Chronique locale.
Bibliothèque communale.
La tenue serait en bonnet pour la troupe et les
officiers seraient porteurs du képi.
Il est plus que certain que les vœux émis par
les différents commandants de compagnie se
réaliseront et ce l'entière satisfaction de
l'armée.
Une section serait formée dans chaque régi
ment et ne pourrait en faire partie que les hom
mes de bonne conduite.
Elles ont fait leur sortie, l'une midi partant
du Laurent et enfilant la rue de Dixmude
l'autre midi et quart, quittant le Café de Com
mercepassant par la Grand'Place et de là rue
de Lille, etc.
Qui, qui
Un instant, vous y verrez clair tout de
suite. Continuons.
La première, en beaux habits militaires,
l'aigrette au shako, le caban capuchon, un
nouveau caban, par 12 degrés de température
au-dessus de zéro, (il faut soigner ces chéru
bins), assourdissant les passants de leurs clairons
perçants
La seconde, en modestes vestons, jouant des
pas redoublés, rudement carabinés sans clairons
ni cabans, qui marquent le pas et plaisent
l'oreille
La première entourant un drapeau de velours
vert chargé d'or
La seconde arborant le sincère drapeau de
mérinos aux couleurs nationales
La première entourée d'une vingtaine de ga
mins, ramassés comme on peut et traversant les
rues au milieu de l'indifférence générale
La seconde accompagnée d'une foule vivante,
enthousiaste et....
Ah je vois déjà, c'est des musiques les
B loutre Koussen et les Anciens Pompiers que vous
voulez dire
Précisément.
C'est toujours comme cela quand les
Blaune Koussen sortent, c'est un bruit écor-
cher les oreilles et le plus beau moment, c'est
quand elles rentrent dans leur boite. Au con
traire, quand les Anciens Pompiers poussent
une pointe dehors, toute la ville est sur pied et
des sympathies non équivoques et du meilleur
aloi les saluent leur passage. C'est que la ville
a changé de maîtres non d'esprit.
Le cœur est resté le même, l'âme B'élève
toujours dans les mêmes régions et la popu
larité n'a pas déserté elle est restée tidèle au
passé, l'honnêteté et plus que jamais elle
tient s'affirmer mesure qu'on approche du
moment décisif où les comptes se régleront défi
nitivement coups de tampon et ce moment ap
proche et déjà c'est comme si c'était fait.
Ah oui, il n'y a pas se tromper. Les libé
raux auront leur revanche, ils brûlent de l'avoir
et ils l'auront, ce n'est pas douteux et nos maîtres
de trois ans ne s'en aperçoivent que trop bien,
M. le Bourgmestre tout le premier. Aussi quelle
figure, quelle binette, Dimanche dernier Il
les a vues défiler toutes deux ses pieds, nos
deux musiques, et bien que son masque habi
tuellement figé dans une immobilité muette,
reste d'uue impénétrabilité qui vient souvent
propos, dans les circonstances actuelles, il n'en
fut plus de même Dimanche, il avait une
contraction pénible dans un rictus contrarié.
Il y avait de quoi.
Quelle désillusion se croire le Messie atten
du, désiré et enfin venu, et être tout autre
chose A peine l'aube et déjà voir la fin de
son règne. C'est dur, mais c'est j uste et Dieu
est juste.
Des dames catholiques quêtent en ville en
faveur des salle3 d'asile. C'est sous ce prétexte
qu'elles se présentent et c'est bien ainsi qu'elles
entendent remplir leur mission. Leur sincérité
ne saurait être mise en doute. Cela n'empêche
que dans le camp clérical il y a des gens qui
prétendant être au courant tiennent dos propos
qui font croire que d'une pierre on fera deux
coups et que s'il y a des salles d'asile proté
ger, la protection s'étend quelquefois toute
autre chose. C'est toujours bon de laisser gri
gnoter les amis.
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Grand émoi l'Académie et quand on croit
que c'est fini, cela recommence. C'est une vraie
boîte surprises, cette Académie, mais aussi
comme tout cela marche depuis que nos maîtres
se sont chargés de tout améliorer.
Donc depuis quelques jours courait le bruit
de la démission du sieur Yandendriessche.
D'après ce qui se disait, ce professeur ne conve
nant pas la classe qu'il était appelé diriger,
avait été obligé de démissionner. Cela faisait
croire qu'instruits par les boulettes commises
récemment dans des nominations non approu
vées par l'autorité supérieure, nos maîtres, reve
nus récipiscence, sans autre souci qu'un bon
enseignement, allaient franchement entrer dans
la bonne voie et allaient enfin sacrifier la poli
tique et les compérages au bien être entendu
comme il ne devrait jamais être autrement.
Et l'on parlait d'un concours. La place, nou
vellement ouverte, allait être conférée au plus
capable et l'on en citait plusieurs en ville qui
sont dans les conditions requises, et tous se dis
posaient répondre cet appel.
Un concours Allez donc Lundi soir, la
Commission se réunit, sans tambours ni trom
pettes elle se trouve devant deux demandes,
celle d'un instituteur communal et celle d'un
instituteur de l'école S1 Michel. Les autres
attendaient l'annonce du concours... sous l'or
me.
On commence par faire l'éloge pompeux de
l'instituteur communal, un homme comme il n'y
en a plus, au dire de M. Colaert. M. Struye pré
sente son voisin de S1 Michel, M. Yervaeck. On
procède au vote, et le sacristain de S1 Michel est
nommé, et l'instituteur communal obtient une
voix, apparemment celle du membre libéral,
seul présent. Mais l'instituteur communal avait
été loué Ah le bon billet
Hé bien, pour arriver pareil résultat, cela
valait-il la peine de renvoyer le sieur Vanden-
driessche Quels sont les titres de cet institu
teur clérical pour passer sur le corps de ceux
qui ont pour cette branche d'enseignement dont
il s'agit un diplôme spécial, car, en l'occur
rence, c'était bien cola qu'on devait viser.
Le sieur Vervaeck a-t-il ce diplôme C'est un
ancien élève de Thielt ou de l'hourout, ou même
fût-il de Thielt et de Thourout la fois, quels
sont ses titres Pour le relever, on dit qu'il a
des diplômes divers Lesquels Un diplôme
d'arboriculture C'est bien de cela qu'il s'agit.
Et ce pauvre Vandendriessche que lui réser-
ve-t-on Nous ne sommes pas partisans des des
titutions brutales. Un serviteur est toujours un
homme qui a droit des égards, moins que
par une inconduite notoire, un manquement
grave, il se soit rendu impossible. Cependant
que faire D'un côté, d'après M. Colaert, il est
incapable, impossible dans l'école industrielle,
d'un autre côté nous ne voyons pas trop com
ment le réhabiliter et cependant nous le vou
drions bien l'âne de Buridan n'était pas plus
embarrassé entre ses deux picotins.
La solution, peut-être l'avons-nous trouvée.
Quant transporter le démissionnaire ou le
destitué, comme on veut, dans le cours de l'An
tique, il n'y faut pas songer. Le Grec, le Romain,
pu même le Florentin ou toute la Renaissance
italienne, c'est pour ce pauvre garçon de l'hé
breu. Il ne Buflit pas de plaquer du noir sur du
blanc, sans explications autres, comme il est.
vrai cela se fait maintenant, le cours d'Antique
demande de9 connaissances historiques et es
thétiques très profondes et pour beaucoup un
Antique ou un plâtre quelconque de Buseyne,
jadis rue de Dixmude n° 62, c'est tout le même
diable.
Alors comment faire? Une idée! Qu'on en
fasse un directeur
Mais il y a déjà un directeur l'Académie
lié bion, oui et alors il y en aurait deux
Pourquoi pas, puisqu'on est si bien en train
d'en faire, et puis cela soulagerait beaucoup le
titulaire actuel.
Et encore si, tout prix, le Gouvernement
venait encore une fois mettre son nez dans cette
affaire, comme il a déjà fait, et refuser son ap-
robation un troisième directeur, deuxième
e l'Académie, sous la raison, au fond admissi
ble, qu'il n'admet pas deux directeurs pour une
même Académie et qu'il n'en permet que la no
mination d'un seul, il y aurait encore moyen de
se tirer d'affaire. Il ne faut qu'un seul directeur
et il s'agirait d'en placer deux, hé bien qu'on
divise la place et qu'on fasse deux demi-direc
teurs. Deux demi-directeurs, cela ne fait qu'un
entier et comme cela tout serait sauf.
Bien entendu sans préjudice du traitement
du titulaire actuel.
Cela ferait bien quelque fissure dans le budget
actuel. Mais cela près. Nos maîtres ne sont
f>as si regardants. On le verra bien, l'un ou
'autre jour, dans les caisses de la ville. Il est
vrai que M Surmont a inventé ses bons de
caisse dont on attend des merveilles, mais
quand
-^K«a5oa?feiw
Le Journal d'Ypres a appris avoc plaisir la
nomination de MM. Biebuyck et A. Merghe-
lynck au poste de commissaire de la Biblio
thèque communale et il en donne tout de suite
la raison, c'est que ces Messieurs combleront
immédiatement les regrettables lacunes qu'of
fre notre dépôt scientifique, notamment ot onr
tout la pénurie d'ouvrages scientifiques au
courant des dernières données de la science. (Sic).
Comme on le voit, c'est tout science ils nous
doteront d'ouvrages scientifiques de science et
si ce n'est pas un savant qui a rédigé ce galima
tias-là, c'est qu'il n'y a plus de savants, hormis
les deux nouveaux savants qui se chargent de
rajeunir toute notre Bibliothèque publique.
Et quels seront ces ouvrages et de quelles
sciences s'agit-il Le Journal entend-il par là
les sciences naturelleschimie, physique, zoologie,
botanique, minéralogie, géologie, etc. Ce
n'est guère probable et ce n'est pas médire,
chacun sait cela, que toutes les connaissances
en sciences naturellesde ces Messieurs, ne pèsent
pas un sou et ils sont assez raisonnables pour
ne pas nous contredire.
Alors quoi S'agit-il de ce qu'on est convenu
d'appeler les sciences contemporaines économie
politique, sociologie, anthropologie, biologie,
philosophie, géographie politique, morale, po
litique expérimentale, esthétique, linguistique,
arrête, arrête...
Hé bien, oui, c'est déjà assez comme ça,
fiour commencer, et nous verrons ainsi briller
es Letourneau, les P. Topinard, les Maugeolle,
les Léon Say, les Renan, les Lambroso, les Paul
Leroy-Beaulieu, les Karl-Max, les Ferd. Drey-
Ehus, Petavel Olliff, Léon Spencer, Schopen-
auer et autres et ce sera charmant.
Pourvu qu'il n'en aille avec ces innovateurs
comme avec nos grands réformateurs de l'Hôtel
de Ville qui allaient nous inonder de fabriques
et qui.... vous savez le reste.
Le reste Parfaitement, c'est que maintenant
comme autrefois, en fait de fabriques, nous
avons les fabriques d'église et un sacristain de
plus l'Académie.
La NOUVELLE SALLE du Café de la Bourse a
fait hier, Mardi soir, ses preuves et donné sa
vraie mesure.
Il y avait, l'occasion du concert des Anciens
Pompiers, au parterre, six cents personnes et deux
cents dans les galeries. On compte qu'il y avait
encore place pour une centaine de personnes)
O-OQ^OoO—