales, dont ils devraient
être les premiers soutiens. Mais ces personnages
se croient tout permis. Ils ne craignent pas de
braver l'opinion publique, tout doit plier devant
eux ou se rompre, ils l'exigent ainsi, eux les élus
de la nuit du 1er Février 1891
Le Journal d'Ypres imprime qu'à l'heure où s'o
pérait le changement de direction de l'Ecole Eynde-
rick, un individu (sic), de la race de ceux que notre
langue Jiamande a stigmatisés sous le nom de ziele-
Nous avons donné le compte-rendu, très exact
du banquet des Pompiers. La relation que nous
en avons donnée est la vérité même, nous n'en
avons rien retrancher. Le grrrrrrrrrrand ré
dacteur dit que nous avons calomnié les Pom
piers. Est-ce calomnier que de dire la vérité?
Croit-il donc, ce grand personnage, que nous
insultons et calomnions plaisir, comme lui
le fait Nous ne l'imitons pas, nous sommes
fiers de ne pas suivre son exemple. Nous avons
rapporté des faits précis qui se sont passés
pendant et après le fameux banquet du 21
Février, nous avons cité dos noms, tout ce que
nous avons dit est de notoriété publique. Seul,
le Journal d'Yprespour ne pas mentir sa
triste renommée, veut ne pas reconnaître la
vérité. Nous avons dit que quelques Pompiers
ont été jusqu'à s'insulter et s'empoigner pour
un morceau de viande qu'à un moment don
né le marché aux poissons, ses plus beaux
jours, n'était rien en comparaison de la Salle
de Théâtre que les officiers des Pompiers,
impassibles, laissaient faire
Le Journal d'Ypres nomme les rixes qui ont
eu lieu, de légères inconvenances pardonnables
parce qu'elles sont commises par des ouvriers
qui ne connaissent pas fond leur manuel de
politesse. Nous savons parfaitement bien que
l'ouvrier ne saurait manger la bouche en cœur et
montrer tous les charmes et toutes les grâces que
déploie Mons Colaert ses plus beaux banquets,
mais tout en n'étant pas très-familier avec le
manuel de politesse, on doit pourtant savoir qu'à
table on ne se bat pas. Si toutefois certains pom
piers l'ignoraient, c'était leurs officiers le
leur dire. C'est ce qui n'a pas été fait. Jamais
pareilles choses ne se seraient passées chez les
anciens pompiers c'étaient pourtant aussi des
ouvriers, mais..et puis leurs chefs au
raient bien vite fait d'y mettre le holà. Nous
avons dit que les pompiers D.... et V
avaient lâchement attaqué un vieillard, Pierre
Derille. M. Baus, commandant, ne s'est-il pas
rendu plusieurs fois chez Derille pour l'engager
ne pas déposer plainte contre ces deux auxi
liaires de la police? Sur les instances de M. Baus,
le patron de Derille n'a-t-il pas conseillé ce
dernier de ne pas poursuivre? Pierre Derille n'a-
t-il pas reçu de M. Baus, 25 francs de dommages-
intérêts pour ses habits qui avaient été déchirés?
Les deux.pompiers, auteurs de cet acte coura
geux, n'ont-ils pas été renvoyés du corps
Le Journal pourrait-il nous dire si tout cela est
de la calomnie Il a eu tort de ne pas reproduire
notre compte-rendu, ses lecteurs auraient ainsi
pu connaître la vérité. Allons, ami Journal, un
bon mouvement, il n'est pas encore trop tard.
Parlant des Anciens Pompiers, le véridique
i\o 20. Jeudi,
LE PROGRÈS
VIRES ACQCIRIT ECNIIO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui cpncerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour
le restaut de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
3» ruelle l'Enseignement, Bruxelles.
BUllS leur pi'QûoUtiiotnica individuo c[ui ii'OSGrdiÎGHt/
verhoopers rôdait aux abords de l'Ecole et accostait
en toute libertéles mères de famille qui conduisaient
leurs enfants cette école. L'imagination fertile et
féconde du rédacteur ordinaire ou extraordinaire
a de nouveau accouché d'un mensonge c'est une
invention toute gratuite de sa part. Cela n'a pas
eu lieu. Mais en supposant même que cela aît eu
lieu, cet ami de l'enseignement laïque aurait bien
fait et il nou3 resterait l'en remercier. Sa con
duite aurait été plus louable que celle du bourg
mestre et d'Henrietje qui engagent les parents
envoyer leurs enfants des écoles congréganistes
pour détruire l'enseignement officiel qui fait la
gloire de notre ville, et dont malheuieusement
ils sont les maîtres. Le grrrrrrrrrand rédacteur
du Journal parle de zieleverkoopersNous lui con
seillons de ne pas donner son nom un autre, nous
savons tous ce dont il s'est rendu coupable avant
le 1er Février 1891, nous savons que l'évêché en
voyait de l'argent foison, plus qu'on en désirait
même, puisqu'au dire d'un des chefs de la clique
du kk, on a refusé 50.000 fr. envoyés la veille
des élections. Nous savons aussi que s'il n'avait
pas été zieleverkooper et que s'il n'avait pas eu avec
lui beaucoup d'autres individus du même acabit,
jamais les cléricaux n'auraient franchi le seuil
de l'hôtel de ville nous n'aurions pas vu la dé
cadence d'Ypres, nous n'aurions pas vu gaspiller
et dilapider l'argent économisé par l'administra
tion libérale.
On serait tenté de croire, dit le Journal, que cet
article (compte-rendu du banquet des pompiers
du 21 Février) a été écrit par certain ex-officier des
pompiers, après une lecture de la Fripouille,dont il est
placeur au profit de l'enseignement neutre ou bien par
un autre ex-officiergrand connaisseur en matière d'or
giesn'était ce que d'un bout l'autre l'article res
pire l'alcool mal digéré. Le Journal d'Ypres cherche
connaître le nom de celui qui lui donne sur les
nerfs. Il s'en prend tout d'abord aux anciens
pompiers, son cauchemar. Il commence par un
ex-officier, qui il décoche en passant une petite
insinuation méchante, tout-à-fait digne de son
auteur, et finira sans doute par un ex-pompier.
Après, ne trouvant pas ce qu'il lui faut, il ira
consulter l'oracle. 11 parle d'un autre ex-officier
pourrait-il nous dire qui il fait allusion Nous
ne savons pas si parmi les ex-officiers il y en a un
tel que le décrit le Journal. N'a-t-il pas voulu
faire allusion un certain personnage, ex-officier
des jésuites de robe courte peut-être, qui, pen
dant l'avant-dernière période électorale a su
difficilement digérer les force verres de bière et
d'alcool qu'il ingurgitait et qui a laissé un peu
partout des traces de son passage Le Journal
reconnaîtra-t-il sa méprise ou aura-t-il de nou
veau voulu calomnier plaisir
Journal dit Il y a encore dans ce compte-rendu du
Progrès des réflexions et des protestations qui eussent
été beaucoup mieux leur place dans les compte-ren
dus qu'aimait donner ce journal au sujet de banquets
qui n'étaient que d'affreuses orgiesdignes du pinceau
de Teniers de ces bals qui dégénéraient en luttes ro
mainesfort peu classiques, de ces sorties comme
celle du festival de Courtrai, où les pompiers par-