Chronique locale. i Un ami du peuple. Conseil communal d'Ypres. Turpin s'était levé très agité. C'est tout me dit-il. C'est tout. Et ma réhabilitation Et ma croix Il n'en est pas question, n'est-ce pas? Je l'avais bien gagné, cependant, ce petit bout de ruban rouge, par douze ou quinze années d'âpres re cherches et par des milliers d'expériences où chaque jour, je risquais délibérément ma vie. Ainsi, voilà ce qu'on m'offre, moi que l'on sait innocent La liberté sans l'honneur Cet honneur, je ne puis le reconquérir qu'en par lant, et l'on exige de moi une promesse de si lence, sachant que je tiens les promesses faites Mais c'est odieux... De quelle boue tous ces hommes sont-ils donc pétris? Je rougis quand je songe la phase capitale de cette affaire de la mélinite, lorsque volé, dépouillé, je venais d'acquérir les preuves de la trahison. J'arrive plein de colère, indigné de ce que i'ai vu en Angleterre je demande justice pour le pays et pour moi, et le général Ladvocat, après m'avoir cyniquement conseillé de ne pas rompre avec Armstrong et Triponé, ne trouve rien de mieux que de me proposer un mariage 11 se flatte de faire faire ce qu'il veut M. de Freycinet et me le dit très nettement. Si j'épouse sa tille, au général, je recevrai un million pour mon invention si je ne l'épouse pas, je ne re cevrai rien Voilà de quelle impudente façon se traitent les affaires d'intérêt national au minis tère de la guerre Le mariage forcé Voilà, par exemple, qui est fin de siècle... Le général Ladvocat donne un démenti cette allégation. M. Turpin a terminé son réquisitoire en di sant Tripotages tripotages tripotages On ne saura jamais ce qui se passe dans certains bu reaux Les vrais patriotes, ceux qui composent la grande masse du pays, auraient des nausées s'ils se doutaient des mesquineries, des compro missions bizarres qui président souvent la grande oeuvre de préparation de nos forces mili taires. Allez donc demander au colonel de Ban- ge, cet homme dont le nom est si justement populaire dans le monde entier, pourquoi il a donné sa démission de membre du comité supé rieur de l'artillerie Les tracés de ses canons, quelques jours peine après leur approbation par le minisire de la guerreen 1877, ont été livrés l'Angleterre. Il en a eu la preuve et l'a fournie. A-t-on poursuivi a-t-on même cherché quel pouvait être le traître On s'en est bien gardé. Enfin, tout l'indique, on approche de la fin de la crise et la solution se trouve très pro bablement dans la proposition Nyssens. Le gouvernement est disposé s'y rallier, moyen nant quelques modifications qu'il fera con naître en temps et lieu, mais qui, on peut en être certain, seront restrictives du projet Nys sens. Ce sera prendre ou laisser, a déclaré M. Beernaert, et laisser, ce sera la démission du cabinet. Devant cette menace, la droite y regar dera deux fois et pour peu que le rote plural arrache quelque concession certains membres de la gauche, le tour sera joué et M. Woeste y aura été pour sa petite et sourde stratégie anti- ministérielle. Et M. Woeste y aura perdu toutes ses illu sions, ainsi que son porte-queue M. Colaert. Non, incontestablement, M. Woeste n'est pas aussi fort qu'il le pensait, et M. Colaert, en s at telant la'cariole de celui qu'il croyait désigné comme le futur et prochain chef de cabinet dans la voiture duquel il espérait s'asseoir, doit main tenant commencer voir clair. La cariole a versé. Mais, malheureusement, en consentant se faire l'adjudant de ce capitaine arriéré, l'adjudant a montré de quel esprit rétrograde il est animé lui-même et ce qu'on peut attendre de lui. Conçoit-on en effet qu'après le rejet de toutes les propositions que 1 on sait, les unes, parce qu'elles sont trop avancées, les autres, trop res trictives, on puisse espérer, un seul instant, faire admettre une nouvelle, plus étroite, plus arriérée que la plus restrictive de toutes La revision se fait contre le cens, et voilà que M. Woeste et M. Colaert n'admettent plus com me électeurs que les citoyens de 25 ans, domici liés dans la même commune depuis un an au moins, propriétaires d'un immeuble d'un revenu cadastral d'au moins 100 fr. ou payant l'Etat 10 fr. au moins de contribution personnelle. Mais c'est exiger plus que n'exigeait la loi de 1883 pour la commune. Et cela s appelle revi ser Oui, reviser reculons. Et les contre-maîtres et les fonctionnaires de 1500 fr., etc., seraient exclus Conçoit-on pa reil ostracisme Qu'est-ce que les contre-maîtres peuvent donc avoir fait M. Colaert De tous les ouvriers, le contre-maître n'est-il pas le plus capable, le plus digne Comment devient-on contre-maître, si ce n'est par une bonne con duite, si ce n'est parce qu'on a donné des preu ves de capacité qui rendent le titulaire digne de diriger les autres Et c'est cet. ouvrier d'élite qu'on écarte du scrutin où sont admis tant d'imbéciles Il est vrai que dans certain camp, les imbéci les, c'est du nana. Et le fonctionnaire 1500 fr. Arrrière, s'écrie M. Colaert. Un fonctionnaire de 1500 fr., cela n'est pas un boueur, ce n'est pas un voyou, c'est déjà un homme d'une certaine instruction et supposé un homme d'ordre, et le voilà dé claré indigne C'est ne pas y croire et plus d'une catégorie de gens honnêtes, travailleurs et dignes d'intérêt savent maintenant le cas que fait d'eux M. l'Echevin-Représentant Colaert. Dans le projet Woeste-Colaert, l'examen est maintenu. Or, de l'examen personne n'en veut plus et M. Colaert en fait une condition d'élec- torat. On croit rêver devant des législateurs de cette envergure qui, si on les laissait faire, ne toléreraient plus d'autres électeurs qu'eux- mêmes, Et ils seraient toujours réélus. Aussi, on peut dire que déjà l'éponge est passée sur ce surabondant projet et qu'il pourra dormir, sans être ramassé, auprès de celui de ce grotesque songe-creux qui a nom Coomans. En attendant, les futurs électeurs yprois savent ce qu'ils doivent penser de leur repré sentant et ce qu'il leur réserverait s'il était seul maître. Et toute une catégorie d'électeurs actuels doivent voir le sort que leur réserverait leur Echevin s'il lui était loisible de bâcler une loi électorale selon son petit cœur. C'est aujourd'hui, Dimanche 16, qu'ont lieu les élections de la garde civique. Comme nous l'avons dit, dans l'un de nos précédents numéros, M. Surmont a déclaré au Cercle Catholique qu'il fallait absolument se rendre maître de la garde civique, et ce qui se passe depuis quelques jours prouve surabondamment que le mot d'ordre a été compris et est strictement observé. Ce que nos braves cléricaux déploient d'acti vité, d'intrigues et font, selon leur habitude, de promesses, c'est inouï. Et l'instigateur de tout cela, c'est, chose presque incroyable, un an cien sous-officier de l'armée, devenu, subite ment on ne sait comment, officier de la garde et dont les épaulette3 sont menacées. Cet ambitieux a senti combien sa position y était ébranlée et n'a trouvé rien de mieux que d'associer son sort les gros bonnets du parti. Ceux-ci, par reconnaissance des services, (et quels services qu'il leur rend, ont cru devoir épouser sa cause, sans calculer si le jeu en vaut bien la chandelle, et les voilà tous lancés. Pour nous qui assistons en curieux ce spec tacle inutile et qui ne peut avoir d'autre effet que d'élargir le fos^é qui sépare les deux partis, nous ne pouvons nous empêcher d'estimer que si ce Monsieur, qui se mêle beaucoup trop d'as souvir son insatiable ambition, recevait la leçon que méritent tous les gens de son espèce, la leçon serait méritée et ce n'est pas nous qui le plaindrions. Ce serait peut-être le moyen de le ramener une plus juste appréciation de sa va leur, et se connaître n'est jamais un mal, au contraire. ■wwaaaaaow Contingent assigné aux cantons de milice de l'arrondissement d'Ypres. 43e canton Ypres 33 hommes 44e Poperinghe 35 45e Proven 27 46e Elverdinghe 28 47e Langemarck 33 48e n Gheluvelt 29 49e ri Neuve-Église 23 50e Warnêton 31 51e 7i Wervicq 40 Wulvergh'em, 5,000 francs. Poperinghe et Woesten, 10,000. Ypres et Saint-Jean, 1,000. Houthem, 500. Bas-Warnêton, 5,000. Beninghe et Noordschote, 5,000. Reninghelst et Westoutre, 5,000. Wervicq, 2,000. Vla- mertinghe, 2,000. Le contingent de la levée de milice pour 1893 est réparti entre les provinces ainsi qu'il suit Anvers, 1,456; Brabant, 2,375; Flandre oc cidentale, 1,694; Flandre orientale, 2,081; Hainaut, 2,462 Liège, 1,570 Limbourg, 501 Luxembourg, 447 Namur, 714. Total 13,300. 1. Communications. 2. Adjudication de l'entreprise des travaux de construction d'un égoût a) Nouveau Boule vard b) rue des Veaux. 3. Affiliation des employés des Hospices et du Bureau de Bienfaisance la caisse provinciale de retraite. 4. Taxe communale sur les chiens rôle pour 1893. 5. Taxe communale sur les chevaux rôle pour 1893. 6. Vote de crédits spéciaux pour achat de terrains a) rue des Veaux, b) Wieltjestraat. 7. Vente de gré gré des herbages Dicke- busch. 8. Hospices prêts hypothécaires. Armée. Un arrêté royal du 12 Avril 1893 autorise le Ministre de la Guerre rappeler sous les armes, pendant une période de dix quinze jours, dans le courant des années 1893 et 1894, afin de les initier au maniement du fusil modèle 1889, les militaires des classes de 1886, 1887,1888 et 1889, de l'infanterie de ligne, des chasseurs pied, du régiment des grenadiers et du génie, ainsi que ceux de la classe de 1890 du génie qui auraient obtenu un congé illimité. L'Exposition internationale de la Presse Ancienne et de la Presse Moderne. La Belgique revendique juste titre l'hon neur d'être le berceau du journalisme moderne, car c'est Anvers que parut en 1605 le premier journal, les Nieume Tydingen. édité et rédigé par Abraham Veçhoeven. Rendre un hommage, bien que tardif la mémoire du premier gazetier d'Europe, montrer, l'aide d'une revue rétros pective, les étapes parcourues par la presse et signaler les progrès accomplis par elle depuis deux cent quatre-vingt-huit ans, voilà ce que se propose de réaliser le Comité de l'Exposition in ternationale de la Presse Ancienne et de la Presse Moderne qui s'ouvrira au Palais des Voirie vicinale Un arrêté royal du 30 Mars accorde aux communes de l'arrondisse ment d'Ypres dont les noms suivent, des subsi des pour contribuer au paiement des dépenses résultant de l'exécution de travaux de voirie vicinale, savoir Écoles et classes ménagères. Un subside de 1,450 francs est accordé titre de part con tributive de l'Etat dans les dépenses, en 1893, de l'école ménagère d'Ypres. Séance publique du il Avril 1895. 5 heures du soir. ordre du jour i

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 4