Bulletin politique. Chronique locale. Cuique suum. Notre Gare. L'anarchie dans la Garde Civique. 35. Dimanche, 30 Avril 4805. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. 55e ANNEE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit epndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administrât!! et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restait de la Belgique et de l'Etranger I'Agenck Rossel, 44, rue de la Madeleine, et rue de l'Enseignement, Bruxelles. Serbie. L'avènement au trône du roi Alexandre e9t un fait accompli. Cet acte de vigueur du jeune monarque a rallié tous les suffrages de l'étranger. Le roi Alexandre a voulu marquer son avènement au trône par un acte de clémence et a signé un décret d'amnistie géné rale qui s'applique toutes les personnes con damnées pour crimes et délits politiques. Le jeune roi a informé officiellement ses parents que par le fait de son avènement au pouvoir, la décision de la Skoupchtina qui expulsait la reine Nathalie et interdisait au roi Milan le re tour en Serbie, étaient abrogées. Angleterre. On mande de Londres que le Lord-Maire a reçu 200 des principaux délégués de la province irlandaise de l'Uister, qui lui auraient déclaré être résolus, au nom de la po pulation, ne pas reconnaître le parlement irlandais de Dublin, ils lui ont fait part de leurs méfiances au sujet du projet du uHomerule lui ont dit que la résistance continuait, s'orga niser et que, si la guerre civile éclatait, MM. Gladstone et John Morley seraient responsables du sang répandu. Des troubles ont éclaté Bel fast et Hull. Belgique. Le calme est rétabli partout et les quelques grèves partielles, que signalent les journauxsoi disant, bien informés n'ont d'autres causes qu'une question de salaires. Russie. Un journal officieux russe, le Nou veau Tempsparle de l'avantage qu'aurait la France voir au sud de l'Egypte nue nation amie et lui conseille de céder la Russie le droit de protectorat sur certaines parties de la baie de Tadjoura. Allemagne. Les séances du Reichstag con tinuent être tumultueuses. Les réponses de M. Miquel, ministre des finances, de Maltzahn, secrétaire du Trésor, de Benmgsen et Richter, aux allégations de M. Ahlwardt, sont d'une ex cessive violence. Une commission sera nommée pour examiner les documents sur lesquels M. Ahlwardt fonde ses accusations. A la fin de la séance d'hier, ce député sa sortie du Reichstag a été acclamé par une foule nom breuse et porté en triomphe. Etats-Unis. On mande de Washington que la Conférence internationale monétaire doit se réunir Bruxelles le 30 Mai. L'annexion des îles Hawaï, est dit-on chose dé cidée. M. Carter délégué hawaïen envoyé Washing ton pour soutenir la demande d'annexion est paraît-il satisfait de la réponse que lui aurait faite le Secrétaire d'Etat. Haïti. Le différent existant entre Saint-Do mingue et Haïti est réglé. Les deux républiques se sont engagées conserver la baie de Zamoa et le môle de Saint-Nicolas. Suède-Norwège. La situation devient de plus en plus grave. La Chambre approuvant le cabinet démissionnaire a décidé de suspendre ses séances. Malgré les efforts de M. Stangleader de la Droite cette mesure a été adoptée par 63 voix contre 51 Le pieux Journal est tombé ces derniers jours en stupéfaction, et, dans une longue série de coq-à-i'âne qui orne son numéro du 26 c1, il ex hale, en son style habituel, tous les risibies étonnements dont il est saisi et agité. C'est s'étonner de peu. Ce qui devrait le surprendre bien davantage, c'est qu'une des plumes de sa rédaction soit tombée entre les pattes du roquet le plus har gneux, le plus mal élevé et le plus poltron qui ait jamais collaboré une feuille cléricale. Après cela, les partis ont les défenseurs qu'ils méritent, et des gens parvenus par la fraude et la corruption ne sauraient avoir qu'un menteur et un goujat pour champion. Tels maîtres, tels valets. Dans les contes des Mille et une nuitsil y a un jardin illuminé de mille feux aux couleurs diaprées il est planté d'orangers aux fruits d'or, de bananiers, de citroniers et de toutes les essences les plus rares au milieu, un bassin re vêtu de marbres de carrare et dans ce bassin, côté de poissons aux paillettes étincelantes, jouent et se croisent en se dodinant des cygnes blancs au long cou au fond, une fleur, une seule, mais d'une grandeur sans pareille, d'une structure aussi fine qu'élégante, la corolle transparente, surmontée d'un pistil majestueu sement brillant d'où émergent des vapeurs odorantes qui embaument au loin ce lieu de délices. Jamais aucun mortel n'a pu approcher de cette merveille pour la voir de près, mais tous ont joui de son atmosphère enivrante et tous voudraient la posséder. Bien des tentatives ont été faites, et des sommes immenses ont été promises'celui qui serait assez heureux pour la cueillir. Inutiles efforts, vaines tenta tives, alors qu'on croyait la tenir, elle dispa rut comme un éclair pour reparaître, au même moment, plus loin, et toujours ainsi, quand ap parut un homme, un étranger, une espèce de messager des dieux, qui se fit fort d'arrêter cette vagabonde magique. Mais lui, pas plus que tous ceux qui l'avaient précédé, ne réussit dans sa téméraire entreprise et mille ans plus tard on en était, comme au premier jour, se demander quand et comment la mystérieuse fée se serait livrée la main des hommes. C'est comme avec la nouvelle gare d'Ypres. Plus on avance, moins ou est près de l'avoir et quand on croit l'avoir, on n'a rien du tout! Il y a trois ans on faisait des démarches pour l'obtenir et cela avait l'air d'être susceptible d'une solution, puis tout-à-coup bernic, quand M. Colaert annonça qu'il allait mener cela ron dement et doter sa ville adoptive du palais que rêvaient les Yprois. Bientôt M. Colaert se dit en mesure d'assurer ces bons concitoyens qu'ils allaient être mis en possession de leur gare tant désirée Les plans étaient faits, le devis était dressé, dont coût, d'abord 80,000 francs. La gare se fit attendre et quand on croyait que tout était arrangé, le coût montait, comme par enchante ment et pour épater les Yprois, 120,000 fr. plus tard encore 160,000 tr. Mais toujours pas de gare. A la séance de la Chambre du 27 Avril de l'an de grâce 1893, M. Struye, ne se fiant plus M. Colaert seul, a joint son influence celle de son collègue et ils ont cette fois, de concert, enfoncé leur bélier dans le ventre de M. Vandenpeere- boom. Mais ils ont, ces Messieurs, une façon si délicate de manier leur machine de guerre, que cela ne fait pas plus de mal qu'un frôlement de rose et ils sont tout étonnés quand le ministre, prenant leur instrument entre le pouce et l'in dex, le leur retourne en riant contre la poitrine avec cette phrase Des plans convenables et modestes admirez le mot modestes ont été dressés nécessitant une dépense de 210,000 fr. dans laquelle VEtat est prêt intervenir pour 65,000 fr., la Société prenant sa charge le surplus, soit 147,000 francs. d JJai informé la Société de la Flandre Occidentale que les 65,000 francs sont sa disposition du jour au lendemain. A ma grande surprise, et je dirai pres que ma grande indignation, au lieu de 1 il,000 fr. la Société a osé m1 offrir 27,000 francs Demander la Société de la Flandre Occiden tale 147,000 francs, c'est la fleur des mille et une nuits qui s'éclipse comme plus haut. Non, notre messager des dieux n'a pas encore sa fleur et cependant il nous l'avait si formelle ment promise. Bah c'est comme tout le reste. Gaffeur le XXIme Mettant toujours les pieds dans le plat jus qu'au-dessus de la gibbosité Après s'être fait ramasserpropos de l'article du Journal ddYpres, rendant comp te d'une manière ultra-fantaisiste de la fête d'inauguration du Drapeau des Anciens Pom piers et, après que le Progrès lui eût, en réponse, fourré le nez dans ses lignes malpro pres, (comme l'on agit l'égard d'un petit chien hargneux qui se permet des incongruités), ne voilà-t-il pas que, Don Bosco se permet de trai ter la garde civique d'anarchiste Tout doux, mon bon Inutile de parler sport hippique, courses vélo- cipédiques en musique religieuse, carmes dé chaussés, (pourquoi pas petits frères), sacrée musique, anarchie du cerveau chez nos com positeurs de musique, etc., etc., pour en arriver accuser sournoisement des gardes civiques d'avoir mis le feu au local du tir la cible Et pour qui sait lire entre les lignes, ne voit- on pas, d'après les deux alinéas qui précèdent, que c'est bien aux gardes anarchistes qu'il en veut Or, pour lui, frocard manqué, ainsi que pour les XX autres, de la même école, anarchiste veut dire libéral. Soit, nous avons l'habitude de ne pas discuter les ânenes Monsieur Surmont n'a-t-il pas prêché l'anar chie dans la garde civique on conviant ses fidè les combattre les libéraux honorés d'un grade? LE PROGRÈS

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1