Chronique locale.
Écoles congréganistes
trahies par M. Colaert.
Le crime de Comiiies (France.)
Société de Gardes Civiques
Cirque Royal.
Après beaucoup d hésitations, M Deburlet
finit par déclarer que la majorité délibérera et
que le gouvernement examinera sans parti pris.
M. Frère a déclaré alors qu'il réfléchirait
ce qu'il croyait devoir faire.
La prochaine réunion est fixée Mardi,
2 heures.
Si nous nous occupions donc un peu du dis
cours sur renseignement primaire prononcé la
Chambre par M. Colaert de Neckèr En sa qua
lité d'échevin de l'instruction publique, M. le
Représentant doit être très même de traiter
cette question c'est au moins une présomp
tion en faveur de sa compétence en cette ma
tière spéciale et de sa sollicitude pour cet
enseignement. Voyons ce qu'il en est.
Après avoir brodé sur la paix scolaire et les
avantages de la loi de 1884, M. Colaert de Neckèr
s est attaché montrer les vices des concours et
le surmenage des élèves. Nous nous réservons de
revenir surle premier point et nous nous attache
rons aux deux derniers. A chaque jour sa peine.
Les vices des concours. Selon l'honorable
échevin de l'instruction publique, les concours
doivent disparaître, d'abord parce qu'ils sont
préjudiciables aux progrès de l'ensemble des
elèves, ensuite parce qu'ils sont mal ordonnés et
qu'ils donnent lieu des cuistreries auxquelles
il est temps de mettre un terme si on ne veut pas
se rendre la risée de l'Europe sensée et bien
pensante.
Dd l'aveu de M. Colaert de Neckèr, le concours
est pour l'instituteur une occasion de se distinguer
aux dépens des enfants en général. L'instituteur
choisit dans la masse une demi-douzaine d'élè
ves, les chauffe une température sénégalienne
et néglige complètement les autres. Avec ces
cinq ou six élèves, il marche fièrement au con
cours, obtient quelques succès et voilà l'école
réputée première, mais les neuf dixièmes des
élèves ne savent rien. Dont acte.
L'aveu est précieux et dans la bouche de M.
Colaert de Neckèr il vaut son pesant d'or. Nous
n'avons jamais dit autre chose et nous avons
toujours soutenu que les rares succès obtenus
par les écoles chères nos maîtres étaient dûs,
la plupart du temps, ce truc qu'ils ont cepen
dant toujours nié, et nous ajoutions que, dans
les écoles officielles, l'enseignement était donné
au profit do l'ensemble des enfants et que la
moyenne y était notablement plus élevée que
dans les écoles congréganistes. Gela se constate,
du reste, tous les jours, quand un élève des
dernières passe dans une école officielle.
Et voyez quelles cuistreries on s'y livre dit
le député de Poperinghe. On y fait des questions
comme celle-ci qu'est-ce que vous entendez
par Papillonacées? Papillonacées Voilà pour
M. Colaert de Neckèr ce qui dépasse toutes les
bornes Conçoit-on qu'on fasse des enfants
de dix douze ans des questions d'une pareille
difficulté
Ne dirait-on pas qu'il s'agisse ici du calcul in
tégral
Mais M. Colaert de Neckèr ne sait-il pas que
les notions élémentaires de l'histoire naturelle,
font partie du programme que dans toutes les
écoles communales, il y a, appendus aux murs,
des tableaux, des cartes représentant quelques
échantillons de plantes, d'animaux et que c'est
grâce aux entretiens, aux petites conférences
qui se font devant ces tableaux, que l'élève
est initié aux beautés, aux particularités,
la connaissance rudimentaire de la nature
L'esprit devient ouvert, curieux et avide de sa
voir. La connaissance des chosesmême dans sa
S lus grande simplicité, c'est le décrassement, le
éveloppement de l'intelligence. Quand l'insti
tuteur, montrant l'élève une papillonacée, lui
a dit que tel est le nom de cette fleur parce que
ses cinq pétales sont disposés de manière rap
peler l'insecte ailé qui voltige de fleur en fleur,
cela est-il 8i difficile, et y a-t-il un enfant, s'il
n'est pas une cruche au plus bas sens du mot,
qui ne puisse saisir, comprendre et retenir cette
explication
Et partant de là, faudra-t-il un grand effort
d'esprit, pour conclure par analogie ce qu'on
entend par rosacéesliliacées, renunculacéesgrami
néeslégumineusesherbacéesombellifèresetc.
Prenons les ombellifères. L'ombelle est la ra
cine du mot. L'instituteur montrera une iule,
des fleurs de sureau, etc., et il lui dira que l'en
semble des fleurs qui surmontent une tige de
sureau forment Y ombelle. Et M. Colaert croit que
c'est là la quadrature du cercle Qu'est-ce
qu'on enseigne donc Poperinghe
De même pour le règne animal. C'e3t-il casser
la tête des enfants que de leur parler des palmi
pèdesdes tardigrades, des myriapodesdes bipè
des, etc. Et cette occasion de leur dire
quelques mots des mœurs de ces animaux, des
pays qu'ils habitent, etc.
Tout cela n'est pas du surmenage, et, disons
tout de suite qu'on abuse étrangement de ce mot:
surmenage. On dirait vraiment qu'en cultivant
les intelligences, en les poussant au travail, en
leur apprenant travailler, (car plus on travail
le, plus an sait travailler), on pousse la des
truction de l'espèce humaine Et on ne fait que
des hommes.
L'instruction n'est plus ce qu'elle était jadis
et telle qu'une catégorie d'obscurantins vou
draient l'avoir.
Fin remontant une bonne centaine d'années les
enfants qui fréquentaient l'école formaient l'ex
ception, et l'enseignement primaire se réduisait
apprendre lire. On tenait ce qu'on sût lire
dans les livres de prières.
Plus tard on y a joint l'écriture.
Plus tard encore on y a ajouté l'arithmétique,
l'addition, la soustraction et parfois la multipli
cation. La division, c'était du luxe. Et on croyait
avoir atteint l'apogée de l'effort des enfants Au
delà, on serait entré dans le domaine de l'im
possible. Il fallait s'arrêter et on s'est arrêté
mais pas pour longtemps.
Depuis une quarantaine d'années on a abordé
la carte géographiqueet, l'exemple de l'Allema
gne on a trouvé que le système métrique pouvait
avoir son utilité, ainsi que les notions élémen
taires de l'histoire naturelle.
Cela est-il un mai? Qu'on compare les enfants,
dans toutes les classes de la société, depuis l'en-
hésitation possible
11 y a peine trente ans, on parlait du gamin
de Paris, comme d'un petit phénomène, éveillé,
pétulant de corps et d'esprit, espiègle, ayant le
mot lui et l'esprit tout. Le petit belge, en
comparaison, était une bûche, quelque chose
comme un paquet vivant mais ne disant rien et
ne demandant rien. Maintenant il n'y a plus de
petits belges, ce sont tous gamins de Paris, c'est
l'école qui a fait cette transformation, qu'on en
soit bien certain,et si l'école des petits frères n'a
pas montré le chemin, forcément elle a dû suivre,
ce qu'elle a fait, mais toujours de loin.
M. Colaert de Neckèr, qu'un enfant avec les
notions acquises l'école, pourrait, sauf res
pect, définir un bipède tardigrade, a donc tort
de vouloir arrêter le mouvement scolaire, car
avec sa théorie qu'il a étalée aux yeux du pays
sans en avoir compris la portée, il a prouvé aux
parents qu'ils ont tort d'envoyer leurs enfants
aux écoles qui ont ses préférences et celles de
ses amis.
Et d'autres ajouteraient, non sans quelque
vraisemblance, que M. Colaert de Neckèr ne
veut pas des concours parce qu'ils l'effraient. Il
a peur que les palmes modestes qu'il a décro
chées ne lui échappent dans la suite. Et l'in
struction, allant toujours se développant, cela
est-il conforme l'intérêt du parti De qui l'ob
scurantisme a-t-il de tout temps été le partage
Qui règne sur l'ignorance et qui en tire son
profit
A cela on objectera le vieux cliché du moyen
âge et la culture intellectuelle des hommes de
couvent. C'est déplacer la question et c'est là
une toute autre chose et qui n'a rien de com
mun avec l'instruction des masses, la seule chose
dont il soit ici question.
Pour nou3, nous tenons pour bon le haut ni
veau des écoles officielles primaires
Nous tenons pour bons les concours, comme
nous approuvons les distributions de prix. Celles-
ci sont un stimulant pour les élèves ceux-là
sont un stimulant pour les écoles.
Et après le discours de M. Colaert de Neckèr
qui, sans le vouloir, a porté ses écoles un rude
coup, nous tenons plus que jamais aux nôtres
in ipsis vivimusmovemur et sumus.
Depuis quelques jours des jeunes gens du parti
catholique vont de maison en maison recueillir
des souscriptions pour un concert de charité
Les libéraux ont-ils été invités l'organisation
de ce concert, ou font-ils partie de la commis
sion
Si non, c'est donc un concert purement poli
tique où la charité n'est que lo prétexte Et si
c'est un concert clérical, qu'est-ce que les libé
raux ont y voir
Le nommé Copin, dit l'homme la trompe,
pompier et courtier électoral, condamné par le
Tribunal d'Ypres, six mois et un jour de pri
son pour services extraordinaires, non compris
dans son contrat,rendus la société d'assurances
dont il était l'agent, vient de se pourvoir en
appel.
Des messes, pour que le ciel vienne au secours
de cet intéressant personnage, seront dites en
toutes les églises.
Par Arrêté Royal du 31 Décembre dernier,
M. Achille Vandenberghe lr commis des postes
en cette ville est nommé commis chef.
Arrestation en Belgique de l'assassin présumé.
Cette semaine on a fait la capture de l'assassin
présumé d'une vieille femme de Comines France
et qu'on recherchait en vain depuis un mois dans
les bois d'flollebeke et de Ziliebeke où on le
supposait caché.
Tout l'honneur de cette capture revient, non
la gendarmerie pied et cheval, mais une
poule
Une poule étant entrée dans une grange de
ferme, et effrayée par le mouvement d'un hom
me couché sur la paille, en sortit en câquetant.
Le fermier, escomptant l'œuf fraîchement mou
lé, se hâta de saisir le butin, quand au lieu d'un
œuf il trouva un petit homme rabougri, miséra
ble. Il eut un pressentiment ne serait-ce pas
l'assassin recherché, le petit homme au pied-
bot
C'était ça.
D'YPRES.
Tir du Jeudi 5 Janvier 1893.
CIBLE
ORDINAIRE.
Minnekeer Ange,
25
25
25
25
25
125
Froidure, Eugène,
20
25
20
25
25
115
Boedt, Léon,
25
25
20
20
25
115
Ligy, Albert,
25
25
20
25
20
115
Legon, Emile,
25
25
25
20
20
115
Deweerdt, Charles,
25
20
20
25
20
110
Vandevyver, Arthur, 20
25
25
20
20
110
Froidure, Robert,
20
25
25
20
20
110
Gaimant, Arthur,
25
20
25
20
20
110
a
Dimanche prochain 8 Janvier, le Cirque
Busch offre une deuxième matinée de Gala avec
entrée gratuite pour un enfant sur chaque billet.
LeB prix d'entrée sont réduits 4 francs pour
les loges, fr. 2-50 pour stalles, 1 fr. pour les
premières et 50 centimes les secondes. Ce spec
tacle aura un programme très intéressant et est
spécialement dédié aux familles et habitants
éloignés de la ville. On donnera la grande Pan
tomime dans les nuages. La Chasse aux taureaux
et toute la troupe, sans exception des meilleurs
artistes, y prendra part. Le programme sera des
/•ii i i i i