Chemin de fer. N° 47. Dimanche, 12 Juin 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAU AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ci», ohi concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, p -.as. -n de l'Enseignement, Bruxelles. "i Heures de départ partir du 'Mai d} Ypres pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines,5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 6-23. Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13 -9-41 -10-59—2-29—5-03. Courtrai-Gand. 5-13 5-37. 8-00 10-59 2-29 5-03— 4-43 7-23 4-47 7-27 Y PRES-FURN ES - 9-49 12-43 - 3-43 6-28. FURNES-YPRES. 9-53 1-03 3.47 6-19. Ypres, le 11 Juin 1892. Nous extrayons d'une brochure intitulée la Banqueroute cléricalepar un contribuable, les quelques points suivants Aujourd'hui, je regarde ma feuillo de contri butions et, quoique j'habite toujours la même maison, que je n'aie rien changé ma manière de vivre, je constate que je paie beaucoup plus qu'il y a huit ans. Je ne suis pas rentier je dois vivre de mon travail d'entrepreneur en bâtiment. Or, il y a dix ans, j'occupais presque constam ment une quarantaine d'ouvriers. Aujourd'hui, quoique en me donnant un mal de chien pour trouver de la besogne, c'est peine si je puis donner du travail.une dizaine de ceux que je taisais vivre il y a dix ans. Le gouvernement clérical n'a fait qu'un tra vail important les fortifications de la MeuSe. Et il l'a confié des entrepreneurs français Alors que les entrepreneurs belges ne sont même pas admis, en France, prendre part aux adjudications. Dernièrement, une délégation de la Ligue du Bâtiment est allée trouver M. Beernaert pour lui demander de refuser les adjudications françaises en Belgique puisque l'on repousse les adjudica tions belges en France. M. Beernaert a presque mis la porte nos délégués. En 1883, quand le cabinet libéral fut obligé de demander une augmentation de l'impôt, cette augmentation portait uniquement sur le droit d'accise. Les catholiques combattirent éuergiquement, comme on sait, cette augmentation dont ils ne voulaient, disaient-ils, aucun prix. En 1884, le cabinet libéral tomba. wtm Les cléricaux arrivèrent au pouvoir au cri" de A bas les impôts Or, que constate-t-on aujourd'hui Pendant la période de 1879 1885 (ministère libéral), les droits d'accises atteignaient annuel lement 33,400,000 francs en moyenne. Pendant la période correspondante de 5 ans, de 1886 1890 (ministère catholique), ces mêmes droits ont atteint une moyenne annuelle de 40,900,000 francs. Dans le budget de 1892, le droit d'accise atteint41,300,000 francs Parlons-en, des dégrèvements En 1884, le peuple belge payait l'État, en impôts directs et indirects, la somme de 316,100,000 francs. Survient M. Beernaert, le grand adversaire des impôts, l'auteur (c'est lui qui le dit d'un tas de dégrèvements, et nous constatons que, d'après les évaluations budgétaires pour 1892, le peuple belge payera l'Etat, en impôts directs et indirects, 342 mil lions 110,000 francs. Et notez qu'il faut encore ajouter à-ce chiffre les bénéfices réalisés par les chemins de fer et les bénéfices de la conversion ce qui a permis M. Graux d'af firmer la Chambre, que, comparées aux recet tes de 1884, les recettes réalisées an 1891, |)réson- tent un accroissement de 48 millions. La conversion, notamment, qui produit annuel lement 7 millions, peut être considérée comme un impôt de 12 et demi pour cent sur la rente. Plus le grand ministre dégrève, plus le peuple doit donc payer.... Au surplus, voici un argument décisif En 1884 (année libérale), la répartition des impôts donnait 27 francs par tête d'habitant. Actuellement, elle donne plus de 30 francs, c'est-à-dire, une augmentation de 3 francs par tête d'habitant, et cela en moins de huit années Un mot maintenant des dépenses extraordi naires. Vous savez qu'il y a deux sortes de budget le budget ordinaire et le budget extraordinaire. Le budget ordinaire est alimenté par l'impôt le budget extraordinaire puise ses ressources dans l'emprunt. Les bonis dont parle M. Beernaert apparais sent au budget ordinaire. Ils s'élèveraient, selon lui, 60 millions. Mais, en admettant que ces bonis soient réels, que deviennent-ils en présence des résultats du budget extraordinaire En 1884, notre dette nationale était de 1 mil liard 700 millions, chiffre rond. Les dépenses de l'exercice 1891 portent notre dette 2 milliards 18 millions de francs et les prévisions pour l'année 1892 accusent la néces sité d'emprunter cette année plus de 50 millions de francs. Il faut avoir un joli toupet dans ces conditions de venir parler au pays de 60 millions de bonis Que signifie ce prétendu bénéfice si le budget extraordinaire nous endette annuellement de 40 50 millions Que signifient ces 60 millions économisés sur l'ordinaire côté des 300 millions dépensés l'extraordinaire Nous disons que, de 1884 1892, les cléricaux ont endetté le pays d'au moins 300 millions. Nous disons plus Ces dépenses n'ont pas été profitables. Il y a déjà près de 100 millions pour les forts de la Meuse. Ils n'ont presque rien dépensépourles chemins de fer. Ils n'ont rien dépensé pour le commerce et l'industrie. Rien pour l'agriculture. Où donc a passé l'argent Allez le demander aux évêques... Malgré la baisse énorme du prix des terres, la valeur des biens fonciers en Belgique atteint encore plus de 6 mil lards de francs. Le travail agricole occupe 1,200,000 personnes, soit plus de la moitié des ouvriers du pays. Donc, favoriser le travail agricole, c'estdonner satistaction plu3 de la moitié des ouvriers du pays. De plus, étant donnée la crise qui sévit et qui fait que, depuis dix ou douze ans, le revenu net de la terre a diminué de 100 millions, il importe de prendre le3 mesures les plus efficaces en faveur de l'agriculture. 11 y a là une question nationale. Et, pourtant, qu'a-t-on fait pour l'agriculture? Les dépenses pour l'agriculture sont honteuse ment minimes. Proportionnellement aux autres, elles se ré duisent zéro. Et cependant, chaque année, la terre fournit l'Etat40 millions defrauesd'impôt. Qu'a-t-il fait pour les chemins do fer, cet adju vant si puissant de notre activité et de notre richesse nationale De 1884 1890, le ministère actuel n'a pas con struit cent kilomètres de voies ferrées. De 1878 1884, le ministère libéral en a con struit 700 kilomètres environ. Et chacun sait que c'est bénéfice net pour l'Etat, puisque les chemins de fer rapportent tandis que le gouvernement se pro- p. c. et maintenant P- de c., l'argent 3 1/2 a 3 4 1/2 cure p. c. Un autre exemple de la bonne foi du ministère clérical et du soin qu'il apporte la gestion de nos affaires. Eu 1887, quand il s'est agi de voter les crédits pour la construction des forts de la Meuse, le général Poutus a prétendu la tribune nationale que les travaux ne coûteraient pas plus de 30 40 millions. Ils coûtent actuellement plus de 80 millions. et ce n'e3t pas tout. Les forts de la Meuse coûteront au total cent millions. Mais qu'est-ce que cela fait Les bons contribuables qui ont cru que les cléricaux disaient vrai quand ils s'écriaient Pas un sou, pas un homme, pas un canon de plus ne sont-ils pas là pour payer Les écoles. Déjà, sous le régime de la loi scolaire de 1842, M. Malou, de 1873 1877, s'occupa de fairo construire des écoles. Il dépense de ce chef, en cinq ans, 19 millions 100 mille francs. De 1878 1883, sous le régime de la loi de 1879, le cabinet libéral a dépensé du même chef 18 millions 200 mille francs, soit près d'un mil lion de moins que M. Malou. Ce n'e9t doue pas la loi de 1879 qui a été la cause des dépenses. C'est tout ce que nous tenons constater. LE PROGR

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1