N® 40. Jeudi,
Chemin de fer.
Chaque son tour.
La presse cléricale
désavouée
parle Ministre delà Justice.
Tournées électorales.
L'occupation.
Commotions soudaines.
19 Mai 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN.
YPRES-FURNES.
9-49 12-43 3-43
FURNES-YPRES.
7-27 9-53 1-03 3-47
52e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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ii m»
EHMiEB
Heures de départ partir du r Mai
d'Y près pour
Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50
2-43 3-43 6-25 8-38 9-41.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43
6-25.
tlouthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35.
Comines, 5-13 7-44 8-00 9-41 9-46 10-59
2-29 2-35 5-03 7-35 8-40.
('.omines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35
5-03 8-40.
Roulers, 5-58 7-46 10-23 12-03 2-44 3-53
6-23.
Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39
6-03.
Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
7-35.
Courtrai-Bruxelles, 5-13 9-41 10-59 2-29 5-03.
Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03
7-35.
4-43 7-23
4-47
6-28.
6-19.
Ypres, le 18 Mai 1892.
Très amusante suivre, la petite guerre en
tre MM. Beernaert et Woeste.
M. Woeste avait gagné la première manche
par 68 voix contre 55, la Chambre avait rejeté
la revision de l'article 48.
C'était un beau succès.
Mais M. Beernaert nes'est pas tenu pour battu.
Evincé la Chambre, il s'est retourne du côté
du Sénat, où il compte de nombreux amis.
Les amis sont intervenus, ils ont repris pour
leur comptela proposition rejetée la Chambre,
et nul doute dès présent que cette proposition
ne soit votée par le Sénat.
Voilà donc les deux adversaires manche
A qui la belle maintenant
C'est la Chambre qu'elle se jouera, la
Chambre où la proposition votee par le Sénat
devra forcement revenir.
La majorité persistera-t-eile dans son pre
mier vote, ou bien la crainte de provoquer une
criseministérielleà la veille des électionstriom-
phera-t-elle de sa résistance?
L'affaire est arrangée, dit le Courrier. La
droite reviendra sur son premier vote.
Parbleu 1 Qui enajamais douté? M. Beer
naert moins que personne.
Jamais la pensée de recourir l'intervention
du Sénat ne serait venue l'esprit du chef du
cabinet s'il n'avait eu l'absolue certitude que la
droite de la Chambre cederaRdevant la menace
de sa retraite.
La droite votera la revision de l'article 48,
comme elle a voté le référendumcomme elle
votera tout ce que l'homme indispensable du
moment lui ordonnera de voter, le couteau sur
la gorge.
11 ne faudrait pas même trop s'étonner si M.
Woeste, convaincu de l'inutilité d une plus lon
gue résistance, seralliaitsous certaines réserves
cette revision.
La dure nécessité l'a fait transiger sur la
question du référendumqui tenait si profon
dément au -cœur. Pourquoi se montrerait-il
plus intraitable sur celle de la représentation
proportionnelle, qui n'a jamais eu la même im
portance ses yeux
M. Beernaert gagnera donc la belle.
Mais, dès ce moment, ses jours sont comptés.
La droite ne lui pardonnera pas de l'avoir pu
bliquement humiliée en lui imposant, coup sur
coup, deux votes pour lesquels elle avait mani
festé une si vive et si éclatante répugnance.
Les élections terminées, M. Woeste aura sa
revanche et pourra goûter tout l'aise ce plai
sir des dieux, d'autant plus savoureux qu'il
aura été plus longtemps l'attendre.
La misérable campagne menée par le Jour
nal de Bruxellesde compagnie avec la Patrie
le Courrier et le Bien public, a révolté jusqu'au
ministre de la Justice lui-même.
Repondant M. Somze, quiavailfait allusion
aux dynamitards de Liege, l'honorable M. Le
Jeune s'est exprimé en ces termes, que nous
empruntons textuellement au Compte rendu
analytique de la seance d'avant-hier
Il n'y a aucune corrélation entre les mon-
struosites qu'il (M. Somze) a rappelées et les
réclamations des prolétaires. Les recherches
de la justice au sujet des explosions de dyna-
mite ont fait constater que leurs auteurs sont
des misérables qui n'ont pas de cause soute-
nir au nom de la classe ouvrière.
C'est pour avoir exprimé le môme sentiment
que la presse libérale a été accusée par le Jour
nal de Bruxelles et la Pairie de faire cause
commune avec les dynamitards, accusation
plus bèteencore qu'odieuse, d'ailleurs, laquel
le la presse libérale n'a répondu que par un
haussement d'épaule.
Les Nivellois assistent aujourd'hui un fort
triste spectacle.
M. Deburlet, ministre de l'intérieur et de
l'instruction publique, visite tous les électeurs
de Nivelles accompagné de M. le comte du Mon
ceau, candidat clérical au Sénat.
C'est un spectacle bien comique que celui des
platitudes et des courbettes d'un représentant
du Roi allant quémander les voix de négociants
et de cabaretiers ni vellois, le chapeau la main,
faisant force humbles révérences et donnant des
poignees de main en veux-tu en voilà
Les amateurs de choses folâtres peuvent se
payer en ce moment un voyage sur les bords de
la D<
lodaine.
Nous signalons M. Beernaert, le grand
parrain du système de l'occupation, la petite
appréciation qu en fait Y Impartial, une feuille
cléricale, s'il vous plaît Voici
L'occupation, le fait de détenir un immeu-
ble, une partie de terre, donnerait lien des
fraudes nombreuses, permettraitaux proprié-
taires d immeubles ou de la terre de créer
presque leur guise tel nombre d'électeurs
qu'ils voudraient.
Lq Figaro, qui faisait interviewer l'autre se
maine le sympathique Gustave Mathieu, anar
chiste de distinction pour le moment en
villégiature Londres, a dépêché il y a quel
ques jours un de ses rédacteurs Bruxelles afin
d'aller demander au prince Victor Bonaparte
son opinion sur les commotions soudaines qui
ont jete travers la France tant de désarroi.
M. Victor Bonaparte qui a du temps de reste,
ne s'est pas fait prier, et il a répondu longue
ment l'ambassadeur du journal de la rue
Drouot.
La réponse du Napoléon proscrit, est pu-
bliéeavec solennité en téte^le la première page,
et*c'est, nous assure le Figaro, l'exposé très
ferme et très net de l idée napoléonienne.
Cet exposé est en réalité une enfilade de ba
nalités et de platitudes qui donne une fort piè
tre idée de l'exile Victor. On dirait un morceau
de prose dû la collaboration de Joseph Prud-
homme et de Calino.
Mais il y a au fond une idée qu'il faut rele
ver. En définitive, la réponse peut se résumer
en ces mots Tout ce qui arrive actuellement
en France, c'est la faute de la République. On
ne voyait pas de pareilles horreurs lorsque la
France était placée sous la ferme main des
Bonaparte. Qu on me nomme empereur, et Ton
verra si les anarchistes et les dynamitards ose-
rontencôreremuer mémeleboutdupetitdoigt.
La prétention est un peu forte il nous sem
ble en effet que sous le rapport des commo
tions soudaines, la dynastie napoléonienne
n'a rien envier la troisième République.
A coup sûr, lorsque, le 24 décembre 1800, la
machine infernale si ingénieusement préparée
par d'excellents royalistes éclata, rue Saint-
Nicaise, sur le passage du premier consul, elle
produisit une« commotion soudaine dont on
doit quelque peu tenir compte. On ne connais
sait encore cette époque ni la roburite, ni la
Ravacholite la bonne vieille poudre du bon
vieux temps n'en avait pas moins suffi pour
saccager tout un quartier et faire une centaine
de victimes. Lesexplosions du boulevard Saint-
Germain et de la rue de Clichy ne sont pas
grand'chose, comparées cet épouvantable
attentat.
PROGRÈS