l\° 86. Jeudi,
27 Octobre 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Patronages... libéraux
Un nouvel exploit
de M. Pantalon.
32e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Ypres, le 26 Octobre 1892.
Depuis longtemps nous signalons en toutes
occasions l'œuvre de prosélytisme entreprise
par le parti clérical au sein des classes ouvriè
res, œuvre qui se manifeste par installation
dans le moindre village de sociétés de propa
gande qui sous le nom de patronages, procè
dent lentement mais sûrement lasservisse-
ment des classes ouvrières sous la domination
du clergé.
Nous constatons avec plaisir qu'une réaction
commence se produire dans les rangs de nos
amis et qu'enfin ils comprennent qu'il y a urgen -
ce et nécessité apposer des œuvres libérales
et libres toutes celles que le clergé dirige et
mène lyraniquecnent.
LOKuvre des patronages libéraux, fondée il
y a moins d'un an Anvers, prend depuis quel
ques semaines une grande extension. On sait
3ue celte institution a été créée dans le but de
onner des distractions aux jeunes gens les plus
âgés des écoles communales et même ceux
qui ont quitté les établissements d instruction
de la ville depuis un ou deux ans. On y com
plète leur instruction par des conférences, on
leur offre des représentations théâtrales, des
concerts, etc.
Jusque dans ces derniers temps, un seul éta
blissement de ce genre existait dans les locaux
de l'ancien hospice delà rue Saint-Roch. Au
bout de peu de semaines, le succès fut considé
rable plus de mille jeunes gens s'étaient fait
inscrire; les locaux, très grands cependant,
devinrent trop exigus. Les nombreuses Sociétés
libérales de la ville reconnurent l utililé de
1 institution, et bientôt de nouvelles ressources
furent mises la disposition du comité organi
sateur qui put ouvrir deux nouveaux locaux.
La Fédération démocratique et le comité de
l'Association libérale ont décidé de contribuer
pécuniairement au succès de cette œuvre si
utile, au profit de laquelle on va organiser de
nombreuses fêtes.
Nos amis feront bien d imiter l'exemple d An
vers dans le pays tout entier.
A l'œuvre et bientôt I I
A HAUTE-CROIX.
M. De Burlet vient de valider les élections
communales de Haute-Croix, que la députation
permanente avait cassées, étant donnés les faits
de pression et de corruption constatés au cours
de 1 enquête laquelle elle s'était livrée.
L'Etoile publie des extraits de cette enquête
qui sont de nature édifier les plus optimistes
sur les conséquences de notre beau régime élec
toral.
Des témoins entendus
M. J.-B. De Barbey a déclaré Les religieuses
m'ont entendu dire, en présence du curé, que je
ne promettais ma voix personne les religieu
ses m'ont demandé de marquer mon bulletin de vole
de façon le rendre non valable.
Le témoin Célestin Thibaux a déclaré Avant
l'élection nous avons reçu trois fois la visite du
clerc Lorie qui disait être envoyé par M. le vi
comte Jolly et par le curé.
Il m'a demandé d'engager mon beau-père
rendre son bulletin nul, me promettant, la premiè
re fois cinquante frs. et la seconde fois vingt-
cinq frs. si mon beau-père votait selon le modèle
que voici et sur lequel le point blanc du cercle
qui se trouve au-dessu3 des deux listes était
noirci.
En me remettant ce modèle il m'a demandé de
faire en sorte, avec le concours de mon frère, de
décider mon beau-père se rendre Braine-le-
Comte le jour de l'élection afin de le forcer ainsi
s'abstenir.
Le cordonnier J.-B. Thirion a été obligé par le
mitent d'aller aux catholiques et, en échange, on
lui promit do l'ouvrage et d'autres avantages. Cela
m'a été affirmé par sa femme et s'est passé quel
ques jours avant l'élection.
J.-B. Thirion et J. Thirion ont du jurer, au
couvent, de voter pour les catholiques cela m'a
été déclaré également par la femme J.-B. Thi
rion.
J'ai entendu déclarer publiquement, dans
l'estaminet de Vandermeeren, par Pierre Carlier,
qu'il avait reçu, au château du vicomte Jolly,
vingt-cinq francs pour voter en faveur des ca
tholiques et que mon frère Jean-Baptiste pou
vait boire là-des3us un demi-litre.
M. Dechévre dépose J'étais dans la maison
de Louts Detrez j'ai entendu M. le curé Van
Eyen lui dire Je veux, pour vous être agréa
ble, être votre intermédiaire entre vous et votre
beau-frère pour régler vos affaires, je vous évi
terai un procès qui vous coûterait cher, la seule
condition que vous voliez pour les catholiques (la bon
ne cause).
Le 22 Juin MM. Mehaudens, Louis Janssens,
Alphonse Van Bellinghen, Edouard m'ont dé
claré en présence de témoins qu'ils avaient reçu
chacun cinq francs de M. le vicomte Jolly pour
s'abstenir l'élection.
Le 24 Juin, j'ai rencontré Mallaert, Emile, qui
m'a déclaré avoir reçu un sac de pommes de terre du
couvent pour voter en faveur des catholiques.
Le 25, veille de l'élection, le vicaire s'est ren
du chez M. Louis Mehaudens, et l'a menacés'il
venait l'élection, de lui envoyer l'huissier le
surlendemain pour lui retirer les terres de M. le
baron Jolly. Ceci m'a été dit, par Mehaudens
lui-même, le jour des élections.
Janssens, Alphonse, m'a déclaré avoir rencon
tré au bois M. Misonne qui lui a dit que s'il ne
s'abstenait pas aux élections, il n'aurait plus ses terres
ni l'entrée au bois.
Algoet, garde-chasse de M. d'Arenberg, s'est
rendu, le 25 Juin, après-midi, chez les électeurs
Mehaudens Louis, Janssens Alphonse, Van Bel
linghen Edouard De Cocq, Florentin Francq,
Jos36 Carlier, Pierre et Francq, Auguste, pour
leur dire que s'ils se rendaient l'élection, ils seraient
privés de leurs terres ou privés de la faculté d'entrer
au bois tous, sauf Carlier, m'ont donné connais
sance de ces menaces.
Le 25 Juin au soir, Barley, J.-B., m'a déclaré
que quatre ou cinq électeurs douteux avaient été
appelés au couvent et avaient été obligés de prêter ser
ment, afin d'être moralement forcés de voter pour les
catholiques.
Cette disposition est confirmée par divers té
moins, et notamment par deux électeurs qui dé
posent comme suit
M. Louis Mehaudens. Le Jeudi avant l'é
lection, j'ai été appelé au château du vicomte
Jolly. Mma Jolly m'a demandé si j'allais voter.
J'ai répondu affirmativement. Mme Jolly m'a dit
alors que je ne pouvais pas aller voter parce que je
serais privé de ma terre. M. Jolly m'a alors donné
cinq francs pour aller faire un voyage d'agrément le
jour de l'élection. Le Samedi, onze heures du
matin, le vicaire, M. Rhynsberghe, est venu m'a-
vertir que si j'allais voter on m'enlèverait la terre de
M. Jolly que le Samedi suivant j'aurais reçu la visite
de l'huissier.
Le lendemain, l'aprè3-midi, veille de l'élection,
le garde Algoet est venu me prévenir, de la part
de M. Misonne, intendant de Md'Arenberg, que
si j'allais voter, il me serait interdit d'acheter
du bois provenant des propriétés de M. d'Aren
berg et que je ne serais plus autorisé travailler
dans le bois de ce dernier.
Les électeurs Janssens, Van Bellinghen et Car
lier ont reçu 5 francs de M. Jolly pour ne pas vo
ter. Ils ont bu cet argent le même jour.
Carlier Pierre. Le vicomte Jolly m'a de
mandé de voter pour les catholiques, ce que je lui ai
promis, il m'a alors mis dans la main une pièce de
5 francs me disant M. Carlier, voilà 5 francs.
M. Misonne est venu me demander de voter
pour les catholiques. Je le lui ai promis.
L'intendant Misonne, entendu son tour, re
fuse de prêter serment et déclare qu'il n'a exercé
ni pression ni corruption.
Enfin le vicomte Jolly, bourgmestre de Haute-
Croix, refuse aussi de prêter serment, mais pro
met sur l'honneur de dire la vérité et cette vérité,
la voici
J'ai fait venir chez moi, les électeurs dont les
noms suivent Francq, Auguste les deux frères
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le restant de la Belgique et de l'Etranger ('Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
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Heures de départ partir du 1' Octobre
éTYpres pour
Popennghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50
2-43 3-43 6-25 8-38 9-41.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43
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2-29 2-35 5-03 7-35 8-40.
Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35
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Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53
6-23.
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Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
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Courtrai-Bruxelles, 5-13 9-41 -10-592-29 -5-03.
Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
5-37.
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