Dans un ministère.
Sœur Madeleine.
Vers les champs.
quemment prêchées et pratiquées par Notre Seigneur
jusque sur la croix.
Donc, pas de politique, dit un archevêque
français ses subordonnés pas de sermons
qui y fassent allusion pas même de conver
sation avec des laïques sur des sujets qui y con
finent. Neutralité absolue. Tel est le mot
d'ordre.
En Belgique, c'est qui, parmi les membres
du clergé, dépensera dans les luttes électorales
le plus d'ardeur et d'aprelé.
Vérité en-deça de Quiévrain, erreur au-
delà.
Et pourtant, d un côté comme de l'autre,
c'est la parole de Dieu que l'on prétend
prêcher!
La boutade est d'une feuille parisienne, le
Qauîois mais elle trouve son application ail
leurs qu'en France
Un Monsieur. Je désirerais voir M. le Mi
nistre. C'est pour une affaire de la plus haute
importance.
L'huissier. Monsieur plaisante, n'est-ce pas?
Monsieur doit être ce que nous appelons un plai-
Bant de société
Le Monsieur. Vous dites
L'huissier. Car je ne peux pas supposer que
monsieur demande sérieusement voir un minis
tre cette époque de l'année.
Le Monsieur. Il est en vacances Il fallait
le dire tout de suite. Où est-il
L'huissier. A Aix-les-Bains.
Le Monsieur. J'y vais.
L'huissier. Quand monsieur arrivera Aix-
les-Bains, M. le ministre n'y sera plus.
Le Monsieur. Et où sera-t-il.
L'huissier. A la mer.
Le Monsieur. A quelle mer
L'huissier. C'est ce qu'on ne sait pas. M. le
ministre a dit simplement son chef de cabinet
Je vais la mer, mais il n'a pas spécifié
quelle mer il se rendait.
Le Monsieur. Je me contenterai donc de
voir le chef de cabinet, cela suffira, d'ailleurs...
L'huissier. Quand M. le ministre va la
mer, le chef de cabinet va en Suisse c'est une
coutume qui remonte la plus haute antiquité.
Le Monsieur. Mais le chef de cabinet a un
secrétaire
L'huissier. Parfaitement.Très gentil, même.
Le Monsieur. Conduisez-moi donc au secré
taire du chef du cabinet.
L'huissier. Chaque fois que le chef de cabi
net prend le train pour la Suisse, son secrétaire
va en Ecosse. Cette coutume n'est pas moins
vieille que la précédente.
Le Monsieur. Bon Dans ce cas, indiquez-
moi un chef de bureau quelconque.
L'huissier. Tous les chefs de bureau sont
en villégiature aux environs de Paris.
Le Monsieur. Diable, je vais être obligé de
m'adresser un simple employé.
L'huissier. Il n'y a pas d'employés non plus.
Tous ces messieurs sont en train de pêcher la
ligne, ça et là.
Le Monsieur. Alors, que reste-t-il au minis
tère?
L'huissier. Moi
Le Monsieur. —-Je vais vous expliquer mon
affaire. Elle est de la plus haute importance.
L'huissier, ouvrant une porte. Veuillez pas
ser dans mon cabinet.
3» mt
Nous trouvons rapporté dans la Belgique judi
ciaire le remarquable avis prononcé par le pre
mier avocat général la cour de Gand, M. De
Gamond, dans cette singulière affaire qui a mis
aux prises une sœur professe et la mère supé
rieure du couvent des Sœurs Hospitalières
Merckem.
Nous pensons que nos lecteurs nous sauront
gré de le reproduire presque in-extensocar il
forme un récit vibrant d'émotion en même
temps qu'une protonde analyse psycologique.
Elle est triste, elle est lamentable l'aventure de celle
qui fut autrefois une épouse du Seigneur sous le nom de
sœur Madeleine, et qui vient aujourd'hui, sous son nom
de Barbe-Clémence Warlop, vous demander justice en
réparation pour son honneur flétri, son repos détruit, son
existence compromise, contre celle qu'elle accuse d'être
l'auteur de ce dommage, la dame Justine Popelier, en
religion sœur Constance, supérieure du couvent des Sœurs
Hospitalières, Merckem.
Une pénible histoire, oui, écoulez-là
Barbe-Clémence Warlop avait vécu jusque près l'âge
de 30 ans auprès de ses parents. D'une conduite irrépro
chable, de mœurs pures, ses idées, ses aspirations la
poussaient embrasser la vie religieuse. Le 6 Mai 1886,
elle entra au couvent des Sœurs Hospitalières, Merckem.
Elle subit les épreuves réglementaires et, le 11 Octobre
1886, ses vœux prononcés, elle fut admise comme sœur
professe. Sa dot d'admission avait été payée (1,000 fr.).
Sa vie était désormais tracée. Elle s'écoulera au milieu
des sœurs, ses compagnes, sous la bienveillance de la
supérieure, la Mère, observant la règle de la maison,
pratiquant les devoirs de charité et d'humanité imposés
aux sœurs de Merckem, assurée de la paix du cœur et
des consolations qu'une jeune fille religieuse peut recher
cher dans une existence loute»de renonciation. Elle savait
aussi que si la vieillesse venait l'atteindre, que si les
épreuves de la maladie venaient l'assaillir, elle trouve
rait, tout en se soumettant la volonté de Dieu, des soins
dévoués et les fortifiantes exhortation* la souffrance.
La sœur Madeleine, donc, n'avait plus qu'à oublier le
monde. Sa vie n'avait plus d'autre horizon que les murs
du couvent, jusqu'au jour de l'éternelle délivrance.
Hélas tout ce que cette situation pouvait comporter
d'espérances, non pas seulement matérielles, mais même
religieuses, fut bientôt profondément troublé, et finalement
s'évanouit dans un lamentable effondrement.
Dans le courant du mois d'Août 1888, la sœur Made
leine devint souffrante. Elle se plaignit, et le mal mysté
rieux encore, offrit bientôt des symptômes extérieurs d'une
nature spéciale, qui déterminèrent la supérieure appeler
le docteur B.... d'Ypres.
Ici, nous conterons sèchement les choses, presque in
croyables, telles qu'elles se sont passées, telles qu'elles
sont articulées au dossier, nous réservant de les apprécier
et de les juger quand les faits seront bien connus, bien
établis.
Le docteur B... fut donc appelé et... diagnostiqua une
grossesse.
La sœur Madeleine ne put que protester. La dame su
périeure attendit mais voyant la manifestation matérielle
de la grossesse persister, elle appela, au mois de décembre
1888, le docteur D.. en consultation.
Celui-ci partagea l'avis de son collègue B..., nous dit-
on, et c'est tout ce que nous savons.
Nous pouvons croire cependant et admettre (c'est avoué
du reste, voir le mémoire de l'intimée) que la sœur Made
leine du protester de son innocence et de sa pureté. Elle
souffrait, et la science la proclamait une sœur coupable et
sacrilège.
Cela dura jusqu'au mois de février 1889. Six mois s'é
taient donc écoulés depuis les premières manifeslations de
sa maladie. Sœur ôladeleine fut amenée Gand, l'éta
blissement dit le Refuge de Marie. MM. les docteurs V...
et V. I... examinent /examinent 1) la pauvre femme ils
concluent l'existence de la grossesse.
La dame supérieure alors, se croyant fixée, envoie la
sœur Madeleine, qui proteste toujours contre les diagnos
tics médicaux et scientifiques, envoie, disons-nous, la
sœur Madeleine en observation Oyerslag, sur la frontière
hollandaise. Là elle est traitée par le docteur B... là elle
est l'objet d'une nouvelle consultation des docteurs B...,
D... et V... La sœur Madeleine est toujours déclarée en
ceinte. Elle vit là Overslag, Dieu sait dans quelles an
goisses, d'une vie tranquille, se livrant anx pratiques re
ligieuses que les circonstances lui imposent, se disant
exempte de la tache qu'on s'en tête lui imputer malgré
ses dénégations.
Les neuf mois s'écoulent. Rien. C'était la fin de juin.
Puis Juillet. Rien encore.
La dame supérieure, sur l'intervention de la famille,
dit-on, mais rien n'est précisé ni reconnu cet égard, et
en tout cas, la dame Popelier a assumé la responsabilité
de la mesure, la dame supérieure, disons-nous, se décide
faire amener la sœur Madeleine l'hôpital civil de Lou-
vain, où trois professeurs de la faculté de médecine. MM.
De Baisieux, Dandoy et Hubert, procèdent un examen
sérieux et constatent que jamais la sœur Madeleine n'a
été enceinte.
Les certificats de ces messieurs sont aux pièces, leur
affirmation y est nettement consignée nous nous trouvons
devant une attestation écrite qui engage l'honneur et la
responsabilité de leurs auteurs.
Y eut-il un tressaillement de contentement au couvent
de Merckem en l'honneur de la compagne innocente et
malheureuse? Nous l'ignorons. Mais ce que nous savons,
c'est que les portes du couvent restèrent fermées devant
sœur Madeleine.
Ce n'est qu'au mois d'Août 1889 que la sœur Madeleine
quitta Louvain. Par les ordres de la supérieure, elle fut
conduite au couvent de Saint-Michel Bruges qui appar
tient au même ordre que la maison de Merckem. Là, que
se passe-t-il Nous l'ignorons. On persuada cette mal
heureuse que son séjour était impossible Merckem,
cause du scandale Que son séjour Saint-Michel était
impossible, que son séjour Renmghelst, troisième et
dernière maison dépendant de la même congrégation,
était impossible.
Des bruits avaient circulé, des calomnies avaient été
répandues celle qui en était lt victime innocente devait
s'effacer, disparaître. La sœur Madeleine dut déposer l'ha
bit et on lui ménagea son entrée au couvent du Bon-Pas
teur, Lille.
Nous pouvons le dire, elle entrait dans une prison. Pire.
Dans un lieu où le vice en herbe est tenu en bride, où le
vice retiré de la circulation vient essayer la rédemption
sous les sévérités de la règle, les austérités de la religion
et du travail.
Le Bon-Pasteur csl la maison de correction où sont
placées les jeunes filles en danger de se perdre, c'est le
refuge des femmes tombées qui se repentent. C'est dans
ce milieu que cette personne, qui aurait dû rencontrer les
soins les plus affectueux, entrait dépouillée de son habit,
non plus comme l'épouse du Seigneur qu'elle avait été
consacrée, mais comme laïque c'est dans cette fange
qu'on la plongeait
Oh qu'on ne se méprenne pas sur ma pensée
Nous nous inclinons avec respect devant les femmes
saintes et dévouées, qui ont poussé le sacrifice d'elles-mê
mes jusqu'à ne pas craindre les contacts les plus impurs,
pour- ramener quelques âmes au bien, et qui promènent
la blancheur immaculée de leur âme travers les pas
sions toujours prêtes s'éveiller et se réveiller Mais,
chacun porte en soi la mesure de ses immolations, et ce
courage-là..., sœur Madeleine l'eût puisé dans son vœu
d'obéissance, peut-être Barbe Warlop, et nous le com
prenons, ne l'eut pas.
Elle dut avoir horreur de celle vie. Sa famille aussi, et
nous comprenons ce sentiment. Le frère de Barbe Warlop
vint la voir, il lui ouvrit les yeux sur sa condition. Elle,
la religieuse soupçonnée d'avoir failli, proclamée inno
cente, devant qui sont restées fermées les portes de son
couvent, elle se trouve où au refuge des repenties, au
milieu de toutes les pécheresses.
Barbe Warlop sortit du couvent du Bon-Pasteur au
mois de Janvier 1890. Sœur Madeleine avait bien décidé
ment vécu, et toute cette odyssée ne rendait plus au
monde que Barbe Warlop, une religieuse défroquée.
(A continuer.)
>"«a!Cg3Se»—:
Dimanche.
En été, lorsque la nature
Vibre de rayons et de chants,
Lorsque scintille la verdure
Et que le blé grandit aux champs,
L'ouvrier, se mettant en fête,
Le dimanche jour de repos,
Vers les grands bois, plaisir honnête,
S'en va promener ses marmots.
Tandis que le bonheur anime
Ses rudes traits de travailleur,
Il tient au bras sa légitime
Et s'avance d'un pas vainqueur.
Devant le couple va l'aînée
Qui pousse, de ses petits bras,
La voiture où, dernière née,
Dort celle qui ne marche pas.
L'on sent que ce monde se livre,
A voir ces visages sereins,
Au reposant bonheur de vivre
Et d'oublier les jours chagrins.
Au cœur des prés, dans la campagne,
On cueille des fleurs en passant
Au retour, l'homme et sa compagne
Sous les bouquets vont, fléchissant.
Le soir, harassé, l'on se couche
En route pour le lendemain
Où chacun quittera sa couche,
Dès l'aube, pour gagner son pain
Est-ce un effet des grandes chaleurs Toujours
est-il qu'un savant professeur Allemand, M.
Kœstner, Leipzick, se déclare même, après
avoir dressé les plus minutieuses statistiques,
d'indiquer la moyenne des maris trompés chez
les différentes nations européennes.
Le mari allemand est trompé 7 fois
Le mari belge 6 fois et 4/5 (nous donnons les
chiffres dans toute leur bizarre et ridicule exac
titude)
Le mari anglais, 5 fois
Le mari autrichien, 4 fois 1/2
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