A Ypres. POPERINGHE Chronique judiciaire Courrier de Bruxelles ot le Rien public. [Pardon Bien public]. Ensuite, voici ce que le Journal ose écrire au sujet de M. Alphonse Rau Alphonse-Charles Rau, d'Ostende Oui, le portrait do ce malheureux Rau que les libé- raux Ostendais, ses propres amis politiques, ont tué en le traînant au bureau de vote, en le gorgeant de boissons excitantes et en le main- tenant dans une excitation fébrile alors que le n repos et le calme s'imposaient impérieuse- ment, cause de la blessure, nullement mor- telle d'ailleurs, qu'il avait reçue la veille dans 9 une violente bagarre provoquée par les libéraux. (Voir notre chronique judiciaire). C'est une infamie de plus ajouter toutes celles que le pieux organe débite journellement l'adresse des libéraux. Nous en avons fait bon ne justice en insérant dans notre journal la lettre que M™e veuve Rau a envoyée et imposée la rédaction d'un confrère du même acabit que le grincheux lunatique du Journal <VYpres. Mais là où le rédacteur extraordinaire du Journal d'Ypres perd complètement la tramon tane c'est lorsqu'il écrit que les délections et 9 les désabonnements surviennent dans des pro- 9 portions effrayantes parmi les rangs, déjà si 9 clairsemés, de nos quarante fidèles abonnés Allez-y de votre petite perfidie, très cher et très dissimulé Journal. Le Progrès vit encore, et vous le fera voir et même sentir au besoin. Basile oserait-il nous communiquer le chiffre exact de ses abonnés Et maintenant si le Journal d'Ypres nous com pare au journal des portières, nous disons, nous, ue le Moniteur de 1 hôtei-de-ville est le journal es trottoirs. Ce titre lui a été donné, il y a quelques années, lui et son aimable confrère le Nieuwsblad par un de ses propres amis. Journalmon bon camarade, vous avez manqué une belle occasion de vous taire P.S. Un de nos amis nous envoie le portrait de M. Xd'Ostende, cet électeur aveugle qui a été séquestré dans une cave par la fine fleur cléricale de la localité. Avant de l'exposer notre vitrine, nous demanderons la permission l'astrologue du Journal d'Ypres qui étudie, en ce moment, le moyen de prendre la lune avec les dents. Pour faire plaisir au Journal d? Ypr es nous pil lons de nouveau aujourd'hui la Chronique. Nous sommes persuadé que le pieux organe aura tout lieu de s'en réjouir. [Correspondance particulière de la Chronique.] 26 Juillet. Notre très catholique administration commu nale, qui, avant d'être au pouvoir, dénigrait avec acharnement tout ce que faisaient les édiles li béraux, donne prise aux critiques les plus fon dées. Juste retour des choses d'ici-bas. il n'eut pas le temps de lui rendre la liberté, Malivoire paraissant ce moment. Ayant trouvé la porte fermée, il croyait s'être trompé et cherchait la sortie. Naturellement, il avait retiré son bras droit de l'écharpe pour tourner le bouton. Oh sapristi fit-il en voyant la femme et le mari. Et perdant la tête, il remit vivement son bras en place, mais dans son trouble ce fut le gauche qu'il glissa dans l'écharpe. Dufourré courut lui Entrez donc, cher Monsieur, lui dit-il, le malentendu est expliqué. Puis, voix basse Je vous ai donné un coup d'épée, vous l'avez reçu pas un mot laissons les choses en l'état... VI. A la demande de Mme Dufourré, Malivoire raconta son aventure de la veille elle était conforme au récit contenu dans la lettre. Et voilà le galant homme qui vous voulez arracher la vie dit l'innocente justifiée vous n'y avez pas réussi mais, enfin, ce brave monsieur n'en est pas moins blessé au bras qui lui est le plus utile. Et, indiquant le bras du faux blessé, elle poussa un Ah de surprise. Les deux hommes la regardèrent sans comprendre. Ce qui se passe ici eu matière de travaux pu blics est inimaginable. Il semble que personne ne s'en occupe et que la surveillance n'existe plus. Aussi les choses vont-elles au petitbonheur, et naturellement elles vont mal. C'est ainsi qu'un petit déblai des anciennes for tifications du côté de la gare, qui aurait pu être terminé en un mois de temps, dure depuis six mois. Il ne sera vraisemblablement achevé que l'année prochaine. La ville occupe cet effet quatre ouvriers, raison de 20 ou 25 centimes l'heure. Montre en main, on a constaté que pour rem plir de terre une brouette et la déverser dans un fossé qui se trouve dix mètres de là, il faut vingt minutes. On peut se faire, d'après cela, une idée de la rapidité vertigineuse avec laquelle le travail avance. r C'est devenu une distraction pour les Yprois qui se promènent. On va par curiosité voir tra vailler les quatre ouvriers de la ville et constater le degré d'achèvement des travaux. A la porte de Thourout, on construit un aque duc pour l'écoulement des eaux -, toute sage ad ministration, soucieuse de l'argent du contribua ble, exigerait pour les fondations l'emploi de la brique bien cuite ici, elle autorise l'emploi de la brique mi-cuite. Dans deux ans, ce sera recommencer. Notre administration communale n'a pas le temps de s'occuper de ces détails toutes ses pré occupations sont d'ordre électoral, tousses loisirs sont employés travailler la réélection venir. Ces gens ont conscience des tnoyens qu'ils ont employés pour arriver aux affaires, ils se sentent menacés et c'est pourquoi ils sont infiniment plus occupés de chercher se maintenir que de soi gner les intérêts de la ville. oeecooeeetm Nous avons reçu trop tard pour l'insérer au jourd'hui, le compte-rendu de l'excursion faite Ostende, Dimanche dernier, par la Philharmo nie de Poperinghe. Tribunal Correctionnel de Bruges. (AFFAIRE DU MEURTRE RAU, A OSTENDE). Le Tribunal est composé de MM. de Net, président, Waelbroeck. et de S.mck, juges. Le siège du ministère public est occupé par M. Veys, substitut. Le tribunal entre en audience 9 h. 1/4. Il y a deux accusés Goinbert et Calmyn. Le premier témoin, M. Van Caneghem, médecin légiste Bruges, rend d'abord compte dans quelle situation il a trouvé Rau, qui était mourant. Il décrit l'état de la blessure qui d'après lui était très profonde et a été produite par un couteau'de dix-huit centimètres de longueur. De l'autopsie il résulte que la blessure doit avoir été faite par un coup de poignard. Il est ce- Mais..., c'est votre bras gauche qui est eu écharpe dit-elle. Ah!... imbécile! voilà le bouquet! fit Malivoire anéanti. Et il balbutia Heu oui... oui, Madame, c'est au bras gauche que... Oui, oui, se hâta d'ajouter Dufourré, sur un signe de Maiivoire, c'est au bras gauche. C'est singulier, dit Mrae Dufourré, j'avais pourtant bien vu... J'étais peut-être placé ainsi, répondit Malivoire en tournant le dos... Là-dessus, il salua pour se retirer, et Dufourré l'accom pagna pour lui ouvrir la porte. Monsieur, dit Malivoire seul avec lui, j'ignorais, croyez-le bien, que l'inconnu d'hier au soir... Monsieur, interrompit le mari, d'une voix sourde et menaçante, vous vouliez me prendre ma femme... Malivoire acheva sa pensée A qui j'ai donné une gifle... Dufourré, sans l'écouter, acheva la sienne Eh bien je la garde fit-il, d'un air terrible. Malivoire se mit rire du quiproquo Gardez-là, cher Monsieur, gardez-là fit-il. El il sortit. Jules Moinaux. pendant probable qu'elle a été portée par un coup de couteau de batelier. Elle devait fatalement occasionner la mort. C'est aussi l'opinion des autres médecins qui ont visité le cadavre. La gravité de la blessure a été una nimement reconnue. Le témoin n'aurait cependant pas permis la victi me de se rendre aux élections. Me Stevens se constitue partie civile pour la veuve Rau contre Gombert. Le premier témoin Alphonse Trotsaert, dépose que Gombert a défié directement Rau en criant Vive de Katjes, et en disant man voor man II maintient fermement cette déposition et raconte les incidents de la bagarre qui est résultée des provo cations lancées par Gombert. Il n'a pas vu une arme entre les mains de Gorabert, mais il lui a vu lever le bras et faire le geste d'un homme qui frappe. Après ce coup, Rau est retourné dans le cabaret s'est mis les mains la poitrine en disant vite appelez un médecin et prévenez ma femme, Un jet de sang sortait de sa poitrine comme une fontaine. M. le juge d'instruction Halleux rend compte de l'interrogatoire qu'il a fait subir Rau qui confirme la déposition du premier témoin. Rau son lit de mort a parfaitement désigné Gom bert comme la personne qui lui a porté le coup de cou teau mortel sur le seuil de la maison. Un incident surgit sur ce que Rau aurait dit que Staessens était la tête de la bande qui a fait invasion dans le cabaret où Rau a été frappé. Rau a dû se trom per sur ce point, et la défense en concluera certaine ment qu'il a pu se tromper dans les autres affirmations également. Verstikkel le témoin suivant a vu que lorsque Gombert a frappé Rau, il avait un couteau la main, il l'a vu reluire. M. le Président relève une contradiction qui existe entre la déposition de ce témoin et celle du premier. Il rappelle Alphonse Trotsaert. En présence de ce der nier, il donne une verte admonestation Verstikkel pour le faire bien se pénétrer qu'il est obligé de dire la vérité et rien que la vérité. Le témoin maintient la déposition qu'il a faite devant le commissaire de police. Trotsaert, Oscar, confirme la dép' sillon de Trot saert, Alphonse. Cependant il n'a pas vu porter le coup de couteau. Deldique, Constant, plombier Ostende, affirme que Rau a manœuvré et menacé avec une queue de bil lard, lorsque la bande catholique est entrée. Il a dit Gorabert, lorsque celui-ci s'est avancé man voor man et qu'il ferait beaucoup mieux d'aller se cou cher. Pillaeys, Joseph, même déposition. Le Président insiste auprès du témoin sur l'expres sion man voor man pour savoir s'il faut la comprendre dans le sens d'une provocation la lutte ou bien pour une explication. D'après le témoin, c'est bien dans le sens d'une provocation, d'un défi, qu'il faut l'entendre. Van wetter, François, cabaretier, ne saurait dire de combien de personnes la bande qui est entrée chez lui se composait, il l'évalue une douzaine. Il pense que ces personnes sont expressément entrées chez lui pour chercher des difficultés. Il n'a pas vu que Rau aurait brandi une queue du billard. Moreau, Auguste, a aussi compris l'expression de Man voor man!comme un défi. D'après lui toute la bande cléricale s'est jetée sur Rau et toute la bagarre n'a duré qu'un instant. Clémence Allemeersch, cabaretière, raconte son tour ce qui s'est passé chez elle. Elle confirme le défi de man voor man qui a été lancé par la bande cléricale. Deturic, Pierre cabaretier et Baudrenghien Clé mence, qui est allée chercher un médecin, font des dé clarations de peu d'importance. Somers, Géline, confirme également que Gombert a lancé le défi de man voor man. M. Le Président constate que le témoin suivant, Teerlynck, Rosalie, cité décharge de Gombert, l'accable au contraire. An moment de mettre sons presse, nons apprenons qne Gombert, l'assassin de M. Ran, d'Ostende, a été condamné, hier, quatre ans de prison. En vente au bureau du journal, le Progrèsle programme de la fête communale dite Tuindag, 5 centimes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2