POPERINGHE. Excursion Charleroi. Concours général. Le concert. chaque révélation déplaisante, dire tout simplement Ce n'est pas vrai Cl ds nient et ils dementent avec aplomb des faits patents, évidents comme la lumière du jour. Ainsi, aujourd'hui encore, le Journal de Bruxelles persiste soutenir qu'aucun délit de chasse n'a été relevé charge de M. le ministre Deburlet, qu'aucun procés-verbal n'existe. S'il n'existe plus, c'est qu'on l'a fait disparaî tre. En tous cas, il a existé. Plusieurs de nos confrères déclarent l'avoir vu. Et ces confrères sont d'autant plus croyables qu'ils n'ont pas, eux, intérêt mentir. Nous constatons avec une vive satisfaction que les athénées et les collèges communaux ont battu haut la main les établissements du clergé au dernier concours de renseignement moyen du premier degré. Nous reviendrons sur ces concours. M. Dufrane-Friart, député de Mons, vient d'écrire M. Beernaert pour appeler son atten tion sur la triste situation faite aux Belges établis dans'le Pas-de-Calais. On écrit de Bruxelles au Précurseur Les journaux ont annoncé que l'ex-clianoine Bernard avait été admis par le tribunal de Bru xelles au bénéfice du pro Deo aux fins d'assigner l'Etat en restitution de valeurs. Voici très exac tement quel est le procès que veut faire l'ancien secrétaire de l'évêché de Tournai et pour lequel assignation sera donnée au ministre de la j ustice avant la fin de la semaine prochaine. i On se rappelle que Bernard fut condamné en 1886 trois ans d'emprisonnement du chef d'abus de confiance. L'arrêt de la Cour de Bru xelles, statuant en outre sur les conclusions de M. Durousseaux qui s'était constitué partie civi le, condamnait le prévenu remettre et délais ser l'évêque les sommes, valeurs, titres, livres et documents saisis. Mais une réserve était faite en ce qui concernait les papiers person nels du prévenu, lesquels devaient lui être restitués. Lorsque cet arrêt fut prononcé, Bernard était déjà loin. Il avait prudemment pris la fuite, et ce n'est que l'an dernier, alors que sa peine était éteinte par la prescription, qu'il reparut en Belgique. Un de ses premiers soins fut de se rendre au greffe de la cour pour y réclamer ses papiers personnels. Quelle ne fut pas sa stu péfaction lorsqu'on lui remit pour tout potage un porte-monnaie... vide, quelques vieilles let tres, un guide de Chicago et deux ou trois autres bouquins sans valeur. Tout le reste avait été délaissé M. Durousseaux. C'est pour obtenir la restitution de ses B papiers personnels que Bernard assigne au jourd'hui le ministre de la justice. Il en énumère toute une série des actes de dépôts, des chèques, de3 bordereaux, des quittances, des titres de créances, des livres, des lettres, etc. Il réclame subsidiairement cinquante mille francs de dom mages-intérêts. Rien que cela. L'ex-chanoine paraît convaincu de l'heureuse issue du procès. En attendant ses cinquante mille francs, il gagne, comme pion dans un pen sionnat, de quoi payer le loyer d'un mélancoli que appartement, chaussée d'Ixelles. Il a beau coup vieilli et porte maintenant la barbe, une barbe dure et sans couleur bien nette. On ne re trouve guère l'ancien homme que dans ses mains courtes et potelées, de vraies mains de chanoine. a OQCi I Dans la nuit du 11 au 12 courant, un incendie s'est déclaré chez le sieur Comeyne Auguste, Reninghe sa grange et toute la moisson de cette année ainsi que la remise sont devenues la proie des flammes. La cause en est inconnue. Les pertes sont évaluées la somme de 13,700 francs couverte par une compagnie d'assurances. La Philharmonie de Poperinghe, invitée par le Cercle Liégeois de Charleroi prendre part au concert de charité organisé, le 4 Sep tembre dernier, par celte société, s'est empres sée de répondre cette invitation et la Ga zette de Charleroi apprécie dans ces termes l'exécution de notre phalange musicale. L'exécution musicale de ce jour nous repor te aux plus belles fêtes de ce genre données en notre ville. Deux sociétés d'élite s'y sont disputé la palme du succès et nous ont laissé indécis savoir qui avait le plus de droit nos applaudisse ments, tant chacune d'elles réalise dans un genre différent la perfection de l'exécution. Nous n'avons pas refaire l'historique de ces deux phalanges artistiques, d'âge tout différent, mais de mérite également remarquable. Rap pelons cependant que la Société Philharmoni que de Poperinghe est l'ancienne musique des sapeurs-pompiers dont les membres ont con servé l'élégant uniforme elle fut successive ment musique de la garde communale (Schut- terij) sous le régime hollandais et de la garde civique après la Révolution de 1830 elle prit en 1849 son appellation actuelle, et en 1851, ses membres s'engagèrent en qualité de musi ciens dans la compagnie des sapeurs-pompiers volontaires. En 1871, après la retraite du mi nistère libéral, les officiers de ce corps ayant donné leur démission, les hommes en firent autant, l'exception de huit, et se constituèrent en société privée. Leur président depuis lors, président dévoué d'âme, de corps et de biens, s'il en fut, est M. J. Van Merris, ancien député. La Société est des plus puissantes elle compte 700 membres^ dont 80 musiciens, 30 trompettes et tambours, 15 membres d honneur et près de 370 membres honoraires. A la tête de la phalange se trouvent pour la direction artistique MM. Yan Elslande et So- mers, respectivement chef et sous-chef, le 1er flûte solo et le second piston solo de la Philhar monie. La célèbre phalange de Poperinghe se distin gue par la puissance de son instrumentation. Elle s'est fait remarquer dans la Marche en Avant de Wieprecht, souvententendue Char leroi, par les attaques des trompettes et des pe tits bugles puissance en sûreté de son, attaque correcte nous avons goûté dans le trio un chant qui a fait ressortir toute la vigueur des basses, accompagnées par les fioritures des bois, qui cependant ne nous ont pas paru suf fisamment sautillantes. Dans l'Ouverture de Phèdre (de Massenet), nous avons positivement admiré les solos des hautbois M. Lambrecht s'est acquitté avec beaucoup de goût et de virtuosité de son solo de clarinette. Rappelons que cette ouverture a valu la Philharmonie son prix de Denain, obtenu en division d'honneur. M. Van Elslande nous a fait admirer sa vir tuosité, sa sûreté de son et sa distinction musicale dans le solo pour flûte, dans un mor ceau pittoresque, tiré du Concert dans le feuil lage, de Gobbaerts. L'opéra de Sigurdtranscrit par le même, nous a révélé des qualités hors ligne pour tous les cuivres delà Philharmonie. Les appels des trompettes avaient une allure magistrale qu'on rencontre très rarement. La variation pour trombone nous a paru digne de tout éloge. Nos félicitations au soliste, M. Flamev, un artiste de grand mérite La petite flûte a le tort d'abonder un peu partout et toujours dans l'aigu, ce qui convien drait mieux la grande flûte. Admiré sans réserve le trio initial de 10a- verlure de Jeanne d'Arc, de Verdi. M. Van Elslande. pour la flûte, M. Roelman pour le hautbois et M. Lambrecht pour la clarinette, ont fait un trio de vrais artistes sentiment mu sical très distingué et bien dans le goût plaintif de celle musique très suggestive. De son côté, l'Union de Charleroi, ren dant compte de ce concert, écrit La société philharmonique de Poperinghe nous arrivart précédée d'une artistique réputa tion, et nous avions encore présent la mémoi re le souvenir de son brillant succès de l'an der nier au concours de Denain notre attente n'a pas été trompée. Très bon orchestre, aussi nombreux que bien pondéré dans tous ses dif férents registres, il est dirigé d'une façon abso lument magistrale par son excellent chef, M. Van Elslande. La marche militaire qui ouvrait son pro gramme a été rendue avec beaucoup de vigueur, une grande sûreté datlaque, une brillante so norité toutefois, nous eussions désiré, notre humble avis, un peu plus de douceur dans le trio, dont la phrase si mélodique, très bien chantée du reste par les saxophones, altos et baritons, nous a paru avoir été étudiée plutôt pour le plein air que pour la salle. Grand succès pour louverture Phèdre de Massenet, dans l'exécution de cette œuvre, la Société a déployé ses qualités maîtresses. Ac cent dramatique, justesse d interprétations, perfection de la nuance, opposition des effets, rien n'a été négligé ni fait demi, et ce second numéro du programme doit en être considéré comme le point culminant. Dans la fantaisie espagnole très brillamment exécutée du reste, nous avons admiré tout par ticulièrement l'épisode de la chasse admirable ment rendu par les cuivres il y a là des effets de sonorité vraiment délicieux et d'une très grande justesse. La Bluelte de IStreablooçç a été onipuoo oveo beaucoup de brio et bien que nous n'aimions guère la petite flûte comme instrument de con cert nous devons néanmoins des félicitations M. Van Elslande qui dans ce morceau qu'il a lui-même exécuté nous a prouvé qu'il est aussi bon virtuose qu'excellent directeur. Sigurd est une jolie et savante transcription bien un tant soit peu fouillée pour le grand public mais s'adressanl plutôt aux vrais con naisseurs et ceux-là ont écouté religieusement cette page quasi symphonique où le transcrip- tcur a concentré les motifs les plus caractéristi ques de l'opéra du maître Reyer. Ensuite une valse telle qu'elle exécutée avec une grande précision rhytmiqueet puis, comme bouquet, la brillante ouverture de Jeanne d'Arc. Bouquet en effet, mettant en relief, comme les trois plus belles fleurs du parterre philhar monique de Poperinghe. La flûte, le hautbois et la clarinette trio d'élite s'il en fut, et digne des chaleureux applaudissements qui ont ac cueilli leur exécution réellement artistique. Aussi l'auditoire n'a-t-il pas ménagé ses bravos, et lorsque la commission du Cercle Lié geois a offert M. Van Elslande une magnifique couronne en souvenir de son brillant concert la salle entière a de nouveau acclamé la brillante phalange et son vaillant directeur. On lit dans le Journal de Charleroi Le bal populairca été un moment interrompu vers 10 h. Tambours et Trompettes de la Phil harmonie de Poperinghe sont partis de la place en jouant la retraite et en parcourant les prin cipales rues. La foule a un moment déserté le bal pour les suivre, mais bientôt ils sont rentrés l'hôtel Beukeleers et l'on a recommencé danser de

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2