22 Septembre 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Conseil communal d'Ypres.
Religion et Agriculture.
l\o 76. Jeudi,
S2" ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
La séance est ouverte 5 heures.
Sont présents: MM. Colaert et Berghman,
échevins de Stuers, Brunfaut, Gravet, Ver-
meulen, Poupart, Van Eeckhout, Breyne-Devos,
Struye, Boone, Begerem et Biebuyck, conseil
lers Gorrissen, secrétaire.
L'honorable Conseiller propose d'adresser des
pétitions nouvelles.
Le ministre des chemins de fer a dit notam
ment que s'il appartenait l'État de reconstrui
re la gare, il doterait la ville d'Ypres d'une sta
tion digne de ses monuments. Il incombe la
Société de reconstruire la gare, et l'État ne peut
intervenir que par des subsides.
Les conclusions de M. l'ingénieur sont confor
mes celles de la commission spéciale des eaux.
Il est cependant difficile de soustraire des agents
en ville. Un jour par semaine il y a deux gen
darmes qui accompagnent l'agent Demerlie. Un
agent surveillera en permanence la statue Van-
denpeereboom. Il y aura peut-être nécessité de
nommer un nouvel agent.
Il fait part au Conseil de toutes les mesures
ui ont été prises en vue de l'invasion possible
u choléra. Des brochures-instructions ont été
distribuées au public, les administrations chari
tables ont été averties des mesures prendre,
l'arrivage des bateaux a été surveillé, l'entre
tien des égoûts, des urinoirs, la vente et l'entrée
en ville des fruits verts, etc^ etc. ont été l'objet
d'une attention toute spéciale.
Comité de patronage des associations ouvrières.
Une proposition est faite d'établir un concours
de propreté pour les maisons ouvrières. Un jury,
composé de onze membres visiterait l'impro-
viste le3 maisons des concurrents, qui sont clas
sés d'après l'importance de la famille.
Egoûl rue de Menin l'Yperlée procès-verbal
d'adjudication.
M. Blaton-Aubert est nommé adjudicataire.
Dépôt du compte communal pour 1891
Fabrique d'église S' Pierre compte 1891
Approuvé.
Fabrique d'église S4 Pierre
acceptation d'un legs de 700 francs.
Approuvé.
Contrat pour le placement des échoppes
aux foires.
Ce contrat sera renouvelé, moyennant certai
nes conditions nouvelles.
Création d'une école de musique.
Pavage Groenestraat
crédit supplémentaire pour les emprises.
Ce crédit est voté la presqu'unanimité M.
de Stuers s'abstient.
Adjonction du Boulevard
de la rue au Beurre la route de Fur nés.
Approuvé.
La séance publique est levée 6 h. 1/4.
Nous échapperons selon toute apparence
l'épidémie cholérique on peut espérer main
tenant que notre pays en sera quitte pour la
peur, en dépit des cas isoles qui continuent
se produire ça et là. Mais il est une autre épi
démie inévitable celle-là et résistant aux
désinfectants les plus énergiques qui va re
commencer sévir. Déjà les premiers prodo-
mes se manifestent; déjà les accès prémonitoires
peuvent être constatés par les populations
épouvantées. La politique, l'horrible, laffreuse,
l'assommante politique, assoupie pendant la
période bénie des vacances, commence se
réveiller. Nul doute que le mal n'atteigne rapi
dement, comme Hambourg, son maximum
d'intensité, et l'on est saisi d'effroi quand on
songe l'inévitable durée du fléau.
Les premiers bacilles-virgule commencent
s'agiter dans les colonnes des journaux, et,
comme il arrive presque toujours, c'est par un
cas pour ainsi dire foudroyant que l'épidémie
débute. Car c'est avec une stupéfaction voisine
de l'anéantissement qu'on a vu brusquement
rentrer en scène le légendaire De Smel de
Nayer, Azor pour la section centrale.
Cet homme a découvert une nouvelle formu
le de revision pour l'article 47, et sans pitié,
sans pudeur, sans souci de I hygiène publique,
il la livre la publicité la plus déplorable.
Voici le bacille
Le pharamineux De Smet n'a pas cultivé ce
microbe tout seul il a été aidé, dans la pré
paration du bain de culture, par cinq de ses
collègues de la droite, MM. Frits, Delbeke, Me-
lot ou Melon, Meeus et Ligy.
Le signal est donné rien désormais ne pour
ra enrayer le mal. Nous allons retomber en
plein dans le choléra politique. Nous tiendrons
nos lecteurs au courant des ravages du fléau.
L importance que les cléricaux semblent at
tacher aux associations politiques qu'ils organi-
LE PROGRÈS
tires acqitirit euhdo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
s, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Séance publique du 17 Septembre 1892.
M. Brunfaut demande la parole et réclame
ue des instances nouvelles soient faites au sujet
e la reconstruction et de l'agrandissement
de la gare. Tout le monde a pu se rendre compte
de nouveau de l'insuffisance des locaux. Pen
dant l'époque de la cueillette les guichets étaient
inabordables.
M. le Président Colaertreconnaît la justesse
des observations de M. Brunfaut et le Collège
usera de tous les moyens possibles pour hâter la
solution.
M. de Stuers émet l'idée de proposer la reprise
-des chemins de fer de la Flandre par l'État.
M. le Président craint que cette idée nouvelle
n'amène de nouveaux retards et fasse traîner
bien longtemps la situation actuelle.
M. Struye reconnaît l'état déplorable de la
situation de la gare, mais voit un danger dans
les instances trop grandes, faites en vue de la
reprise de la ligne. Les prétentions de la Société
pourraient augmenter.
M. le Président accède l'idée de M. Brunfaut
de faire circuler une pétition générale en ville,
et même de ne pas négliger les environs.
M. Boone désire savoir où en est la question des
eaux.
M. le Président répond que le Collège s'en oc
cupe activement, mais que c'est surtout M. le
Bourgmestre qui a étudié la question. Le rap
port de M. l'ingénieur a été communiqué aux
membres du Conseil et il les engage 1 étudier
bref délai pour pouvoir l'examiner en sections
réunies la semaine prochaine.
M. Biebuyck réclame une surveillance particu
lière sur le débit des viandes et prétend que de
la viande, reconnue impropre la consomma
tion par un vétérinaire étranger la ville, a été
estampillée l'abattoir.
M. le Président est absolument ignorant des
faits et désire que M. Biebuyck précisé davan
tage en privé, de manière ce qu'il puisse ren
dre compte des faits.
AI. Breyne-Devos réclame contre l'insuffisance
de la police extra-muros. Les longues distances
parcourir neutralisent la vigilance de l'agent
Demerlie et de nombreux vols de pommes de
terre, etc., peuvent se commettre son insu. Il
désire donc que la police de la partie rurale de
la ville soit renforcée, au moins temporaire
ment.
AI. le Président répond que le Collège s'est déjà
douté de l'insuffisance de la police extra-muros.
M. Colaert donne lecture d'uno lettre de la
Commission du monument Vandenpeereboom,
invitant le Collège et le Conseil assister
l'inauguration, qui doit avoir lieu Dimanche, 25
Septembre. Il ajoute que le Conseil sera encore
convoqué et qu'il espère que tous les membres
assisteront la solennité laquelle il donnera
tout l'éclat possible.
AI. de Stuersen qualité de membre de la Com
mission, remercie M. le Président.
M. le Président annonce l'approbation des
plans de l'alignement de la rue des Veaux.
M. Breyne-Devos réclame le déplacement du
marché aux porcs.
M. Struye apprend que dans la correspondan
ce et l'échange de vues entre le Collège et la
Commission des Hospices il a été question
d'établir un hôpital pour^cholériques dans la
fabrique de l'Hoornwerk. Il tient observer que
le Collège traitait cette question sans en avoir
parlé au propriétaire.
M. Biebuyck demande la remise de cet article,
il croit qu'il y aurait danger de s'aventurer trop
loin.
Ypres, le 21 Septembre 1892.
Art. 47. La Chambre des représentants se compose
des députés élus directement par les citoyens âgés de
vingt-cinq ans accomplis auxquels la loi électorale recon
naît le droit de vote.
Peuvent seuls être admis faire partie du corps électo
ral
1° Les propriétaires d'immeubles inscrits au cadastre
pour un revenu d'au moins cent francs
2" Ceux qui habitent, depuis un an au moins, en qua
lité de principal occupant, une même maison ou une même
partie de maison d'une valeur déterminer par la loi élec
torale selon le chiffre de la population des communes.
Cette valeur ne peut être inférieure 1,050 francs.
Pour les communes de plus de 20,000 habitants, elle
doit être fixée au double de celle qui est établie pour les
communes de moins de 5,000 habitants.
La loi prescrit les règles d'après lesquelles se calcule
la valeur des maisons et des parties de maison le revenu
cadastral de la propriété bâtie sert de base ces règles.
Le revenu cadastral du sol sur lequel la maison est
élevée et celui de la terre attenante la maison et exploi
tée par l'occupant de celle-ci peuvent, dans les limites
prévues par la loi, être réunis au revenu cadastral de la
propriété bâtie pour le calcul de la valeur.