Encore une victime. Echos du Carnaval. Cercle Wallon. Le Référendum Ypres. Cette prescription a-t-ello été observée Mention de ce9 16,000 fr. eat-elle faite, dan9 la comptabilité, par exemple au budget de 1893 Ces 16,000 fr. restent-ils réservés? Nullement. Au contraire, selon M. Colaert, l'échevin des finances, ils ont disparu. Ils ont été employés la confection des nouveaux isoloirs. Ils n'existent donc plus, les 16,000 fr., et la loi a été violée, et cela, avec un sans-gêne tellement crâne, qu'il n'en reste plus rien de ces 16,000 fr. Entre parenthèse, c'est donc 16,000 fr. de plus ajouter aux excédents qui ont fait l'office de muscade. Mais laissons cela et voyons l'explication de M. Colaert. Elle est plus que sujette caution. D'abord avait-on absolument besoin de ces 1 6,000 francspour compléter les iso loirs Depuis quand vend-on des propriétés pour faire des isoloirs ou un petit travail de cette mince importance N'y a-t il plus de budget et n'y a-t-il plus de crédits pour travaux divers Ensuite, ces isoloirs ont-ils coûté 16,000 fr. Tout cela a-t-il coûté mille ou douze cents francs Nous en doutons. Quelques planches en bois blanc rassemblés par des pitons ne for ment pas un mobilier tellement luxueux que le prix s'en mesure au louis d'or le centimètre carré et nous estimons que la dépense de ce chef, évaluée 1,200 fr., serait encore une bonne affaire pour celui qui l'entreprendrait. Car il faut remarquer que tout n'est pas neuf dans ces isoloirs, les alcôves du pensionnat du Collège commnual ayant été utilisées cet effet. Nous ne pouvons donc admettre l'explication de M. Colaert et M. l'Echevin devra trouver mieux s'il veut qu'on le prenne au sérieux. En attendant les 16,000 fr. ne sont plus là et ont suivi le large chemin de tous les autres. Il n'en reste plus trace. Et nou-seulement, ils sont noyés dans le flot commun, mais ils le sont en dépit de la loi et de toutes les belles théories professées si bruyam ment par l'opposition d'autrefois. N'est-ce pas qu'ils étaient bien venus de criti quer tout ce qu'avaient fait leurs devanciers M. Constant Yandenbussche révoqué, sans aucun motifde ses fonctions de surveillant l'Académie, vient de mourir. Malheureuse vic time de la haine et de l'intolérance cléricales, il tombe miné par le chagrin que lui avait occa sionné le retrait si brusque de son modeste em ploi. Bon époux, bon père, il n'a pu survivre au sanglant affront que nos maîtres lui ont si indi gnement infligé Cette mort cruelle arrachera peut-être une parole de regret aux bourreaux de Constant Yandenbussche nous disons peut-être parce que les vautours avides de sang libéral ne sont jamais rassasiés. Nos maîtres ont une victi me de plus sur leur conscience quand ils la verront passer, conduite sa dernière demeure par ses petits enfants en pleurs, par tous ses amis, ils pourront faire leur mea culpa et se dire voilà notre œuvre Eh bien, elle est belle cette œuvre, nous la leur laissons pour compte. M. Colaert qui disait avec emphase, au Con seil communal, qu'il prenait TOUT sur lui, prend-il aussi cette mort sur lui Le fielleux personnage qui salit de sa prose les colonnes du Journal d'Ypres a eu une colère rentrée, la plus dangereuse. Se trouvant Diman che soir au Café S1 Sébastienquelques personnes non masquées, dégoûtées de la sale polémique de cet être malingre et chétif, mises bout par les insinuations calomnieuses et perfides de ce capucin manqué, l'ont forcé quitter l'établis sement et céder sa place une personne plus tolérante, plus aimable et moins grincheuse. Le petit bout d'homme, honteux et confus, filant comme un renard qu'une poule aurait pris, s'est rendu directementdans les bras de Mor- phée. Enuemi de la lumière, il n'aimait pa3 de s'entendre dire des vérités. Dans le même établissement quelques mas ques ont pris partie, par une intrigue fine ment menée, un commerçant de la rue au Beurre, connu comme camélion politique toutes les couleurs de Tarc-en-ciel out passé sur sa figure. Ce Monsieur ne pouvait admettre qu'une personne masquée vint lui parler, mais on lui a très bien fait observer que lui-même porte un masque depuis plus de vingt ans. Les catholiques fulminent tant contre le Car naval et les bals Jamais il n'y a eu tant de catholiques qui se sont masqués, que cette année-ci. Nous en avons reconnu un grand nom bre de ces Nitouche accompagnés de la plus belle moitié du genre humain. Nous en avons même vu qui ont de grandes affinités avec le pieux organe des sacristies eux aussi n'étaient pas seuls.... Si bien des choses pouvaient parler M. Colaert vient de réclamer, la Chambre, l'intervention du Ministre dans l'agrandissement de notre gare. Nous l'en remercions, seulement nous regrettons qu'il ne s'y soit pas pris autre ment. En se contentant de reconnaître que l'Etat n'a d'autre droit, vis vis de la Sociétéque de faire exécuter les changements nécessaires pour assu rer le service des voyageurs, la question n'avance pas d'un cheveu. La Société ne se refuse pas faire le nécessaire, même un peu plus, s'il faut, mais elle prétend que le luxe ne lui incombe pas, le luxe n'entrant pas dans le programme des ac tionnaires. Le luxe, nous voulons dire, ce qui dépasse le nécessaire, ne peut venir que de l'Etat et tant que l'Etat n'interviendra pas, nous devrons nous contenter du nécessaire. Pourquoi M. Colaert n'a-t-il paB mieux insisté sur ce point capital Pressez donc le Ministre, M. le député. Un an nous sépare du cortège de charité, pro jeté, organisé, mené si bonne fin par le Cercle Wallon. Il semblait que l'esprit d'initiative, la neutra lité politique, le dévouement ainsi que la géné rosité dont les membres de ce Cercle ont fait preuve cette occasion eussent dû les mettre l'abri de tout reproche. Des insinuations aussi bêtes que malveillantes et jésuitiques ont cependant été lancées récem ment l'adresse de ces Messieurs par un rédac teur du Journal d'Ypres. Ces insinuations, il est vrai, restées sans écho, et, expression non étonnante, du seul sentiment d'un mysanthrope mal élevé et hargneux, n'ont produit que des haussements d'épaule. Elles ont eu toutefois l'honneur d'une assem blée générale du Cercle Wallon qui, après des ex plications données nettement et catégoriquement aux nouveaux membres, leur a donné la réponse suivante traduite par un ordre du jour significa tif que nous insérons d'autant plus volontiers qu'il est bien mérité Le Cercle Wallonréuni en assemblée géné- raie le 17 Février courant, ayant entendu la 7) lecture des articles du Journal d'Ypres atta- quant sa Commission au sujet des comptes du y) cortège de charité organisé l'an dernier au profit des victimes de la catastrophe d'Ander- lues, i» Oppose unanimement son souverain mépris s aux allégations malveillantes et calomnieuses de ces articles, 9 Témoigne de toute sa confiance envers la Commission et passe l'ordre du jour. 9 Comme on le voit, les membres du Cercle Wal lon qui savent que la reconnaissance n'est pas de ce monde, n'ignorent pas non plus que la valeur d'une insinuation doit se mesurer l'aune de ce lui qui la produit. Un mot encore que les membres du Cercle voudront bien nous permettre. Il résulte des chiffres donnés de nouveau dans la dernière réunion et dont l'auteur des arti cles du Journal d'Ypres peut toujours prendre connaissance, si toutefois il promet de se corri ger et de se présenter d'une façon convenable et polie, que, s'il tallait peser la répartition du payement des frais généraux, la balance ne pencherait précisément pas du côté de nos amis. Dernièrement le Cercle Wallon nous a procuré le plaisir d'entendre une belle et intéressante conférence donnée par M,le Popelin, docteur en droit. Sujet Des droits et des devoirs de la femme. Sujet très-neuf et très-original, traité supérieu rement, et qui a obtenu un grand succès parmi les nombreux auditeurs présents. Nous ne pouvons mieux faire que de repro duire cette occasion le compte-rendu de la Chronique au sujet de la même conférence donnée il y a quelques jours la Bourse de Bruxelles u Mlle Popelin, docteur en droit, qui a vaine ment tenté de se faire inscrire au barreau de Bruxelles, avait toute l'autorité voulue pour traiter son sujet. Elle l'a développé avec clarté, chaleur et conviction, demandant l'égalité de l'homme et de la femme devant le travail, cause des nécessités de la vie. Ce thème comportait de nombreux exemples, des observations délicates ou cruelles, des objur gations et des reproches d'un caractère rigou reux. M11® Popelin a tait preuve d'un tonds d'idées vraiment riche, et de cette vraie élo quence qui puise sa force dans la vérité et la raison. La femme a soif de savoir elle désire se rendre utile, se suffire elle-même, et on lui re fuse le boire et le manger. On en fait en quelque sorte un ennemi, de l'homme on l'a hypnotisée pour lui ôter ses moyens intellectuels et son cou rage, afin de la tenir un rang inférieur. Et l'on s'étonne qu'elle proteste Elle a toujours été élevée soit pour le plaisir de l'homme, soit pour la maternité, comme si elle n'était apte qu'à remplir des devoirs subalternes. Elle n'a de droits ni comme mère, ni comme veuve. Elle est en interdiction. Ainsi sa vie est bornée par la loi et par les mœurs. Sait-on cependant si les situations sociales dont nous souffrons n'ont pas pour cause cette subor dination, ce quasi-esclavage On dit que l'égalité des deux sexes devant le travail est une utopie, un rêve d'idéaliste. Quel mal y aurait-il ce que cela fût Ne devons-nous pas avoir un idéal pour pouvoir atteindre des temps meilleurs Ouvrez donc toutes les voies la femme, puis que l'homme et la femme sont deux moitiés de l'être humain. Toute entrave la marche de l'un doit entraver la marche de l'autre, et ainsi en traver la poussée en avant de l'humanité. Lais sez la femme pénétrer dans les institutions de bienfaisance confiez lui l'inspection des établis sements où l'on renferme le3 femmes. Ouvrez lui toutes grandes les portes des écoles l'ensei gnement des enfants surtout est la carrière la mieux appropriée aux facultés de la femme. Créez, s'il le faut, une université où la femme recevra le haut enseignement et où elle pourra professer le droit et la science... Mlie Popelin a terminé sa chaude plaidoirie par l'apologie du travail. Elle a obtenu un grand succès. Son argumen tation s'est développée au milieu d'un silence attentif, interrompu par des applaudissements chacune des péroraisons qui terminaient les subdivisions de sa thèse. Les conférenciers mâles capables de tenir ainsi sous le charme tout un public pendant une heu re, ne sont pas communs dans notre pays. 9 Nous trouvons excellente l'idée du Cercle Wallon d'entrer dans la voie des conférences. Nous félicitons particulièrement la commission du choix heureux et point banal du tout des con férenciers. Après M. Laguerre, député français, Mlle Popelin, docteur en droit La commission met avantageusement en pra tique une des devises du Cercle Wallon utile du Ici A la demande des sociétés populaires, d'orga niser le référendum sur la question du droit de suffrage, le Collège échevinal a répondu qu'il refusait de convoquer le Conseil parce qu'il au-

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2