N° 55. Dimanche, 10 Juillet 1892 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Avances suspectes. Au conseil provincial. Contribuables, vos poches 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ partir du Juillet d'YpREs pour Toperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50 FURNES-YPRES. 7-27 9-53 1-03 3-47 Ypres, le 9 Juillet 1892. C'est plaisir de voir comme les journaux clé ricaux se sont faits accommodants depuis que les élections de Juin ont rabattu leur morgue. Eux intraitables, rétifs toute transaction Quelle injure 1 Ils ne demandent pas mieux, au contraire, que de s'entendre avec les libéraux, et le Bien public lui-même déclare solennelle ment que, sur la question de la reforme élec torale, ses amis feront la gauche toutes les concessions raisonnables. Toutes les concessions raisonnables 1 Nous voilà loin du temps, n'est-ce pas, où ces mêmes journaux, lorsqu'ils se croyaient assurés de la majorité des deux tiers, signifiaient la gauche qu'on lui imposerait ne varietur le projet de M. de Smet de Naeyer ou tel autre que M. Beernaert trouverait préférable. C'était le temps où ce bon M. Alphonse No- thomb jetait la minorité ces paroles insolen tes C'est nous qui sommes vos maîtres aujour- d hui et nous vous le ferons bien voir Les élections n'ont malheureusement pas répondu ce que les cléricaux en attendaient et, faute des deux tiers, leurs organes les plus arrogants naguère en sont réduits la triste, mais inexorable nécessité d'offrir d'eux-mêmes des concessions ceux qu ils s'étaient promis d écraser légalement. Des concessions, c'est fort bien. Encore fau drait-il savoir lesquelles. La presse cléricale ne séxplique pas là-dessus, et jusqu'à ce qu'elle se soit nettement expliquée, les libéraux ne seront pas assez... ingénus pour se fier des protes tations vagues, d'autant plus suspectes qu'elles contrastent singulièrement avec le ton impéra tif des déclarations antérieures. Maintient-on ou ne maintient on pas le sys tème de l'occupation Cest ce que les libéraux veulent savoir avant tout. Si le gouvernement s'entête le maintenir, inutile de parler de concessions, car la gauche n'en acceptera cer tainement aucune sur un système dont elle a unanimement condamné le principe. Que si, au contraire, on est résolu aban donner l'occupation, qu'on le dise et qu'en môme temps on fasse connaître le système nouveau par lequel on propose de la remplacer. Alors seulement il sera possible déjuger de la sincérité des intentions conciliantes dont on fait en ce moment si bruyant étalage et d'ap précier l'étendue des concessions que l'on offre au parti libéral. On nous répondra peut-être qu'il appartient au gouvernement seul de donner ces explica tions et qu'il les donnera dès louverture des Chambres. Soit. Mais jusque-là, quo les journaux cléri caux permettent aux libéraux de tenir leurs protestations en juste défiance et, comme dit ce bon monsieur Tartufe Entre MM. Woesle et beernaert il n'y a pas pour deux sous de relations cordiales, le député d'Alost ne pardonnant pas au minisire d'avoir gardé un portefeuille qu i 1 a perdu, lui, avec une rapidité presque foudroyante. Aussi profiterait- -il avec un plaisir indicible du référendum, de la représentation proportionnelle ou de toute autre question, pour jeter par terre le cabinet s'il en avait le pouvoir. Mais cette puissance lui échappe de plus en plus. Le troupeausui vant l'expression caractéristique de Ihonorable M. Bara, ne voit qu'une chose, le gâteau par tager, les places et les honneurs prendre. Il se rangedu côté de M. Beernaert, redoulantqu'une crise ministérielle ne fasse surgir un cabinet d'affaires qui cesserait de faire pleuvoir sur les bons cléricaux la manne providentielle dont ils sont gratifiés depuis huit ans. M. Woeste, déci dé tout, aura donc beau ameuter le troupeau contre le chef du cabinet, il ne sera suivi que par quelquesbrebis audacieuses le gros l'aban donnera son malheureux sort. C'est du moins l'avis qui semble prédominer ici dans nos cercles politiques. Les libéraux doivent donc avant tout compter sur eux-mêmes pour culbuter les cléricaux. Qu'ils réorganisent leurs forces, élargissent leur armée, et laconsultation électorale prochaine, ils prendront leur revanche définitive. Mais qu'ils n'attendent pas leur retour au pouvoir des divisions cléricales, le troupeau étant décidé au dernier moment suivre Fonlanarose, son ber ger, en dépit des révoltes et des aboiements irrespectueux du chien de garde, Poche-à-fiel. On se souvient encore du malheureux Com- pernolle, cet instituteur révoqué par les inqui siteurs de Menin pour crime d hérésie. On a dit, il y a peu de jours, que le pauvre diable allait enfin pouvoir être casé dans la po lice d'Anvers. Il avait demandé, il y a quelque temps, un emploi afialogue dans la police de Bruxelles, mais, ce moment, il n'y avait pas un seul em ploi vacant. Et puis, Bruxelles, les candidats sont classés longtemps l avance, la suite d'examens on les appelle au fur et mesure des besoins. Dans la requête qu'il a adressée la section de police de Bruxelles pour sollicitercet emploi, le malheureux Compernolle retraçait 1 histoire des persécutions qu'il avait dû endurer de la part des agents du clergé. C'était navrant. Et cette haine, disait-il, n'est pas encore éteinte l'heure actuelle non contents de m'a- voir fait jeter sur le pavé, ils poursuivent main tenant ma femme et mes enfants qui vivent d un tout petit commerce qu'ils cherchent ruiner. Et il espère qu'en se casant n'importe où, on finira peut-être par laisser les siens tranquilles. O charité chrétienne [Gazelle.) M. le baron Ruzetle a fait, mardi, l'ouver ture du Conseil provincial, un panégyrique de la loi sur le vagabondage celte loi que les juges n'osent point appliquer. Ceci pour con clure que le Conseil devra voter des ressources nouvelles, la loi augmentant les charges de la Province de 185.000 francs Tous les Conseils provinciaux ont pour prin cipal objet, leur ordre du jour, la création d'impôts nouveauxdestinés couvrir les charges amenées par la loi sur le vagabondage. Donc, contribuables vos poches Voilà un nouveau cadeau du gouvernement clérical. Cela s'appelle dégrèvements d après la Patrie. Le Courrier de Bruxelles c'est une justice lui rendre se refuse faire chorus avec les feuilles cléricales qui, au lendemain de leur furieuse campagne contre le suffrage universel, le référendum et le service personnel, n'ont pas hontedesoutenir lacandidaturedeM. Nolhomb, partisan déterminé de ces différentes réfor mes. Nous croyons, dit-il, rendre un grand service M. Notbomb en combattant nettement sa candidature Arlon et lui donner un bon conseil en lui demandant de se retirer. Évi demment ce conseil ne sera pas écoulé, et nous pensons même qui si d'aventure M. Notbomb était élu, le Courrier de Bruxelles n'en mour rait pas de chagrin mais il n'en faut pas moins enregistrer sa protestation, ne fût-ce que pour faire mieux ressortir la pleutrerie et le cynisme des journaux pieux qui recommandent aujour- OGR TIRES ACQ01RIT EUNUO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal u'oit être adresse' l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le ratant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41 Poperinghe-Hazcbrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25 - 8-38. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines,5-13 7-44 8-00 9-41— 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 -6-23. Langeraarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courlrai-Bruxclles, 5-13 -9-41 -10-59—2-29—5-03. Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. Y PRKS-FU UNES 4.43 7.23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4-47 6-19. Je ne me fierai point fies propos si doux. Qu'un peu de vos faveurs, après quoi je soupire, Ne vienne rn'assurer tout ce qu'ils m'ont pu dire. Et planter dans mon cœur une constante foi Des charmantes bontés que vous avez pour moi. .airas*

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1