Une comparaison.
Chronique locale.
Concours dramatique.
Un cinquantenaire.
Les Pompiers.
Au tunnel de Hollebeke.
Noua n'avons pas défendre le cabinet libéral
d'avoir dépensé 18 millions pour construire des
écoles. C'est là une dépense utile et productive
au premier chef.
11 est donc établi
Que le gouvernement clérical perçoit plus
d'impôts que le gouvernement libéral
Qu'il se livre constamment dos dépenses
inutiles, et qu'on ne sait pas lui arracher un sou
pour des dépenses nécessaires
Que l'enseignement publicestamoindri, et que
sous prétexte d'écoles libres, on subsidie les cou
vents ce que nos pères n'auraient toléré en
1857
Qu'on ne fait rien pour l'agriculture, -- ou que
ce qu'on fait est si peu de chose que ce n'est pas
la peine d'en parler
Que l'industrie et le commerce soutirent
Que le clergé seul est heureux, que tout est
lui, et que lui seul dispose son gré des res-
sourses du trésor public.
Enfin, pour couronner lo tout,le ministère qui,
il y a quatre ans, encourageait les méfaits des
agents provocateurs qui ont mis la dynamito
la mode, ne sait plus garantir la sécurité, ni de
nos personnes, ni de nos biens. Il a semé l'orage
et nous récoltons la tempête.
Le voyage Nancy, de M. Carnot, président
de la République, nous donne l'occasion de
faire la comparaison qui existe entre le patrio
tisme du clergé français et celui du clergé belge.
A maintes reprises nos tonsurés romains ont fait
la guerre tout ce qui ne croupissait pas sous
leur crosse, ils ont insulté, outragé, vilipendé le
Roi parce que celui-ci, se renfermant dans son
rôle de Roi constitutionnel, ne voulait pas ob
tempérer leurs injonctions, ils ont dans leurs
journaux sacro-saints demandé son abdication,
ils se sont abstenus en 1880 aux fêtes du cin
quantenaire de la fondation de notre dynastie,
etc., etc.... M. Boone, doyen d'Ypres, disait
encore dernièrement que tout catholique devait se
révolter contre tout ce qui ri était pas flamand et ca
tholique il prêchait la guerre intestine
Aujourd'hui, M. Pagis, évêque de Verdun,
donne un joli exemple de patriotisme. Les prê
tres et les ensoutanés de toutes catégories fe
raient bien de méditer ce discours prononcé
Bar-le-Duc, par l'évêqae de Verdun en présen
tant M. Carnot le clergé de son diocèse. Les
journaux français nous le rapportent comme
suit
En Belgique les choses se passent tout autre
ment, c'est le clergé qui domine et ce sont les
gouvernants qui sont leurs plats valets. Espé
rons que cette ère de despotisme disparaisse au
plus tôt et que nos maîtres d'aujourd'hui chan
gent de rôle demain.
On se demande en ville si la profession de foi
signée par notre sénateur et nos trois représen
tants a été rédigée par le sieur Debuingne, car il
n'est pas probable que ce factum soit l'œuvre de
nos quatre fortes têtes.
Nous savons bien que ces grands législateurs
n'appartiennent pas l'Académie française,
cependant on pourrait en attendre un français
moins grotesque.
Ils sont décidés défendre la liberté de Dieu,
Comment s'y prendront-ils Défendre la
liberté de Dieu, qu'est-ce que cela peut bien
signifier
Le cens ne peut pas rester la seule base de
notre droit électoral il en est d'autres
Quels autres D'autres cens
ils vont conserver les prérogatives de la cou-
ronne comme les ont définies la constitution.
Est-ce que la Constitution ont défini ces pré
rogatives
K Enfin ils s'occuperont de l'agriculture et ils
reconnaissent qu'il en est temps.
Nous aussi nous le reconnaissons et l'avons dit
plus d'une fois, depuis que la Belgique a
trouvé cette voie large et féconde ouverte par
les élections du soulagement universelle bonheur et
la paix,
Quel charabia
Et nous en passons.
Le Journal annonce que la section dramatique
de la Jeune Garde catholique Wiilen is kunnen
vient d'organiser un grand concours d'art dra
matique flamand pour la saison prochaine, au
théâtre de notre ville.
Déjà plusieurs sociétés se sont fait inscrire.
Allons il y aura encore de quoi rire l'hiver
prochain
Nous apprenons, en effet, que la Société d'Am
sterdam viendra jouer JJene familie die hare
schulden betaalt met 't geld van andere et la So
ciété d'Utrecht- u Hoe een rijk gaai zes decoraties
vangt deux deB plus désopilantes comédies du
répertoire hollandais.
Lundi dernier, le chef ouvrier de la fonderie
de M. Valcke, le sieur Pierre Derille, fêtait le
cinquantenaire de son entrée dans l'usine. Le
voisinage s'était paré de ses plus beaux atours.
La porte de Dixmude, où habite l'heureux jubi
laire, était pavoisée comme aux plus beaux
jours de fêtes. A cinq heures de l'après-midi, la
Société des Anciens Pompiers dont Pierre Derille
est heureux et fier de faire partie, a donné une
sérénade son vieux camarade. M. Achille
Thiebault, ex-lieutenant des Pompiers, a, au
nom de la Société, félicité le jubilaire et lui a
offert un splendide bouquet, gage de la sympa
thie qui règne enfcre tous les anciens serviteurs
du corps des Pompiers. M. Em. Verschaeve, au
nom de l'Onderlingen Bijstand, et M. Ange Van
Eeckhout, au nom du Conseil des Prud'hommes,
ont également félicité ce brave et honnête ou
vrier et lui ont offert des fleurs.
Le soir, un souper offert par M. Valcke réu
nissait tous les ouvriers de la fonderie.
Il y a peu d'ouvriers qui se maintiennent cin-
uante ans dans la même fabrique. L'exemple
e Pierre Derille et la fête de Lundi sont en
viables.
Quant nous, nous félicitons cordialement
Pierre Derille et nous lui souhaitons de longs et
heureux jours encore, entouré de l'affection de
tous les siens.
3 ■icai"
Il nous revient de tous côtés des plaintes sur
la manière dont les pompiers ont fait le service
de police lors des courses de Dimanche dernier.
Le3 officiers pas plus que les sous-officiers n'ont
exercé une surveillance sérieuse sur leurs hom
mes. Quantité de personnes franchissant la sépa
ration de l'enceinte du champ de courses, se
sont bravement rendues au milieu de la plaine,
sans payer d'entrée. Les simples pompiers com
me les sous-officiers ne se gênaient pas pour
fumer en service et abandonner leurs postes
pour se rendre dans les cabarets environnants et
8e payer force verres de bière. Un sous-officier,
se croyant possesseur du champ de courses com
me de l'hôtel-de-ville, (tous les cléricaux sont
riches depuis le lrFévrier 1891) voulaitfaire quit
ter la plaine un commissaire des courses, muni
de sa carte Un simple pompier se croyant sans
doute au milieu des religieuses du couvent où il
est domestique, se plaça, sans autre forme de
procès, en contemplation devant le pesage.
Nous n'en finirions pas si nous devions relever
tous les actes d'indiscipline, voire même d'insu
bordination, qui se sont produits Dimanche, nos
lecteurs nous sauront gré de leur faire grâce du
reste.
Quand on voit les officiers même quitter tous
ensemble la plaine pour bo rondro ohoa lour col
lègue Angloo, un caméléon politique, personne
ne doit être étonné de voir que le service a été
mal fait.
Le tunnel établi au bief de partage du canal
de la Lys l'Yperlée est terminé. Les deux
tronçons faits l'an dernier et séparés par le gra
vier de Hollebeke sont actuellement reliés entre
eux. Ce travail gigantesque, le plus important
peut-être qui, jusqu'à ce jour, a été exécuté dans
notre pays, nous le devons M. Boisée, entre
preneur Anvers. Malgré le terrain mouvant,
malgré les énormes tranchées et les dangers de
toutes sortes, M. Boisée est parvenu ses fins.
Ce travail lui fait honneur, nous l'en félicitons
sincèrement.
Ce tunnel, commencé en Juin 1890 et complè
tement construit en béton, mesure 319 mètres
de longueur l'épaisseur de la voûte est de 85
centimètres, celle du radier de 1 mètre, celle
des pieds droits de 1 mètre 40 centimètres la
hauteur sous clef est de 7 mètres 95 centimè
tres. La rapidité avec laquelle ce travail gigan
tesque a été exécuté, est un véritable tour de
forces.
Les fonctionnaires et employés des travaux et
quelques invités se trouvaient réunis Jeudi
après-midi pour assister la pose de la dernière
brouettée de béton. Maîtres et ouvriers étaient
tous la joie. Lorsque la dernière main eût été
mise au tunnel, une immense clameur s'eBt éle
vée, les ouvriers se sont parés de rubans et de
fleurs et ont décoré les engins et les machines de
drapeaux aux couleurs nationales. Le canon
tonnait.
Vers le Boir, les fonctionnaires, les employés
des ponts et chaussées et quelques sous-traitants
de l'entrepreneur, se trouvaient réunis en un
banquet servi au Châlet du tunnel par les
soins de la patronne de l'établissement.
Au dessert, le conducteur dirigeant les tra
vaux, M. Kalbfleisch, a, dans un discours sou
vent interrompu par de chaleureux applaudisse-
Un Discours patriotique.
Monsieur le Président, j'ai l'honneur de vous offrir
mes témoignages profondément respectueux et ceux de
tout le clergé de mon diocèse et spécialement de mes
prêtres de Bar-le-Duc, que je suis heureux de vous pré
senter.
Je n'ai pas hésité quitter ma ville épiscopale, mê
me en ce grand jour de fête, pour vous saluer votre
passage et vous exprimer les sentiments qui nous ani
ment.
Nous sommes de bons Français, monsieur le Prési
dent, et nous aimons passionnément la France. Nous
honorons en vous le premier citoyen de notre pays, in
vesti de la magistrature suprême qui a droit au respect
et la soumission de tous.
Nous acceptons, franchement, loyalement, sans ar
rière-pensée, la forme gouvernementale dont vous avez
la garde et que notre pays B'est librement donnée.
Sur ce point, je vous prie de croire ma sincérité
parfaite. Notre attitude, mon avis, mal comprise, a
donné lieu des malentendus, des défiances, des
conflits qui ont provoqué des rigueurs regrettables. Je
le déplore et désire de tout mon cœur que les désaccords
disparaissent et que l'union se fasse dans la paix.
Un gouvernement est inébrahlable quand il peut
compter sur toutes les forets vives du pays. J'estime
que les forces catholiques sont les premières par l'im
portance et par le nombre. Nous vous les offrons, mon
sieur le Président, acceptez-les. Je me permets de vous
le dire avec toute la liberté démon patriotisme et de ma
foi si vous voulez nous aimer un peu, nous témoigner
un peu de confiance, protéger nos libertés nécessaires,
vous verrez que nous sommes capables de vous aimer
beaucoup et de consacrer tout ce que nous avons d'in
fluence, d'intelligence et de cœur, la prospérité, la
grandeur de la France.
Cette expression de nos sentiments prend ici, en cotte
ville de Bar-le-Duc et co pays de Lorraine, un caractè
re exceptionnel de sincérité patriotique. Il me semble
que nous aimons la France davantage, nous qui la
France confie une missiop d'honneur, une mission sa
crée la garde de la frontière.
Nous voulons la paix, monsieur le Président, comme
la France la veut, comme vous la voulez vous-même
mais nous n'avons pas peur de la guerre, je suis fier de
vous le dire, moi évêque de Verdun, qui suis un peu
soldat depuis que je vis en contact quotidien avec nos
braves soldats.
Et si jamais l'heure venait sonner, l'heure des su
prêmes périls, vous verriez l'évêque et ses prêtres se
mêler aux soldats et rivaliser de bravoure avec eux.
Après la bataille, je veux dire après les victoires,
vous, notre chef, puisque vous êtes le chef de France,
vous nous diriez Evêques, prêtres, soldats, je suis
content de vous