24 Avril 1892 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. L'échiquier électoral. L'hiver de 1890-1891. l\° 53. Dimanche, 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. T PRES-FURN ES FURN ES-Y PRES 5-Ô6 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30. Ypres, le 23 Avril 1892. A la veille d'une période dagitation et de fièvre, d'une bataille décisive de l'issue de la quelle dépendront le sort du gouvernement et celui de la révision constitutionnelle, il est utile de déterminer les forces des partis qui s'y trouveront aux prises et d évaluer leurs chances respectives. Consultons tout d'abord les chiffres atteints par les forces électorales des partis dans les luttes antérieures Le parti clérical possède actuellement des majorités parlementaires telles qu'il n'en a jamais eues. A la Chambre des représentants sur 138 sièges, la droite en occupe 94, tandis que la gauche n'en possède que 44. Les cléri caux ont 50 voix de majorité. La majorité des deux tiers nécessaire pour toute modification la Constitution étant de 92 voix, ils ont aujourd'hui deux voix de plus qu'il ne leur sera nécessaire pour effectuer, dans les Chambres nouvelles, la révision eux seuls, sans aucun concours étranger. Ils n'ont donc besoin de conquérir aucun siège nouveau s'ils réussissent conserver les positions acquises, ils sont maîtres de la situa tion. Pour aboutir, non pas se saisir du gouver nail, s'emparer de la direction du navire, •nais n'être pas une minorité négligeable, condamnée restér l'inerte spectatrice de la destruction de ses droits, l'opinion libérale doit entamer les positions du parti clérical, ne fût- ce que par la conquête de quelques sièges. Ces sièges, où peut-elle espérer les prendre Ecartons tous les arrondissements qui, de part et d'autre, paraissent imprenables, où l'opinion dominante jouit d une telle puissance que l'espoir de l'abattre serait vraiment témé raire. Si l'on suppute les arrondissements où l'issue de la lutte est incertaine, où les minorités d'aujourd'hui peuvent devenir majorité, où une propagande énergique et de vigoureux efforts peuvent modifier et renverser la situation pré sente, on constate que les libéraux disputeront aux cléricaux, avec des chances plus ou moins grandes de succès 8 sièges 8 sieges 1 siège 3 sièges 1 siege 4 sièges 2 sièges Anvers Gand Ostende Nivelles Thuin Namur Philippeville Ensemble 27 sièges. Quelque foi que nous ayons dans le courage et l'ardeur de nos amis de province, nous ne croyons pas la possibilité d'un triomphe général et complet. Les élections des six der nières années ne sont pas faites pour autoriser un aussi vaste espoir. L'arrondissement d'Anvers, sauf dans deux élections partielles, n'a élu depuis vingt-cinq ans que des députés cléricaux. A Gand, en 1890, nous avons été battus par une majorité de 400 voix. Namur s'était donne, en 1880, une députa- tion libérale mais depuis 1884, les cléricaux y triomphent une majorité moyenne de 200 voix. A Philippeville, ancien fief du libéralisme, les cléricaux ont réussi se faire élire en 1884 et se maintenir en 1888, mais une majorité de 40 voix seulement. A Thuin, autre citadelle de notre parti, les cléricaux ont réussi faire brèche dans la deputation. A Ostende et Nivelles, les forces des deux partis se balancent quelques voix près. Cest assez dire que toute prévision, en ce qui con cerne ces arrondissements, est impossible. Cette revue rapide de la situation du parti libéral dans l'ensemble du pays montre d'une manière saisissante, par des chiffres, les meilleures et les plus claires des raisons, l'étendue des difficultés vaincre, la somme d'énergie, de discipline et d'enthousiasme dont nous aurons besoin pour triompher. A côté des positions conquérir, viennent les places défendre. Il ne nous faudra pas accomplir de moindres efforts pour les sauve garder. Le parti clérical s'apprête nous dis puter 7 sièges CharJeroi 2 Thuin 1 Nivelles 2 Huy 4 Verviers Ensemble 16 sièges. La lutte, dans ces arrondissements sera vive et ardente. Les cléricaux y déploieront toutes leurs ressources d'argent, de propagande et d'influences. A Verviers, où il n'y a pas longtemps M. Los- lever parvenait encore se faire élire Thuin, où M. Derbaix a pu escamoter un siège de député Nivelles, où l'action gouvernemen tale tout entière sera mise au service du mi nistre De Burlet Charleroi, où M. Drion a conservé de puissantes sympathies, le parti clérical mettra tout en œuvre pour reprendre ses avantages et ressaisir les sièges qui lui ont échappé. Ce serait assurément un résultat considéra ble, dépassant nos meilleures espérances, que la conservation de toutes nos positions actuelles avec la conquête d'un tiers des sièges que nous disputerons aux cléricaux. Ceux-ci perdraient, dans cette hypothèse, 9 sièges, d'où un déplacement de 18 voix. La majorité cléricale se réduirait 32 voix. Nous n'avons pas parlé jusqu'ici de l'arron dissement de Bruxelles. Nous l'avons réservé afin de montrer qu'en toute hypothèse son rôle sera décisif. Le parti libéral y peut conquérir 13 sièges, de telle sorte que si les conjectures favorables que nous avons ci-dessus émises venaient se réaliser, la majorité cléricale se réduirait six voix. Ce serait lagonie du cléricalisme Mais si, écartant partout les hypothèses optimistes, nous supposons que le parti libéral soit battu en province et n'y parvienne, ni conquérir de nouveaux sièges, ni conserver tous ceux qu'il détient, son succès Bruxelles suffirait pour détruire la majorité des deux tiers dont disposent aujourd'hui les cléricaux et qui leur permettrait de modifier la Constitution sans avoir compter avec personne. Ce succès unique rendrait le concours de la gauche indis pensable et lui assignerait dans l'œuvre de la révision une participation agissante et efficace. Bruxelles est donc la clef des positions cléri cales. Avec Bruxelles le cléricalisme a l'espoir de retrouver dans la Chambre nouvelle sa majorité des deux tiers. C'est donc Bruxelles que se livrera l'engage ment décisif c'est Bruxelles qu'il faut vain cre. Nous sommes heureux de constater que les libéraux l'ont compris. LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. 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L'hiver de 1890 1891 occupe le deuxième rang dans la série des grands hivers de ce siècle. Il a été trop froid de 2° 5. En 1844-45, l'écart moyen avec la normale fut de 3° 9 on nota alors 90 jours de gelée et 11 jours de très, forte gelée 10° au moins). Le froid fut très vif en décembre, et plus vif encore en février et en mars. L'hiver dernier, décembre a été le mois le

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