CERCLE JALLON. Chronique locale. AVIS IMPORTANT. Un Héros. Idée géniale. Un scandale. N° 98. Jeudi, 52» ANNÉE. 8 Décembre 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIBES ACQ0IR1T EPNDO. Ypees, le 7 Décembre 1892. C'est la Belgique militaire qui met sur un piédestal le héros du jour, le brave M. Helle- putte, professeur l'université de Louvain et représentant de l'arrondissement de Maeseyck. On se rappelle les paroles fières et patrioti ques de ce Campinois pendant la discussion du budget de la guerre. Il venait de parler contre l'institution de l'armée, qu'il voudrait voir rem placée par quelques pelotons de volontaires avec primes. Quelqu'un ayant timidement objecté que le pays serait bien mal défendu le jour où l'ennemi paraîtrait nos frontières, M. Helleputte s'écria d'un ton qui enthousiasma l'âme de l'éminenl M. fferten et le cœur du sympathique M. De Malander Lorsque le jour du danger sera venu, nous serons tous la frontière pour défendre notre patrie I Nous voilà rassurés. Si les Allemands violent la frontière de l'Est, nous pouvons être tranquilles. M. Helleputte sera là, et les soldats de l'empereur Guillaume n'arriveront pas jusqu'à Liège. M. Helleputte leur fera un discours en trois points qui embêtera énormément les envahis seurs, lesquels s'empresseront de tourner les ta lons et de regagner précipitamment les plaines de la Germanie. Seulement, il est bien désagréable que le héros de Maeseyck n'ait point parlé plus tôt. Voilà maintenant les camps retranchés par don 1 les têtes de pont de Namur et de Liège devenues inutiles. Quelle économie le pays réalisait, si M. Hel leputte s'était révélé il y a quatre ou cinq ans remparts en béton, tourelles en acier, canons idem, terrassements et fondations, sans comp ter les nouveaux régiments qu'il va falloir créer pour établir des garnisons dans les forts et les fortins delà Meuse. Calculez les millions que tout cela nous a coûté et va nous coûter encore. M. Helleputte pouvait remplacer avantageu sement ces fortifications, pour la modique som me de quatre cent vingt-trois francs et vingt centimes par mois, montant de l'indemnité parlementaire. Et encore, nous économisions ces deux cents florains pendant les vacances Voilà ce que c'est que de ne pas connaître son bonheur. On passe côté sans le remarquer, et quand on le remarque, souvent il est trop tard. Il nous reste la ressource de licencier l'armée et de démolir les fortifications de la Meuse et de l'Escaut. Au besoin, on pourrait se faire quel que argent en vendant les coupoles un mar chand de ferrailles et en convertissant les forts en maisons de campagne l'épreuve des tenta tives d'effraction. Je ne dis pas non, cela pourrait diminuer la perte, mais il resterait encore un déchet d'un nombre considérable de millions. Mais nous n'allons pas nous attrister pour si peu, n'est-ce pas Tout est bien qui finit bien, après tout, et la Belgique est assez riche pour pouvoir payer sa sécurité en même temps que sa gloire. Les fortifications d'Anvers, de Liège et de Namur, ce n'était pas mal. Helleputte, c'est beaucoup mieux. Béjonissons-nous et faisons des vœux pour que ce législateur héroïque vive longtemps. Ce serait une fichue affaire s'il al lait, comme on dit, nous claquer dans la main. Mais j'y songe les Allemands pourraient nous envahir... et les Français aussi. Et le dia ble, c'est qu'ils pourraient entrer en même temps. Et voyez-vous Helleputte, mis ainsi entre deux feux, obligé de prononcer deux discours en même temps A sa place, je demanderais des leçons au pé- lomane 1 [Chronique Elle est êclose dans le cerveau de M. Losle- ver, député clérical de Verviers cerveau que l'on peutsans inconvénientqualifier d'olympien. C'était Jeudi dernier la Chambre, pendant la discussion du budget de la guerre. Abordant la question du recrutement mili taire. le législateur Loslever a proposé un sys- lèmequi mettrait fin selon lui toutes les injus tices et tous les abus. Ce système consisterait mettre le rempla cement la portée de toutes les bourses en décidant que tout individu tombé au sort pour rait désormais payer son remplaçant propor tionnellement sa fortune. De celle façon, toutes les difficultés s'apla nissent la loi du sang cesse de peser exclusi vement sur les classes déshéritées. A côté du millionnaire qui devra casquer ferme pour échapper la caserne, les pauvres, les indigents et c'est de beaucoup le plus grand nombre se tireront d'affaire avec soi xante-quinze centimes. Seulement, le pharamineux Loslever a oublié un point, un tout petit point c'est d'indiquer le moyen de trouver des gens disposés servir pendant plusieurs années pour huit sous et un liard. Les hommes de génie ont de ces distractions. Les personnes étrangères la Société et désireuses d'entendre la Conférence historique qui sera donnée, au théâtre. Samedi 10 cou rant, 8 1/2 heures, par Monsieur Georges LAGUKRRE, avocat et député français, sont priées de se faire inscrire au local du Cercle [Café du Saumon podr la commission LARMINIER. A. OUTER, =-s«= C'est un véritable scandale que la destitution de M. Arth. Gryffon de sa place de fontainier de la ville. Le 29 Octobre, M. Gryffon reçoit de M. le 2d, ffs de 1er, du doucereux, du mielleux M. Colaert, la lettre que voici Monsieur Arthur Gryffon, rue de Thourout, Dans l'avant dernière séance secrète du Conseil communal, M. Brunfaut a demandé au Bourg mestre des explications sur cette démission. Il faut croire que le Journal d'Ypres a ses petites entrées dans ces séances secrètes puisqu'il fait part de l'incident et dit que M. Brunfaut s'est déclaré satisfait des explications données Or,,M. Brun faut était tellement peu satisfait qu'il est revenu sur ce chapitre dans la séance publique de Samedi dernier. 11 a même dit que le fait d'avoir desti tué M. Gryffon, sans autre motif que celui de l'accomplissement d'une promesse électorale, était scandaleux. Le bourgmestre a eu le toupet de protester contre ce mot scandaleux Quel autre qualificatif pourrait-on appliquer la con duite de nos maîtres Certes, il y en a un plus fort, mais nous nous contentons de celui-là. On ne destitue pas et on n'écrit pas de pareilles let tres un vieux serviteur qui, pendant douze ans, a rempli ses rudes fonctions la satisfac tion générale, qui n'a jamais mérité aucune ob servation de la part de ses chefs. Mais la haine, la vengeance cléricale dépasse tout, même la reconnaissance des services rendus. Dans la même séance de Samedi, M. Boone, brasseur, Conseiller communal, n'a pas trouvé un seul mot pour s'associer aux paroles de M. Brunfaut il doit cependant connaître la différence qui existe entre la reconnaissance et l'ingratitude. O cha rité chrétienne LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour et de l'Etrange et% rue de l'Enseignement, Bruxelles. l&^stant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rosser ^4. jue de la Madeleine, LE PR06RÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon neront, pour une année, dater de cette époque. in«ia'Jt>Q9aaam' Le Secrétaire, Le Président Ypres, le 29 Octobre 1892. Monsieur J'ai l'Iiooneiir de vous prévenir qu'à partir de Lundi prochain, 31 de ce mois, vous êtes déchargé du service des eaux de la ville. Je vous prie de présenter l'Administration le compte de ce qui vous est dû pour travaux exécutés et de remettre les outils ou engins appartenant la ville qui seraient en votre possession. Pr le Bourgmestre, (Signé) R. COLAERT. E/V.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1