AVIS IMPORTANT.
Le Discours du Trône.
Les écoles.
L'impôt sur le revenu.
i\° 90. Jeudi,
32e ANNÉE.
10 Novembre 1892,
6 FRANCS PAU AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Yprès, le 9 Novembre 1892.
Nos lecteurs auront pu lire dans les journaux
de la capitale le discours du Trône; inutile
donc de le reproduire dans les colonnes de
notre journal.
Nous donnons ci-après un aperçu du fameux
discours de notre premier.
Le discours de M. Beernaert.
Discours banal, emphatique et vantard du
Beernaert tout pur.
On y' proclame avec une solennité prud'hom-
mesque
Que les oeuvres des hommes n'ont qu'un
temps
Que c'est déchoir que ne pas progresser
Qu'il est dans la vie des nations des heures
historiques où les décisions prendre peuvent
exercer une influence décisive sur leurs desti
nées
Tout le cortège des fameuses lois sociales
votées depuis 1S86 y passe, depuis la loi sur les
Conseils d'arbitrage, dont l'initiative appartient
M. Frère-Orban ce que M. Beernaert prend
soin de ne pas rappeler, jusqu'à la loi sur l'i
vrognerie, dont le seul résultat appréciable jus
qu'à présent se résume dans une augmentation
notable de la consommation de l'alcool.
Non seulement M. Beernaert se pose dans ce
discours comme le plus grand législateur social
du temps n'y lit-on pas que, grâce lui, u no
tre législation ouvrière n'est inférieure aucune
autre mais c'est lui aussi que nous de
vons la restauration de nos finances et le déve
loppement considérable de notre instruction
publique, ce qui est, d'ailleurs, assez vrai, ne
considérer que le nombre toujours croissant des
écoles de petits-frères et de nonnettes.
Pour un peu, M. Beernaert allait se faire hon
neur de l'abondance de la récolte des pommes de
terre. Ce sera peut-être pour l'année prochaine.
Quant la question de la réforme électorale,
sur laquelle quelques naïfs attendaient une dé
claration nette et précise, disant loyalement la
pensée du gouvernement sur cette question ca
pitale, M. Beernaert a jugé prudent de se déro
ber, estimant sans doute que l'heure histori
que n'avait pas encore sonné.
Le gouvernement s'est bien engagé présenter
un projet, un projet qui ne serait pas une œu
vre de parti parbleu et qui réaliserait
une large extension du droit de suffrage mais
voilà tout, et ce tout ne nous apprend rien de ce
qu'il nous intéressait de savoir.
Un piètre discours, en somme. Quand on n'a
pas autre chose dire au payB, dans la crise grave
qu'il traverse, on n'est qu'un pauvre homme, et
ce ne sont pas les fumées d'encens dont on s'en
veloppe qui empêcheront le pays de s'en aperce
voir. (Gazelle).
La loi de 1881, qui a accumulé tant de
ruines, ne suffit pas assouvir les rancunes
cléricales contre l'enseignement public.
La Revue Générale publie un travail de
Monsieur De Harlez, professeur l'université
de Louvain, lequel, en croire le Patriote,
servira de base un projet de loi qui sera sous
peu soumis aux Chambres.
Les écoles neutres sont proscrites, et toutes
les écoles catholiques deviennent des institu
tions officielles.
Et Monsieur De Harlez, qui fait le bon apôtre,
présente ce projet comme une œuvre d'apaise
ment et de conciliation 1
Depuis que certains de nos amis se sont
laissé entraîner croire une réconciliation
possible entre l'église et !e civilisation mo
derne, les organes du cléricalisme ont toutes les
audaces.
Il est plus que temps de réagir. Mettons le
pays en garde contre le nouvel attentat sco
laire que l'on médite dans les sacristies.
Ne laissons pas détruire le peu qui nous
reste d'enseignement public.
Et contre l'outrecuidance cléricale, affirmons
plus énergiquement que jamais notre principe,
celui de l'ecole absolument neutre, neutre
comme la science qui s'y enseigne; neutre
comme la loi qui l'établit.
A la suite d'un remarquable discours de
M. Denis, recteur de l'université de llruxelles,
prononce dans la derniere session ordinaire du
conseil provincial du Brabant, cette assemblée
a décidé de mettre l'élude cette importante
question. Une commission spéciale a été nom
mée dans ce but par la Dépulalion Permanente,
commission composée de M. le Gouverneur de
la province, MM. Torsin, Dustin, Williame,
membres de la Dépulalion Permanente, MM.
flulin, Denis, Beauduin, Wiener, Brunei, Van
Meenen, Pilloy, Ch. Janssen, Michel Orban,
Pangaert d'Opdorp et Reisse conseillers
provinciaux.
Cette commission a été constituée Mardi der
nier et elle a tenu sa première séance.
Le problème résoudre a une importance
capitale il présente pour la province et pour
tout le pays un intérêt de premier ordre. Sa
solution s'impose.
La commission s'est trouvée d'accord pour
décider qu il y a lieu d'établir un impôt géné
ral sur le revenu, frappant celui-ci indistinc
tement et atteignant également le revenu
mobilier ainsi que le revenu immobilier. En
môme temps la pensée de ses membres parait
devoir être unanime pour remplacer progressi
vement par 1 impôt sur le revenu, les taxes et
contributions existant actuellement, de façon
faire disparaître en premier lieu celles qui for
ment plus spécialement double emploi avec
l'impôt sur le revenu.
On arrivera ainsi, si l'espoir de la commis
sion se réalise, remplacer, en matière d'im
pôt la fiction par le revenu.
Le premier pas fait dans celle voie par la
province de Brabant pourrait avoir pour l'ave
nir du pays, comme réforme sociale, une im
portance d'une etendue incalculable.
Le principe de l'impôt sur le revenu n'est pas
contestable par contre les difficultés d'appli
cation et d'exécution sont des plus sérieuses.
La commission a été heureusement inspirée
en confiant M. Denis l'élaboration d'un avanl-
irojet et elle a fixé trois semaines plus loin
a date de sa deuxième séance afin d'examiner
e travail que M Denis lui présentera pour lors.
Plusieurs journaux ont reproduit la nouvelle
lancée par le correspondant bruxellois de l'Opi
nion d'Anvers, concernant l'augmentation du
nombre des régiments d'artillerie et la création
de deux nouveaux régiments d'infanterie les
15e et 16e de ligne.
La première partie de celte nouvelle, celle
qui concerne l'artillerie, est vraie.
En ce qui concerne la seconde partie, voici
ce qui a été décidé au département de la guerre
Il sera créé un 15e régiment de ligne et le ré
giment des carabiniers, qui est actuellement
de 6 bataillons, sera dédoublé. Il y aura donc
le 1er et le 2e régiment de carabiniers.
Il est très probable queces réformes militaires
seront proposées la Chambre lors de la discus
sion du budget de la guerre.
Il paraît que le pays tout entier vient
d'applaudir.
A vrai dire, le bruit de ces applaudissements
n'est pas arrivé jusqu'à nous, mais enfin, puis
que c'est le Journal de Bruxelles qui l affirme,
il n'y a plus qu s'incliner.
Les applaudissements du pays tout entier
ont éclate en apprenant la nomination d'un
ministre des affaires étrangères.
Ce ministre est, comme on l'avait annoncé
depuis longtemps déjà, M. le comte de Merode,
ancien membre de la Chambre des représen
tants.
L'arrêté royal relatif cette nomination,
date d'Ostende, 31 Octobre, a paru mardi au
Moniteur.
Le protectionnisme en France.
M. de Molinari, le célèbre économiste, s'oc
cupe dans son dernier article des jolis résultats
que produit en France le système protection
niste de M. Méline
Les premiers résultats de la nouvelle politique écono
mique de la France sont désastreux, quoique cette politi
que ne date que de quelques mois.
Tandis que, dans les huit premiers mois de 1891, l'im
portation des produits de l'étranger n'avait été que de
PROGRÈS
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LE PROGRÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au
premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon
neront, pour une année, dater de cette époque.
A part ces lieux communs et d'autres, qui rap
pellent l'illustre élève de Brard et St-Omer, plus
rieu qu'une interminable énumération de3 bien
faits que le pays doit l'administration de M.
Beernaert.