Le duel.
Chronique locale.
Conseil communal d'Y près.
Nouvelles diverses.
Gardes Civiques d'Ypres.
Et voilà les hommes assez éhontés pour lutter
au nom de Dieu et de la Patrie
Et la presse cléricale s'évertue blanchir les
assassins politiques 1 I
La mort foudroyante du capitaine Mayer tué
f>ar le marquis de Morès, a rappelé de nouveau
'attention publique sur la question primordiale
du duel. Ancré dans nos mœurs, dans nos usages,
depuis des siècles, finira-t-il par disparaître
Il faudrait alors que l'humanité ait conquis un
autre degré de civilisation et de véritable gran
deur morale.
La force presqu'impérissable du duel ne pro
vient nullement de la férocité humaine, du désir
d'une prompte et cruelle vengeance, mais de la
crainte d'être accusé de lâcheté en le refusant.
Cette crainte est presque générale elle dominait
hier nos pères, elle nous poigne, nous terrasse
aujourd'hui.
Plus on observe les hommes, plus on doit
reconnaître qu'ils ont en eux, part de malheu
reuses exceptions, un fond de courage vrai et
sincère.
Ce courage-là se révolte l'idée d'une flétris
sure générale, d'une suspicion honteuse, et c'est
ainsi que l'on voit les natures les plus pacifiques
se laisser entraîner aux emportements de la lutte
et braver les conséquences du duel. C'est le cas
de l'infortuné capitaine Mayer, qui n'avait nul
lement la réputation d'un bretteur. Il est allé
sur le terrain pour éviter les sarcasmes, même
discrets, des antisémites.
L'usage déplorable du duel tient donc des
causes que la législature la plus sévère ne par
viendrait pas faire disparaître.
Sous Richelieu, les duellistes risquaient leur
tête jamais, cependant, les duels ne furent plus
fréquents! Pour l'anéantir,il n'y a qu'un moyen:
modifier les idées que nous recevons pour ainsi
dire notre berceau, changer l'optique de la rai
son humaine et montrer combien il est ridicule,
fou et criminel, de risquer sa vie ou de prendre
celle de son semblable, sous un prétexte quel
conque souvent idiot.
Ce que nous réclamons, c'est l'avènement
d'une éducation nouvelle, bâtie sur d'autres
idées, éducation généralisée, qui changera les
mœurs, modifiera les usages et fera tomber les
traditions dangereuses dans l'oubli.
Le jour où tout le monde comprendra la folie
du duel, elle s'évanouira et le courage de per
sonne ne sera plus mis en doute. En attendant,
on aura beau la flétrir, cette folie dangereuse,
ceux qui la dénoncent n'étant qu'une exception,
elle continuera régner sur lemondo, dévorant
ses victimes.
Une sorte de fatalité la pousse seule, la rai
son rajeunie, renouvelée et triomphante, l'arrê
tera dans sa marche en avant.
Le Journal d'Ypresdans son numéro du 25
courant et sous le titre de Chronique locale
fait lire ce qui suit
Une autre fête en perspective, c'est l'inau-
guration de la Statue d'Alphonse Vandenpee-
reboom.
Cette statue, confiée aux soins de M. Fiers,
Féminent sculpteur, sera exécutée en marbre
blanc et eera probablement prête être inau-
gurée vers le mois de Septembre.
L'emplacement choisi, pour l'érection de la
Statue est le square de la place Vandenpeere-
boom.
Que le Progrès et ses amis allument un grand
cierge en honneur de l'Administration catho-
lique. Sans elle, le grand homme libéral,
auteur des Yprianan'avait pas encore, et de
longtemps, la statue laquelle il a droit.
Comme ineptie en français de3 environs de
Boeschepe c'est pleinement réussi.
Aussi, pas de commentaires.
Par arrêté royal M. Kestens, sous-lieutenant
d'artillerie, détaché l'Ecole d'Equitation, est
nommé lieutenant.
Par le même arrêté M. Sandras, sous-officier
l'école régimentaire du 3e de ligne, est nommé
sous-lieutenant.
Tir du Lundi 27 Juin 4892.
Bogaert, Alphonse, 8 7 5 10
Boedt, Léon, 10
Vantholl, Henri, 6
Legon, Emile, 5
Ligy, Albert, 2
5
5 7 7 0
1 5 10 6
3 1 8
3 7 6
4
3
35
29
28
21
21
Séance publique du 2 Juillet 4892
5 heures du soir.
ORDRE DU JOUR
1. Communications.
2. Bureau de bienfaisance legs veuve Decuy-
pere.
3. Eglise St-Martin compte de 1891.
4. Idem. St-Nicolas Idem.
5. Hospices ventes d'arbres.
6. Propriétés communales appropriation des
terrains de la gare.
7. Pensions révision de la liste des fonction
naires et employés appelés contribuer la cais
se provinciale de retraite.
8. Fête communale programme.
9. Propriétés communales vente d'herbages
Dickebusch.
10. Subside l'Harmonie communale pour les
festivals de Bruges et Langemarck.
Un mari qui jette sa femme dans un puits.
On télégraphie de Poperinghe, 25 Juin
La commune voisine de Watou vient d'être
mise en émoi par une tragique tentative crimi
nelle.
Depuis-quelque temps déjà, un nommé Orol,
cultivateur Watou, entretenait des relations
coupables avec sa servante.
Il voulut même l'épouser et conçut le dessein,
pour cela, de se débarrasser de sa femme en la
jetant dans un puits
Pour mettre son projet exécution, il enga
gea sa femme l'accompagner dans la prairie
pour aller chercher des œufs d'oie qui devaient
se trouver, disait-il, près du puits.
La pauvre femme, ne se doutant pas des in
tentions criminelles de son mari, le suivit près
du puits en question il saisit tout coup la
malheureuse bras le corps et la précipita dans
le goufire.
L'assassin avait agi avec une telle rapidité
que la femme n'eut pas le temps d'appeler au
secours.
Son coup fait, le meurtrier s'en retourna tran
quillement sa ferme, croyant bien avoir tué
sa femme.
Mais un passant qui avait assisté la scène
accourut aussitôt et, aidé par des voisins, il fut
assez heureux pour sauver l'épouse Orol.
Les soins empressés d'un docteur l'ont fait
revenir elle. La gendarmerie, aussitôt avertie,
fit une enquête au cours de laquelle le fameux
Orol vient d'être arrêté et conduit la maison
d'arrêt.
Un drame Mons.
Il y a environ six semaines, un commerçant
de cette ville, M. L. P..., donnait, dans un café,
en paiement de ses consommations, une pièce de
5 francs fausse. Cette pièce ayant été remise la
police, une perquisition fut opérée au domicile
de P..., rue de la Chaussée, et amena, paraît-il,
la découverte d'une autre pièce fausse placée
dans un petit coffret appartenant la demoiselle
de la maison.
Questionnée ce sujet, la jeune fille raconta
qu'elle possédait la pièce depuis plusieurs
années, qu'on la lui avait remise pour être
clouée sur son comptoir, chose qui se fait assez
I fréquemment.
De son côté le père protesta énergiquement
contre les soupçons qu'on faisait planer sur lui
et déclara que les pièces fausses avaient sans
doute été remises au comptoir du magasin de
tabacs par des clients.
MUe C. P..., une jeune fille de 25 ans environ,
dévouée et courageuse, conçut un vif chagrin
des désagréments qui arrivaient ses parents.
Elle en parla différentes personnes, disant
qu'elle disparaîtrait si l'on ne voulait recon
naître l'innocence de son père. Sa comparution
devant le juge d'instruction Dugnolle ne fit
qu'aggraver l'état de son esprit.
Jeudi matin, elle quitta la maison paternelle
sans dire où elle se rendait, et vers onze heures,
ses parents recevaient une lettre dans laquelle
elle leur disait qu'étant lasse de toutes ces tri
bulations, elle allait se suicider, leur deman
dant pardon du chagrin que sa mort leur cause
rait.
On juge du désespoir qui s'empara des pau
vres parents, qui ont toujours été considérés
comme de braves et honnêtes gens. Le père et
des amis se sont mis aussitôt la recherche de
l'enfant désespérée et pendant deux jours ont
arpenté la berge du canal du Centre, car on
disait avoir vu Mlle C. P... Nimy, se dirigeant
vers Obourg.
Jusqu'hier matin, les recherches sont restées
sans résultats et l'on a peu d'espoir de retrouver
la malheureuse jeune fille vivante. On a com
plètement perdu ses traces depuis Jeudi soir,
sept heures, moment où on l'aurait aperçue
près de Masnuy-Saint-Jean.
■oaG^CxM
Le collège électoral de l'arrondissement d'Ar-
lon est convoqué le samedi, 16 juillet, 9 heures
du matin, l'effet d'élire un représentant en
remplacement de M. Tesch, décédé.
Une chute de quinze mètres.
On mande de Bertrix, le 28 juin Hier, un
triste accident est arrivé en notre localité. Un
ouvrier puisatier du nom de Jules Wauttier était
occupé la construction d'un puits, lorsque tout
coup, par un faux mouvement, il fut précipité
dans le puits d'une hauteur de plus de quinze
mètres.
Aux cris poussés par la victime, des ouvriers
arrivèrent aussitôt et organisèrent le sauvetage.
Après une demi-heure de travail, on parvint
retirer le malheureux de sa critique situation.
Transporté dans un cabaret voisin il y reçut les
soins d'un docteur qui constata que la victime
portait sur tout le corps des contusions mul
tiples.
Toutefois son état n'est pas inquiétant.
Les auteurs de l'explosion Véry.
Des nouveaux renseignements recuellis, il res
sort évidemment que François dit Francis a quit
té Paris et la France avec sa femme.
Les meubles qu'il possédait, et que le proprié
taire lui a laissé emporter sans paiement, ont
été veudu 260 francs par Mme Francis un brave
homme qu'elle connaissait, M. Goénot, cordon
nier, rue Saint-Maur. Il les a achetés pour en
faire cadeau une de ses belles sœurs qui se
marie prochainement.
D'après l'enquête, ce seraitFrançois qui aurait
préparé Ja bombe du boulevard Magenta et Meu
nier, le Bossu, qui l'aurait placée.
On s'attendait recevoir dans la journée la
nouvelle de l'arrestation de François et de Meu
nier Londres. Mais, minuit et demi, on n'a
vait encore reçu aucune nouvelle de M. l'officier
de paix parti dans ce but.
Chasseurs, fourbissez vos armes le gibier sera
abondant cette année. Les lièvres pullulent et
les perdreaux aussi. Le gros gibier, cerfs et che
vreuils, sera également abondant, trop abondant
même, car dans l'Ardenne on se plaint amère
ment des ravages que ces terribles ruminants
causent dans les campagnes.
Quant aux sangliers, ils sont plus nombreux
encore que les cerfs et les chevreuils Dans cer
taines parties des provinces du Luxembourg, dé
Namur et de Liège, onles voit, la nuit, parcourir
les champs de pommes de terre par bandes de
quinze ou vingt.