Le général Brialmont. La guerre scolaire. Les paillasses. Un concurrent qui ne plaisante pas. Le monument Rogier. Et le côté le plus intéressant de tout cela est encore dans la nouvelle position que se taille M. Iweins Roulers. Il sera là dans un milieu essentiellement commerçant il verra les fa briques do près, il se pénétrera de l'esprit qui y préside, il en scrutera les secrets et c'est., n'en doutons pas, le moyen de nous apprendre comment on construit des fabriques. Jusqu'ici les cléricaux n'ont fait que nous en promettre M Iweins va nous en donner. Le Journal d'Ypres voit un spectacle grave et triste dans la candidature du général Brialmont, parce que, dit-il il est toujours pénible de voir la politique envahir les rangs de l'armée etc. Et quand la politique envahit les rangs du clergé, cela est-il amusant Oh ça, c'est pain béni pour le pieux confrère. Le prêtre qui avilit sa robe, le prêtre qui se lauce dans la politique sans souci de sa dignité le prêtre qui met la politique au-dessus de la religion et Rome au-dessus de la patrie, ça, c'est un spectacle réjouissant Le général Brialmont est partisan du service Sersonnel, comme le Roi, le Journal en frémit 'horreur et en conçoit une peur bleue pour la neutralité que doit garder le Roi vis-à-vis des partis politiques. La peur bleue, c'est de voir marcher les séminaristes comme les autres. La peur bleue, c'est qu'au lieu de faire de la politique du matin au soir, les petits frères, les capucins et toute la gent enfroquée devraient leur tribut la patrie comme le dernier "des citoyens. La peur bleue, c'est que toute une catégorie du troupeau que les ensoutanés tien nent sous leur crosse leur échapperait pour quelque temps et peut-être pour toujours. Mais la neutralité, qu'est-ce que la neutralité des par tis a voir dans cette mesure d'égalité pour tous Enfin M. BriaJmont déplaît au Journal parce qu'il est l'auteur des fortifications de la Meuse, de ces tromperies qui ont imposé aux contribua bles des augmentations de dépenses dont la plu part ne voyaient guère la nécessité, au con traire. Et M. Pontus n'y est pour rien Et sa lettre ne prouve-t-elle pas sa part dans ces fortifica tions Et qui a voté ces fortifications Est-ce le ministère tout entier, le ministère clérical et sa majorité 0 logique triste politique triste Journal Il n'est question en ville que de l'odieuse pres sion exercée sur le personnel domestique laïc d'un de no3 principaux établissements charita bles par la supérieure ou une religieuse de cet établissement. Cela ressort d'une correspondance adressée de cette ville un journal flamand de Gand. Nous ne connaissons pas exactement les faits, qui d'ailleurs ne nous étonneraient pas, si tels qu'ils sont rapportés, ils étaient exacts. Tous les jours nous voyons les petits abbés, avides d'a vancement,exercer si violemment leur zèle cruel contre les parents qui se refusent retirer leurs enfants des écoles communales laïques, que le fait signalé par le journal gantois ne fait que renforcer la preuve de la guerre impitoyable dirigée contre tout ce qui ne se courbe pas servi lement devant nos maîtres ou leurs valets. Si ces choses se passent dans nos hôpitaux, alors qu'ils sont sous la direction d une admi nistration qui comprend le respect dû la liberté de conscience, qu'en serait-il s'ils n'avaient d'autres maîtres que des gens qui, loin de répri mer ces abus, y pousseraient de toutes leurs for ces, ouvertement ou sous main Si no3 informations sont exactes, la personne persécutée et la religieuse en question ont été appelées aux fins d'éclaircissements devant la commission des hospices. La première s'y est rendue, la seconde s'est fait excuser pour cause de maladie. En ces cas les maladies sont toujours suspec tes. Y avait-il un certificat médical constatant cette maladie On n'arrange pas tout comme on le désire, sans cela la religieuse eût mieux fait d'êtro ma lade le jour où elle a commis sa mauvaise action. Le Journal d'Ypres qui n'est pas gai tous les jours, cette fois s'amuse comme une petite folle de quelques loustics qui il a pris fantaisie de se coucher sur leurs matelas. Des soldats char gés d'une couple de matelas, la fois lourds et encombrants, plus désireux de faire leur sieste, que de porter ce fardeau, laissèrent tomber leur paillasse et s'y couchaient, dit-il. Cela se passa devant les halles. Le Journal qui voit tout et interprète tout feint d'y voir une allusion aux méchants et stupides articles qu'il a publiés dans le temps quand, tort et travers, il attaquait l'administration libérale et il voudrait faire accroire que les soldats prenaient, par cette zwanze, fait et cause pour lui. Cela est tout-à-fait comme ça, on ne saurait en douter, et les soldats, porteurs de paillasses, étaient bien heureux de saisir cette occasion pour manifester comme ils l'ont fait. Le Journal Y Ypres doit en avoir ressenti une joie extrême et si nos renseignements sont exacts il doit leur en avoir exprimé toute sa reconnais sance. Mais, malheur, voyez la déveine. Ce n'était pas cela du tout. Des soldats s'étaient couchés là, non en souvenir des manœuvres militaires de 1890, ce dont ils ont gardé au contraire un bon souvenir, bien entendu le peu (pas dix) qui sont resté, de cette époque, mais pour bien montrer aux cléricaux qui représentent maintenant la ville, combien il est dur et injuste pour eux, pauvres diables, de subir toutes les corvées, grâce aux cléricaux, tandis qu'eux, les cléri caux, ne font rien, font faire le service par un autre et ricanent encore par dessus le marché ceux qui marchent pour eux. Le tonsuré romain qui dirige un des princi paux couvents de la ville, recevait il y a quel ques jours la visite d'un brave ouvrier, inscrit au bureau de bienfaisance, qui lui demandait de vouloir remployer aux grands travaux de démolitions et de constructions qui se font en ce moment au susdit couvent. Ce prêtre, plus préoccupé do la politique que de savoir s'il avait devant lui un bon ouvrier, un honnête pere de famille, lui posa avant tout celle ques tion Êtes-mas électeur sur la réponse néga tive de l'ouvrier, le doux pasteur lui montra la porte en disant que, d'après des ordres for melsil ne pouvait enrôler que des électeurs. Voilà donc les non-électeurs avertis. Inutile de se présenter chez les catholiques, il y a un ordre formel. la veille des élections on sou riait au peuple, on lui payait force verres de bière et de genièvre, on en faisait son ami en laccompagnant dans les cabarets du Zaalhof où on déposait sa pipe, il y avait trop d'argent pour lui (on a refusé 50,000 fr. en voyés de levêchc), les curés lui donnaient du pain, du charbon, etc. Maintenant lté comedia est. Nous espérons que les malheureux qui ont encore foi dans la fausse bonhomie des soldats de Judas, reconnaîtront bientôt leur erreur et apprécieront leurs vrais amis. Il y a trois ou quatre semaines, le sieur Gilon annonçant au public l'ouverture d'une salle de vente, eut le malheur impardonnable, lui ou le prote, ce qui n'a pas été démontré, d'enrichir un mot de la circulaire d'un S dont ce mot n'avait nul besoin, et le Journal d'Ypres de signaler aus sitôt avec un ricanement méphistofélesque cette infraction l'orthographe, faisant ainsi enten dre que si les marchandises exposées la dite salle allaient valoir l'orthographe du sieur Gilon les amateurs de meubles auraient bien fait de se tenir sur leurs gardes. C'était un avertissement presque un échec certain pour le sieur Gilon. Comment, en eflet. se connaître en meubles quand on luxe aussi cruellement l'orthographe L'entreprise était compromise et la position affreusement critique. Et comme il y a toujours des gens l'affût des fautes d'autrui, pour en profiter, cette fois cela ne manqua pas, cette fois pas plus que d'autres et ce fut Louis Dupont et Cie qui se chargea de ne pas faire mentir le proverbe jeune gail lard, vieux roublard, n La concurrence était donc décidée, concur rence portant non seulement sur la salle, ce qui eût déjà été d'une jolie force, mais encore sur l'orthographe, en y mêlant dans une promiscuité effroyable, les lapsus, les pataquès, les barbaris mes et toutes les drôleries que le crochet du fripier peut retirer de dessous la huche vermou lue du rassembleur de bric-à-brac. Voilà donc, pour commencer, que L. Dupont annonce Et dans sa circulaire, le même Dupont, Louis, fait savoir que l'entrée est libre tous les jours, Dimanches et fêtes excepté. Il ne faut pas trop s'occuper de savoir si la salle de ventes est un affichage public, on cher cherait longtemps avant de le savoir il est plus intéressant de savoir quels seront ces objets mobi liers tant anciens que modernes neufs et nous sommes très tentés de croire que parmi ces objets les plus neufs seront les anciens et les plus anciens les neufs ce n'est qu'une supposition de notre part, le directeur, expert-priseur, n'étant pas sur ce point d'une clarté aveuglante. Pas trop clair non plus,, ces mobiliers provenant des mortuaires tant complets qu'en partie. Toutefois nous pouvons, dès maintenant, augurer que tout cela sera très grave, attendu que Dupont Louis, nous en prévient rien que par l'accent grave qu'il met sur Ve de complet. Ce n'est pas sans intention qu'il appelle l'attention du public sur son entreprise par ce signe cabalistique qui ouvre le champ toutes les suppositions. Enfin, pour coupar court toute concurrence ultérieure, et afin de bien renseigner le public qui pourrait se présenter inutilement la vaste salle de ventes, L Dupont informe que l'entrée est libre tous les joursles Dimanches et fêtes excepté. Le Journal d'Ypres pour recommander V. Gilon, n'était parvenu relever dans la circu laire de celui-ci qu'un s ou un e en trop. Comme nous le disions, en commençant, avec une seule et unique malheureuse coquille on ne va pas loin. L. Dupont, comme on vient do le voir, s'en prend autrement. Il n'y a pas un mot sa place. Ce n'est plus un homme qui s'essaie en français, c'est une vache qui parle l'espagnol. Comment soutenir la concurrence contre un fripier-grammairien de cette force Une petite croix civique, pour ce lapin là, s. v. p. On lit dans la Chronique des Travaux publics Le 26 mars, une commission composée des membres de la section des beaux-arts du Con seil communal de Bruxelles et d'un délégué du gouvernement, se sent rendus dans les ateliers de M. De Groodl, notre excellent sculpteur, afin d'examiner un projet de statue élever la mémoire de Kogier. Quoique les observations aient été nom breuses et qu'aucune décision définitive n'ait été prise, certains de nos confrères, que hante le désir de paraître mieux informés, ont brave- Salle de ventes affichage public, rue des Chiens, 29, près la Grand'Place, Ypres. Ouverture le 15 Juin 1892, d'une vaste salle de ventes où Von pourra se procurer tous les objets mobiliers tant anciens que modernes neufs et d'occasion. On 'reprendra des conditions avantageuses des mobiliers provenant des mortuaires tant complets qu'en partie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2