33e ANNÉE 2 Mars 1893 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les cléricaux aux prises. M. Coremans. Aménités. lV» 18. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Yprès, le lr Mars 1893. L'assemblée générale de l'Association conser vatrice de Bruxelles, qui a eu lieu Dimanche, a mis aux prises ces excellents cléricaux. La ménagerie sainte a offert le spectacle des grands jours. M. Lelong a glapi, M. Braun a rugi, M. Woeste a sifflé et l'a été, M. Briffaut a hurlé, M. Renkin a vociféré, bref, un boucan dans les grands prix, un chahut abracadabrant dont les oreilles de la Conservatrice garderont longtemps le bruit et le souvenir. M. Woeste avait proposé l'ordre du jour sui vant Considérant que d'accord avec le gouver nement. la droite parlementaire et la Fédéra tion des Associations conservatrices, lAssocia- lion s'est prononcée contre le suffrage universel; Considérant que les circonstances actuelles lui font un devoir impérieux de persister dans cette ligne de conduite L'Association décide qu'elle entend rester unie au gouvernement, la droite, aux asso ciations conservatrices du pays, et qu'elle re pousse le suffrage universel. M. Braun, partisan du système Nothomb, s'est empressé de protester et de rappeler M. Woeste qu'il avait écrit le 1er Janvier 1870 un article en faveur du suffrage universel dans la Revue générale. Colère du député d'Alost, et charge fond de cet homme aimable contre M. Nothomb et ses amis. Citons ici le compte-rendu du Courrier de Bruxelleson verra que nous n'exagérons pas. La feuille bien pensante fait parler M. Woeste de cette façon Ce qui m'effraie, c'est J'aJliance avec les so cialistes je le prouve au meeting de la Cour de Bruxelles, M. Nothomb avait proposé des con ditions d'âge et de domicile les socialistes ont Srotesté et on a réservé les conditions d'âge et e domicile. {Tapage. Boucan. ProtestationsAp plaudissements Chacun a le droit de conserver ses opinions, mais il faut être unanime sur l'appui apporter au gouvernement. Sur la question du suffrage universel au sein des commissions, nous avons marché la main dans la main avec M. Beernaert et nous avons décidé d'aborder le débat Mardi avec ces deux armes: Pas de suffrage universel et habitation. {A pplaudissements) La séance est levée au milieu du plus grand désordre. Après de longs pourparlers, la séance est re prise et M. Renkin déclare qu'il n'est permis personne et encore moins de l'imprimer que les partisans de la Ligue pour le suffrage universel font alliance avec les socialistes.Ce sont les socialistes la Cour de Bruxelles qui ont cédé devant nous. Le premier ordre du jour (celui du comité) est admis l'unanimité. Celui de M. Woeste est mis aux voix. Le tapage reprend de plus belle. Ainsi amendé, l'ensemble est adopté l'una nimité. Il est donc interdit M. Woeste de voter le système de M. Frère, comme il en avait an noncé 1 intention diverses reprises. C'est pour iut le coup du lapin... Mais que dites-vous de l'union cléricale Une séance qui a dû être suspendue et reprise vingt minutes ensuite, absolument comme la Cham bre française I Ils finiront par se manger le nez. Espérons que ce douloureux événement se produira le plus tôt possible. Ladversaire enragé des wallons, qu'il acca ble d'insultes avec une désinvolture admirable, a déclaré cette semaine la Chambre que M. Brialmont avait manqué aux convenances les plus élémentaires en se permettant une modifi cation aux Annales parlementaires. Cette leçon venant de M. Coremans a plongé la Chambre dans une joie folle. Lui qui ne peut ouvrir la bouche sans injurier quelqu'un ou quelque chose, qui a traité récemment M. Beer naert de roublard et parlé de sa réthorique in terlope, lui qui a prononcé le mot de gaffe py ramidale propos d'un fait historique exact avancé par le général Brialmont, se permettre une telle sortie, ce serait presque amusant si ce n'était si prétentieux. Dailleurs la sortie n'était pas sa place elle ne devait pas se produire, M. Brialmont en parlant du comte de Montmo rency, ayant ajouté de Boutcville. Il est ridicule aussi de prétendre, comme l'a fait M. Coremans, qu'il possède mieux l'histoire que l'ancien inspecteur général du génie. En fut-il ainsi qu'il serait toujours très sot de sa part de l'affirmer avec cette immodestie trivia le. Le député d'Anvers finit par fatiguer la Chambre et le pays de ses rodomontades et il serait heureux que les électeurs, leur tour, quand viendra la première manifestation du corps électoral élargi, l'envoyassent prendre sa retraite la villa des Ciseaux. Il a d'ailleurs montré toute sa science histo rique en affirmant que le protocole de Londres imposait la Belgique une neutralitèdesarmée. C'est fausser l esprit de ce document diploma tique. Ce que les puissances ont réclamé alors du pays, c'est qu'il se gardât de toute attitude of fensive ils ne lui ont jamais demandé d'avoir une neutralité qui laisserait les frontières ou vertes et permettrait au voisin le plus audacieux de s'emparer de la Belgique par un hardi coup de main. C'est l'interprétation que M. Coremans a don née plusieurs reprises au protocole de Londres pour combattre le maintien d'une armee per manente et soutenir ses hérésies anti-patrioti ques. Traduction fausse du désir des puissan ces, falsification de leur pensée, qui montre M. Coremans tel qu'il est, un historien douteux, dont la science laisse plus qu'à desirer. En vé rité, ce n était pas lui donner des leçons d'histoire, sinon pour la meilleure façon de la fausser et de tromper les générations sur la portée de certains documents. La nouvelle que M. Jules Ferry acceptait la candidature la présidence du Sénat a mis certains organes français dans un état d'exas pération inouï. Parmi ces feuilles d'une cour toisie extraordinaire, Y Intransigeant se distin gue. Nos lecteurs remarqueront le joli langage qui est en train de s'acclimater chez le peuple le plus poli de la terre La fête va être complète pour l'opportunis me et la Vidange Casimir Perier la Cham bre, Ferry au Sénat et, après la dissolution prochaine du cabinet Ribot-Bourgeois, le sub orneur de la petite Grazidou la tète du minis tère. Le plan était dailleurs depuis longtemps concerté. Tous les vomis de la politique avaient formé une ligue de réaction. Carnot avait pu se débarrasser de ses concurrents Freycinetet Floquet, mais il avait compté sans les chauf feurs, sans les routiers, sans les escarpes du banditisme politique. Il y a de cela quelques jours. Ferry se ren dit auprès de Carnot. Le Tonkinois était seul. Il venait indiquer au président de la Républi que la nécessité d'appeler Constans aux affaires et de lui confier la présidence du conseil et le ministère de l'intérieur. Et Carnot s'est mis aux ordres de la Vidan ge, car il est captif de malandrins qui ont dés honoré la France et qui veulent la déshonorer encore. La boue du Panama n'avait sali jusqu'ici que les toucheurs de chèques mais présent que la Vidange monte, c'est la République et la France qui vont être submergées par l ordure. LE PROGRÈS vires acqujrit edndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le Mii.m* le la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. M. Renkin a la parole pour un fait personnel. (Il lui est impossible de parler). M. Vandermeyde. On veut ajourner le vote. Plus de discours Nombreuses voix La clôture la clôture Un membre. La clôt ure est demandée, il faut la mettre aux voix. [Tapage). MRenkin insiste sur l'incident de la Cour de Bruxelles. (Tapage infernal). M. Briffaut subordonne le retrait de sa démis sion au vote de l'ordre du jour de M. Woeste. (Tapage). M. Renkin veut proposer un troisième ordre du jour. M. Woeste. La discussion est close. M. Renkin introduit dans l'ordre du jour de M. Woeste L'assemblée se déclare également hostile au système de MM. Frère et Graux qui sont contraires l'égalité entre les villes et les campagnes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1