N« 59. Dimanche, Conseil provincial de la Flandre Occidentale. 24 Juillet 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur le compte-rendu de la séance du Conseil pro vincial du 20 Juillet dernier. On y verra que le gouvernement nous met sur un lit de roses, puisqu'il s'agit de créer pour 200,000 fr. d'im pôts nouveaux, pour faire face ia situation qui est faite la province I 52e ANNÉE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tires acqoirit edifdo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le fi" de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. 44^ rue de la Madeleine, Yprea, le 23 Juillet 1892. Séance du 20 Juillet. Présidence de M. van den abeele, président. La séance est ouverte 11 heures. M. de crombrugghe, secrétaire, donne lectured'une requête de l'administration communale de Wervicq tendant 1° ce que l'indemnité payée pour le bétail abattu en cas de maladie contagieuse soit majorée et qu'une partie des ressources du fonds provincial d'a griculture, ne soit plus employée d'autres buts que l'assurance du bétail 2° que l'intervention de la pro vince pour le pavage àe eortames routes communales, soit consentie et étendue 3° que la province subsidie les travaux d'hygiène, comme le fait déjà l'Etat. Le renvoi la députation permanente est prononcé. M. storme, fait rapport sur la demande de la société des éleveurs belges, tendant se voir accorder par continuation le subside de 500 fr. que le conseil lui alloue annuellement. Les conclusions favorables de ce rapport, sont adop tées. M. le baron bethune, rapporteur de la commission des finances, présente le rapport sur le budget de la province pour 1893. Cette tâche est rendue d'autant plus lourde que le conseil se trouve en face des graves problèmes de la conversion de l'emprunt et des charges nouvelles ré sultat des lois récentes sur la bienfaisance et le vaga bondage. Les chapitres du budget ayant trait ces objets doivent être réservés. Les charges résultant de la nouvelle législation avaient d'abord été évaluées 180,000 fr. Il paraît que le sacrifice sera plus lourd. La division compétente de l'administration nous transmet ce matin une note disant que ce poste devra subir une majoration de 12,000 fr. il atteindrait donc le chiffre de 200,000 fr. La province n'a qu'à s'exécuter. Toutefois, se ral liant une protestation qui déjà s'est élevée au conseil communal de Bruges, nous pouvons exprimer notre étonnement d'avoir vu porter tout coup par l'Etat, la journée d'entretien dans les établissements qui lui ap partiennent, de 0 fr. 75 ou 0 fr. 80 1 fr. 20 ou 1 fr. 25. Nous devrions nous adresser M. le ministre de la justice pour obtenir le retour l'ancien état des choses. Au chapitre 11, la majorité de la 3mc commission a exprimé le vœu de voir confondre en un seul article les art. 39 et 42 (indemnités aux employés les plus méritants et indemnités pour classification extraordi naire des archives provinciales.) La majorité a aussi manifesté le désir que ces indemnités servent surtout l'amélioration du sort des employés subalternes. Le chapitre relatif l'agriculture est aussi réservé. La plupart des autres chapitres n'ont pas donné lieu des observations. Innovation au budget un chapitre spécial est con sacré l'exploitation des chemins de fer vicinaux. Après avoir entendu le rapport, le conseil aborde l'examen du règlement sur le fonds provincial d'agri culture. M. le président, propose d'ouvrir d'abord la dis cussion générale sur les dispositions essentielles et de principe du règlement, telles que l'article 2. M. le gouverneur, appuie cette idée. Lui aussi es time que l'art. 2 est la base du règlement. La députation permanente proposait de libeller ainsi cet article Le produit de la taxe payer par les détenteurs des animaux éuumérés au règlement continuera de for mer un fonds spécialement destiné indemniser les détenteurs pour la perte d'animaux dont l'abattage ou l'enfouissement auront eu lieu, conformément aux dis positions du présent règlement. Cependant, ce produit pourra aussi être employé aux dépenses de la province ayant pour objet l'amélio ration des races d'animaux domestiques et d'autres en couragements en faveur de l'agriculture. La 2m® commission propose la suppression de ce se cond paragraphe. Désormais toutes les dépenses de cette dernière catégorie devraient être supportées par le budget général de laprovint*» Il faut que le con seil se rende bien compte des conséquences financières de cette décision. Les crédits pour encouragements de toute nature l'agriculture, jusqu'ici imputés sur le fonds d'agriculture, s'élèvent la somme globale de 73,416 fr. 67 c., dont il faut déduire 22,400 fr. de subsides de l'Etat. Resteraient donc 51,016 fr. 67 c., qui seraient rejetés sur le budget général. Déjà maintenant le conseil aura créer des ressour ces pour faire face auxexigences delasituation actuelle. Il devra en créer de nouvelles et spéciales pour couvrir l'aggravation de charges qui seront reportées sur le budget général. Dès lors, je me demande si le renvoi la commission des finances ne s'impose pas. M. j. verhaeghe, explique les principes qui ont guidé la députation permanente dans la rédaction de son projet de règlement sur le fonds provincial d'agri culture. La députation a établi une taxe proportionnée la valeur de l'animal assurer et des risques cou rir. La commission, au contraire, établit, dans son contre-projet, une taxe unique. J'ai voulu connaître l'effet financier des deux systè mes en présence. Voici le résultat de mes calculs J'ai pris une moyenne de 100») demandes d'indem nités par an. Ce chiffre n'est pas exagéré. Pour le premier semestre de cette année, il y a eu 714 de mandes, soit, pour une année, 1428. J'abandonne 428 demandes, parce que j'estime que dans l'avenir l'inspecteur provincial pourra faire disparaître plus d'un abus. Sur cette base je trouve que le système de la députation exigerait annuellement une dépense de 132,500 fr. Or, comme les ressources du fonds pro vincial d'agriculture ne se montent en moyenne qu'à 100,000 fr., il y aurait donc annuellement un décou vert de 32,500 fr. que nous proposons de couvrir par une légère augmentation de la taxe. En revanche, on trouve que le système de la 2mc commission exigerait annuellement une dépense en indemdités, de 440,625 fr. Et loin d'augmenter les ressources du fonds d'agriculture pour parer cet énorme écart, la commission les diminue encore Comment, avec ce système, le fonds ferait-il face ses engagements En entamant le capital, l'en caisse fruit de près de soixante années de sage gestion Qui oserait s'y résoudre Toutefois j'applaudis la suppression du 2 de l'art. 2. Les dépenses, y visées doivent être soldées par le budget général. M. le gouverneur. Et les voies et moyens M. j. verhaeghe. J'espèrequ'on les trouvera. (Ah M. van hee. Dans la lune La discussion continue de cette fac n. M. de grootr, trouve que la situation financière de la province parait sous des aspects fort effrayants, mais puisqu'il faut frapper de nouveaux impôts, on peut aussi bien en créer 200,000 fr. que 160,000. La besogne est la même et le résultat est le même pour les contribuables [protestations], puisqu'on rem placera par une taxe avérée une taxe détournée jus qu'ici en partie de sa véritable destination. M. vercruysse, conçoit que dans la situation cri tique où se trouve l'agriculture on s'ingénie déchar ger le fonds provincial d'agriculture. J'applaudis cette préoccupation que je partage. Mais les dépen ses dont on veut délester le budget du fonds provin cial d'agriculture et qui toutes sont aussi faites au profit de l'agriculture le budget général ne peut les accueillir. On croit que créer 40 ou 50,000 fr. de ressources nouvelles n'est rien c'est une grave er reur. Force sera donc bien de rechercher et d'accepter un modus vivendi. M. le président. Si cette procédure est admise, il faut suspendre la discussion. M. j. verhaeghe, On peut réserver l'art. 2. Nous sommes dans la 3me semaine de la session, le projet de règlement, qui date de 1888, est peine entamé. Les cultivateurs attendent une solution. M. de groote, se prononce aussi contre ce nouveau renvoi. On en revient toujours au point initial. Il faut trancher la question une fois pour toute. M. vercruysse. D'accord. M. van den logaerde, partage l'avis de M. De Groote, et ne saurait se rallier celui de M. Vercruys se. Une solution s'impose cette année. Il faut ramener le fonds d'agriculture son but primitif. Cette satisfac tion est due l'agriculture. M. de vrière. La 3me commission a demandé la 2me d'opérer des réductions. Elle en a déjà indiqué pour 12.000 fr. Où trouver les 37,000 fr. restants pour payer les concours et autres encouragements C'est au budget général de la province y pourvoir. Il me pa rait non seulement illégal mais même déloyal de préle ver la dépense sur le produit d'une taxe qui a une autre destination nettement marquée. M. j. verhaeghe. En diminuant les crédits en ques tion, on ne rogne pas seulement les subsides de la pro vince, mais aussi ceux que l'Etat accorde pour les mê mes objets au prorata de notre intervention. Dès lors, je ne saurais approuver ces réductions. Il faut, au con traire, encourager l'élevage du bétail qui est presque la seule ressource du paysan. M. Bethune. On parle de réductions s'élevant 12,000 fr. Mais ni la 3e commission, ni le conseil n'en ont été saisis. Le renvoi est donc nécessaire. Il n'est pas un empêchement la continuation de la discussion. M. liebaert, trouve aussi qu'il est incorrect de dis traire une partie des ressources du fonds d'agriculture. Dans d'autres provinces, notamment dans le Limbourg, on se base même sur ce fait pour repousser l'idée de l'assurance obligatoire. On doit trouver 50.000 fr. de ressources. Cette question se rattache une discussion qui doit venir ultérieurement. M. van wassenhove, insiste pour que la discussion soit poursuivie sur la base du modus vivendi indiqué prr la députation. Quand la situation financière sera nettement établie, ce qui n'est pas actuellement le cas on pourra s'arrêter une solution définitive. LE PROGRES

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