Chronique locale. Hip Hip Hourrah Ce bassin servirait en tout cas de bassin de décantation. La machine y puiserait l'eau qu'elle enverrait au château d'eau, placé une hauteur de 13 mètres son fond. Du château l'eau re tomberait en ville. La moindre pression serait de 10 12 mètres la plus forte, au Marché Bas, de 22 mètres. Ce système n'offre, aux yeux de quelques-uns et notamment de M. Leboucq, qu'un inconvé nient, comme nous l'avons dit plus haut, c'est de n'influencer en aucuno manière la grande conduite qui reste exposée tous les dangers d'une circulation lente et d'une obstruction plus ou moins prochaine, cette dernière éventualité presque inévitable. Mais M. Temmerman ne redoute pas cette éventualité, parce qu'au besoin, au moyen de sa machine en ville, il ferait des chasses dans la conduite, par aspiration. M. Temmerman met trait, s'il le faut, la grande conduite en commu- cation soit 8vec le réservoir, soit avec les pompes et conséqucmment y pratiquerait (dans la con duite) telles chasses qu'il plaira (page 53). Et la page 55 il dit, que s'il veut augmenter la vi tesse de l'eau dans îa grande conduite il le fera par aspiration, l'une des pompes refoulant dans le château d'eau pendant que l'autre aspire. Voilà donc comment M. Temmerman s'y 5rend pour empêcher l'obstruction de la con- uite, comment en un mot il la rince. Cela est-il Bi facile et cela ira-t-il comme un papier de musique Ce n'est pas notre affaire et nous le croyons puisqu'il le dit. Il n'est pas homme avancer une utopie. Cependant, et sans mettre en doute cette ingénieuse et double fonction des pompes en l'occurrence, cette aspiration sera-t-elle assez complète, son action s'étendra- t-elle assez loin dans la grande conduite pour faire sentir son influence purificatrice d'une extrémité l'autre Oh certes il faudrait en tout cas une machine d'une puissance respecta ble, mais les fuites y a-t-on songé Ne sont-elles pas un obstacle faire le vide et si le vide ne peut se taire d'une manière sensible, pour ne pas dire d'une manière complète, quelle distance l'aspiration fera-t-elle sentir ses effets, et surtout des effets qui rappellent la chasse Si les effets étaient limités un point qn'on ne saurait déter miner d'avance, au-delà de ce point les pertes de charges resteront les mêmes et le débit aussi. Voilà, notre humble avis, ce qu'on pourrait objecter l'aspiration, sans y ajouter plus d'im portance que notre faible compétence ou pour mieux dire notre incompétence ne comporte. Etablissement des machines et du bassin Dickebusch. Cette solution, la deuxième dans l'ordre ad mis dans le Rapport, M. Temmerman la rejette pour les mêmes raisons qu'il oppose la pre mière hypothèse en y ajoutant cette autre, c'est qu'à la moindre rupture de la conduite la ville se trouverait brusquement privée d'eau. En effet la ville, en ce cas, ne posséderait aucune réserve et c'est là un inconvénient qu'il faut éviter tout prix. Il n'y a donc pas lieu de s'y arrêter davan- tage. Traitement des eaux en vue de leur purification. M. Temmerman examine les différents modes de purification des eaux. Cependant vu la bonne qualité naturelle des eaux de Dickebusch, cette purification s'obtient facilement. En effet, selon M. le professeur Swarts, les eaux de Dicke- buscn peuvent être considérées comme très douces et de bonne qualité. Seule, la teneur en matières organiques est un peu forte, mais comme ces substances sont de nature boueuse, il n'y a pas lieu de s'en préoccuper outre me- v sure. D'ailleurs, continue le savant professeur, l'un des indices de la salubrité des eaux est le développement, dans le liquide conservé dans des flacons, de végétaux intérieurs verts, tan- dis que ces plantes ne se développent que là où il n'y a pas de microbes nuisibles. Or, les eaux de Dickebusch produisent de ces végétaux dans les flacons. (Rapport du 28 Septembre 1888). Et si tel est le langage de M. Swarts en 1888, plus forte raison, sera-t-il le même avec les améliorations nouvelles qu'on apportera notre régime, et la décantation suffira ample ment, selon M. Temmerman. L'exemple des eaux corrompues de la Lys déversées dans le canal de Courtrai Roulera le prouve surabon damment. Nous bornerons ici notre analyse elle porte comme on a pu le voir, sur les grandes lignes du projet et nullement sur les détails d'exécution, lesquels, du reste, nous abandonnons entière ment l'auteur seul compétent en la matière. Disons toutefois qu'ils nous paraissent étudiés avec beaucoup de soin et de talent et qu'ils apporteront d'heureuses modifications au régime actuel. Si au cours de cette analyse nous avons risqué quelques réflexions (bien peu) qui ne cadrent pas absolument avec les idées du Rapport c'est par acquit du devoir, comme nous l'avons fait dans le temps pour d'autres projets, sans idée précon çue, sans amour-propre déplacé, sincèrement et franchement dans le but de nous éclairer, heureux s'il y avait dans nos observations quelque fondement ou une raison suffisante une vérification sommaire, et plus heureux encore si nos objections, en les supposant dignes d'attention, étaient victorieusement réfutées et ce dernier cas, nous le pensons bien, est très probable et sera, nous nous y attendons, la con sécration éclatante d'une étude qui, quoiqu'il en soit, prouve un talent et une compétence aux quels nous nous plaisons rendre hommage. Nous ajouterons comme complément cette notice que non seulement M. Temmerman a cherché les moyens d'améliorer en tous sens le régime des eaux mais il appelle l'attention de l'administration sur la possibilité d'utiliser l'in stallation mécanique de la distribution d'eaux, la production de la lumière électrique pour l'éclairage public ce qui permettrait d'amortir un capital pour l'une des installations au profit de l'autre et conséquemment une économie no table de frais généraux. Dont coût fr. 493,866,50. Certes, ce n'est pas pour rien, mais est-ce qu'on a jamais quelque chose pour rien et surtout quelque chose de bon Nous avons reçu la lettre suivante que nous nous empressons d'insérer. C'est donc comme nous l'avions prévu, nous aurons l'explication des points qui nous avaient laissés dans le doute et dès présent M. l'ingé nieur de la ville nous promet une réfutation en règle. Nous n'attendions pas moins de lui et nous l'en remercions d'avance. Après avoir tourné autour du pot, comme d'habitude, au lieu de répondre aux questions que nous lui avon3 posées et notamment celle- ci Dimanche dernier, pendant l'inauguration de la statue Vandenpeereboom, un père carme se promenait proximité en lisant son bréviaire. Et pourquoi, s. v. p.?», le Journal d'Ypres échappe par la tangente en nous priant de lui dire Quel est le fonctionnaire communal qui, Sa medi huit jours, 11 3/4 du matin, au coin sud- ouest des Hallesvous voyez qu'il précise saluait un vénérable religieux en se détournant avec affectation en se pinçant les narines et en s'exclamant avec dégoût Ça pue Si le Journal croit nous embarrasser par Bon vénérable religieux que de temps en temps il tire de sa boîte, défaut de mieux, il se trompe étrangement. Le nom de ce fonctionnaire n'est un mystère pour personne, c'est M. Charles Van Leugenbekl'un des plus hauts fonctionnaires communaux de la ville et le rédacteur du Journal le sait bien, il était présent. D'ailleurs Van Leugenbek n'en fait pas d'autres. Nous lisons dans le Journal d'Ypres de Mer credi 5 Octobre 1892, 27® année n° 2780 Ypres for ever. On écrit d'Heyst un journal bruxellois, au sujet du Championnat de Lawn-Tennis qui n s'est joué, la semaine dernière, sur la plage de cette charmante station balnéaire La seconde journée du concours a été des plus intéressantes et de3 plus animées. La lutte a été vivement menée entre An- glais, Allemands, Français, Autrichiens et n Belges. Le vainqueur de la journée est un Belge. C'est M. Adrien Iweinsd'Eeckhoutte,d'Ypres.» Bravo Une fois de plus il nous est donné de pouvoir constater que les Yprois, où qu'ils se trouvent, savent soutenir dignement le renom de vaillance qu'ils se sont conquis, aussi bien dans les arts et les jeux de la paix que dans les joutes sanglantes de la guerre. Une fois de plu3 aussi nous voyons, avec fierté, notre petite Belgique enfoncer crâne- ment tous ses puissants voisins, jusqu'aux Anglais eux-mêmes, les maîtres du Lawn- Tennis Ce qui prouve que la race des Belges n'a n point dégénéré de son antique vaillance et qu'aujourd'hui encore la parole de César reste vraie Hip Hip Hourrah Bravo Bravissimo Nous manquerions tous nos devoirs si nous ne nous associons la joie du Journal d'Ypres et de la Belgique toute entière. Porter au loin, bien loin, sur le littoral, Heyst, le renom de vaillance que se sont conquis les Yprois, aussi bien dans les arts et les jeux de la paix que dans les joutes sanglantes de la guerre rester vain queur dans une lutte vivement menée entre Anglais, Allemands, Français, Autrichiens et Belges être proclamé, aux applaudissements de tous ses concitoyens, de tout un peuple, de toute l'Europe, le Champignon du Lawn-Tennis, est l'honneur le plus beau, le plus digne d'envie! Cet honneur était réservé par le Destin notre jeune camarade et ami Adrien, fils du Mécène éclairé. Si jeune et déjà couvert de lauriers A vingt ans remporter une victoire éclatante sur nos fiuissants voisins Avoir son nom inscrit en ettres d'argent sur le livre d'or de l'Hôtel de Ville Pareil sort ne devait et ne pouvait échoir qu'à un enfant d'Ypres Heureux père Heureuse mère Recevez tou tes nos félicitations. Le jeune Adrien continuera dans la voie illustre qu'il s'e9t tracée, il se ren dra de plus en plus digne de la reconnaissance et de l'admiration de la cité sans jamais bron cher ni reculer, il portera toujours haut et fer me le noble drapeau de la maison d'Eeckhoutte. Il sera le rayon de soleil, le Messie si longtemps attendu, qui donnera une impulsion nouvelle aux idées de notre époque. Digne descendant d'un père qui, par sa fortune et sa science, con duit la victoire les phalanges musicales et les phalanges politiques, bien des siècles le contem pleront A toi nos meilleurs vœux, cher Champignon, cher Adrien. Tes amis te saluent avec fierté et te souhaitent autant de succès dans tes examens qu'au Lawn-Tennis Nous espérons que le Collège échevinal, tou jours heureux de rendre un hommage éclatant 6 Octobre 1892. Monsieur le Rédacteur en chef, t Vous me faites l'honneur d'analyser et de discuter mon travail sur la question des eaux d:Ypres. La manière très courtoise dont vous présentez certai nes objections mon projet semble appeler une réponse, et je me ferai un véritable plaisir d'éclairer votre corres pondant et ses lecteurs au sujet de certains points qui dans un travail technique n'ayant aucune prétention la prolixité, peuvent paraître obscurs des esprits Don com plètement initiés aux travaux de distribution d'eaux. Afin de ne pas encombrer les colonnes de votre jour nal, je prendrai la liberté de vous faire parvenir ma prose après la publication complète de votre étude. Toutefois je crois devoir, d'ores et déjà prévenir votre correspondant (qui peut-être me trouvera fort prétentieux) que pas un des arguments opposés mon système d'ame née des eaux en ville ne restera debout, quoiqu'à propos des diverses solutions proposées il écrive Choisis si tu l'oses. Je le prie donc de ne pas m'épargner et de vouloir bien m'opposer tous les arguments qu'il croira être de réelle ou de mince importance. Recevez, Monsieur le Rédacteur en chef, l'assurance de ma considération distinguée. E. TEMMERMAN. ...quorum omnium forlissimi sunt Belgœ.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2