Chronique locale. Fêtes militaires. Au parc. Mariakerke-Ostende. Arrive le grand ministre. M. llollevoet. Je nouveau député de Bruxelles, s'empresse d'aller lui serrer la main; puis M. deSteurs et M. Pee- lers, les nouveaux députés libéraux dOstende, vont saluer l'ami de Pourbaix. M. De Mot va sasseoir côté de celui-ci et entame une cau sette qu'il continue galamment avec MM. De- burlet et De Bruyn, puis il va papillonner droite, saluant les sommités Van Wambeke et Coomans. Ce dernier a encore modifié sa téte. il s'est fait couper les cheveux et raser la barbe, qu'il portait entière il y a quelques mois. A deux heurtîs quinze, le doyen d'âge monte au bureau. Ce doyen est M. Berten. Si Darwin avait eu la chance de voir ce constituant, peut-être aurait-il pu préciser si 1 homme descend du gorille ou du babouin. A côté de lui prennent place le petit Raem- donck, le jeune et très nul délégué des campa gnards de Saint-Nicolas, et M. de Rouillié, le bebé de la Chambre 26 ans aux prunes pro chaines. Au banc ministériel, tous les conseillers de la couronne, sauf M. Pontus, qui a voulu éviter de se rencontrer aujourd hui avec le Iieutenànt général Brialmont. L'augmentation des membres de la gauche est sensible les députés libéraux, qui occupaient deux travées de l hémicycle, en occupent trois. Les députés bruxellois de la Ligue ont choisi leurs sièges l'extrême gauche les députés de l'Association, n'y trouvant plus place, ont pris les fauteuils des défunts indépendants, derrière le banc ministériel. Voici venir, sémillant, M. Eugène Robert, qui serre la main son vieux camarade Lejeune et qui passe devant les autres ministres sans échanger de salut avec eux; M. Lepage, bedon nant et épiscopal M. Bergé, enfoui dans une immense redingote M. de Chimay, rouge comme un homard recuit et qui restera seul derrière le banc ministériel pendant toute la séance M. deRamaix, un Anversois efflanqué l'air sinistre, dont la carrière diplomatique a été interrompue au moment où il allait en Perse par une malencontreuse diarrhée le petit Ulens, ce jeune substitut qui déclarait sans rire dans un meeting anversois, en parlant du général Brialmont Cet homme, s'il ar rive aux Chambres, aura en moi un adversaire décidé, implacable. Pauv' petit Arrive précisément le lieutenant général Brialmont. Son entrée fait sensation, lous les regards se tournent vers lui. Seul, l'aimable Woeste affecte de ne rien voir, et le jeune Ulens va prendre l'air. On remarque beaucoup la vaslitude de M. Lambiotte, qui remplit deux fauteuils, écrasant la minceur de M. Lemonnier M. Richald va, vient, s'agite. Pourvu, dieux puissants, que dans la discussion du budget des finances, il ne se mette pas, lui aussi, jongler avec les mil lions pendant plusieurs séances. Fait caractéristique Tous les nouveaux dé- îulés sont en redingote plus ou moins correcte es autres, les anciens, qui n'ont plus faire eur petit effet, sont en veston. M. le doyen d âge marmottequelques paroles. 11 en résulte que les commissions de vérification de pouvoirs vont procéder leurs travaux. Pendant ces opérations, les conversations reprennent de plus belle, les présentations continuent, les poignées de main s'échangent M. Beernaert, souriant, est très entoure M. Woeste, lui, est entouré du vide. A trois heures, un long cri de souffrance part des tribunes publiques. Grand émoi. Les gre nadiers de service emportent un homme en proie une attaque d epilepsie. Parmi les dé putes présents se trouvait un médecin, le doc teur Heynen, qui est resté paisiblement vissé son banc. Enfin, trois heures et demie, la séance est reprise. M. Magis lit le rapport sur l'élection de Gand. M. Begerem prèle serment le premier, en flamand. On rit. Quelqu'un crie «C'est ridicule et aussitôt M. Desmet, Auguste et les autres Gan tois de s'exclamer lk sweer... etc. Les élections d Eecloo, Audenaerde, Alost, Saint-Nicolas, Termonde, Liège, Virton, Mar che, Waremme, Huv, Mons, Bastogne, Neuf- château, Ath, Vervie'rs, Courtrai, Bruges, Dix- mude, Roulers, Furnes, Louvain, Bruxelles, Tournai, sont successivement validées sans op position. Gros effet pour la prestation de serment des dix-huit députes de Bruxelles. On sent que ce groupe aura grande influence. Les Malander et autres Rapsaet et Detrooz. sweerent» en moedertaal, M. Van Wambeke en marollien. M. Woeste et les ministres fla mands jurent simplement en français. Il paraît assez comique d'entendre tous ces législateurs jurer d'observer la Constitution, alors qu'ils ont été nommés exclusivement pour démolir la susdite. Il reste valider, entre autres, les élections de Charleroi, de Thuin, de Nivelles, d'Os tende, de Soignies, au sujet desquelles il y a des con testations. Mais M. Beernaert, qui estime que l'on s'occupera toujours trop vite de reviser la Constitution, insiste pour ajourner la séance jeudi. Protestations de la gauche, qui veut procéder demain l'élection des membres dubureau, afin de pouvoir se mettre tout de suite la besogne mais M. Beernaert insiste, M. Woeste appuie, et l'appel nominal ayant été réclamé, la droite entière vole contre la gauche. Le lieutenant-colonel-commandant et les offi ciers de l'Ecole d'Equitation nous ont conviés deux belles fêtes hippiques, qui ont obtenu un immense succès. Lundi, 4 Juillet, 2 1/2 heures de relevée, eut lieu la première fête, consistant en courses, au Polygone. La musique de Zonùebeke, sous l'habile direction de M. E. Iweins, y prêta son bienveillant concours. Une foule immense était accourue et un grand nombre de voitures ame naient les nombreux spectateurs d'Ypres et des communes environnantes. Une place gratuite pour les indigents avait été réservée par MM. les organisateurs. Personne n'était exclu, riches et pauvres purent assister aux différentes cour ses, dont voici le résultat 1° Course plaie par les sous-officiers instruc teurs [1600 mètres]. Prix d'ouvertureremportés par 1. M. Fonson 2. M. Decoster; 3. M. De- meyer. 2° Course plate par les sous-officiers [purs-sang exclus], 1600 mètres. Prix du PolygoneRempor tés par 1. Lieutenant Smits 2. M. Belot 3. M. Janssens. 3° Course avec haies par les sous-officiers in structeurs [1800 m.] Vainqueurs 1. M. Capelle; 2. M. Delrée 3. M. Boon. 4° Course avec haies par les officiers [1500 m.] Vainqueurs 1."M. Smits 2. M. Belot -, 3. M. Oosterieth. 5° Course plate par les officiers [purs-sang], [1500 m.] Vainqueurs 1. M. Belot 2. M. Le- cointe 3. M. de Kerkhove. 6° Une course [300 m. au pas. 800 m. au trot. 800 m. au galop]. Tally-ho par des officiers. Vainqueurs: 1. M. Oosterieth; 2. M. Belot 3. M. Janssens.. Les prix pour chaque course furent vivement disputés, c'est assez dire que la première fête a été très attrayante. Nous apprenons que le 24 courant aura lieu une nouvelle fête hippique Zonnebeke \Poly- gone\. Puisse-t-elle réussir comme la première Les spectateurs n'y feront pas défaut. Le lendemain, Mardi, 2 1/2 h. eut lieu la seconde fête l'Arsenal. La musique des orphe lins se fit entendre. Inutile de dire que là il y avait encore plus de plaisir, aussi une foule im mense y était accourue, car, outre les charmants morceaux qu'exécuta la musique des orphelins, on put admirer des remarquables exercices d'en semble, sous la direction de M. le lieutenant Hagemans, qui s'y connaît pour organiser pa reilles fêtes. Enfin eut lieu la distriDutiou des prix. Les vainqueurs les reçurent de la main de Madame Van Iseghem, épouse de M. le lieute nant-colonel commandant l'Ecole d'Equitation. Nos sincères remercîments cet officier supé rieur et son aimable dame. Pendant l'intermède, MM. les officiers dont la galanterie est généralement connue, offrirent aux Dames un joli bouquet de roses. Il serait superflu de dire que ces aimables spectatrices étaient charmées de cette agréable surprise. Bref, c'était une charmante fête parfaitement réussie, qui plut tout le monde. Nos félicitations M. Van Iseghem, comman dant de l'Ecole d'Equitation et ses officiers, qui savent si bien arranger et organiser ces fêtes, qui mettent tout en oeuvre, talents, force, habi leté et tout ce dont ils disposent, pour plaire leurs concitoyens. Nous leur adressons nos plus vifs remercî ments et no3 plus sincères félicitations. Dans les avenues. i. J'aime les charmants chérubins Sous l'ombrage épais des allées Le teint rosé, les gais lambins Courent, dans de folles mêlées, Avec des rires éclatants Et des chants joyeuses fanfares Les fillettesles yeux contents, Vous ont des manières bizarres De bercer en leurs petits bras, Ou de promener leur poupée Et les gamins enfants d'en bas, Bébés casaque fripée, S'en vont, dans l'onde du ruisseau, Traîner gaîment leurs jambes nues. Course, poupée et flot de l'eau, Tels, les plaisirs des avenues II. Là, sont les plus âgés, les grands Que l'âge mur, dans l'ombre guette L'œil égrillard, les jeunes gens, Viennent, sournois, conter fleurette Aux demoiselles qui, sans fard, Se pâment, sous les mots affables Les bonnes traînent un moutard Et bavardent, intarissables En récits, nouvelles du jour, Et potins qu'on dit l'oreille Puis, les sans travail que l'amour De l'éternel repos éveille, Fument ou crachent du tabac Et des jurons, sans retenue. Amoureux, bavards, sans état Tels, les amis de l'avenue III. Je songe que ces jeunes gens, Furent les bandes échappées Que ces bonnes, au lieu d'enfants, Ont jadis, porté des poupées Que les sans travail sont le fruit Des gamins qu'on vit, jambes nues. Le temps passe, et l'homme le suit C'est la leçon des avenues. Le Roi vient d'acheter tout le territoire dAl- bertus bains appelé Mariakerko bains. Les mai sonnettes qui se trouvent sur les dunes doivent toutes disparaître dans un bref délai. Sa Majesté fera de ce quartier balnéaire quelque chose de

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2