45. Dimanche, 5 Juin 1892 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DISSOLUTION Chronique locale. Le grand duché de Luxembourg. A l'Association conservatrice. \9 rUAUti» "An i\i\. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIM.WCIIF.. COLLÈGE ELECTORAL de l'arrondissement d'ypres. DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS ET DU SÉNAT. ÉLECTION 1IU 14 JUIN 1892. Qt Le Président du Bureau principal a l'hon neur de porter la connaissance de MM. les électeurs, qu'il recevra les propositions de candidats, leurs acceptations et les listes des témoins et suppléants qu'ils auront désignés le Mardi 7 et le Mercredi 8 Juin 1892, de 1 4 heures de (après-midi, en la Chambre du Conseil au Palais de Justice. Passé ce délai, aucune proposition ou accep tation de candidature et aucune désignation de témoins ne sera plus recevable. A partir du Jeudi 9 Juin 1892, pourront prendre communication, au môme lieu et aux mêmes heures, de la liste olFicielle des candi dats, ces candidats eux-mêmes ainsi que les électeurs qui les ont présentés. Ypres, le 28 Mai 1892. La Chambre des députés du grand duché de Luxembourg vient de voter une mesure qui pourrait bien servir d'exemple chez nous et qu'il nous serait bien agréable de voir adopter lorsque le moment sera venu de discuter la nou velle loi électorale. Dorénavant dans le grand duché de Luxem bourg, les dîners électoraux et les visites électo rales seront défendus sous peine d'amende de 50 fl. 500 11. Il ne sera plus même permis de payer boire. Ainsi plus de ripailles, plus de goinfreries, plus d'orgies, plus de papiers roses, plus de mar ques la colle, plus de bulletins encre sympa thique, plus de dressage d'électeurs faux bulletins, plus de caisse diocésaine pour ache ter les électeurs. C'est le paradis. Quand verrons-nous ce3 beaux jours dans notre bienheureuse Belgique Est-ce que nos catholiques qui auront la ma jorité dans notre Constituante ne pourraient pas, s'inspirant de l'honnêteté do la Chambre du grand duché de Luxembourg, proposer cette mesure sanitaire lors de la confection de notre nouvelle loi électorale Us peuvent être cer tains, eux qui parlent si volontiers de l'accord des partis, que sur cette question vitale, l'accord se fera. Pas un libéral qui y trouvera redire, on en peut être persuadé, et qui ne s'y associe de tout cœur. Mais il faut, cela va sans dire, que les catholiques y consentent. Sans les catholi ques, la chose es!, impossible. Avis notre Sénateur et nos Représentants. S'ils veulent se vouer cette noble tâche, nous nous engageons ne plus jamais parler du lr Février. Nous passerons une éponge sur cette journée de dupe3 et nous pratiquerons large ment, loyalement, la vertu chrétienne qui or donne Voubli des offenses. Ça y est-il L'Association catholique s'est réunie Samedi 28 Mai. 11 y avait le monde habituel et quelques curés. Les curés sont là pour s'assurer de la pré sence des douteux. Les douteux promettent leur curé qui les importune d'assister la réunion de S1 Laurent, mais les curés qui sont généralement un peu de la famille de S1 Thomas, n'ont tous leurs apaisements qjee quand ils ont mis le doigt dessus. Il faut donc qu'ils voient do leurs propres yeux et quand l'épreuve les satis fait, ils sont contents de Baptiste. Le premier qui a pris la parole, c'est M. le baron Surmont do Yolsberghe. Naturellement il a fait son propre boniment et les électeurs seraient bien ingrats s'ils n'étaient enchantés de leur sénateur. M. Surmont ne veut pas toucher nos libertés essentielles, parmi lesquelles il faut ranger en liguo principale, la liberté d'enseignementLa liberté d'enseignement, pour M. le Sénateur, c'est l'arche sainte. Il n'a pas dit que pour assurer cette liberté il est admirablement secondé par ses amis MM. les curés, les petits-frères et toute l'armée ensouta- née plus ou moins haut, mais cela est sous- enteadu, d'ailleurs, de notoriété publique. M. le Sénateur regrette que la révolution française ait supprimé les corporations et que l'ouvrier ait été ainsi isolé et réduit dans une dépendance absolue, livré qu'il est sans défense au bourgeoisisme. II va, en effet de soi, qu'avec les corporations, les jurandes et toutes les entraves que rencon trait autrefois l'ouvrier pour se tailler dans le monde la petite position qu'il avait en vue, l'ouvrier était autrefois intiniment plus libre, la façon du mouton qui broute l'herbe de la longueur de la corde qui l'attache au pré on pourrait y ajouter encore le servage, la dîme et toutes ces autres jolies libertés dont la révolu tion a fait table-rase, mais cela serait trop beau pour notre tin de siècle et M. Surmont n'ose pas encore rêver cet idéal, pour le moment du moins. En attendant il compte sur les princi pes chrétiens et catholiques et entre nous soit dit, encore plus sur ces derniers que sur les pre- niers. Inutile de dire qu'il n'est pas partisau du suf frage universel pur et simple puisqu'il est l'ami de l'ouvrier pas davantage du capa- citariat, tout fait démodé et prêtant la fraude, ajoute-t-il, mais bien de l'habitation et de l'oc cupation, la fraude étant impossible avec l'habitation et l'occupation. Enfin M. Surmont voudrait voir s'établir une juste proportion entre les campagnes et les villes. L'inégalité qui existe aujourd'hui doit disparaître Et l'assemblée applaudit. Nous aussi nous applaudissons ces dernières paroles, et toutes les villes, Gand, Anvers, Bru xelles depuis huit ans, Namur, Ypres, etc., etc., y applaudissent de tous leurs bras. C'est en effet une monstrueuse anomalie que des villes libéra les soient représentées par des députés cléricaux que leur envoient les crétins de la campagne. Enfin M. Surmont rejette le référendum. Nous verrons cela plus tard. Quant au Sénat, nous savons, par ce qu'il en a dit au Sénat, qu'il voudrait voir allouer aux sénateurs une indemnité parlementaire comme en touchent les représentants. Cette fois, Sl- Laurent, il n'en a dit mot, mais on peut être certain que sur ce point M. Surmont n'a pas varié. Mais il y a déclaré être partisan de l'ad jonction aux éligibles par le cens, qu'il faut maintenir,d'autres catégories, anciens magistrats, généraux en retraite, académiciens, députés permanents, etc. Enfin, M. Surmont approuve le système de la représentation des minorités, mais il n'y compte pas, dit-il, sachant que se3 idées sont loin d'être partagées. Alors il n'y risque rien. Quant l'agriculture, il n'est ni protection niste, ni libre-échangiste, mais opportuniste, ni jauséniste, ni moliniste, mais ébéniste. Après M. Surmont, M. E. Struye. Au fond, M. Struye, c'est M. Surmont, et nous pourrions nous dispenser de reproduire cette doublure, si M. E. Struye n'avait tenu proposer ses audi teurs la jolie plaisanterie que voici Je suis, a dit M. Struye, partisan do la protec tion en agriculture. Comment protège-t-on l'a griculture Par des droits compensateurs. Je suis d'avis d'en mettre sur tous les produits qui ne servent pa3 l'alimentation et qui ne sont pas de première nécessité pour l'industrie. Et voilà. S'il ne faut des droits compensateurs pour relover l'agriculture que sur les produits qui n'appartiennent pas ces deux catégories, sur quels produits mottra-t-on des droits Quel est le produit qui soit exclu d'une façon absolue de l'une de ces catégories M. Struye songe peut- être au tabac Mais le tabac n'a-t-il aucun rapport avec l'industrie La fabrication du tabac, la fabrication des cigares, du tabac pri ser, chiquer, ce n'est pa9 de l'industrie cela Le houblon, dans la fabrication de la bière, son seul usage, n'est-il pas un produit d'alimen tation. Nous pourrions allonger cette liste. Que frappera donc M. Struye Et le cultiva teur sera sauvé par les droits de M. Struye Ah le bon billet de La Châtre Il est vraiment comique ce M. Struye. Croi rait-on qu'il trouve son bonheur dans la densité de la population de son pays C'est un honneur pour le pays, un honneur pour le peuple flamand et un témoignage en faveur de ses mœursdit-il. Hein Qu'en dites-vous? Qui dirait cela de M. Struye Est-ce que par hasard M. StruyeHein s'iL vous plaît Enfin voici M. Colaert. Place M. Colaert. Il n'est pas partisan de la revision et s'il l'a PROG VIRES ACQUIRIT EUXIIO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administralif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agexce Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles. Renouvellement intégral des deux Chambres. fx Président, 4. IWE1XS.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1