i\° 100. Jeudi, 15 Décembre 1802. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS IMPORTANT. Chemin de fer. L'école de respect. Les Cléricaux et la Magistrature Liberté de Conscience. Conflit sanglant Gand. 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ partir du \T Octobre gTYpres pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50 YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 14 Décembre 1892. Le torchon continue brûler chez les cléri caux Une querelle homérique vient d éclater entre le Courrier de Bruxelles et l'abbé Pottier qui a donné dans ces derniers temps quelques confé rences socialistes, dont le Peuple el la Réforme ont fait le plus grand éloge. Le Courrier de Bru xelles l'a vivement attaque propos des idées qu il a développées dans une conférence don née Maestricht. Il lui a reproché de s'être li vré aux provocations les plus violentes contre les industriels et d'avoir représenté lesocialisme «avec ses vérités et ses outrecuidances tenant d'une main la balance et de l'autre la torche. L'abbé Pottier a adressé au Courrier de Bru xelles une lettre de protestation dans laquelle il lui reprochait de l'avoir outragé. Le Courrier de Bruxelles a fait des difficultés pour insérer celte missive; ila même eu recours la gracieuse intervention de M. Doutreloux, ce qui n'a pas empêché l'abbePottier de lui envoyer du papier timbré pour l'obliger publier sa lettre. L'abbé Pottier rappelle dans son journal, le pays de Liège, les incidents de cette polémique... chré tienne. Le Courrier de Bruxelles riposte en disant que l'abbé Pottier présente les faits avec un tel mépris de la vérité, qu'il est forcé, dit-il, de sor tir de sa réserve. Tout en écrivant ces choses aimables l'adresse de labbe, la feuille ullra- monlaine proteste de son respect pour lui Jolie chose en vérité que le respect que les cléricaux professent les uns pour les autres Que serait-ce grand Dieu, s'ils ne se respec taient pas 1 On sait que la place de conseiller la Cour de cassation, laissée vacante par la mort de M. Bayet, revient la Cour d appel de Liege. Deux magistrats éminenls, MM. Beltjens el d'floffschmidt, briguent la succession de M. Bayet. Le premier a publie des œuvres juridi ques qui atteslent une baute science le second est l'un des fondateurs et des principaux colla borateurs des Pandecles belges, l'encyclopédie juridique la plus considérable de notre epoque. Seulement ces honorables magistrats appar tiennent lopinion libérale. Aussi ne trouvent- ils pas grâce aux yeux*-«lu Patriote qui se demande pourquoi un ou plusieurs magis trats catholiques, membres d'un tribunal du ressort de la Cour de Liege, ne se mettraient pas sur les rangs, en concurrence avec MM. Beltjens et d tlotfschmidl... Il n'est pas néces saire, ajoule-l-il, détre membre d une Cour d'appel, pour briguer une place la Cour de cassation. V oilà le respect des cléricaux pour la magis trature. S'ils trouvaient des complices, ils seraient tout prêts trafiquer les plus hautes positions judiciaires. Le Patriote est d'un cynisme révoltant, ajoute le Journal de Liègequi nous emprun tons ces renseignements. Nous n'en avions jamais douté Du train dont vont messieurs les cléricaux, la liberté de conscience ne sera bientôt plus qu'un vain mot. On sait que, au vœu de la loi, l'enseignement religieux doit être assuré dans les écoles moyennes de l'Etat. Seulement, la loi, qui n'a voulu porter atteinte la liberté de personne, stipule que les enfants peuvent, la demande de leurs parents, être dispensés du cours de religion. Il y a quelque temps, M. le Ministre de l'in struction publique fît connaîlreà l'école moyen ne de Huy qu'elle avait accueillir le prêtre qui viendrait donner l'instruction religieuse aux elèves. Aussitôt, le bureau administratif, voulant se conformer l'esprit de la loi, adressa aux pa rents des élèves une circulaire ainsi conçue A. Maréchal. YVilmotte-Dupont. Celte circulaire était parfaitement correcte elle avait simplement pour but d'avertir les pa rents que, aux termes de la loi, le cours de re ligion n'est pas obligatoire. La plupart des pè res de familleécrivirent I Administration com munale quils désiraient voir dispenser leurs enfants du cours de religion qui, l'heure ac tuelle, est presque désert. De là grande colère des cléricaux. Le Journal de Bruxelles part en guerre con tre le bureau administratif, dont il considère la circulaire comme un fait illégal, comme un acte de scandaleuse pression. Il va jusqu'à le menacer des foudres de M. De Burlet. Nous sommes persuadés que M. le ministre de l'instruction publique n'osera pas mettre exécution les menaces du Journal de Bruxelles. Ce serait un odieux abus de pouvoir et une at teinte grave la liberté de conscience garantie tous les citoyens par la Constitution et par les lois, liberté que le bureau administratif des écoles moyennes de Huy s'est strictement borné faire respecter. Mais le langage du Journal de Bruxelles n'en est pas moins un signe des temps. Hier soir, Gand, l'issue d'un meeting, un violent conflit a eu lieu entre les socialistes et la police. Les socialistes ont tiré des coups de revolver sur les agents. Cinq agents ont été blessés, dont trois griève ment. Une trentaine de manifestants ont été blessés. A la sortie, les socialistes voulurent se former en cortège, malgré un arrêté récent du bourg mestre qui interdit les manifestations sur la voie publique. La police intervint pour empêcher la manifes tation. Les socialistes lui résistèrent coups de canne, de couteau, de marteau, et finalement coups de revolver. Un commissaire-adjoint a reçu une balle dans la cuisse. Quatre autres agents ont été blessés, dont trois grièvement. On a requis la gendarmerie et la troupe, dont l'intervention a rétabli l'ordre. LE PR vires acqcirit ecnik». ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerrte te journal doît être adressé rëditehr.tne au Beurré, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour w.Lnl de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. LE PROGRÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon neront, pour une année, dater de cette époque. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperingbe-Hazebrouck, 6-55 —8-52 11-50 3-43 6-25. Ilouthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines,5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Arraentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13 9-41 10-59 2-29 5-03. Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4.47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. —o-ocs^ooo- VILLE DE HUY Huy, 25 nov. 1892. bureau administratif des écoles moyennes Monsieur, Nous avons l'honneur de venir vous informer que le gouvernement vient de décider que le cours de religion sera dorénavant donné dans les écoles moyennes (les trois classes moyennes, rien n'élanl changé quant aux cours préparatoires) par des prêtres du culte catholique M Grandmaison l'école moyenne de filles, el M. Lahaye, l'école moyenne de garçons Ce cours n'étant pas obligatoire, nous vous remettons ci-dessous une formule que nous vous prions de signer et de retourner avant le 1" Décembre, la direction de l'é cole, si vous désirez dispenser votre enfant de suivre le cours de religion, c'est-à-dire si vous désirez le maintien de ce qui existait avant l'innovation introduite par le gou vernement. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre consi dération distinguée. Le SecrétaireLe Président Nombreux blessés. P.-S. Le meeting avait été tenu la salle du Parnasse.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1