94. Jeudi, S2e ANNÉE. 24 Novembre 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. A la frontière. Un audacieux plaidoyer. Ce que coûte le gouvernement clérical. Il veille! Vélocipédie militaire. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIR1T EDNDO. Ypres, le 23 Novembre 1892. Nous remarquons dans les Annales parlemen taires séance de Vendredi dernier [inci dent suivant, qui s'est produit au cours du débat sur la question militaire M. Helleputte. La réforme vraiment démocratique est celle que nous préconisons c'est de payer une in demnité suffisante aux miliciens et de respecter la liberté des vocations. Voilà, ne vous y trompez pas, la réforme de l'avenir. Applaudissements droite). M. Helleputte. Comme on traite tous les fonction naires du pays Le soldat est un fonctionnaire comme un autre. M. Paternostor. Que deviendra votre liberté quand vous n'aurez pas su défendre votre pays M. Helleputte. Rassurez-vous, mon cher collègue, nous ne proposerons jamais un système qui puisse conduire le pays sa ruine ni mettre son indépendance en péril et, lorsque le jour du danger sera venu, nous serons tous la frontière pour détendre notre patrie. (Interruption gauche M. Paternoster. Il sera trop tard. M. Helleputte. Mais si vous croyez que, pour dé fendre le pays, il faille faire passer toute la population par la caserne, vous êtes dans l'erreur. M. Eara. Est-ce qu'il suffit de prendre le train pour aller la frontière M. Helleputte. Non, mon cher collègue, et permet tez-moi de vous le dire, cette plaisanterie est indigne de vous je me permets au moins de le croire M. Bara. C'est votre système qui est une plaisante rie M. Bara. C'est peu près le système d'un de vos collègues les broussailles la frontière. Il résulte donc des énergiques et patriotiques déclarations de M. Helleputte qu'au premier coup de canon toute la droite volera la fron tière. Le susdit M. Helleputte ainsi que Mons Colaert marcheront en tète armés d'un sabse... d'un sabre... d'un sabre... Le Père de la Cité et le R. P. Struye viendront en serre-file. Nous voilà rassurés. Et qu'on se le tienne pour dit Paris et Berlin. Voici, d'après le compte-rendu analytique des débats, le texte exact du plaidoyer de M. Woeste en faveur du remplacement Nous nous sommes placés, dans la discus sion de cette question, au point de vue de la liberté individuelle et de la liberté des voca tions. Discutez nos opinions, mais ne mécon naissez pas les sentiments élevés qui nous gui dent. Vous parlez des pauvres I Eh bien, je soutiens que votre réforme est directement contraire rintérêtdes pauvres gens. Le service personnel ferait marcher tous les malheureux et nous leur enlèverions en même temps le dé dommagement que leur procure le remplace ment, parfois pour venir en aide de vieux pa rents. Tous les ans, c'est nous qui volons des sacrifices pécuniaires en faveur du remplace ment. Vous voulez, au contraire, enlever aux pauvres gens cet avantage de 3 millions. Je suis convaincu que le peuple ne partage pas votre sentiment. En vérité, c'est un comble d'aberration ou d'inconscience. M.\ Woeste ne voit dans le rem placement qu un moyen d'améliorer le sort des classes nécessiteuses. Si on le poussait un peu, il affirmerait que c'est dans leur intérêt qu'on a voté la loi sur la milice, et que c'est pour leur venir en aide que les fils de famille consentent acheter un remplaçant. Le remplacement est une institution philan- tropique. Le privilège en 'ma libre cfe milice est une des formes de la charité! Voilà, s'écrie I Etoile, où en est M. Woeste Voilà les théo ries monstrueuses que la nécessite de flatter régoïsmo de quelques privilégiés inspire au chef de la droite parlementaire _csi- La prochaine conférence monétaire paraît devoir consacrer la démonétisation définitive de l argent. Peut-être l'événement pourra-t-il encore être ajourné, mais ce qui est certain, c'est que lot ou tard et inévitablement, la dépréciation croissante de l'argent amènera la rupture de l'Union latine et I obligation, pour notre pays, de rembourser en or et au pair les innombra bles pièces de cinq francs frappées I effigie do Léopold II par le ministère Malou-Beernaert, de 1872 1878. II nous en coûtera, d'après de justes prévi sions, une centaine de millions. Cent millions jetés l'eau, sans compensation dans le présent ni espérances pour lavenir, pour payer l'erreur économique des ministres cléricaux. Le pays paraît résigné devant l'éventualité d une perte si colossale. C'est cependant ce même pays qui a jadis pris feu cpntre le ministre libéral et l'a impitoyable ment renversé, pour n'avoir pas craint de sa crifier quelques millions l'organisation d'un solide enseignement public I Quelques millions pour créer des écoles, c'é tait un scandale. Mais cent millions pour payer les fantaisies monétaires de M. Beernaert, ce n'est pas trop l Le Courrier de Manchester publie un article dans lequel il signale l'accroissement graduel du monopole officiel du commerce dans l'Etat libre du Congo. Ce journal ajoute que le gouvernement de l'Etat du Congo paraît devoir entraver autant que possible le libre commerce malgré les stipulations de l'acte du congrès de Berlin. Il rappelle les mesures prises par l'Etat contre le commerce libre de l ivoire et du caoutchouc et proteste contre ces procédés qui sont en contradiction absolue avec les résolutions de la Conférence de Berlin et portent préjudice aux intérêts légitimes des commerçants étrangers. On écrit de Huy Le grand maître de l'intérieur et de ce qui reste de l'instruction publique vient de prendre une mesure qui démontre, une fois de plus, que le gouvernement est la merci des evéques levèquede Liège lui ayant présenté MM. Grand- maison et Labaye, respectivement doyen et vi caire Huy, comme professeurs chargés de l'enseignement religieux dans les écoles moyen nes. M. Pantalon, malgré lavis défavorable fortement motivé du Bureau administratif de ces établissements, vient d'agréer la désignation de ces ecclésiastiques, auxquels un traitement de 1,300 francs est généreusement alloué, pour donner un cours que personne ne réclamait et que le clergé lui-même a naguère refusé de donner, ne voulant pas prêter la main l'appli cation de la loi de 1850, qu'il estimait alors im pie et de nature nuire la religion. Les temps sont changés, paraît-il. Mais quel )iège voile cette volte-face La prospérité des ïcoles moyennes empêchait-elle lévêque de Jège de dormir et a-t-il voulu introduire le oup dans la bergerie On le verra bien 1 Diviser pour régner, telle est la devise con stante de nos maîtres Du Précurseur L'Escaut rend grâce M. Coremans parce que, en répondant au général Brialmonl, il a fait allusion au Grand-Turc. M. Coremans son geait sans doute feu Victor Jacobs, qui gagna beaucoup d'argent en servant d'intermédiaire entre le même Grand-Turc et un israélitc, le baron deHirsch. En attendant, le général Brialmonl a été l'objet d une touchante manifestation de nos officiers du génie, qui lui ont offert un bronze d'art représentant la Défense de la Patrie. ■irruwaaoaaaom Le ministre de la guerre vient de demander un rapport des commandants de compagnies con cernant la mise en usage des bicycles dans l'ar mée. La plupart ont répondu qu'il serait dési rer que les militaires de tous grades puissent se servir de ces machines, que les régiments puis sent être pourvus de quelques bicyclettes, ces objets étant entrés dans les mœurs. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annales..ont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour lë restant de la Belgique et de l'Etranger I'Acexcg Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. LE PROGRÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon neront, pour une année, dater de cette époque. M. Coremans. Qu'on les traite comme on traite les officiers qu'on les paye M. VArwilehen. Et les douaniers et les gendarmes, qu'on les traite de la même façon M. Helleputte. Je vous demande pardon j'ai for mulé notre système dans ses lignes générales l'année der nière. Il pourvoit tous les besoins du pays.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1