Erratum.
Cercle Catholique, les Baus, Angloo, Ceriez,
Edouard Froidure (reporier du Journal d'Y-
près), Demets et autres Brouwers, se tenaient
aux fenêtres, le chapeau sur la tête, le cigare
la bouche. Voilà des gens qui se disent bien
élevés et qui, en certaines circonstances, ne
montrent pas du tout leur éducation. Parmi ces
pointus du cléricalisme se trouvent MM. An
gloo et Ceriez, officiers des Pompiers, qui fe
raient bien d imiter leurs hommes: ils auraient
plus de respect pour les morts. M. Edouard
Froidure naurait pas dû, s'il avait si peu de
respect pour la dépouillé de M. Eugène Le-
boucq, aller remettre sa carte la mortuaire
et puis filer l anglaise. Au passage d'un convoi
funèbre, nous, libéraux, nous nous découvrons
sans nous inquiéter de ce qu'étaient les idées
philosophiques du mort; l'ouvrier fait de même
Il n'y a que les malins qui se targuent d'être
gentlemen qui veulent montrer qu ils sont ridi
cules, eux qui ont sans cesse la bouche le mot
tolérance. Montrez-vous tolérants, Messieurs
les pointus, découvrez-vous devant la mort qui
passe.
Nous avons remarqué l'absence dun ingé
nieur très connu en ville. II est pourtant
le successeur de M. Leboucq, chez hequel il a
fait son apprentissage pendant deux ans.
Nous avons également remarqué, qu'arrivé
porte de Menin, le corbillard qui va toujours
jusqu'à la porte du cimetière, a fait demi-tour.
Qui a donné cet ordre
Au cimetière, deux discours ont été pronon
cés. L'un par M. Bouckaert, ingénieur des
ponts et chaussées Courtrai, Iautre par M.
Victor Feneau, conducteur des ponts et chaus
sées Ypres.
Discours de M. Bouckaert
Messieurs,
II m'est échu le pénible devoir de dire, au
nom de l'administration des ponts et chaussées,
un dernier adieu mon collègue et camarade
KnoènTï! IjUTionnQ.
n Je vous retracerai en quelques mots, la
courte, mais néanmoins déjà brillante carrière
de ce jeune ingénieur.
Eugène Leboucq naquit Ypres le 8 Février
1856. Après de brillantes études au collège com
munal de cette ville, il entra l'édole du génie
civil, annexée l'université de Gand, et obtint
en 1879 le diplôme d'ingénieur hrs des ponts et
chaussées.
Un arrêté royal du 28 Octobre 1879 le nom
ma sous-ingénieur il fut attaché au service de
l'arrondissement de Courtrai en qualité d'ad
joint de M. l'ingénieur Yan Rysseberghe.
Dès son entrée en fonctions, il eut résoudre
les problèmes les plus difficiles de l'art de l'ingé
nieur.
Leboucq dressa le projet du pont en arc qui
existe actuellement sur la Lys Courtrai, et qui
est un des plus beaux spécimens du genre. Il
eut s'occuper des améliorations que réclamait
le canal de Roulers la Lys et notamment de la
construction du bassin et des quais de la ville de
Roulers, de l'écluse de navigation de Cachtem,
etc., etc.
Les brillantes qualités dont il avait fait
preuve dans ces diverses études le firent remar
quer de l'administration, et un an peine après
son entrée en fonctions, soit le 14 Décembre
1880, Leboucq fut placé la tête du service des
ponts et chaussées Ypres.
Pendant les douze années qu'il a passées
dans cet arrondissement, il a fait preuve d'une
science et d'une ardeur au travail que tous ceux
Îui l'approchaient de près ont pu admirer.
'urant cette période, il reçut la mission spéciale
d'étudier le projet de la machine élévatoire
S lacer Cachtem, pour l'alimentation artificielle
u bief supérieur du canal de Roulers la Lys.
Cette installation qui fonctionne d'une façon
parfaite, fait le plus grand honneur l'ingénieur
de talent qui en a étudié le projet.
s Les ponts de Rousbrugge et de Menin sont
l'œuvre de notre regretté collègue.
Mais le travail auquel il consacra toute son
intelligence, tout son temps et toutes ses forces,
ce fut l'achèvement du canal de jonction de la
Lys l'Yser, autrement dit d'Ypres Comines.
Les travaux abandonnés depuis 20 ans se
trouvaient dans un état de délabrement dont on
se fait difficilement une idée. Approprier les
ouvrages existants leur nouvelle destination,
remplacer ceux que le temps avait détruits, mo
difier les impertections du premier projet, tel
fut la tâche ingrate laquelle Leboucq se consa
cra tout d'abord.
Mais c'est dans la grande tranchée d'Holle-
beke, aujourd'hui tristement^célèbre, qu'il eut
lutter contre les énormes difficultés, qui avaient
obligé la compagnie concessionnaire du canal
renoncer son entreprise et laisser inachevé un
travail qui avait englouti déjà plusieurs mil
lions et causé la mort de l'un des concessionnai
res. Des éboulements considérables s'y étaient
produits, les ouvrages étaient démolis, bref, elle
présentait l'aspect d'une vaste ruine, semblant
Eorter un défi la science de l'ingénieur, lorsque
eboucq fut chargé de reprendre le travail aban
donné. Cette tâche que bien d'autres auraient
redoutée, il l'entreprit bravement pendant plu
sieurs années il étudia avec persévérance les
moyens de la mener bonne fin.
n Une mission dont il fut chargé l'effet d'étu
dier la consolidation des talus des tranchées du
chemin de fer Paris-Orléans, lui fournit l'occa
sion de rédiger un remarquable rapport sur les
travaux de ce genre.
Les études étant terminées, on mit la main
l'œuvre en 1889, et tout le monde a pu admirer
durant l'été dernier ces gigantesques travaux.
Un tunnel construit exclusivement en béton
s'exécutait comme par enchantement malgré les
difficultés sans nombre que présentait ce genre
de travail, dans des tranchées pic de 20^
30ms de profondeur.
Dès lors, on put considérer la réussite comme
certaine, et Leboucq se réjouissait de terminer
en 1893 cet important ouvrage.
Hélas c'est en se rendant la fatale tran
chée par la saison rigoureuse que nous traver
sons, afin d'arrêter les dispositions pour la reprise
des travaux la campagne prochaine, que notre
cher camarade contracta le mal terrible qui l'a
enlevé en quelques heures, âgé de 3G ans peine.
Il n'a pu terminer l'œuvre laquelle il s'était
voué corps et âme, mais son nom y restera atta
ché et la ville d'Ypres n'oubliera pas que c'est
l'un de ses enfants qu'elle devra les bienfaits de
la nouvelle voie de communication qui la mettra
en relation directe avec tous les bassins hydro
graphiques du pays.
n Leboucq étudia d'une façon approfondie la
question de l'alimentation artificielle des ca
naux il fut chargé de rédiger sur cet objet un
rapport qu'il se disposait présenter au congrès
de la navigation intérieure Paris. La mort
ne lui en a pas laissé le temps.
X II me reste, Messieurs, déposer sur la tombe
du camarade que nous pleurons un dernier hom
mage de regrets au nom de la Société des Ingé
nieurs honoraires des Ponts et Chaussées dont il
fut l'un des membres les plus assidus et les plus
dévoués.
Vous tous, Messieurs, qui l'avez connu savez
combien étaient agréables les relations avec lui
Et nous, ses camarades, nous n'oublierons
jamais cet esprit, vif, spirituel et subtil, et la
gaîté qu'il apportait dans nos réunions an
nuelles
Leboucq qui n'aimait que la vie de famille
s'était choisi une compagne dès sa sortie de l'U
niversité. 11 vivait heureux entre son épouse et
son fils qu'il affectionnait tendrement. L'im
pitoyable mort est venue l'arracher brutalement
de son foyer, le ravissant l'amour de sa famille
et l'affection de ses nombreux amis.
Qu'il repose en paix.
Adieu cher Eugène Adieu
Discours de M. Victor Féneau
Messieurs,
77 Je viens au nom des conducteurs et du per
sonnel attaché au corps des ponts et chaussées
de l'arrondissement d'Ypres, rendre un dernier
hommage et adresser un suprême adieu celui
qui, pendant 12 ans, fut notre chef aimé et ho
noré.
Les paroles élogieuses que je pourrais pro
noncer dans cette douloureuse circonstance ne
peuvent, certes, exprimer les regrets que cause
tous la perte irréparable qûe nous venons de
faire, mais qu'il me soit permis cependant de
vous rappeler combien Monsieur Leboucq a
droit notre vive et entière reconnaissance.
77 Aussi, dans l'accomplissement d'une tâche
aussi laborieuse et aussi ardue, où la discipline
doit être forte et énergique, jamais son nombreux
personnel n'a eu qu'à se louer de ses bons pro
cédés, de son tact et de sa bienveillance.
Est-il étonnant dès lors, Messieurs, que la
perte d'un chef aussi bon que distingué soit con
sidérée par nous tous comme un malheur qui
nous plonge dans la suprême désolation
7) Hélas ce chef, ce père, dirai-je, n'est plus
Mais il nous a légué d'impérissables souvenirs.
77 Sa franchise, son caractère cordial, sa bonté,
sa générosité resteront attachés sa mémoire.
77 Bon époux et bon père, vous avez §u, cher
maître, vous faire chérir des vôtres vous avez
su gagner la sympathie d'une foule d'amis et
vous avez su vous faire aimer et respecter de vos
inférieurs.
77 Que le faible témoignage d'estime que nous
vous rendons aujourd'hui soit pour votre famille
éplorée un baume qui adoucisse l'amertume de
la perte irréparable qu'elle a faite qu'il soit
pour nous un encouragement suivre la voie du
devoir que vous nous avez si bien tracée.
77 Adieu cher maître, au nom de tous vos
subordonnés, adieu
Au nom des nombreux amis de M. Eugène
Leboucq, nous présentons sa famille éplorée
nos plus sincères compliments de condoléances.
oor^PDo- ça»' ni
Dans notre numéro de Dimanche 6 Mars,
propos de la caisse d'assurance des Hospices,
nous avons dit
Aujourd'hui elle (l'Administration des Hospi
ces) possède, depuis 1873, un capital de
300,000,00 fr. et elle a encaissé, de plus, de
puis 1873, chaque année fr. 9,196,50, soit de
1873 1891 18 fois 9,196,50 73,572,05.
73,572,05 n'est que le produit de 9,196,50
par 8, et il faut le produit par 18, ce qui fait,
non pas, 73,572,05, mais fr. 165,537,00.
Donc au profit des Hospices, non pas,
373,572,05, comme une multiplication incom
plète nous a fait dire, mais fr. 300,000,00
165,537,00 465,537,00.
465,537,00, oui, vous lisez bien.
Par arrêté royal du 1r Mars 1892. la croix de
1e classe est decernée M. le Chevalier de
Stuers, Secrétaire de légation de 1e classe ho
noraire, ancien Echevin de la ville d'Ypres,
ancien Conseiller provincial, Conseiller com
munal, Ypres.
Un arrêté royal accorde l'administration
communale d Ypres un subside de 1,450 fr.
litre de part contributive de l'Etat dans les
dépenses, en 1892, de l'école ménagère établie
dans cette ville.
Le Carnaval de la rue n'a guère été mouve
menté, Dimanche dernier le soir, les cafés
étaient même moins fréquentés que d'habitude.
La foule s'est portée vers les bals. Le bal de
la Grande Salle de VAigle d'Or, donné au pro
fit du Denier des écoles laïques, était très ani
mé on y a dansé avec entrain jusqu'au malin.
A l'occasion de la mi-careme, grand bal
donné au profit du Denier des écoles laïques,
dans la Salle de l'Aigle d'Or, le Dimanche 27
Mars prochain.
Lire le supplément la 5e page.
t, Doué d'une intelligence d'élite, travailleur
infatigable, il sut mener de front et diriger avec
un talent incontestable, et le service ordinaire
de l'arrondissement et les plus importants tra
vaux qui peut-être s'exécutent actuellement en
Belgique.
Décoration civique.
Ecole ménagère communale d'Ypres.