i\° 54. Jeudi,
55e ANNÉE.
6 Juillet 1895.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Conseil communal d'Ypres.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
Dès avant quatre heures, un public nombreux
se tient aux abords de la Salle bleue. A quatre
heures cinq, le coup de sonnette annonce l'ou
verture de la séance. Les portes s'ouvrent et la
foule se précipite dans la salle.
Tous les membres sont présents.
Sossible, M. le Préaident donne lecture du texte
u procès-verbal.
Le procès-verbal de l'avant-dernière séance,
n 'ayant soulevé aucune réel amation est appro uvé
Quelques lots,absolument dépourvus d'herbe,
n'ont pas trouvé d'amateur. Approuvé.
La Province se charge d'y loger la justice de
paix salle d'audience, cabinet pour le juge,
grefle et salle de témoins l'ameublement res
tant charge de la ville.
Le programme de la fête communale est ap
prouvé.
La demande d'achat de terrain, rue des Veaux,
pour construction de maisons ouvrières par la
société Eigen Heerd a été examinée par les com
missions réunies des finances et des travaux pu
blics, conformément au désir exprimé par plu
sieurs membres du Conseil, lors de la dernière
séance.
La proposition de vente de la main la main
a été rejetée par parité de voix. Les membres
des commissions étant en nombre pair.
La Société devant construire pour 2,200
2,300 fr. le prix du terrain ne peut pas excéder
3,50 3.75 fr.
fr. 3-50, la ville ne peut intervenir sous forme
de subside
La proposition est votée, sauf abstention de
MM. Berghman et Iweins d'Eeckhoutte.
Eaujc alimentaires mesures
financières (Suppression du
Collège et de certaines écoles
Dans la séance du Conseil communal du 17 Juin,
Monsieur le Bourgmestre a proposé de supprimer le Col-
lège communal, les écoles d'adultes et les écoles gardien-
nés payantes. (Les écoles gardiennes gratuites l'étant
déjà depuis prés de deux ans, au profit des écoles des
religieuses.)
Aujourd'hui même la Société de VUnion des
Anciens Elèves du Collège communal a transmis le
vœu expnmé en réunion générale de voir main
tenir le Collège communal. Le Comité signe.
Dans la dernière séance, il a été donné lecture
du rapport présenté au Conseil communal au
nom du Collège échevinal sur les mesures finan
cières en vue de créer des ressources pour amé
liorer le service des eaux, etc.
Le vote émis par le Conseil, dans sa séance du
31 Décembre dernier, au sujet des améliorations
apporter au système des eaux alimentaires,
entraîne la nécessité de conclure un emprunt
pour créer les ressources nécessaires l'exécu
tion des travaux.
Il a été proposé en outre d'effectuer la conver
sion de la dette communale.
Le montant de la dette convertible s'élève
497,000 fr.
11 faut rembourser également la somme de
31,000 fr. qu'on a été obligé d'emprunter pour
parer aux nécessités de différents services.
230,000 fr. sont nécessaires pour l'exécution
de certains travaux décrétés pour l'alimentation.
11 a été destiné 100,000 fr. pour la construc
tion d'égouts.
L'emprunt s'élèverait donc 858,000 fr.
En chiffres ronds fr. 850,000.
Le surplus de 8,000 fr. pourra être remboursé
par les excédents sur les premières années du
service de l'emprunt.
Dans les propositions il a été compris la pres
cription d'une comptabilité spéciale de l'em
prunt.
LE PROGRÈS
vires acqu1r1t eundo.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
ï>r die de l'Enseignement, Bruxelles.
Séance publique du 1er Juillet 1893.
M. le Président dépose le procès verbal de la
dernière séance et fait une observation sur l'in
terprétation de ce qu'il a dit propos du projet
de construction de maisons ouvrières par les
Hospices sur les terrains sis entre l'ancienne
porte de Menin etl'ancienneporte de Lille, ayant
accès sur le boulevard extérieur. La ville cédait
le terrain 50 centimes le mètre. Le projet n'a
pas reçu d'exécution. Pour dissiper toute erreur
M. Brunfaut désire connaître si une enquête a
été faite sur les faits graves relatés par M. Iweins
propos du kiosque de la Grand'Place et dans
l'affirmative, quel en a été le résultat.
M. le Président déclare 'qu'une enquête judi
ciaire est ouverte, que dès lors toutes autres in
vestigations deviennent inutiles.
M. Brunfaut se déclare satisfait.
M. le Président propose d'approuver la loca
tion des prés faucher l'étang de Zillebeke.
M. le Président donne lecture du contrat de
cession du Palais de Justice. La Province acquiert
le bâtiment servant de Palais do Justice, étant
l'ancien Palais épiscopal, avec une bande de
terrain de 2 mètres, prendre du côté du Jardin
public, sur la longueur du bâtiment.
M. de Stuers réclame qu'en cas où la Province
construise une façade du côté du jardin public,
elle doive soumettre ses plans l'approbation
du Collège. Le jardin étant public doit, lui sem-
ble-t-il, être soumis au régime de la voierie or
dinaire.
M. le Président confirme la pensée de M. de
Stuers.
U. Vermeulenpartisan de la vente publique,
se demande si, le prix de vente étant supérieur
M. le Président. A qui accorder le subside
A la Société Eigen Heerd Ce n'est pas possible.
Cette Société bâtit des maisons pour l'ouvrier,
mais ce n'est pas dans un but de bénéficier, elle
ne spécule pas.
MBrunfaut est de l'avis de M. Vermeulen,
quant l'adjudication publique. Il n'y a pas que
la Société Eigen Heerd pour bâtir des maisons
ouvrières des particuliers peuvent le faire
également.
M. le Président doute de l'initiative particu
lière.
M. Brunfaut. Il y a une demande de M.
Podevyn qui est restée sans réponse.
M. le Président ignore cette demande.
M. Brunfaut. Elle date de 1890 et a été rap
pelée il y a peu de temps.
M. le Président n'a eu aucune communication
puisque M. Brunfaut affirme il examinera.
M. Vermeulen. L'idée de subside étant inad
missible, propose de céder le terrain gratuite
ment.
M. de Stuers. C'est une proposition nouvelle
qui demanderait a être dxùininée. Il faudrait
réunir de nouveau les commissions pour étudier
cette cession gratuite.
H. Vermeulen accède la proposition de ven
dre de la main la main raison de fr. 3-50,
condition de dire en termes exprès que ce mode
de vente n'est admis qu'à titre exceptionnel.
MM. BrunfautPoupart et Van Eeckhout se
prononcent dans le même sens.
M. le Président invite le public rester calme
et ne manifester ni danB un sens ni dans un
autre. Le Conseil doit pouvoir délibérer libre
ment. La police de la salle appartient au Prési
dent et s'il y a lieu il sévira. Il peut faire évacuer
la salle et même dresser, procès-verbal contre
ceux qui se livrent des démonstrations quel
conques.
M. le Président donne lecture d'une adresse
qui a été remise Dimanche dernier l'Hôtel de
Ville.
Messieurs les Président et Membres du Conseil Commu-
nal d'Ypres.
La minorité, par l'organe de M. de Stuers d'abord,
par celui de M. Brunfaut ensuite, a vivement protesté
contre cette mesure laquelle nul ne pouvait s'attendre,
étant données les déclarations rassurantes avant les élec-
lions, et les dispositions bienveillantes manifestées de-
puis l'égard du corps enseignant.
Aussi, peine répandue en ville, cette nouvelle jeta
partout la consternation, et un sentiment mal contenu de
révolte s'empara des esprits. C'est que la population
d'Ypres, dans ses différentes classes, est attachée ses
établissements d'instruction, comme un enfant bien-né
son bienfaiteur, comme un fils son père, et elle ne sau-
rait sans frémir y voir porter une main destructrice.
Dans 1 intérêt de la paix, dans l'intérêt des égards qui
doivent régner entre administrateurs et administrés,
nous venons prier instamment MM. les membres du Col-
lège, et de la majorité du Conseil de ne pas donner
suite leur malheureux projet.
S'il faut des économies qu'on les fasse qu'on cherche
des ressources, mais que ce ne soit pas en sacrifiant l'en-
seignement, le premier des besoins.
Nous le savons, des mesures administratives en vue
d'impositions nouvelles ont déjà été proposées et aussi-
tôt repoussées par le cri public mais si ces mesures ont
été retirées devant la désapprobation générale, une ré-
probation autrement vive, nous disons même, autrement
violente et dangeureuse que la première, a accueilli les
dernières et nous ne saurions assez insister pour qu'il en
soit tenu compte.
D'ailleurs, un principe généralement admis dans les
sociétés modernes, c'est qu'on ne saurait sans inconvé-
nients graves, imposer une instruction celui qui la
repousse, et qu'il doit y avoir des écoles pour tous, en
harmonie avec les tendances diverses de la société.
Supprimer les écoles officielles, serait, non seulement
livrer l'enseignement tous les hasards del'ioconnu, ce
serait en plus une monstruosité aussi grande que de
supprimer leurs rivales. En cette matière délicate, liber-
té pour tons et contrainte nulle part telle doit être
notre devise.
Nous avons confiance, Messieurs, qu'il sera fait
i droit ce grand principe et que les justes réclamations
qui surgissent de toutes parts autour de nous, même
parmi les plus modérés, et dont nous nous faisons ici le
faible écho, trouveront grâce devant des magistrats qui ne
sauraient prendre le rôle de factieux, et qui, mieux
éclairés, sauront par respect pour leurs administrés,
sauvegarder les droits de tous et maintenir la paix, pre-
mière condition du bonheur d'une nation
Ypres, le 25 Juin 1893.