Conseil communal d'Tpres.
Les cléricaux tolérants
La dissolution.
Un enseignement.
N° 8. Jeudi,
26 Janvier 1893
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN.
Etat de situation de la caisse communale.
Eaux alimentaires. Emprunt
Taxes nouvelles.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acqcir1t eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'édilêur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Séance publique du 20 Janvier 4895.
La séance est. ouverte 4 heures.
Sont présents: MM. Surmont, Bourgmestre-
Président Colaert et Berghman, Échevins
Brunfaut, Gravet, Poupart, Vermeulen, Van
Eeckhout, Struye, Iweins d'Eeckhoutte, Boone,
Begerem et Biebuyck, Conseillers Gorrissen,
Secrétaire.
Sont absents: MM. de Stuers et Breyne-Devos.
M. le Président dépose le procès-verbal de la
séance précédente.
M. le Président donne lecture d'une lettre de
félicitations, qu'il a reçue de M. Swartz, pro
pos de l'exposé qu'il a fait de la question des
eaux, en réponse la brochure de M. Vermeulen
et du rapport de M. François.
Il proteste contre un article paru dans la
Chroniqueoù l'on veut faire croire que la discus
sion sur la question des eaux a été étouflée. Le
correspondant a été induit en erreur. L3 vote
du Conseil en fait foi.
M. Vermeulen croyait ne plus revenir sur les
discussions soulevées pour la question des eaux.
Il tient la disposition du Collège une lettre de
félicitations, qui lui a été adressée par M. Blas,
propos de son travail. Il ajoute qu'il trouve
étrange que le procès-verbal de la dernière
séance de la Commission des eaux ne lui a pas
été communiqué, et proteste contre ce qui lui est
imputé.
M. le Président croit que M. Vermeulen a eu
connaissance du procès-verbal et n'admet pas
qu'il puisse protester contre son esprit.
M. Vermeulen a demandé qu'un examen bacté
riologique fut fait pour les eaux de Dickebuscb,
il n'en rencontre aucune trace et en conclut qu'il
n'en a pas été fait.
M. le Président fait connaître qu'il y a un excé
dent de caisse de 23,267 francs et 73 centimes.
M. Brunfaut faitremarquer qu'il y a, dans les
dépenses faites pour l'exercice 1893 une somme
de fr. 55,813-13c. Cela paraît contradictoire avec
le blâme fait l'ancienne administration, pro
pos des empiétements sur d'autres exercices.
M. le Président dit que la remarque de M.
Brunfaut n'est pas fondée que c'est au compte
qu'il constatera la régularité, que les sommes
dépensées sont inscrites au budget et seront
votées. Qu'il ne retrouvera pas au compte de
1892 des empiétements, comme il s'en est glissé
au compte de 1891 pour le festival de 1890. Ces
sommes ont été déguisées comme dépenses aux
bâtiments publics.
M. Brunfaut croit que le résultat final est le
même.
M. le Président croit devoir prendre ce numéro
de l'ordre du jour avant le budget communal.
La solution de la question des eaux, les tra
vaux d'égouts, la conversion de la dette de la
ville, le déplacement du cimetière, la restaura
tion des Halles, le remaniement des traitements
des employés exigeront la création de ressources
nouvelles.
Il n'y aurait d'économie faire que sur le
budget scolaire, ce qui est impossible pour le
moment. C'est donc ailleurs qu'il faudra créer
des ressources, en ayant recours des taxes nou
velles. Après avoir examiné diverses sources de
revenus, le Collège a cru bon de proposer les
taxes suivantes un cheval de luxe, 30 fr.; che
vaux mixtes, 10 fr.; voitures 4 roues, 20 fr.;
voitures 2 roues, 8 fr.; maisons ordinaires, un
maximun de 25 centimes le mètre carré de faça
de bâtiments industriels, 20 centimes maisons
ouvrières, 10 centimes propriétés closes au
moyen de haies, fossés, etc., 1 fr. le mètre cou
rant. Il faudra peut-être encore d'autres taxes,
par exemple sur les débits de boissons, pour ar
river un total de 27,000 fr.
Le Conseil demande la remise de la discussion
pour examen.
M. le Président commence donner lecture du
budget.
A l'article des Pompiers, M. Brunfaut demande
la cause do l'augmentation des dépenses.
M. le Président répond que cela provient de
l'accroissement du personnel.
M. Brunfaut s'étonne que l'on saute ainsi
pieds joints au-dessus du îègleinent, sans en
prévenir le Conseil.
Les articles concernant les pompiers sont
réservés.
La séance est levée 6 1/2 heures.
Ypres, le 25 Janvier 1893.
Le mot fera fortune.
Suivant MM. Beernaert et Woeste, les cléri
caux auraient toujours été tolérants
Tolérants en 1884 quand M. Woeste et Ja-
cobs révoquaient des gouverneurs de province
et faisaient rétrograder de hauts fonctionnaires
libéraux sous prétexte qu'ils avaient obtenu un
avancement trop rapide
Tolérants en révoquant des milliers d'institu
teurs
Tolérants en rognant, au mépris de leurs
promesses, les traitements d attente de ces mal
heureux 1
Tolérants, sans doute, quand ils ont mis en
disponibilité M. Gautier-de-Rasse 1
Tolérants, enfin,avecles petits fonctionnaires,
les petits employés, qu'ils menacent sans cesse
de la révocation la première manifestation de
leurs sentiments politiques 1
Que Ton se rappelle les ukases de M. Van-
denpeereboom 1
Ah 1 elle est jolie leur tolérance et ils ont
bien le droit d'en parler. Sans doute elle existe,
mais uniquement pour leurs amis.
Ceux-là ont le droit de se lancer dans la mê
lée des partis, de s'enfoncer jusqu'au cou dans
les tripotages électoraux.
Ça ne gênera pas leur avancement, au con
traire.
Quant aux fonctionnaires et aux employés
libéraux, ils n'ont qu une liberté, neutraliser
leurs sentiments, un droit, se taire.
T<-ès tolérants, en effet, ces bons cléricaux,
mais d'une tolérance telle qu il n'est pas mau
vais de s'en défier. M. Mettewie en sait quelque
chose.
A la réunion des XXI de la Chambre, Samedi
dernier, M. Frère-Orban a fait observer avec
raison que la législature actuelle avait toute
compétence pour statuer. La dissoudre ce se
rait tout simplement faire un cotip d'Etat.
De son côté, M. Woeste a reconnu que la
dissolution aurait des inconvénients graves et
3ue rien ne garantissait qu'une majorité des
eux tiers en sortirait.
11 y a là un aveu précieux retenir.
Puisque le chef de la droite envisage cette
solution avec inquiétude, ne peut-il obtenir de
la majorité quelle abandonne le système de
lhabitation Il ne satisfait personne, ni les
cléricaux, ni les libéraux, ni les socialistes.
M. Woeste a émis le vœu que la majorité se
forme au Parlement, vœu légitime, mais jamais
les deux tiers ne seront atteints si le taux dif
férentiel subsiste dans les projets de la majorité.
A cette disposition partiale tous les libéraux
opposeront un non possumus formel.
Placé entre la dissolution dont il reconnaît
les dangers et l'abandon d'une formule de guer
re, inacceptable pour notre parti, auelle réso
lution prendra M. Woeste? Il ne la pas indi
quée et probablement lignore-t-il lui-même...
Quant aux libéraux, si le cabinet commet la
folie de recourir la dissolution, s'il commet
ce véritable coup d'Etat, ils feront appel au pays
et lui demanderont de condamner le système
inique de l habitation.
La réponse n'est pas douteuse.
Suivant les articles publiés par plusieurs
feuilles cléricales, il n'y aurait droite aucune
division, ni querelles, ni discussions.
M. Woeste opinerait toujours du bonnet
quand M. Beernaert émettrait une proposition
quelconque, M. Coremans n'échangerait jamais
de mots aigres-doux avec M. De Burlet et l'u
nion serait la plus intime entre le gouverne
ment et la majorité.
Toutes ces affirmations sont purement et sim
plement inexactes.
M. Woeste se souvient toujours du porte
feuille qui lui a été arraché et ne pardonne pas
M. Beernaert d'avoir pris sa place. Constam
ment, entre eux, surgissent des sujets de frois
sements, des brouilles discrètes, des luîtes d'in
fluence. Et chacun sait qu'ils se détestent réci
proquement.
D autres compétitions éclatentenlre les mem
bres de la droite et parfois les coulisses du par
ti clérical assistent des scènes... intéressantes.
LE
PROGRÈS