Société des Anciens Pompiers de la ville d'Ypres. Théâtre d'Ypres. Complainte burlet-sque du Ministre et du Faisan. M. Gryflon, destitué, désirait naturellement connaître les motifs de cette destitution. A la date du 11 Novembre, il écrit donc une lettre au bourgmestre pour les lui demander. Notre 1er n'a même pas daigné répondre cette lettre Et quand M. Brunfaut, dans la séance de Samedi, lui reproche cette impolitesse, il déclare qu'il ne donne jamais suite auxlettres injurieuses. Or, voici pour l'édification de tous ceux qui Bavent ou qui ne savent pas de quoi nos maîtres sont capables, la lettre injubieuse dont M. Sur mont fait état Où est l'injure si ce n'est dans le dire de M. Surmont Voilà donc un honnête ouvrier qui se voit attaqué dans son honorabilité, qui demande au bourgmestre de le défendre contre ces attaques et qui, loin d'avoir satisfaction, est au contraire accusé par celui-là même que M. Colaert, dans 6es flatteries,appelait le pèbe de la cité, d'avoir écrit une lettre injurieuse Toute personne im partiale appréciera la conduite de ce bourgmes tre, de ce père de la cité. Pour nous, elle est jugée Mais comme on doit toujours rendre César ce qui revient César, nous destituerons aussi MM. Surmont, Colaert, et les autres ejusdem farina cette destitution différera de celle de M. Grytton en ce qu'elle sera longuement, très-longue ment motivée. Nous aurons au moins le courage de dire le pourquoi. Aux prochaines élections nous renverrons M. Surmont ses briques, M. Colaert son étude et les autres leurs affaires propres que, pour le bonheur de notre chère ville d'Ypres, ils n'auraient jamais du quitter. M. Boone aussi trouvera le motif de sa destitution, tout en n'ayant pas, depuis qu'il est conseiller communal, négligé sa brasserie. A preuve, le tir la perche qui a eu lieu avec l'argent des Yprois, lors de la fête communale d'Ypres, au Rooden Eert, cabaret lui appartenant et situé sur le territoire de Brielen, loin de tout aggloméré, 1/2 heure de la ville. A preuve encore les deux tonnes de bière livrées Dimanche dernier au diuer des musiciens de l'Harmonie communale et des Pompiers. Les Anciens Pompiers fêtaient, Dimanche der nier, la Ste Barbe. Un banquet les réunissait tous dans lajalle du Café de la Bourse quelques membres protecteurs avaient eu l'excellente idée de se joindre eux dans ces agapes frater nelles. A 1 1/2 heure, la Commission fait son en trée, saluée par les applaudissements chaleureux de3 130 convives. Les Anciens officiers devaient se sentir émus en voyant cette ovation grandiose qui leur était faite, ainsi qu'à leurs collègues de la Commission, par ces anciens frère3 d'armes, par ces camarades qui avaient toujours rencon tré chez eux des amis bien plus que des chefs. Prennent place la table d'honneur MM. Aug. Brunfaut, H. Bossaert, 0. Poupart, H. Heyl- broeck, Arth. Dalmote, L. Rabau, Ach. Thie- baultEm. VerschaeveH. JoncheereP. Deliège, M. Tasseel et Aug. Igodt. Le menu était confié aux bons soins de M. P. Bouckenoo- ghe qui mérite toutes nos félicitations banquet admirablement servi, où la préparation des mets répondait aux goûts les plus délicats. A l'heure des toasts, M. Thiebault porte la santé de M. Brunfaut dont tous les eôorts ten dent rendre la Société de plus en plus forte, de plus en plus prospère. M. Brunfaut remercie M. Thiebault,ses anciens officiers et les membres de la Commission de l'appui qu'ils lui donnent. 11 est heureux et fier de voir que tant de musi ciens et. de Pompiers ont suivi leurs officiers dans leur retraite, de se retrouver au milieu d'anns, d'anciens subordonnés qui ont montré l'affection qu'ils portaient leurs chefs en démissionnant avec eux et en prenant, avec eux, fait et cause contre l'infamie, contre la lâcheté de l'adminis tration cléricale qui les a décapités pour leurs opinions politiques. Ne jetons pas la pierre, dit- il, ceux qui ne nous ont pas suivi, beaucoup d'entr'eux sont sous la férule de l'administration communale buvons aux amis de la veille qui sont ceux du lendemain. Saluons un brave et honnête ouvrier, M. Arthur Gryflon, ici pré sent. Les douze ans de bons et loyaux services qu'il a rendus en qualité de fontainier de la ville n'ont pas trouvé grâce devant l'intolérance cléricale. Rendons aussi un témoignage d'admi ration et de reconnaissance notre excellent chef, M. de Deliège, qui a fait notre harmonie. Remercions MM. Aug. Igodt, sous-chef, et Jules Jolyt, répétiteur, pour tout le dévouement qu'ils apportent la Société. En terminant M. Brunfaut porte un toast MM. Edouard De- groota, ex-maréchal-des-logis, et Pierre Fâche, musicien, qui auraient dû recevoir cette année la médaille commémorative, l'un pour 30 ans de service, l'autre pour 20 an3. 11 espère pouvoir la leur remettre quand nos amis auront reconquis l'Hôtel de Ville. Des applaudissements frénéti ques soulignent le toast du président. M. Deliège remercie M. le Président des pa roles élogieuses qu'il lui a adressées. Il conti nuera, comme par le passé, se dévouer entiè rement la Société. (Applaudissements). Avant de commencer le concert intime, M. Brunfaut annonce que la Commission vient de décider qu'un concert suivi de bal sera donné aux membres de la Société, le Samedi 31 Décem bre. Il engage les Anciens Pompiers rester calmes, au sortir du banquet, éviter tout con flit et dédaigner les attaques qui ne manque ront pas de se produire de la part d'adver3aires jaloux des lauriers des Anciens Pompiers. Le concert intime qui, de tout temps a termi né les fêtes des Pompiers, mérite tous nos éloges. MM. Thiebault, Igodt, Ordies, A. et C. Deciercq, Tasseel, Verhaeghe, Creton, Aernout, Criem, Code et Dosveld se sont tour tour fait applau dir. Nous devons des félicitations spéciales M. Ach. Thiebault qui a ouvert le concert en jouant au piano une marche de sa composition, marche très bien goûtée et qui, nous l'espérons, sera orchestrée. Il était 7 1/2 heures quand on se sépara. Lundi dernier un public nombreux a tenu assister aux débuts de la troupe de M. Lourdo. M. Ferrier a révélé son mérite sous un jour des plus favorables dans le rôle de Barnabé il s'y est montré fin comédien et chanteur habile le grand air lui a valu plusieurs salves d'applau dissements chaleureux et bien mérités. Mme Duquesnea bien chanté la valse du pre mier acte et elle a bien détaillé l'air du second acte. Quand au remarquable trio du troisième acte, M. Tollen y a mis une expression et un sentiment exquis et le public lui a prodigué, ainsi qu'à M®« Duquesne, une double salve d'ap plaudissements chaleureux. MM. Ferrier et Préval, dans des rôles moins importants, ont beaucoup contribué au succès de Mireille. En somme, soirée charmante. Les acteurs de la troupe de M. Lourdo ont su acquérir d'em blée les sympathies du public Yprois, ce qui fait bien augurer pour l'avenir. Société pour la propagation de renseignement par l'aspect. YPRES. MERCREDI 7 DÉCEMBRE 1892, conférence en français avec projections photographiques- lumineuses, donnée en la Salle de Spectacle (Place Vandenpeereboom), 8 heures du soir. sujet LES BORDS DU RHIN ET SES LÉGENDES par M. V. De Deyne, professeur l'école moyen ne d'Ypres. poub le comité I.e Secrétaire, Eugène VEULEMANS. P.S. Toute personne étrangère la Société paye un droit d'entrée de 1 fr. M. Pantalon a les honneurs de la revue qui se joue en ce moment YAlcazar. Voici les couplets qui lui sont consacrés I Un individu, du nom d'Emile Roose, accusé d'avoir commis, le 9 Octobre dernier, un meur tre accompagné de vol sur l'épouse Vandenbus- sche, cultivatrice Comines (France), hameau Beau Chêne, erre dans les bois des communes de Ypres, le 11 Novembre 1892. Monsieur le Bourgmestre, Je prends respectueusement la liberté de vous adresser une demande. J'ai reçu communication que le service des eaux m était retiré, mais le moindre motif ne s'y trouve indiqué. Des personnes malveillantes m'attribuent des raisons qui ne sont pas compatibles avec mon honneur et mon honnêteté d'ouvrier. Vous comprenez, Monsieur le Bourgmestre, qu'il est déjà assez douloureux d'être supprimé d'un service public où j'ai fonctionné pendant douze ans avec zèle et abnéga tion. Je ne mérite pas d'être attaqué dans mon honora bilité. Soyez assez bon, Monsieur le Bourgmestre, de me laisser connaître le motif de ma décharge de ce service et agréez l'assurance de ma plus sincère considération. (Signé) A. GRYFFON. Le Maître de Chapelle et Mireille formaient un agréable spectacle. Mireillel'œuvre si charmante de Gounod, a été interprêtée avec ensemble. Le premier et le second acte, c'est-à-dire ce qu'il y a de plus exquis dans cette partition, ont surtout fait plai sir. Paroles de La Petite Eglantine. Jeunes gens qui nous écoutez Moi-z-et ma femme on va chanter. Ecoutez bien not' barcarolle Y avait un ministre du Roi Toujours dans l'œil il s'fourrait l'doigt Et murmurait, penaud, chaqu' fois Etr' miniss'c'est, potdoum pas drôle En chœur Doum, pas drôle II Un jour il fit un règlement Qu' celui qui tuerait un faisan Dans la prison faudrait qu'on l'colle. Les chasseurs protestèr'nl très haut Dans les chaumièr's, dans les châteaux, On lui donnait des noms d'oiseaux Etr' miniss', c'est, potdoum pas drôle, En chœur Doum, pas drôle III Mais c' minisse il était chasseur C'est de la que vient le malheur Car c'est un terrible scandaule... Un jour qu'il chassait dans un bois Un oiseau pass'... pan il tira C'était un faisan grand comm'ça. Etr' miniss', etc. IV Sitôt qu'il eût fait ce coup là Autour de lui-z-il regarda Puis il s'applalil comme un'sole Mais déjà-z-un garde a paru Il a dit Miniss', je l'ai vu Puis, dans son sac, il l'a sentu, Etr' miniss', etc. V Le minisse il répond c'est vrai, Je l'avou', c'est que j' l'ai tiré Mais fait's-moi pas d'procès-verbaul Le gard' sévèr'ment lui répond t Vous cracheriez dans un basson, C' s'rait tout-à-fait la même chanson Etr' miniss*, etc. VI Le pauv' minisse' il fut forcé De se fair' soi même arrêter Il s'prit comm' ça par les épaules A l'Amigo-z-il se mena Disant c'est bêl', c'règlement là, c J'm'aurais tu si j'aurais su ça. Etr' miniss', etc. VII La morale de ce récit Je va vous l'inculquer ici On l'enseign'ra dans les écoles Quand t'es miniss' de ton métier Tu faus pas jouer braconnier Car pour soi mêm' te condamner Etr' miniss', etc.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2