La lettre du général
Brialmont.
Chronique locale.
Conseil co mm unald'Ypres.
L'ignoble bourgeois.
honteuse va les condamner la plus absolue
impuissance. On a beau être un bon catholique,
il y a de ces coups du sort qui vous font sortir
de vos gonds.
Celui qui vient de frapper nos cléricaux est
si inattendu, si épouvantable, qu'il doit leur
être permis de se soulager un peu en nous in
juriant beaucoup.
Donc, qu'ils s'en donnent gueule que veux-
tu, ce n'est pas nous qui y trouverons redire.
Au contraire. Plus ils crieront que cette allian
ce est honteuse, infâme, ignoble et le reste,
plus les libéraux bruxellois se féliciteront de
lavoir conclue.
N'est-ce pas. 0 Journal dYprès I
Les feuilles bruxelloises s'occupent ce malin
de la lettre si miraculeusement retrouvée dans
les cartons du ministère de la guerre.
D'après Y Étoile, c'est M. Scoumanne qui a
été informe le premier de la chose. Il avait
écrit au général Pontus pour obtenir une con
firmation du démenti que celui-ci lui avait
donné. Il a reçu une réponse dans laquelle on
reconnaît que le document existe
Le Journal de Bruxelless'occupant ce ma
tin de l'article que l'Indépendance consacre
l'incident, imprime les lignes amphigouriques
que voici
L Indépendance va trop vite, et elle s'aper
cevra bientôt que le démenti, puisque démenti
il y a, subsistera tout entier, la confusion de
celui qui l'a provoqué par un de ces procèdes
de discussion dont il semble qu'il veuille avoir
le monopole.
Le Journal <TYpres tient absolument dire que
M. F. est un journaliste catholique, c'est-à-dire
son vingt-unième rédacteur.
Sous prétexte de le défendre et de critiquer la
silhouette esquissée ces derniers jours de cet in
téressant personnage, ce qui ne le chipote pas
plus qu'il ne le dit, au fond, son grand et princi
pal souci c'est de bien faire savoir que M. F. est
bel et bien un rédacteur de la sainte feuille, de
cette feuille venin, honnête, délicate et enne
mie de toute grossièreté.
Et le but
Dame toutes les saletés on les lui endossera
et les autres seront désormais mis hors cause.
Pas plus malin que cela.
Le Journal d'Ypres a donc trouvé sa tête de
Turc. Entre amis, voyez-vous, cela se fait, chez
les cléricaux.
Toujours des dupeurs et des dupés.
Nous lisons dans le Journal (TYpres que M Jean
Brouwers, l'inspecteur provincial de l'enseigne
ment primaire, est venu donner, au local du
Davids-Fonds, une conféronce sur Y éducation et
Y instruction au point de vue social.
Sujet difficile traiter en un simple entretien,
fait observer avec raison le Journalmais que
l'orateur a su rendre si vivant et si coloré, que
ses auditeurs ont aisément pu saisir les grandes
lignes de la thèse.
Etablissant magistralement, l'encontre des
prétentions d'une basse science, la différence
entre Y éducation et Yinstruction, M. l'inspecteur a
prouvé que celle-ci n'est souvent qu'un moyen,
moyen redoutable s'est-il écrié, quand elle est
greffée ou hypothéquée sur une mauvaise éduca
tion. Puis, emporté par son sujet, et emprun
tant ses images la famille, il a, ajoute le
compte-rendu, idéalisé l'éducation dans le char
mant portrait de la mère, pour dire l'inépuisa
ble dévouement et l'inénarrable amour de
celle-ci.
Eti somme, succès complet et applaudisse
ments tout rompre.
plus que le Journalnous n'avons faire
e de l'orateur. Ce serait, en effet, chose
Pas
l'éloge*BL._,
superflue M. Jean Brouwers, parleur bien
connu, comme l'observe encore le Journal, oc
cupe sans conteste un rang part parmi les in
specteurs et les conférenciers du pays, et ce n'est
pas de lui qu'on peut dire klappen zijn geen
oorden.
Comme succès oblige, M. l'inspecteur a con
tracté une nouvelle dette vis-à-vis des mem
bres du Davids-Fonds, qui seront toujours
charmés de lui prêter une attention marquée
au coin du plus grand intérêt.
Heureux débiteur Heureux créanciers
SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS
DE LA VILLE D'YPEKS.
Lundi dernier, la Société des Anciens Pom
piers, suivie des personnes notables de la ville et
précédée de son harmonie, a fait une promenade
en ville. Sur tout le parcours du cortège une
foule nombreuse saluait et applaudissait cette
vaillante Société, tout le monde était la joie.
Le bourgmestre même a manifesté son conten
tement sachant de quelle grande popularité
jouissent les anciens Pompiers, il leur a fait,
lorsqu'ils sont arrivés la Grand'Place, la sur-
Srise, très agréable, de faire jouer le carillon.-
ous le reconnaissons bien là, disait-on dans la
foule le père de la cité est toujours gentil et ai
mable pour tous ses enfants. Aussi, pour témoi
gner leur profonde gratitude, les musiciens ont
immédiatement joué Reusjel'air favori de M.
Surmont. Quant nous, nous le remercions cor
dialement de sa délicate attention.
Toutes nos félicitations M. Deliège, l'excel
lent chef de musique.
il U tua-/on Ira
Le Willems-Fonds de notre ville donnera le
24 Avril prochain son dernier concert d'hiver,
pour lequel il s'est assuré le concours de plusieurs
amateurs distingués.
Voici le programme de cette fête
1. Haydée, ouverture pour orchestre. Auber.
2. Romance chantée par M. A. Delmotte.
0. Francken.
3. Fantasia appassionata, pour violon,
exécutée par M. S., de Liège. Vieux-Temps.
4. Conférence donnée par M. Verkest.
Sujet Nos vieilles chansons flamandes
5. El Turia, valse pour orchestre. D. Granado.
M. S. S vends et Mendelssohn.
7. Romance chantée par M. A. Delmotte.
P. Benoit.
8. Norma, trio pouf violon, flûte et piano.
Redoute.
Un arrêté royal accorde la commune d'Y-
pres, un subside de 1,800 francs titi» de part
contributive de l'État dans les dépenses, en 1892,
de l'école industrielle y établie.
Des arrêtés royàux autorisent les conseils
communaux de Reninghelst et de AVestoutre,
acquérir, au besojn par voie d'expropriation
pour cause d'utilité publique, les terrains néces
saires pour la construction d'un chemin vicinal
pavé destiné relier Reninghelst Locre.
Dans la nuit du 13 au 15, on a volé 50 60
poules, au préjudice des enfants Keerle, Bas-
Warnêton. Le vol doit avoir été commis entre
onze heures du soir et trois heures du matin, le
chien qui se trouve dix mètres des poulaillers
u'a pas aboyé. Celui-ci se trouve dans la cour qui
n'est jamais fermée. Les voleurs n'ont dû que
fracturer une petite serrure verrou pour com
mettre le vol.
Toutes les recherches nécessaires sont faites
l'effet de découvrir les voleurs.
1. Communications.
2. Hospices vente d'arbres.
3. ïd. échange de terrains.
4. Id. Location d'immeubles.
5. Fabriqued'égliseSt-Martin: legsDeCuypere
6. Fabrique d'église St-Martin locationquar-
tier Janséniu8.
7. Propriétés communales vente-terrains aux
Dames de Rousbrugge.
8. Ecole moyenne compte 1891.
9. Egoûts approbation procès-verbaux d'ad
judication.
10. Rôle de la taxe communale sur les chiens
et sur les chevaux.
11. Alignement de la rue des Veaux.
12. ld. de la rue des riches Claires.
Extraits, lire, d'un article de M. Geor
ges Duval, dans Y Evénement républicain.
=-H=
G. Romance violon, exécutés par
Capnccio 1
«mG^XK»
Subside.
Expropriations.
Séance publique du 23 Avril 1892,
5 heures du soir.
ORDRE DU JOUR
Les misères qui existent sont souvent le résul
tat non d'un salaire insuffisant, mais de besoins inuti
les. Le bien-être a pénétré partout Cela est bien. Mais
ce qui est dangereux, c'est d'y avoir adjoint le super
flu. Aujourd'hui, payer son terme, ses habillements,
sa nourriture, c'est seulement bénéficier d'une chose
due. Le superflu est devenu le nécessaire. Ne pas pou
voir prendre son café, ne pas pouvoir dépenser dix
sous de tabaô par jour, ne pas pouvoir offrir un litre
un camarade, ne pas pouvoir se payer de temps en
temps le théâtre et le café-concert, voilà l injustice.
Nous sommes loin de la poule au pot. Le prolétaire,
pour nous servir d'un mot la mode et qui ne signifie
absolument rien, le prolétaire en veut autant la
société d'être privé de plaisirs qu'il lui e.i veut d'être
privé de pain. Panem et circenses, toujours Remar
quez bien que ce que j'ai l'audace d'écrire ici, tous le
pensent, même ceux qui ont le plus vigoureusement
défendu la question sociale...
Les salaires sont-ils proportionnés aux besoins
Oui. Peuvent-ils parer au superflu Le plus souvent.
Alors, tout le monde est heureux Non. A côté des
misérables par leur faute, il y a les nécessiteux par le
sort. Qui appelez-vous ainsi Ceux qui ploient sous le
poids d'une trop nombreuse famille, les victimes d'un
accident. Il y a aussi les femmes, les femmes livrées
elles-mêmes et dont le travail n'est pas rétribué. Ah
le travail des femmes voilà la véritable question, voi
là le sujet sur lequel il fallait s'appesantir et revenir
tout propos. La malheureuse fille qui gagne vingt-cinq
sous par jour et que la société condamne être bonne
mère, tandis qu'elle permet au père de se promener,
c'est-elle la victime, la vraie victime
Mais, parce qu'il y a t[es déshérités dans la* classe
ouvrière, faut-ilen conclure que le bourgeois est fautif?
Le bourgeois Eh mon Dieu, n'a-t-il pas les mêmes
épreuves subir C'est inouï, ma parole d'honneur
Il semble que ces bourgeois dont nous sommes tous,
soient des suffèfes engraissés du lard des mercenaires.
Il paraît que nous roulons tous sur de l'or dérobé, que
nous n'avons que la peine de naître, comme jadis les
maîtres de Figaro. Voilà ce qu'on se complaît dire,
répéter, propager voilà ce qu'on ne cesse de ra
bâcher aux oreilles des ouvriers, qui ne voient pas que
ceux-là mentent et les abusent.
Eh bien ouvriers, tous tant que vous êtes, il faut
bien vous persuader d'une chose c'est que, parmi
nous, il y a des pauvres, des pauvres honteux, les plus
plaindre. Il faut que vous sachiez que nos luttes sont
aussi terribles que les vôtres et nos sacrifices aussi
grands.
En allant le matin vos ateliers, gaiement, la chan
son aux lèvres, vêtus d'une blouse bien propre et té
moignant d'une bonne ménagère, vous n'avez donc
jamais rencontré un petit employé, pâle, triste, souffre
teux, serré dans sa redingote noire, usée jusqu'au fil
Car il est condamné l'habit, au chapeau de soie, c'est
l'uniforme de sa galère. Celui-là gagne moins que vous.
Et souvenez-vous de ceci c'est que, tandis que vous
faisiez votre apprentissage peu de frais, il lui fallait
avancer un capital de vingt mille francs pour obtenir
son diplôme de bachelier, son marteau, lui Comparez.
Dans la journée, vous n'avez donc jamais croisé un
étudiant, grelottant le froid et ne sachant où dîner