55e ANNÉE.
4 Juin 1895.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
L'union libérale.
Le service personnel.
Le triple vote des instituteurs.
A la Chambre.
lM° 45. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
TIRES ACQOIRIT EONDO.
———■■■■M—
Heures de départ partir du 1' Juin
d'Y près pour
Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50
0—
Y PRES-FU RN ES
FURNES-YPRES.
Ypres, le 3 Juin 1893.
La source des discussions qui ont divisé, dé
cimé, compromis le parti libéral, c'est la ques
tion du droit électoral. Celte source est aujour
d'hui tarie.
Certes, il a pu éclater d'autres conflits, mais
d'une importance bien minime, ou commandés
par ce primordial et essentiel dissentiment.
La revision de l'article 47, cause de tous nos
revers, est aujourd hui accomplie.
Quel est dès lors le devoir qui s'impose tou -
tes les fractions, toutes les nuances du libéra
lisme Se joindre, se fédérer intimement,
coaliser toutes les énergies, pour rendre aux
idées libérales leur prestige, leur force d'ex
pansion, leur autorité morale dans le pays.
La tâche n'a jamais été plus grande ni plus
urgente. Car, d'une part, le cléricalisme va
tenter d'immenses efforts pour consolider ses
influences, tandis que le socialisme révolu
tionnaire, de son côté, s'apprête tenter un
formidable assaut.
Daulre part il ne s'agit plus de rallier une
minorité délecteurs censitaires, mais d'attirer
sot ces éléments populaires dont il faudra,
coûte que coûte entreprendre l'éducation, en
se dévouant sincèrement et infatigablement
leurs intérêts, qui se confondent avec les inté
rêts même de la patrie.
Inspirer au peuple, aux classes laborieuses
désormais nees fa vie politiqne, le double
horreur de la reaction et des bouleversements,
travailler 1 amélioration de leur sort et al
légement de leurs charges tout en les préser
vant des séductions collectivistes et des entraî
nements de l'esprit de révolté et de chimérique
égalité, sen montrer lami dévoue et désinté
ressé, le conseiller prudent, le bienfaiteur
éclairé, voilà notre devoir.
Que daulres, qu'on aurait crus plus sensés
et plus fermes, devient vers le socialisme et
fassent des avances au drapeau rouge qu'ils
cedenl la poussée démagogique et se séparent
du parti progressiste dans les rangs duquel ils
avaient jusqu ici combattu, nous ne nous en
plaindrons pas, parce que nous aimons les
situations nettes, et qu'il ne faut pas que le
programme du parti libéral soit entaché d équi
voques ou qu'il prêle de compromettantes
compromissions.
Une fraction du parti radical évolue au
jourd'hui vers Je parti collectiviste. C'est un
bien, parce que 1 exode de ces efements in-
disciplinables permettra au parti libéral de se
ressaisir et de se reconstituer, par l'union de
tous ceux qui sont demeures fideles ses prin
cipes essentiels.
Ce nous est un consolant présage que latti-
lude prise, ces jours derniers, par le directeur
de la RéformeM. Emile Feron. La rupture,
avec lamere-queue de son parti, avec les
enfants perdus de la démocratie devoyee, est
désormais un fait accompli. Mous y applaudis
sons de tout cœur.
M. Feron nenlend pas que le vieux libéra
lisme, celui qui a fait notre Belgique prospéré
et eclairee, abdique ou se laisse absorber. Son
rôle n'est pas épuisé, et sa place dans nos so
ciétés modernes, au soleil de la démocratie
triomphante, ne saurait demeurer vide. 11
en présenté le libre examen, la libre discus-
sion, l'ordre par le progrès, le respect de
toutes les consciences, I exaltation de la di-
gnite humaine.
Cela est profondément vrai, et l'on ne pou
vait mieux dire.
Comme M. Fèron, nous avons pleine foi
dans lavenir, dans la reconstitution prochaine
et puissante du parti libéral.
11 y a aujourd'hui pour tous les groupes libé
raux un palrimoine commun d idees et d aspi
rations, un programme commun d'études et de
labeurs.
L'heure de la grande réconciliation, de la
décisive unification a sonné I
Nous avons dit, dix reprises différentes,
que l'un des principaux arguments en faveur
du suffrage universel, celait qu'aussitôt établi
11 amènerait immédiatement légalité des char
ges militaires.
Le vote de l'article 47 nouveau a eu lieu, il
y a quelques jours peine, et voilà que le gé
néral Pontus se relire pour faire place au géné
ral Brassine, qui n'accepte le portefeuille de la
guerre qu'à la condition de déposer de suite un
projet de réorganisation militaire, basé sur le
service personnel.
Le gouvernement catholique qui, depuis
1884, refusait d'accomplir cette réforme si
juste et que les libéraux ont réclamé cor et
cris, est donc forcé de reconnaître qu'ils avaient
raison.
Aujourd'hui que les huit dixièmes du corps
électoral sera composé de gens qui n'ont pas
la fortune nécessaire pour payer des rempla
çants leurs fils, les catholiques ont peur et ils
s'empressent de virer de bord pour essayer de
faire oublier leur conduite coupable.
Mais il est trop tard, les ouvriers, les petits
bourgeois et les cultivateurs de la Belgique en
tière sauront bien que cest contraints et forcés
que les cléricaux ont agi.
La commission chargée de préparer la loi
électorale, a pris la résolution de conférer le
triple vote aux instituteurs.
Il y a lieu de l'en féliciter chaleureusement.
Comme le fait remarquer un journal bruxel
lois, il serait monstrueux de déclarer les insti
tuteurs moins capables que les jeunes gens qui
ont passé sept ans sur les bancs de l'aihénée
ânonner du grec et du latin.
Anonner n'est pas aimable, mais le mot est
typique ne le biffons pas.
a ■icain
Séance aussi mouvementée hier que celle de
Mercredi. Au début M. Houzeau dépose le rap
port de M. Mélotsur les articles relatifs au Sénat.
La lecture immédiate a été demandée. Puis les
votes ont recommencé.
Le vote obligatoire a été adopté par 94 voix
contre 38 et 2 abstentions. Le vote la commu
ne a donné lieu une discussion confuse et in
terminable, cause d'un amendement de M.
Doucet, pour lequel la priorité avait été de
mandée.
Finalement, cet amendement, consistant au
vote la commune sans restriction, a été rejeté
par 72 voix contre 62.
La proposition du gouvernement (vote la
commune avec restriction réunion de commu
nes de moins de 500 habitants) a été votée par
116 voix contre 19.
Le vote sur l'ensemble de l'article 48 a donné
le résultat suivant pour 101 voix contre 21 et
12 abstentions. MM. Janson et Liebaert propo
saient de ne pas voter sur l ensemble, que c'était
inutile. Le tapagea recommencé alors et le pré
sident Tack a été débordé.
LE PROGRÈS
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Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
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Horaire des Trains du 1r au 30 Juin 1893.
TRAU.
4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30.
10-36 (le Samedi seulement).
4-45 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22.