Conseil communal d'Ypres. INTÉRIEUR. Le Sénat des XXI. Une bonne dupe. Enfants et Vagabonds. Dans la partie inférieure, les armoiries ou em blèmes du plus grand nombre des petits mé tiers (gemeene neeringhe). Cette belle verrière fut exécutée par M. Dob- belaere de Bruges, en 1869. Les grandes et belles peintures, qui donnent tant de splendeur la Salle, sont remarquables au point de vue de l'histoire, de l'archéologie et du procédé si durable employé Wasser glas). Elles sont l'œuvre de MM. Guffens et Swerts. Le grand panneau, en face de la cheminée, Çar M. Guifens, représente la joyeuse entrée près, le 24 Avril 1384, de Philippe le Hardi une année peine après le terriole mais glo rieux siège d'Y près que la vaillance de ses habi tants fit lever soudainement. Ce panneau parlant vous expliquera suffi samment lui-même la belle réception. Le panneau droite de la cheminée, par M. Swerts, décédé, hélas il y a quelques années, représente le délégué du magistrat, au moment où, du haut d'une estrade dressée devant les Halles, il publie, en 1530, la célèbre ordonnance décidant que toutes les aumônes formeraient désormais un fonds commun (gemeene beurze), et qu'elles seraient distribuées aux familles pau vres sous le contrôle de personnes notables, dé léguées par le magistrat. Derrière le magistrat, se trouvent notamment le docteur de la Sor- bonne, qui a rapporté de Paris l'acte approbatif de la faculté de théologie le légat du pape l'évêque de l'hérouanne. Cet évêché fut suppri mé au XVIe siècle et remplacé par trois évêcnés: S1 Omer, Bruges et Ypres. Ce dernier évêché disparut, hélas! la révolution française. Le tableau gauche de la cheminée, aussi de M. Swerts, rappelle l'accord fait, en 1253, entre les échevins de la ville et l'abbé de S1 Martin, au sujet de l'organisation de l'enseignement Ypres. Il fut décidé qu'il serait érigé trois écoles, dans lesquelles des clercs donneraient, eux- mêmessans pouvoir se faire remplacer, des cours inférieurs d'humanités que les bourgeois d'Y près pourraient faire donner leurs enfants, chez eux, l'instruction primaire, comme ils l'en tendraient et que tout bourgeois d'Y"près au rait le droit de tenir des écoles élémentaires, sans l'autorisation soit des échevins, soit du prélat de S1 Martin. La liberté de donner et de recevoir l'instruction primaire fut donc consa crée Ypres dès le XIIIe siècle Le panneau représente l'une de ces trois éco les publiques au moment où les échevins vien nent inspecter l'établissement et examiner le travail des disciples. Ces disciples reproduisent les traits des entants des principaux fonction naires de la ville, de 1867 1869. Touchants souvenirs Les frais de restauration ou plutôt d'édifica tion de l'ancienne chambre des échevins sont bien inférieurs aux magnifiques résultats obte nus Les peintures murales de MM. Guffens et Swerts ont coûté 50,000 fr. La restauration des peintures, l'Est, 6,000 fr. Les œuvres de sculpture, 46,000 fr. Le dallage, établi malheureusement sur bois, 2,129-13 fr. La verrière, don de M. Vandenpeereboom, 2,943 fr. Le total général de la dépense ne s'éleva donc qu'à 114,007-31 fr. L'Etat est largement interve nu dans les frais. Il devrait persévérer dans cette voie partout où les ressources des communes ne sont pas suffisantes pour entretenir et restau rer les magnifiques œuvres de nos ancêtres. Je disais, en commençant cette rapide des cription, que l'âme d'Alphonse s'exhalait dans cette Salle, qui possède même son image très ressemblante, près de la verrière, dans le pan neau de M. Guffens. Partout Ypres, vous aurez, du reste, MM., l'occasion d'avoir sans cesse présent l'esprit le nom de Vandenpeereboom. Vous verrez 1 Hôtel de Ville et les Halles les Archives; la Cathédra le le Musée l'Abattoir, etc., etc., tous monu ments publics restaurés ou réédifiés par ses soins vous verrez ou reverrez enfin sa statue, si heureusement placée au milieu des plus beaux monuments de son cher Ypres qu'il a tant aimé. Combien de fois n'avons-nous pas entendu, depuis deux mois, demander ce que les deux almanachs météorologiques qui se piquent le mieux de prédire le temps scientifiquement nous avons nommé Mathieu de la Drôme et l'abbé Fortin avaient annoncé Naturelle ment, comme en général il pleut au printemps et que le temps y est assez variable, ils avaient annoncé de la pluie et de la variation. Préci sons. Mathieu de la Drôme. Caractère du mois de Mars Beau du 1er au 10, mauvais du 10 au 18, venteux du. 18 au 24, température douce du 24 au 31. Avril mois très variable gel de courte durée végétation nullement hâtive. Plusieurs averses, ondées. L'abbé Fortin. En Mars, depuis le 7 jus qu'au 25, refroidissement, éclaircie, faibles tempêtes quelques neiges du 12 au 20. Fortes tempêtes, grands vents et pluies depuis le 22 jusqu'au 31, période humide et malsaine. En Avril, la période malsaine et froide se continue jusque vers le 12, éclaircies fréquentes par vent du nord du 10 au 20, mais moins froide qu'en Mars. A partir du 19, temps doux et couvert, l'effet réfrigérant du passage des grosses taches est diminué par l'abaissement de l'atmosphère Les fortes tempêtes sont rejetées la fin du mois, depuis le 27 jusqu'au 31. Or, il n'y a eu ni pluie, ni fortes tempêtes et la végétation n'a jamais été aussi avancée. Ma thieu cette fois s'est trompé et Fortin idem. La sécheresse actuelle va porter décidément un coup terrible la vogue des almanachs. —Il .1» ooo ORDRE DU JOUR: 1. Communications. 2. Pompiers modification au règlement. 3. Harmonie communale crédit pour le fes tival de Rousbrugghe. 4. Ecole de musique crédit pour appropria tion des locaux. 5. Finances crédit en faveur des ouvriers sans travail. 6. Voirie crédit pour réparation du chemin vicinal n° 6. 7. Collège communal compte 1892. 8. Ecoles primaires, gardiennes, d'adultes et ménagère comptes 1892. 9. Taxes communales arrêt définitif des rôles (chiens et chevaux). 10. Hospices location de biens ruraux. 11. Id. ventes d'arbres, coupes de bois, etc. i Le projet de Sénat présenté par les XXI de la Chambre haute l'opinion publique est accueilli par celle-ci .avec une défaveur visible. Il n'y a pas un journal qui ait donné jusqu ici son approbation au suffrage deux degrés, compris comme l'entend la commission séna toriale. Et l'on s'étonne aussi de voir le cens d'éligibilité maintenu un taux si élevé. Nos pères conscrits décidément s inspirent d'une pensee de réaction maladroite pour 1 élec toral et se contentent d atténuations d'expédient pour l'éligibilité. La réflexion est d une feuille libérale de la capitale et chacun y souscrira volontiers. Jamais la Chambre ne consentira donner son approbation cette œuvre bizarre et adopter cet enfant contrefait, boiteux, figure réactionnaire. Les XXI auront donc travaillé en pure perte et dès lors il serait inutile de s'occuper plus longtemps de leur dernier né rachitique et mal bâti. Un homme qui a été bien joué par le chef du cabinet, c'est ce brave, laborieux et dévoué M. DeSmelde Naeyer. Tandis qu'on lui faisait croire toute la con fiance du Gouvernement, aux invincibles pré férences du cabinet pour le systemechinois qu'il avait si patiemment et si filandreusement éla boré, on sapprétaità le trahir. Une correspondance parue dans la Flandre Libéraleen décembre dernier, nous révèle qu'alors déjà M. Beernaert projetait de faire voter le sutlrage plural ou quelque chose d'ap prochant. Nous savons aujourd'hui que c'est le gouvernement qui a suggéré M. Feron l'idée du vote plural des pères de famille, prélude de la proposition Nyssens. Et dire que, pendant que se négociait cette solution. M. De Smel était comme l'ombre du ministre des finances et son inséparable sosie. On déclarait la Chambre qu on ne démordrait pas du système de l'habitation, et tout le monde sç disait Beernaert est Dieu, De Sraet est son prophète. A la commission des XXI, après le dépôt de la proposition De Kerckhove, on a vu cet éton nant spectacle d'une communication du gou vernement, faite non pas par le Ministre de l'intérieur qui assistait la séance, mais par l'inevitable et indispensable De Smet, qui y lut, devant le collègue de M. Beernaert une lettre de celui-ci. Ne devait-il pas, legrand tréfileur durap- Gort delà section centrale, se croire triomphant? I. Beernaert l'honorait de ses confidences, le chargeait d'un message la commission des XXI, humiliait devant lui jusquau ministre de l'intérieur lui-même. Mais, hélas, la roche Tarpéienne était près du capitole. Peu de jours après, M. Beernaert abandonnait le système de 1 habitation, déchi rait tout le travail de M. De Smet et tournait le dos son fidèle compagnon, sans même s'excu ser de sa désinvolture. Et M. De Smet n'a pas même songé dire, comme Bartholo De qui donc se moque- t-on ici Quelle que soit l'idée qu'on se forme de M. Lejeune, ministre de la Justice, et nous som mes de ceux qui applaudissent ses idées transformistes et ses tendances humanitaires, on ne peut s'empêcher de considérer com me un monument d'inco iérence cette loi du 27 Novembre 1891relative la répression du vagabondage, qui vient de défrayer les discus sions des Chambres. Aux termes de cette loi, le mendiant, s il est valide, est envoyé pour deux ans au minimum dans un dépôt de mendicité s'il est invalide, il est colloque pour deux ans au moins dans une maison de refuge. Ces distinctions sont appréciées et ces condamnations prononcées par les juges de paix, statuant souverainement et sans appel. Leurs décisions, qui pour être sérieuses et refléchies, demanderaient une in formation préalable, doivent être rendues dans les vingt-quatre heures. Cette môme loi contient un article 25 qui donne lieu, dans la pratique, aux résultats les plus inouïs. Pour les enfants de moins de seize ans. toutes les fois qu il s'agit d'une infraction peu importante, il n'existe plus de répression au sens légal du mot. Le Juge de paix ne peut plus prononcer ni emprisonnement ni amende; mais il a le choix entre l'acquittement pur et simple et la mise de l'enfant la dispositon du Gouvernement jusqu'à sa majorité. Ici, encore une fois, sa décision, quoi qu'elle puisse abou- La fin des a/manachs. Séance publique du 30 Mai (895, 5 heures du soir.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2