Listes Electorales. Au Congo. 52e ANNÉE. 4 Août 1892 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M.Nothombetle Bien public l\° 62. Jeudi, Ypres, le 3 Août 1892. Le départ de la Constituante a laissé le pays froid. La Constituante pouvait rester elle pouvait s'en aller; elle pouvait même s'en aller aux cinq cent mille diables personne n'en aurait re tourné la main. C'est l'indifférence complète, absolue. La session qui vient de finir on appelle ça une session 1 a été au-dessous de tout dé bals mesquins, ergotages pitoyables propos de chinoiseries réglementaires, aveux d'im puissance, et planant sur le tout, la bouffonne histoire de la malle de Nivelles et.... la nomi nation d'une commission D'une grande commission Cette session extraordinaire tous les points de vue a coûté I heureuse Belgique, rien que du chef de l'indemnité parlementaire, 63,280 francs et 64 centimes. Passe encore pour les 64 centimes. On peut admettre la rigueur que la nomination d une commission vaille bien six gros sous et deux cens mais les 63,280 francs, c'est plus dur digérer. Que va faire la grande commission parle mentaire se demande un journal grave. Ce qu'elle fera Mais rien du tout. Les membres de cette commission vont faire semblant de se réunir ils auront l'air de dis cutailler un peu pour la forme puis ils nom meront une sous-commission. Après quoi, commissionnaires et sous-com- missionnaires fileront l'anglaise et s'éparpil leront aux quatre coins de 1 norizon. Zut pour la revision Et vivent les vacances l Au mois de Novembre les affaires sérieuses A moins qu'on ne les remette Pâques ou la Trinité, ce qui n'est pas absolument invraisem blable. Une réunion des principaux médecins de la capitale a eu lieu Samedi dernier au ministère des finances. Ces princes de la science avaient été convo qués par Onésiphore en personne. Le chef du cabinet de la prospérité nationale tenait les consulter sur le genre de cure qu'il pourrait suivre pendant les vacances pour se guérir de l'impuissance dont il a été obligé de faire le douloureux aveu la Constituante. Au moment où nous mettons sous presse 5 h. 35 du soir nous ne connaissons pas encore le résultat de cette importante réunion. ■=®eee©eo©eeecew=— Le Conseil provincial de la Flandre Orientale a volé de nouveaux impôts, malgré l'opposition de la minorité libérale, qui a démontré qu'on pourrait réduire de 45,000 francs les crédits alloués aux églises, et supprimer le subside de 20,000 francs accordé aux écoles libres. On voit par ce dernier trait que les conser vateurs ont fini par endosser leurs écoles aux contribuables. Le Bien public s'attire la lettre que voici de la part du nouveau député d'Arlon Le Bien public aurait voulu un désaveu formel de l'attitude des jeunes catholiques de Y Avenir socialdont M. Nothomb est le protecteur le plus éclaré et le plus sympathique. M. Nothomb a la franchise de ne le lui point donner. Samedi ont eu lieu Anvers les funérailles de M. Edouard Pecher. Le parti libéral du pays entier avait tenu se faire représenter cette douloureuse cérémonie. Pendant trois quarts d'heure, des hommes de toutes les clas ses de la société sont venus s'incliner devant le cercueil. Un grand nombre de personnes en vue, du monde politique, judiciaire et admi nistratif, assistaient aux funérailles MM. Jules Bara, ministre d'Etat, Lippens, Henri Hymans, Dumont, conseiller la cour d'appel, MM. Berré, procureur du roi, Willaert, général de la garde civique, Léopold De Wael, bourg mestre, un grand nombre de négociants de la place d'Anvers, etc. 11 y avait une quantité considérable de cou ronnes une centaine au moins. Celle offerte par les employés de la maison Pecher était de toute beauté, elle n'avait pas moins de deux mètres de diamètre. Le deuil était conduit par M. Charles-Edouard Pecher, dont la douleur était navrante. Les choses vont décidément de mal en pis au Congo. Samedi, une dépêche nous an nonçait que, près des rives du Kolto, des sol dats de l'Etat du Congo avaient tiré sur un fiosle français et tué un des hommes attachés a garde du pavillon. La dépêche ajoutait que le gouvernement français avait adressé immé diatement aux représentants de l'Etat du Congo une demande de réparation. Le Français tué est M. de Poumeyrac, le second de M. Liotard, l'agent de cette région. L'Etat du Congo, qui a appris la nouvelle par la dépèche du gouvernement français, a répondu qu'il ne pouvait accepter la responsa bilité de l'incident, les faits ne s'étant pas produits sur son territoire. Néanmoins, une enquête a été ordonnée. L'Etat du Congo a recommandé ses agents la plus grande cir conspection. Bien qu'on espère un arrangement l'amia ble, l'émotion n'en a pas moins été assez vive Bruxelles. Le langage de la presse française d'ailleurs n'est rien moins que conciliant. Le Temps dit Les faits graves qui viennent de se pro duire font entrer la question de la délimitation du haut Oubanghi dans une nouvelle phase. L'Etat indépendant du Congo demande que le litige soit soumis un arbitrage. Pourtant le PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. v Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce* qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Nous engageons tous nos amis récla mer leur inscription. Cet avis s'adresse spécialement 1° Aux personnes qui payent des contri butions dans d^utres localités 2° A celles qui, par suite de décès, con tinuent les affaires ou habitent des biens de leurs parents. 3° Aux fils aînés ou gendres des veuves payant le cens 4° Aux citoyens qui, soit par leurs fonc tions, leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être inscrits en qualité d'élec teur ca pacitaire (loi du 24 Août 1883). Aux termes de la loi, l'administration communale ne peut donner aucune suite aux demandes d'inscription présentées après le 30 Aoûr. Nous prions instamment nos amis poli tiques de ne rien négliger, car il est plus que probable que les cléricaux traîneront en longueur la revision constitutionnelle, et que toutes les élections qui auront lieu en 1893 se feront d'après les listes électorales dresser cette année. Ixelles, le 29 Juillet 1892. Monsieur le Directeur, Dans votre nume'ro d'hier, citant mon nom, vous dites que ...septuagénaire... j'ai encore les mêmes illusions en faveur du suffrage universel. Septuagénaire Je le suis du reste, et si délicate que soit l'attention de me le rappeler, la peine que vous prenez peut paraître superflue. Mais avouez que l'être devenu n'est pas un crime, et puis ce n'est pas de ma faute Je vous souhaite sincèrement de mériter un jour ce sur prenant reproche. Illusion le développement progressif ou principe fon damental de notre Constitution, de cette Constitution, que jadis d'autres qualifiaient en des termes aussi sévères qu'injustes. Illusion la satisfaction donner, dans les limites pon dérées, aux légitimes revendications de la plus grande masse du peuple belge, qui pourrait, la longue, se croire étrangère aux charges près dans sa propre patrie. Illusion que d'aflirmer qu'il n'est que temps de le faire, et que c'est œuvre de véritable conservateur. De nos jours, plus que jamais, personne ne demeure immobile. A mesure que l'âge arrive, les uns vont la réaction, les autres la démocratie. C'est l'évolution des esprits les plus éminents de notre époque. Je n'ai pas la prétention de me comparer eux, mais je suis des derniers, je l'ai été et le resterai. Vous ne me refuserez pas, Monsieur le Directeur, l'in sertion immédiate de ces lignes, et je vous prie d'agréer l'assurance de mes sentiments les plus distingués. Alph. Nothomb, représ, de I'arr. d'Arlon. i i oop i —«1900QQQOM»' LE PROGRÈS

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1