AVIS. ASSOCIATION LIBERALE Chemin de fer. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Le lr Mai en Belgique. Un simple rapprochement. Trois explosions Liège. N° 56. Jeudi, 5 Mai 1892. 6 FRANCS PAR AN JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'assemblée générale de l'As sociation fixée primitivement au 7 Mai, est remise au 14 suivant, la salle de l'Aigle d'Or étant retenue pour une vente d'im meubles, le 7. 52e ANNÉE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquir1t el'ndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, cl 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du 1r Mai d'Y près pour Popennghe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50 2-43 - 3-43 - 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Houthem, 5-13 - 8-00 - 10-59 5-03 7-35. Coraines,5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46-10-23 - 12-03 - 2-44 3-53 6-23. Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 - 3-39 6-03. Courlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 - 5-03 7-35. Courlrai-Bruxelles, 5-13 9-4110-59 2-295-03. Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 - 2-29 - 5-03- 7-35. YPRES-FURNES. 4-43 7-23 9-49 12-43 - 3-43 6-28. 4-47 FURNES-YPRES. 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. ET CONSTITUTIONNELLE Ypres, le 4 Mai 1892. De l avis même de ses adversaires, M. Graux a prononcé la Chambre un discours remar quable par le développement des idees, I élé vation des pensées et la puissance oratoire. Discours essentiellement politique, plein de tact, qui a été un appel éclatant a l'union des libéraux, leur concentration, afin démarcher l assaut de la revision conservatrice. Répondant aux questions que lui posait la droite sur le rôle de la gauche la Constituante, il a montré une franchise absolue et nécessaire. L'opposition devra agir alors suivant ses in térêts, expression dont s'est servi M. Woeste pour caractériser l'attitude de la droite. Ft, certes, la prudence élémentaire l'exigera, car les circonstances dicteront des résolutions encore imprévues et auxquelles il faudra obéir. Mais, en termes généraux, M. Graux a pu dire que si le parti libéral revenait minorité, il saurait serrer les rangs pour empêcher les ca tholiques de l'écraser. S'il rentre aux affaires, il s'efforcera de trou ver une formule d union dont le suffrage uni versel serait le principe, le point de départ, mais qui exclurait les illettrés et les assistés. Sous le coup des événements et la pression de lois fatales qui entraînent le monde vers la démocratie, il peut même arriverqu'ilsoit forcé d'allerjusqu'au suffrage universel pur et simple. Mais alors, il aura la ressource d'établir un système de circonscriptions et un mode équi table de répartitions des sièges, comme cela existe en Angleterre. Il pourra même créer des catégories d électeurs. Sa lâche qu'il rentre la Constituante mino rité ou majorité, aura une importance énorme, mais ce qu'il faut, c'est qu'il revienne en nom bre, afin d'empêcher le parti catholique de posséder les deux tiers des voix cette nouvel le assemblée nationale. Sans le quorum légal inscrit dans la Constitution, il n'y aura rien faire. Tous les projets s'ecrouleront mi sérablement et le parti catholique ne pourra imposer au pays le funeste système de l'occu pation, destiné écraser le vote des villes sous le vote des campagnes. C'est pourquoi, envisageant la grandeur de la tâche accomplir, tous les libéraux doivent mettre fin leurs querelles, leurs dissensions, s'unir étroitement et rendre sinon la victoire certaine, du moins la défaite honorable. Le rôle de la gauche la Constituante sera agrandi ou amoindri suivant qu'ils écouteront les con seils de la sagesse ou de la folie. On n'avait en Belgique de craintes sérieuses que pour Liege, et ces craintes étaient fondées. On trouvera ci-après les détails relatifs aux trois explosions qui ont mis Dimanche soir en émoi toute la population liégeoise. On ne manquera pas de faire remarquer que les seuls attentats de la journée ont été commis précisément dans la ville où toute manifesta tion publique avait été interdite, et on en con clura que M. Léo Gérard, l'honorable bourg mestre de Liège, a été mai inspiré en prenant son arrêté d'interdiction. Critiquer et blâmer, distance, c'est chose facile. Il est probable que M. Gérard avait d'excellentes raisons pour justifier la dé cision prise. Il ne faut pas oublié que c'est Liège qui a donné, en 1886, le signal des émeutes il ne faut pas oublier surtout qu'en semblables circonstances, la responsabilité qui pèse sur les magistrats des grandes villes, est d'une gravité exceptionnelle. Ll est aisé de dire après l'événement On aurait dû faire ceci ou cela c'est la faute l'autorité, etc., etc. Rien ne prouve que les explosions nauraient pas eu lieu, quand bien même la manifestation aurait,été permise, et voyez-vous les bombes éclatant au milieu d'une ville parcourue par des milliers de manifes tants animés, surexcités, entraînés peut-être, dans laffolement général, commettre des excès auxquels ils ne songeaient guère quel ques instants auparavant Qui donc, en ces moments de panique où les gens les plus cal mes, les plus paisibles, sont littéralement hors d'eux-mêmes, pourrait répondre d'une foule, cette foule fût-elle composée des éléments les plus conservateurs Voilà quelques considéra tions dont on fera bien de tenir compte, pen sons-nous, avant de critiquer l'attitude prise, en ces difficiles conjonctures, par le bourg mestre de Liège. On lit dans VF toile Comme nos lecteurs le savent, l'arrêté royal qui révoque le bourgmestre d'Ostendê a paru au Moniteur. Nous n'entendons pas épiloguer sur cette triste affaire. Mais nous avons le droit de faire une comparaison qui saute l'esprit de tous. n Quant M. De Malander fut condamné une peine infamante pour extorsion de signature, et qu'il fut destitué de ses fonctions de notaire, les cléricaux le représentèrent comme une victime, lui dressèrent des arcs de triomphe, et pour pro tester contre les décisions de la justice, envoyè rent M. De Malander au Parlement. Ce fut alors que M. Devolder donna sa démission de député. Mais les cléricaux jugèrent que la réhabili tation de M. De Malander n'avait pas encore été assez éclatante. M. Woeste manœuvra tant et si bien qu'il amena le gouvernement rendre l'é- charpe de bourgmestre au condamné de la Cour d'appel de Gand. Personne n'a oublié ces faits regrettables, qui donnent une triste idée de la moralité politi que du parti soi-disant conservateur. La presse cléricale se dispose exploiter la révocation de M. Montagie. Certes, l'ex-bourg mestre d'Ostende n'est pas irréprochable, mais il n'a pas été condamné une peine infamante. Et cependant, nous croyons pouvoir prédire que les libéraux n'offriront pas au pays le scandaleux spectacle que lui donnèrent naguère les cléricaux de Renaix. Ils n'illumineront pas en l'honneur de M. Montagie, et ne l'enverront pas la Cham bre. Ce simple rapprochement permet d'estimer la moralité politique des deux partis. Liège, 8 h. 30. Deux explosions formidables viennent d'avoir lieu Boulevard Sauvenière. Les maisons dynamitées sont celles du séna teur de Sélys et de son fils Raphaël de Sélya. La deuxième explosion s'est produite 8 h. 10 du soir. Elle a été entendue une très grande distance. Je dinais chez pn ami dont l'habitation est située boulevard Sauvenière 150 mètres des hôtels dynamités. Le bruit de cette explosion était comparable un coup de canon. En un instant je fus sur le boulevard. Déjà la promenade était remplie d'habitants qui couraient nue tête dans la direc-

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1