28 Avril 1892 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Un coup d'oeil général. Revision. Conseil communal d'Ypres. \0 34. jeudi> 52e ANNÉE 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQOIRIT ECNDO. Ypres, le 27 Avril 1892. Noua sommes enfin arrivés ce moment criti que qui est le premier acte de la revision, le second, le plus important, étant réservé pour la Constituante. Il n'en est pas moins vrai que celui qui fait actuellement le sujet des délibérations de la Chambre constitue, lui seul, une étape des plus considérables dans la voie qui mène direc tement la transformation de nos institutions, transformation dont personne ne saurait mesu rer l'étendue et qui, selon l'expression de M. Ch. de Mazade, est ni plus ni moins une hasar deuse révolution Constitutionnelle. D'autant plus hasardeuse, ajouterons-nous, qu'après plusieurs mois de préliminaires la séance qui s'ouvre, préliminaires consacrés jour nellement la discussion et l'élucidation des différentes questions qui formeront le canevas delà revision, on est juste aussi avancé après qu'avant. Qui saurait dire laquelle de ces ques tions du suffrage universel, du suffrage étendu au capacitariat, l'occupation ou toute autre catégorie de citoyens du référendum de la représentation proportionnelle de la réorgani sation du Sénat, réunit dans le pays une majo rité assez puissante pour l'imposer Et ce n'est pas le côté le moins curieux de cette situation que tous ont appelée de tous leurs vœux, et dans laquelle personne ne voit clair. N'est-ce pas en effet une chose déroutante que tout un pays soit disposé et unanime reviser sa Consti tution, et que le moment venu de se prononcer, on se trouve devant la plus noire des confusions, devant la plus redoutable des incertitudes Et s'il faut tout dire, et pour montrer tout le dan ger, n'est-il pas clair, que plus on mettra ce qu'on eBt convenu d'appeler de la prudence dans la revision, c'est-à-dire, moins on aura cédé de part et d'autre, chacun se blotissant derrière ses Jialissades, moins on aura fait pour la tranquil- ité publique, l'esprit de rénovation et d'innova tion étant presque innassouvissable. Et cependant la question de suffrage, même résolu aussi étroitement que possible et malgré toute la raideur qu'on pourra y mettre, recevra encore une extension telle que le corps électoral nouveau ne ressemblera plus que de loin ce qu'il était jusqu'ici, on en peut être certain. Et qui sait où tout cela s'arrêtera Qui oserait affirmer que de tous ces tiraillements, et juste ment comme suite de ces tiraillements, il n'en sortira pas ce qu'on semble, la Chambre, le moins desirer, le suffrage universel Pas plus longtemps que d'hier, M. de Haulle- ville, qui n'est pas, que nous sachions, allié au Îarti anarchiste, n'était pas éloigné de le croire. •ans son discours qu'il vient de prononcer, on Bent bien que Monsieur Beernaert, au besoin, saurait composer avec ce mode de suffrage. Son parti n'en veut pas, de cette extension illi mitée, ceci n'est pas douteux une grande frac tion du libéralisme le redoute comme la mort, tout cela est vrai, mais tout cela n'est pas la solution et celle-ci pourrait bien être toute dif férente de ce que les chefs s'attendent ce qu'elle soif. Le suffrage universel, qu'on l'aime ou non, a une chance de percer et de s'imposer, c'est au cas où les concessions, arrachées de part et d'autre, seraient telles que la barrière, laissée entre les restrictions en voie de s'établir et le suffrage universel, serait tellement faible, qu'il serait tout aussi bien de la supprimer tout d'un coup. Car il est certain que le suffrage limité, n'importe lequel, ne s'affranchira pas des com plications de la confection des listes électorales quelle que soit la modalité qu'on adopte dans ce dernier ordre d'idées, les contestations, les intrigues, les fraudes et tout ce qui embrouille actuellement le droit de l'électeur, subsistera, et si, comme on dit vulgairement, le jeu n'en vaut pas la chandelle, autrement dit, si la dis tance qui sépare le mode mis en avant du suf frage universel n'a pas quelque importance, autant vaut supprimer d'un coup tous ces tracas et passer d'un bond là où s'arretent définitive ment les revendications de cette espèce, puis que étant là, il n'y a plus moyen d'aller plus loin. Cette solution est-elle désirer Les avis sont partagés et la raison semble la repousser. Mais où est la solution En dehors de la solu tion on n'aura que des expédients, est-ce cela qui satisfait Quelques-uns diront de tous les maux, il faut choisir le moindre Quel est le moindre La séance est ouverte 5 heures 10 minutes. Sont présents MM. Surmont de Yolsberghe, Bourgmestre-Président Colaert et Berghman, Echevins Brunfaut, Gravet, Yermeulen, Pou- part, Van Eeckhout, Breyne, Struye, Boone, Begerem, Biebuyck, Conseillers. M. Gorrissen, Secrétaire. 2. Hospices civils vente d'arbres. Ap prouvé. 3. Hospices civils échange de terrains. L'administration des Hospices civils propose d'échanger des parcelles de terrain avec M. Ver- cruysse de Patin. Avis favorable. 4. Hospices civils. Location d'immeubleB. Approuvé. 5. Fabrique d'église S1 Martin legs de Cuy- Sjre. Par testament, Mme de Cuypere, née élanie Vandelannoitte, lègue la fabrique d'église de la paroisse où elle est née une somme de 5,000 fr. condition de célébration de mes ses. Avis favorable. 6. Fabrique d'église S1 Martin location quar- tior Jansenius. La fabrique d'église propose un nouveau bail contracter pour 50 années raison de fr. 350 par an, outre les charges et contributions, entre elle et les Pauvres Claires, désignées nominalement. L'ancien bail ayant été résilié pour vice de forme, le Collège est d'avis qu'il y a lieu d'ap prouver la proposition faite par le conseil de fabrique de S4 Martin. ville raison de fr. 3000. Le local de la Châtel- lenie, qui occupe 12 ares, est loué pour un ter me de 9 années, raison de 1500 fr. l'an. Cette simple comparaison suffit pour démontrer que la fabrique d'église pourrait augmenter ses re venus en louant plus cher le quartier Jansénius. L'honorable membre propose donc de porter le bail un terme de 9 années raison de 700 fr. l'an. Les Pauvres Claires ont dépensé une somme de 30 40,000 fr. pour restaurer les locaux qui, leur arrivée, étaient inhabitables. Le bail con tracté par les Pauvres Claires en 1839 était de deux fois 99 ans. Aujourd'hui un simple vice de forme vient rompre le contrat engagé entre les Pauvres Claires et l'église de S1 Martin. 11 y a une question d'équité ne pas profiter d'une situation imprévue pour demander plus aux Pauvres Claires. Réduire le terme de deux fois 99 ans 50 années est déjà un avantage réalisé dans la situation nouvelle. D'un autre côté la fabrique ne peut pas espérer louer des parti culiers les locaux des Pauvres Glaires. fiective de voir un jour l'église dégagée de tous es bâtiments qui y sont accolés ne sont pas un motif déterminant pour le faire réduire. Le Conseil communal n'a qu'à donner son avis. Les amendements sont mis aux voix. Amendement Brunfaut Ont voté pour MM. Gravet, Vermeulen, Brunfaut, Poupart et Van Eeckhout. Ont voté contre MM. Surmont, Colaert, Berghman, Breyne, Struye, Boone et Begerem. M. Biebuyck s'est abstenu. L'amendement Colaert est rejeté par parité de voix. L'ensemble du bail proposé par la fabrique d'église est adopté par MM. Surmont, Colaert, Berghman, Gravet, Breyne, Struye, Boone et Begerem, contre MM. Brunfaut, Vermeulen, Poupart et Van Eeckhout. 7. Propriétés communales vente-terrains aux Dames de Rousbrugge. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00, Idem. Pour le restant du pays7-00, tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour té restant la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Séance, publique du 35 Avril 1893. M. le Président dépose le procès-verbal de la séance précédente. M. Brunfaut trouve qu'un bail de fr. 350 pour un terme de 50 années ne peut être satisfaisant c'est une somme absolument trop minime. Le local des Pauvres Claires occupe une superficie de 20 ares, et ne rapporte que fr. 350 d'un autre côté le Palais ae Justice, qui n'occupe qu'une superficie de 6 ares, est loué par la M. Biebuyck défend la manière d'agir de la fabrique et trouve qu'il n'y a pas de meilleurs administrateurs que ses collègues marguiliiers. M. Brunfaut trouve absolument exagéré le terme de 50 aDs et se demande si la Bimple pers- M. Colaert reprend le thème de M. Biebuyck, mais se range cependant l'avis de M. Brunfaut quant ce qui concerne le dégagement de 1 église, et voudrait voir ajouter une clause dans le bail en prévision de ces éventualités. On a dit que les sacristies étaient un polype sur le cœur de S18 Gudule, on pourrait aire peu près la même chose du quartier Jansénius, relativement S4 Martin. M. Biebuyck refuse d'adopter la clause de M. Colaert. M. Surmont se refuse également adopter les amendements de MM. Brunfaut et Colaert et répète les opinions avancées par MM. Biebuyck et Colaert. M. Surmont propose de vendre de la main la main aux Dames de Rousbrugge une parcelle de terrain, formant un triangle et située derrière la propriété des Dames de Rousbrugge. Cette vente se ferait au prix de 10 francs le mètre carré. M. Vermeulen demande s'il ne vaudrait pas mieux de vendre ce terrain publiquement.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1