M. Lejeune
et la cour de cassation.
Il est arrivé
Chronique locale.
Encore deux.
La Planète Mars.
Les propositions ministérielles.
Société de Gardes Civiques
103,221,791-57. soit une augmentation en
une année de fr. 3,628,229-60/
Par suite de cette augmentation notre dette
publique atteindra cette annee la somme de 2
milliards 100 millions de fr.
En 1N84, sous le ministère libéral, le budget
des voies et moyens était de 301 millions en
1893, ce même budget a atteint le chiffre de
fr. 344,650,828 soit en 8 ans une augmen
tation de 41 1/2 millions, payer annuelle
ment
Comparez et jugez
M. Beernaert ayant envoyé MM. les prési
dents de la Chambre et du Sénat les proposi
tions ministérielles, nous avons obtenu de la
courtoisie bien connue de M. de Landtsheere,
communication de ce précieux document.
Il a le mérité d'être clair et concis.
Seront inscrites dans la Constitution les dis
positions suivantes
4° II n'existe plus qu'un parti légal et officiel
en Belgique, le parti catholique tous les autres
ne jouiront d'aucuns des droits et immunités
prévus par la Constitution.
2° Le droit de suffrage sera accordé tous
les citoyens, âgés de 25 ans qui appartiendront
un cercle catholique, une société de Saint-
Vincent de Paul ou quelque Maison des Ou
vriers dirigée par un prêtre.
3° L'enseignement officiel est supprimé tou
tes les ecoles congréganistes seront subsidiées.
4° Aucun traitement d'attente ne seraaccordé
aux instituteurs renvoyés.
5° Pour obtenir une fonction publique il fau
dra être vacciné, faire montre de sentiments
Eieux et exhiber ses chefs, les jours fériés, un
illet de confession.
6° Tout citoyen âgé de 25 ans pourra aspirer
entrer la Chambre n'entreront au Sénat
3ue les représentants du clergé par personnes
irectes ou personnes interposées. Un comité,
composé de chanoines, sera chargé de désigner
celles-ci.
On ne dit pas si ces propositions, conformes
cependant l'état actuel des esprits, ont quel
que chance d être acceptées par la Constituante.
non i
Compagnie de Jésus est arrivé en Belgique de
puis quelques jours. Il visite les principales
maisons de I Ordre. On ne dit pas s il deman
dera audience son collègue Onesiphorc-Fon-
lanarose-Beernaerl.
Le violoniste qui préside la Justice est for
tement embarrassé.
Par un coup de parti indigne d'une assemblée
qui se respecte, le Sénat, dans ses présenta
tions pour les deux places conférera la cour
de cassation, a éliminé M. l'avocat-genéral Lau
rent, coupable d ètre libéral.
Or, cet honorable magistrat a tous les titres
pour aller sieger la haute cour. Il a été pré
senté l unanimité des voix, ayant ainsi obte
nu la fois les suffrages de tousses collègues,
libéraux et cléricaux. Ne pas le nommer dans
ces conditions, ce serait un scandale sans
exemple. Coquelin-Lejenne le provoquera-t-il
en se rangeant du côté du Sénat
Ne tiendra-t-il aucun compte de la part pro
portionnelle de conseillers exigée par le ressort
de la cour d'appel de Bruxelles Y a-t-il braver
les traditions, le droit, la justice?
Ce serait tout simplement odieux. Après un
tel acte, il pourrait rythmer sur son violon une
marche funèbre, car il aurait enterré ce qui lui
restait de probité politique.
Les journaux cléricaux nous annonçent avec
une indicible satisfaction que le général de la
Pour clôturer dignement l'année, le Conseil
communal en sa séance du 31 Décembre, ne
tenant compte ni des propositions qui lui étaient
soumises, ni des égards dûs aux titulaires, a
nommé membre des hospices M. Fraeys et
membre du bureau de bienfaisance M. Henri
Iweins (fils),en remplacement de Monsieur Louis
Rabau et de Monsieur Emile Liebaert.
Noua n'avons pas besoin de faire ressortir ce
qu'il y a de révoltant dans la politique de nos
maîtres et l'intolérance impitoyable dont ils
donnent des preuves là où l'on s'y attend le
moins. Nous n'en disons pas davantage sur ce
dernier point et laissons pour cette fois le fa
natisme exercer son œuvre sans autre commen
taire. Nous ne voulons que parler du mépris
qu'ils professent pour les services rendus et le
peu de cas qu'ils font de ceux qu'ils peuvent
attendre quand tout cela n'est renforcé par un
aveugle dévouement l'intolérance cléricale.
Parions de M. Rabau, pour commencer. Les
hospices ont-ils jamais eu un membre dont la
compétence en travaux, pour ne parler que de
ceux-ci, fût plus incontestable Et quelle
administration a plus besoin d'un bâtisseur,
d'un constructeur, comme M. Rabau En est-il
un seul qui lui puisse en remontrer en est-il un
seul dont l'expérience surpasse la sienne Est-
ce Monsieur Fraeys Monsieur Fraeys siégera
sa place, mais le remplacera-t-il Et si M. Ra
bau était pour l'administration des hospices un
auxiliaire des plus précieux, l'autorité commu
nale fait-elle preuve de sollicitude pour les biens
des pauvres, en le frappant d'ingratitude et en
sacrifiant ces biensl'exclusivisme systémati
que et aveugle de f esprit de parti
Nous pourrions tenir un langage analogue
pour ce qui concerne M. Em. Liebaert et ce que
nous disons de la compétence spéciale de M. Ra
bau, nous pouvons l'appliquer la compétence
administrative de M. Liebaert, au zèle qu'il a
apporté dans l'accomplissement de ses humbles
et ingrates fonctions de membre du bureau de
bientaisance. Mais comme nous le disions tantôt
rien n'arrête nos maîtres quand la passion poli
tique parle.
Non que nous refusions un parti le droit
d'avoir des préférences pour ses amis nous ad
mettons volontiers qu'une place devenant va
cante, un parti y installe les siens, mais nous trou
vons supérieurement malhonnête de congédier
de vieux serviteurs aux dépens de la bonne ad
ministration, sans égard pour leur passé et leur
honorabilité. C'est n'avoir d'autre guide qu'une
politique étroite, vexatoire, c'est de plus de la
plus haute inconvenance.
Non, ces Messieurs ne se soucient pas d'une
bonne administration. Ils en parlent, ils s'en
sont souvent vantés. C'était un mensonge de
plus.
D'YPRES.
Tir du Jeudi 29 Décembre 1892.
CIBLE ORDINAIRE.
FroidureEugène25
Ligy, Albert25
Froidure, Robert, 20
Legon, Emile, 25
Gaimant, Arthur, 25
Vermeulen, Henri, 20
Yandevyver, Arthur, 25
Mailliard, Gustave, 20
Deweerdt, Charles, 20
25
25
25
25
125
25
25
25
25
125
25
25
25
25
120
25
20
25
25
120
25
25
20
25
120
25
20
25
25
115
25
25
20
20
115
20
20
25
25
110
25
20
25
20
110
Pendant le 4« trimestre de l'année 1892, le
bureau télégraphique d'Ypres a effectué la re
mise, par exprès, de 623 correspondances posta
les, dont 568 dans le rayon de distribution locale
et 55 en dehors de ce rayon.
Un peu d'astronomie, voulez-vous Ça sera
toujours plus intéressant que l'affaire du Pana
ma, avec laquelle les journaux commencent
raser terriblement leurs infortunés lecteurs.
Ce qui suit est extrait de la dernière chronique
de M. Camille Flammarion
La planète Mars vient de passer tout près de
nous, deux pas, 56 millions de kilomètres.
Elle n'était point passée aussi proche depuis
quinze ans, depuis l'année 1877, et elle ne re
viendra cette même proximité qu'en 1909.
Aussi les astronomes en ont-ils profité pour com
pléter leurs études, déjà si intéressantes. On a re
vu les neiges polaires, on a suivi leur fusion gra
duelle de jour en jour, mesure que le soleil les
échauffait on a vu la neige tomber sur les mon
tagnes de l'équateur et fondre en vingt-quatre
heures on a revu ces mystérieux canaux, qui
mettent en communication toutes les mers mar
tiennes les unes avec les autres on a assisté
quelques inondations nouvelles inévitables, mal
gré les canaux, pour des terrains aussi plats,
cause de la trop rapide fusion des neiges, et l'on
a fait un pas de plus dans la connaissance de ce
séjour voisin.
A l'Observatoire de Juvisy, par exemple, on
n'a pas moins de 68 dessins. Sur ces dessins, un
grand nombre do canaux sont visibles, mais le
plus curieux peut-être est encore la variation
quotidienne des neiges polaires fondant de jour
en jour sous l'action du soleil et établissant le
fait indéniable que la météorologie et la clima
tologie de Mars ressemblent, s'y méprendre,
ce qui se passe sur la Terre.
N'est-il pas remarquable de constater qu'à
certains égards nous connaissons mieux ce globe
voisin que notre propre patrie Vous souriez
Pourtant, au fond, rien n est moins surprenant.
Nous voyons Mars nous ne voyons pas la Terre.
Personne n'a jamais vu la Terre. Tout le
monde peut voir Mars. Et il n'y a là rien de pa
radoxal.
C'est grand'peine que l'on est parvenu
dessiner les cartes géographiquoa, en juxtaposant
des relevés faits, non pas vol d'oiseau ou en
ballon, mais fleur du sol, et, avant d'arriver
quelque précision, il faut rectifier et rectifier
sans cesse les premiers tracés. Lorsque Louis XIV
reçut les membres de son académie des sciences,
qu'il avait chargés de faire la carte de France, il
se trouva que la rectification de l'ancienne carte
avait diminué l'étendue du territoire français
beaucoup plus que ne l'eût pu faire la perte d'une
bataille sur les bords du Rhin, ce qui mit le roi
Soleil dans une assez belle colère, lui qui avait
compté sur un vaste empire. Aucun académicien
ne fut décoré Sans doute, il n'y avait rien de
perdu. Mais l'apparence C'était comme un
appauvrissement. Combien n'eut-il pas été plus
agréable d'avoir constaté une augmentation ré
elle de territoire sur les mesures anciennes
Voilà des surprises qui n3 nous arrivent pas
pour Mars. Ainsi, par exemple, les astronomes
observent, depuis deux cents ans déjà, sur ce
globe une certaine mer, laquelle ils ont donné
le nom de Mer de Sablier, et cette mer se
prolonge l'Ouest par une autre, qu'ils désignent
sous le nom de Mer Flammarion. (C'est une
propriété comme une autre, et celle-là a l'avan
tage d'être, jusqu'à ce jour du moins, affranchie
d'impôts mais chut n'insistons pas, la Com
mission du budget n'aurait qu'à nous entendre).
Eh bien, les rivages de la mer du Sablier et cette
mer voisines ont assurément mieux connus que
ceux du lac Tchad ou du Victoria Nyansa, et le
continent équatorial qui commence là est beau
coup mieux connu aussi que.la région limitrophe
du Dahomey, où le roi Behanzin s'est retiré pour
permettre la Chambre des députés de continuer
le vote d'un chapitre spécial du budget de la
guerre. Mais pourquoi parler de l'équateur
Nous connaissons un peu les régions équatoriales
de l'Afrique mais nous ne connaissons pas du
tout nos régions polaires. Personne n'y est jamais
allé. Une infranchissable barrière de glaces a
toujours arrêté les plus hardis explorateurs par
tis la conquête du pôle Nord ou du pôle Sud.
Mars, au contraire, nous montre ses pôles avec
autant de netteté que nous voyons le Champ-de-
Mars du haut de l'observatoire de M. Eiffel, et